De Thibault Emin (France Belgique 2024)
Avec Matthieu Sampeur, Édith Proust, Lika Minamoto, Toni d'Antonio, Camille Deveyrinas, Patricia Willerval, Vassili Schémann
Festival du film fantastique de Gérardmer 2025
Anx vient de rencontrer Cass quand l'épidémie éclate : partout, les gens fusionnent avec les choses. Cloîtré dans son appartement, le couple doit faire face à cette menace monstrueuse.
La tentation est grande d’apprécier ce film à l’aune d’événements relativement récents Covid et confinement …Mais le film a été conçu il y a plus de 10 ans puis tourné bien avant la Covid.
Une étrange maladie gangrène la planère- en chosifiant l’animé et l’humain, en les rendant inertes et inversement en rendant vivants le matériel et l'inanimé-,Else (autre). est une fable sur la métamorphose du vivant en général et sur celle d‘un couple en particulier. Moins trash que Cronenberg et ses difformités psychanalytiques, moins fantastique que Mandico mais en insistant comme lui sur la dimension poétique de la "mutation"
Le travail sur les formes, sur la matière (l’organique dans sa gluante viscosité) sur les échelles (comme autant de points de vue sur l’agrandissement ou l’amenuisement) sur les "sons" est assez surprenant (bien que parfois racoleur cf le maillage d’éléments physiques et de tissus, les images numériques ) Et d’ailleurs le passage de la couleur au noir et blanc n’illustre-t-il pas la métamorphose du film lui-même aux allures de film "expérimental" ?
Métamorphose et métamorphisme (sens propre : transformation de la roche et figuré déréliction du cerveau des deux personnages) Le spectateur dès le générique était invité à pénétrer dans les folies graphistes d’anamorphoses aux coloris singuliers
La tentation serait grande (aussi) d’imposer telle ou telle interprétation. Fions-nous aux propos du cinéaste "Je voulais aller à l’encontre de cette école du cinéma de science-fiction, occidentale surtout, où se dessine toujours une figure du monstre, l’autre, dont il faut se protéger, qu’il faut détruire… L’idée que tout fusionne, est présentée comme une menace, car il y a perte d’individualité. Je voulais faire vivre cette peur dans le premier temps du film, puis la dépasser, grâce à cette histoire d’amour, et enfin embrasser cet avenir collectif. Le film serait ainsi une métaphore "comment on multiplie les connexions pour comprendre l’autre, dépasser l’individualisme pour embrasser l’altérité
Pari réussi ? On peut en douter
La troublante synesthésie et la terrifiante Gorgone côtoient hélas des insuffisances scénaristiques, des gadgets faciles (à commencer par les prénoms) et moult handicaps (sans jeu de mots déplaisant eu égard au "métier" de Cass qui s’occupe d’enfants polyhandicapés) …
Colette Lallement-Duchoze
/image%2F1527451%2F20250531%2Fob_d67bf8_else.jpg)
/image%2F1527451%2F20250529%2Fob_5b9e94_chime.jpg)
/image%2F1527451%2F20250527%2Fob_aadbe4_les-fleurs-du-silence.jpg)
/image%2F1527451%2F20250526%2Fob_4941b9_marco-l-enigme-d-une-vie.jpg)
/image%2F1527451%2F20250524%2Fob_a2a5d4_the-shameless.jpg)
/image%2F1527451%2F20250519%2Fob_0fb0e4_540406e393fdbe0befcf7925bf507451.jpg)
/image%2F1527451%2F20250518%2Fob_973051_3aede2893502b22ce9e51d233c4dc891-67f00.jpg)
/image%2F1527451%2F20250516%2Fob_8a40cd_l-effacement-e217f.jpg)
/image%2F1527451%2F20250512%2Fob_47b11c_9880-200x.jpg)
/image%2F1527451%2F20250512%2Fob_6dba7b_soudan-souviens-toi-275x370.jpg)