18 janvier 2021 1 18 /01 /janvier /2021 05:48

film de Cédric Klapisch & Miguel Octave 

Captation en direct à l'Opéra de Paris le jeudi 24 mai 2018

à voir sur arte tv concert

 https://www.arte.tv/fr/videos/080148-000-A/quatre-choregraphes-d-aujourd-hui-a-l-opera-de-paris/ 

Disponible du  10/01/2021 au 16/05/2021

 

Ballets signés James Thierrée (Suisse) , Hofesh Shechter (Israël) Ivan Perez (Espagne)  et Crystal Pite (Canada) 

Quatre chorégraphes d'aujourd'hui  à l'Opéra de Paris

le ballet de l’Opéra de Paris prouve que sa place parmi les compagnies les plus polyvalentes au monde n’est pas usurpée. Avec Frôlons, sa nouvelle création, James Thierrée met frontalement en question la notion de spectacle, abolissant la frontière symbolique de la scène en faisant évoluer les danseurs parmi les spectateurs, dans les espaces publics, foyers ou escaliers, du palais Garnier. Lui succède The Art of Not Looking Back, de l’Israélien Hofesh Shechter, qui voit neuf danseuses entraînées dans une ronde primitive et affolée. Explorant les séquelles de traumatismes enfouis, la pièce manie tour à tour la violence et la solennité du cérémonial. L’Espagnol Iván Pérez, lui, crée une chorégraphie tout en finesse et contrastes sur le Stabat Mater d’Arvo Pärt : interprété uniquement par des hommes, The Male Dancer interroge la figure du danseur, objet à la fois de désir et de quolibets. La soirée se conclut par un intense déferlement d’énergie avec The Seasons’ Canon de la Canadienne Crystal Pite. Rythmé par The Four Seasons Recomposed, partition de Max Richter inspirée par Vivaldi, et porté par cinquante-quatre danseurs habités, ce ballet dédie aux forces et aux formes de la nature un hymne d’une puissance magnétique.

Quatre chorégraphes d'aujourd'hui  à l'Opéra de Paris
Quatre chorégraphes d'aujourd'hui  à l'Opéra de Paris

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13 janvier 2021 3 13 /01 /janvier /2021 07:42

court métrage 

 Marguerite Bordat et Pierre Meunier  Compagnie La Belle Meunière .Basée à Hérisson (Allier) cette compagnie  a pour vocation la création artistique dans le domaine théâtral, sonore, cinématographique et plastique.
Plus d'infos sur labellemeuniere.fr

Chorégraphie de Satchie Noro

Musique de  Lully (celle qu’il avait composée pour le Bourgeois Gentilhomme), enregistrée par Jordi Savall

 

 

lien https://vimeo.com/486320374

 

Dans un espace envahi par de la vase, huit couples s'efforcent de danser le menuet dans les règles de l'art.
 

Rien de grave

 

Caméra fixe ; les danseurs face à elle pieds nus, costumes aux couleurs terreuses -hormis les fraises blanches que portent les hommes- et le costume blanc du maître de cérémonie sur la gauche de la scène. Une scène? ou plutôt un espace au sol boueux.

On va danser le menuet….sur la musique de Lully!

Très vite on comprend que le titre est ironique et que les  "fameux"  pas du menuet vont être contrariés par la viscosité du sol… Très vite et vu le contexte (ce court métrage a été tourné en août 2020) on devine les métaphores latentes…

 

Alors que la maître de cérémonie bat la mesure de son (fameux) bâton, certains corps perdent l’équilibre glissent chutent s’enroulent dans la glaise... avant de se « relever » dignement !

Arabesques, demi coupé pied droit, demi coupé pied gauche, pas élevé pied droit puis gauche accouplement, tourniquets, glissades, révérences...Tout est si léger ! Mais le visqueux du sol (glaise à la glèbe arrachée) qui s’en vient contraster avec le délicat des arabesques des mains et des bras, attire de sa boue gluante (sorte de fange devenue) le corps, les corps…

Corps qui se désarticule résiste, évite, esquive, une main tendue vers ...l’autre, cet autre qui le retient momentanément avant de chuter  "ensemble"  et de se  relever  "ensemble"…

Et ce indéfiniment!!

à chaque reprise de la musique les huit danseurs recommencent

face à la caméra face à nous

ils chutent mais se relèvent

ils sont DEBOUT

dans la dignité retrouvée

est-ce ainsi que les hommes vivent ?

mais alors que défile le générique de fin,  des rires jusque-là étouffés, éclatent ....(hors champ)

rien de grave!

 

Colette Lallement-Duchoze
 

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12 janvier 2021 2 12 /01 /janvier /2021 10:19

 

 

Pour démarrer cette nouvelle l'année, nous avons souhaité mettre en avant le film d'animation. Vous pourrez découvrir pendant un mois, à raison d'un film par semaine, différents courts métrages soutenus par la Région Normandie en partenariat avec le CNC et en association avec Normandie Images.

On commence avec le court métrage L'Uzine, ou la vengeance de Monsieur Staach de Nicolas Diologent.
Ce film sera visible gratuitement pendant 7 jours, dès sa date de diffusion, sur notre site internet.

Nous profitons de cette e-animation pour vous souhaiter une bonne et heureuse année 2021 que nous espérons riche en événements culturels. 


MARDI 12 JANVIER
 

réalisé par Nicolas Diologent
produit par Mil Sabords

Synopsis : Une petite fille est témoin du désarroi de son père. En jouant, elle le transforme en héros anticonformiste et nous emporte dans un univers imaginaire. Son histoire fait étrangement écho à la réalité.

rouvez toute l'actualité sur normandieimages.fr
 
 

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11 janvier 2021 1 11 /01 /janvier /2021 05:07

court métrage de Josza Anjembe (2019)

avec Alassane Diong, Yoann Zimmer

 

en  lice pour les Césars 2021 Baltringue est disponible gratuitement pendant une durée limitée sur le site de Têtu

 

à quelques jours de sa sortie de prison Issa, vingt ans, fait la rencontre d'un nouveau détenu Gaëtan

Baltringue

Le titre, un terme d'injure souvent homophobe,  est révélateur

L'injure stigmatise et ce faisant devient elle-même stigmate (c'est l'enjeu de ce court métrage)

 

Certes la  réalisatrice nous immerge  dans le milieu carcéral: le film s'ouvre d'ailleurs sur une séquence d'apprentissage où Issa travaille en atelier, et  quelques plans furtifs  -profondeur de champ dans un espace que délimitent les murs qui emprisonnent, étagères de livres dans cette bibliothèque où Gaëtan se délecte dans la lecture de René Char, corps ruisselants sous la douche - MAIS   l'oeil de la caméra, qui souvent se  confond avec  le regard d'Issa (caméra subjective), introduit le spectateur dans l'univers intérieur du détenu et son enfermement "mental" 

 

Lui-même  est de tous les plans : très gros plans sur son visage où les yeux dans leur douloureux silence disent un mal-être. Oui il  est attiré par Gaëtan et cette attirance  ne saurait pactiser avec la trivialité (celle du caïd qui lui enjoint de le "sucer") Oui c'est un être tourmenté : il sait que l'homosexualité en milieu carcéral  est violemment réprimée par les co-détenus machistes hétéronormés....

 

Josza Anjembe explore avec  justesse, délicatesse et réalisme aussi ,  ce qu'est l'enfermement, social certes, mais surtout  mental, ce que confirme le recours aux ellipses (le mutisme et le regard sont des  langages  à part entière qui suppléent au minimalisme des paroles)  

 

Ce  film  sur "l'homophobie intériorisée, l'enfermement, l'amour" (propos de la réalisatrice) est  porté par deux acteurs talentueux Alassane Diong et Yoann Zimmer 

 

La séquence finale (celle d'un sacrifice provoqué et consenti: Issa, victime expiatoire ) exhausse le court métrage au rang de tragédie!

 

à voir ! Absolument! 

 

Colette Lallement-Duchoze

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8 janvier 2021 5 08 /01 /janvier /2021 05:31

Documentaire de Virginie Apiou (2019)  32'

 

 

Le film d’Abel Gance (1923) a été restauré par la Fondation Jérôme Seydoux Pathé par François Ede, en collaboration avec la Cinémathèque française et la Cinémathèque Suisse, d'après une expertise mondiale des éléments réalisée par Georges Mourier en 2016. Le film a été reconstitué dans sa totalité et selon le découpage d'origine (près de 7 h)

La Roue, un chef-d'œuvre restauré

 

"Le documentaire revient en détails sur la restauration du chef-d’oeuvre d’Abel Gance, en donnant la parole aux principaux protagonistes de cette gigantesque entreprise. Il a fallu des années pour faire renaître ce film, retrouver les traces: scénario, lettres, notes, partitions musicales, négatifs, copies, chutes de films laissées un peu partout à travers l’Europe, puis il a fallu le restaurer … L’histoire de la renaissance de cette oeuvre est une épopée digne du film lui-même."

 

à voir sur arte-tv

 

https://www.arte.tv/fr/videos/090996-000-A/la-roue-un-chef-d-oeuvre-restaure/

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3 janvier 2021 7 03 /01 /janvier /2021 06:43

film documentaire de  Brigitte Tijou (2019)

 

 

En 2008, le Festival de Cannes consacrait Entre les murs, le film de Laurent Cantet. Un an auparavant, une classe d’un collège ZEP du XXe arrondissement de Paris se prêtait au jeu de l’acteur, au mouvement des caméras. Ils étaient en 3e, l’année aussi de l’orientation. Dix ans plus tard, Brigitte Tijou a voulu savoir ce qu’ils étaient devenus.

 

https://www.mediapart.fr/studio/documentaires/culture-idees/sur-les-marches-de-belleville-dix-ans-apres-une-palme-d-or

 

Les Marches de Belleville

 

 

 "La réalisatrice connaît bien ces élèves : en 2007, elle a animé les ateliers préparatoires d’Entre les murs les mercredis après-midi ; puis sur le tournage, où elle était scripte. Elle habitait déjà le quartier de Belleville-Ménilmontant, dans l’Est parisien, et, comme beaucoup des élèves, elle y réside toujours. Autant dire qu’il leur arrive de se croiser.

Mais plus que les souvenirs incroyables du film, de la sélection à Cannes puis de la Palme d’or, elle voulait les entendre sur leur orientation scolaire. « La plupart d’entre eux racontent cette orientation comme une sorte de farce, puisqu’on leur demandait de choisir leur avenir à 14 ans et qu’ils n’avaient pas beaucoup de choix finalement, raconte la réalisatrice. Beaucoup se sont trouvés éjectés dans la vie professionnelle sans aucun diplôme, trop jeunes pour savoir ce qu’ils voulaient et/ou pouvaient faire. »

Au-delà de cette violence sociale et du poids des déterminismes, ce qui frappe, c’est la cohésion du groupe (ou du moins de ceux qui ont accepté de participer à ce documentaire), leur fierté d’appartenir à ce quartier où la mixité des origines et des classes sociales est encore réelle. Et, au fil des rencontres, leur lucidité, leur cheminement et leurs désirs s’imposent et c’est bouleversant » (mediapart)

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30 décembre 2020 3 30 /12 /décembre /2020 11:08
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29 décembre 2020 2 29 /12 /décembre /2020 09:02

de Elina Psykou (2017 Grèce France Bulgarie)

avec Viktor Khomut, Valery Tcheplanowa, Thanasis Papageorgiou

 

Festival international du film de Sarajevo - Prix Art Cinema Festival international du film de Tribeca - Sélection Officielle

 

Athènes, 2004, Jeux olympiques d’été. Misha, 11 ans, quitte la Russie pour rejoindre sa mère, Sofia, et vivre avec elle. Mais il ne se doute pas qu’un père l’attend à l’arrivée. La Grèce nage en plein rêve olympique alors que Misha est lui violemment propulsé dans le monde des adultes.

Son of Sofia

Grâce à la confrontation réalité et vie imaginaire ou fantasmée, aux effets spéculaires qu'illustrent ou renforcent les miroirs, les profondeurs de champ, les masques, l'omniprésence de la télévision  et la duplication de mini séquences, grâce à l’opposition entre le mutisme du gamin et la logorrhée du " beau-père"  -ex présentateur de télévision pendant la dictature, qui en lui enseignant l’histoire grecque veut inoculer certaines  vertus-,   et en situant l’action pendant les Jeux olympiques  2004 (censés exacerber la fameuse identité nationale…),  la réalisatrice plonge le spectateur dans le huis clos d’un appartement cossu, habitacle de rêves, collisions,  inimitiés, révélations,  qui devient le microcosme de la société grecque

Les illusions de Misha  tout comme celles de la Grèce vont se lézarder et vaciller. C’est l’enjeu de ce film

 

Misha était le prénom choisi en référence à la mascotte des Jeux Olympiques de Moscou 1980. Le "beau-père"  lui préfère Michael, de même il interdit chez lui la pratique de la langue russe, il incarne l’hellénitude forcée (s’intégrer à tout prix sinon c’est l’exclusion ou du moins la marginalisation).

Le passage à l'âge dit adulte est marqué par des scènes d'une violence essentiellement psychologique (c'est sur le visage de l'enfant pourtant impavide et dans ses yeux  que se lisent les prémices de sa révolte et les cruautés qui restent souvent hors champ)

 

Fin de l’enfance et des contes pour Misha. Fin de l’équilibre "bourgeois"  qu’avait souhaité Sofia (tiraillée entre l’amour pour son fils et les diktats du nouvel époux). Fin de la trêve olympique, de ses tromperies (exaltation des exploits et fierté nationale)

 

Écoutons la réalisatrice

Mon film tourne autour des stéréotypes sur le bien et le mal. A la fin du film, il doit être clair qu'il n'y a ni bien ni mal mais seulement des points de vue différents

 

Si le film a un sujet, c’est bien la construction de l’identité, qui est un savant mélange d’identité nationale, sexuelle, linguistique, religieuse et politique. Bien entendu, la première est de nos jours au cœur des discussions, et elle est aussi importante que l’identité religieuse ou politique. Nous vivons une période de transition, si bien que nous avons des difficultés à savoir à quoi nous rattacher : sommes-nous Européens, Grecs, chrétiens, musulmans, de gauche, de droite, homo, hétéro, ou simplement des êtres humains ?

 

Un film que je vous recommande 

à voir sur artekino 

 

Colette Lallement-Duchoze

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27 décembre 2020 7 27 /12 /décembre /2020 09:41

de Karim Aïnouz (Allemagne, France, Brésil 2018)

 

 

Berlinale 2018 - Prix Amnesty International , Cinéma du réel 2018 - Compétition Internationale

À Berlin, l'aéroport désaffecté de Tempelhof, jadis pièce maîtresse du programme hitlérien de réarmement, sert aujourd'hui d'hébergement d'urgence pour les demandeurs d'asile. Ces vastes hangars s'organisent en ville miniature.

Central Airport THF

 

Vivement intéressé par la réutilisation et la réappropriation de l’espace par les citoyens berlinois (pistes d’atterrissage transformées en aires de loisirs « bucoliques ») mais aussi vivement ému par un mécanisme sournois dû au décalage entre l’immensité de l’espace, celui des hangars, et la sensation d’enfermement qu’éprouvent ces demandeurs d'asile venus essentiellement de Syrie et d’Afghanistan, Karim Aïnouz (cf La vie invisible d’Eurydice Gusmào) réalise un documentaire apparemment  neutre, impartial…

Je n'ai pas tant que ça été intrigué par le lieu comme une pièce d'architecture fasciste choquante, mais plutôt par la façon dont il a été réinventé : un lieu originellement créé pour entreposer et réparer des avions militaires avait une vie complètement nouvelle.

 

Sa narration -que scande le défilé des mois inscrits en intertitres arabes- fait entendre deux voix : celle du jeune Ibrahim Al Hussein d’origine syrienne (voix off) qui évoque avec nostalgie l’immensité et la chaleur de son village natal qu’il oppose à ce présent qui s’étire en douloureux présent éternel et celle omniprésente des sons ; espace sonore qui abolit toute intimité toute tentative de recueillement et dont le caractère obsédant ne peut être que stressant.

Si la campagne syrienne est restituée avec élégie (la poussière de Syrie me manque) les hangars où cohabitent dans des cubicules les demandeurs d'asile - en attente  de papiers leur conférant le statut de réfugiés-, se cloisonnent en lambeaux- simulacres de vie- à l’architecture d’une beauté lisse et froide (cf ces plans larges sur la façade de l'ex-aéroport, les panoramiques sur les extérieurs dont la texture et les lumières changent avec les saisons mais où les êtres vivants ne sont que des homoncules)

À cela s’ajoute l’opposition entre ces Berlinois qui s’adonnent librement à diverses activités de loisirs (ex pistes d’atterrissage) et ces immigrés en sursis (car ce sera ou l’expulsion ou le statut de réfugié) qui les regardent derrière des barbelés….Liberté et déracinement !

Certes le personnel (accueil santé cuisine etc.) est « bienveillant » (à tel point d’ailleurs que ce vieillard immobilisé qui souffre des pieds, vante la générosité et l’honnêteté des Allemands) mais certains plans rapprochés sur des visages en disent long sur le désarroi…Douleur muette!

 

Et quand Ibrahim  obtient -après 15 mois- son statut de réfugié, son départ que l’on peut assimiler à une  "délivrance"  laissera la place vacante pour un autre demandeur d'asile : la scène d’accueil de cet arrivant fait écho à la première…

Alors que le bleu céruléen de l’infini céleste -mais strié de lignes blanches- envahit l’écran !!! 

 

Un documentaire que je vous recommande (à voir sur Artekino festival)

 

Colette Lallement-Duchoze

 

 

 

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24 décembre 2020 4 24 /12 /décembre /2020 08:20

de Mina Mileva et Vasela Kazakova (Bulgarie, Royaume Uni, France,  2019)

 

avec  Irina Atanasova (Irina) , Angel Genov (Vladimir) , Orlin Asenov (Jojo) , Gilda Waugh (Debbie)

 

Présenté au Festival du Film de Locarno,

prix FIPRESCI au 35ème Festival du Film de Varsovie, Meilleur Premier Film au 37ème Golden Rose Festival of Bulgarian Film in Varna,

 

 Le film fait partie de la sélection du ArteKino Festival. 

Il suffit de vous inscrire sur le site https://www.artekinofestival.com/

 

Cat in the Wall raconte comment un chat coincé dans un mur affecte la vie de ses voisins: émigrés aspirant à une vie meilleure, fraudeurs et brexiteurs embourgeoisés.

Cat in the wall

 

Le film -premier long métrage des documentaristes Mina Mileva et Vesela Kazakova- est inspiré d’une histoire vraie (ce que dit explicitement le générique d’ouverture) : présence insolite d’un chat dans un mur d’immeuble. À partir de ce « fait divers » les réalisatrices voulaient créer un pont entre l’Est et l’Ouest pour vérifier si l’herbe était plus verte de l’autre côté

Le constat est amer !

 

L’immeuble -d’abord vu de l’extérieur- est comme le microcosme d’une société métissée apparemment sans problème de cohabitation. Mais la présence d’un chat (recueilli par Irina, adulé par son fils Jojo, puis réclamé par sa propriétaire Phoebe) va mettre à jour puis exacerber un climat délétère opposant londoniens et immigrés. Peinture d’un racisme "ordinaire"  et de la xénophobie Cat in the wall ou la métaphore de la frénésie médiatique anti-migrants qui prolifère en Angleterre depuis 2010 ?

Irina (Bulgare) est architecte MAIS à Londres (où elle s’est installée avec son gamin et son frère) elle sera serveuse dans un bar pour subvenir aux « besoins ». Le frère est historien de formation MAIS ses diplômes ne sont pas reconnus ; il est au chômage et accepte d’installer des antennes de télévision. Irina est propriétaire de son appartement MAIS elle sera victime de propos  xénophobes (« vous profitez de nos allocations » « retournez dans votre pays ») voire de délations injustifiées ; elle-même au tout début, s’offusque du comportement de la Polonaise….

Les réalisatrices ont choisi de filmer à partir d’un lieu unique : l’appartement (lieu de la claustrophobie) dans un immeuble de la banlieue sud-est de Londres. Cet immeuble -le film s’ouvre sur un long plan fixe : façade qu’illuminent les lumières des appartements avant que la caméra ne pénètre dans une cuisine où s’affairent deux gamines préparant un dessert sous l’oeil bienveillant de Jojo -va subir des transformations - échafaudages changements de fenêtres augmentation des charges : on est au coeur d’une politique urbaine la  gentrification  (la réunion organisée par Irina avec les co-propriétaires londoniens sera frappée d’inanité). Le passage récurrent du métro aérien est perçu comme ligne de fuite mais dans la « dramatisation », il semble ponctuer les étapes vers une forme de déshumanisation (que renforce le contexte du Brexit)

Un chat  coincé  dans une trappe ! Une femme bulgare dynamique qui a refusé les aides sociales, coincée dans les murs de sa propriété et  "à un autre niveau dans sa tête"  : tel est bien l’enjeu de ce film -aux accents loachiens- à la mise en scène sobre -malgré les tensions-,   toute en retenue - hormis certaines prises de bec avec les « black »-  film annonciateur d’une explosion !!!

 

Colette Lallement-Duchoze

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Mode d'emploi

Ce blog est destiné à collecter nos ressentis de spectateurs, à partager nos impressions sur les films (surtout ceux classés Art et Essai).

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