22 octobre 2023 7 22 /10 /octobre /2023 09:45

court métrage de Gisela Carbajal Rodríguez (Argentine Allemagne 2018)

 

Alors que les Argentins sont appelés aux urnes ce dimanche, Mediapart diffuse « Oro blanco », documentaire sur la manière dont une entreprise d’extraction de lithium dérègle la vie d’une communauté, en plein milieu d’un désert de sel des Andes. En partenariat avec la plateforme Tënk.

 

« Oro blanco », les ravages du lithium en Argentine | Mediapart

Tous les matins, Flora parcourt les montagnes argentines avec ses lamas pour trouver des pâturages. Mais la terre devient de plus en plus stérile, et ses animaux doivent lutter pour trouver de quoi se nourrir. Une entreprise canado-américaine s'est installée dans la région de Salinas Grandes pour extraire du lithium. En puisant les dernières ressources en eau de l'Atacama et du Kolla, elle cherche à satisfaire la soif du monde pour les batteries rechargeables

Oro Blanco

MEDIAPART ET TËNK (21/10/2023)

"Oro blanco est un film documentaire bref, achevé en 2018, qui offre un douloureux contrepoint à cette course à l’or blanc dans les Andes. La cinéaste mexicaine Gisela Carbajal Rodríguez, formée à l’Université de télévision et de cinéma de Munich, structure qui a produit le film, donne la parole à quelques habitant·es de ce désert de sel dans les Andes. Le film passe peut-être un peu rapidement sur les rouages des luttes en cours, parmi les batailles les plus décisives du moment sur le continent, mais observe avec précision la manière dont ce territoire – dans un décor par ailleurs grandiose – se trouve profané.

On retiendra en particulier une phrase prononcée par l’un des militants, qui veut faire valoir ses droits : « On a demandé à l’État [argentin] de protéger nos droits constitutionnels [...] Aucune activité ne peut se faire sans le consentement des communautés. » Si la Constitution était encore perçue comme un rempart, à l’époque du tournage, le paysage s’est encore compliqué depuis.

Depuis juin dernier, une mobilisation intense secoue la province de Jujuy – un peu plus au nord de là où se déroule le film. Précisément parce que le gouverneur, le radical Gerardo Morales, a consenti une réforme de la Constitution régionale, pour octroyer davantage de pouvoir aux entreprises extractivistes, aux dépens des communautés autochtones. Mais c’est à peine si le sujet s’est imposé durant la campagne électorale, bousculée par le surgissement du candidat Javier Milei"

Les vastes étendues de marais salants du nord-ouest de l’Argentine abritent l’un des plus grands gisements de lithium au monde. Les multinationales extraient « l’or blanc » et volent les eaux souterraines précieuses aux populations locales, qui se nourrissent de l’élevage de lamas et de l’extraction traditionnelle du sel. Avec de superbes images et une approche narrative qui mêle poésie et agit-prop, « Oro Blanco » montre que la population indigène est depuis longtemps active contre la destruction de la « pacha mama ».Luc-Carolin Ziemann

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21 octobre 2023 6 21 /10 /octobre /2023 08:39

d'Eric  Toledano et Olivier  Nakache (2023)

 

avec Pio Marmaï, Jonathan Cohen, Noémie Merlant, Mathieu Amalric, Grégoire Leprince-Ringuet, Danièle Lebrun, Luana Bàjarami, Aïssatou Diallo Sagna

Albert et Bruno sont surendettés et en bout de course, c’est dans le chemin associatif qu’ils empruntent ensemble qu’ils croisent des jeunes militants écolos. Plus attirés par la bière et les chips gratuites que par leurs arguments, ils vont peu à peu intégrer le mouvement sans conviction…

Une année difficile

Mais de qui se moque-t-on ??

 

Une année difficile est une comédie qui se réclame de la comedia del arte, Tout au plus emprunte-t-elle au genre comique italien les zannis (et encore !!!) - -incarnés ici par le duo Albert dit Poussin et Bruno dit Lexo.

Le film serait la rencontre (fortuite ?) entre un phénomène bien réel qui affecte les classes pauvres et/ou paupérisées, le surendettement et l’engagement politique (ici un mouvement écologiste censé s’inspirer d’Extinction Rébellion) ; mais la mixture et la caricature sont telles que le rire (comique de mots, comique de situation, de gestes) est  "forcé " tant les "ficelles" sont "visibles",  que les amalgames faciles laissent perplexe, que les incohérences (certes délibérées) font florès et flop, que le  "récit" d’une romance vient se greffer puis  surplomber le tout à coup de clichés …et que…et que…on pourrait multiplier les raisons de notre déception

 

Le film débute par un montage d’archives: voici de très courts extraits de discours présidentiels, de Hollande à Pompidou, annonçant une  année difficile  (Macron ? ce sera pour plus tard à condition de ne pas quitter la salle dès le générique de fin …car il se passera encore des choses … dont l’avenir (ah ah ah) du chien empaillé, chien qui serait peut-être la clef de voûte d’une structure pour le moins bancale

Après ce « prologue », une séquence bien rythmée où un groupe d’activistes va débouler dans un centre commercial là où une foultitude de clients potentiels attendent la  "manne"  technologique à bas prix en ce  "black friday" . Ecolos, "rigolos"  prônant la « déconsommation » face à des gens au portemonnaie étréci ; parmi eux des " débrouillards"  certes, car surendettés ; et voici Albert (Pio Marmaï) qui tentera (en vain) de « revendre » un écran plat à Bruno (Jonathan Cohen) lui-même surendetté, pris en charge par un militant contre le surendettement (Mathieu Amalric) aux allures et méthodes de guru; Cactus (Noémie Merlant) la pasionaria du mouvement écolo, elle qui vit dans un 200m2 boulevard de Courcelles, est censée fédérer animer booster le groupe

 

Personnages aux motivations fort douteuses (les deux compères) -à l’instar de ces descentes à la Banque de France ou de cette action sur une piste de décollage - ou peu convaincantes (les prétendus militants tels des psittacidés répètent en les éructant, les slogans de leur égérie !!!! ou s’enorgueillissent d’avoir offert « bienveillance et estime » comme cadeaux de Noël à leurs bambins de neveux)

 

La valse à mille temps de Jacques Brel ouvre et ferme ce bal de pacotille (et la séquence finale où le « couple » Cactus/Poussin arpente la capitale, déserte à cause du confinement …et où à 20h précises les habitants manifestent de leurs fenêtres saluant avec leurs casseroles cette alliance, cette aube nouvelle, est d’un goût plus que douteux)

 

Cela étant rien à dire sur le casting (le duo roublard Pio Marmaï et Jonathan Cohen, Danièle Lebrun en vieille femme rouée se débarrassant de son chien …empaillé ; Mathieu Amalric en joueur compulsif interdit de casino, alors que ce rôle semble un ajout inutile sauf si l’on remet en cause l’(in)efficacité du mantra « j’en ai besoin… maintenant ») 

 

Colette Lallement-Duchoze

 


 

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19 octobre 2023 4 19 /10 /octobre /2023 06:19

documentaire réalisé par Wim Wenders (Allemagne 2023)

 

avec Anselm Kiefer (Lui-même)  Daniel Kiefer (Anselm Kiefer, jeune)  Anton Wenders (Anselm Kiefer, enfant)  Ingeborg Bachmann Elle-même (Images d'archives) Joseph Beuys  Lui-même (Images d'archives) Paul Celan Lui-même (Images d'archives)

 

présenté au festival de Cannes 2023  Séance spéciale

 

Une expérience cinématographique qui éclaire l’œuvre d’un artiste et révèle son parcours de vie, ses inspirations, son processus créatif, et sa fascination pour le mythe et l’histoire. Le passé et le présent s’entrelacent pour brouiller la frontière entre film et peinture, permettant de s’immerger complétement dans le monde de l’un des plus grands artistes contemporains, Anselm Kiefer...

Anselm - le bruit du temps
2007 Anselm Kiefer inaugure au Grand Palais l’exposition Monumenta. Une immense  chute d’étoiles  un titre qui comprend la naissance et la mort de l’univers
Exposition placée sous l’égide de Celan, d’Ingeborg Bachmann ceux-là mêmes que nous voyons et entendons réciter des extraits de poésie dans le documentaire que lui consacre Wim Wenders. Anselm le bruit du Temps,  en 2023  Un film d’une sidérante  richesse visuelle et musicale! 
Le cinéaste nous guide dans le "labyrinthe"  d’une œuvre géante -peintures architectures sculptures installations - œuvre qui reflète très souvent les traumatismes de l’histoire allemande (et particulièrement la Seconde Guerre Mondiale) en adoptant cette forme de lenteur que requiert toute contemplation quasi hypnotique; alors que les voix off entrelacées parfois presque murmurées "élaborent un récit parallèle"  (Musique originale composée par Leonard Küssner)
Voici le peintre pédalant dans son atelier  "monumental" (La Ribaute?) (en écho on verra Anselm enfant pédalant dans un  "autre"  univers) : regards et gestes de la main, ceux d’un puissant démiurge (constructeur, plasticien, peintre) ; la caméra le suit entraînant  le spectateur dans cet univers  dédaléen

Par un effet de circularité les sculptures de ces femmes/robes (mariées, martyres, fantômes)  dans des lieux naturels ou insolites nous accompagnent dans notre immersion, et le mouvement de va-et-vient constant entre l’enfance (Anselm Kiefer enfant interprété par Anton Wenders) et l’âge adulte se superpose au mouvement tourbillonnant de la caméra qui capte l’immobilité muette , jusqu’à cette conclusion proférée par Kiefer lui-même « l’enfance commencement du monde » Filmé de dos, il porte sur ses épaules l’enfant qu’il fut,  face à un plan d’eau qu’éclaire une lumière aurorale (ou crépusculaire ?)

 

Anselm Kiefer s’est toujours intéressé à la « position du regardeur » « je ne veux pas que l’on passe devant les tableaux je veux que l’on y entre » et de fait avec Wim Wenders nous plongeons dans les entrailles d’une œuvre (des encarts nous informent sur les différents lieux et ateliers, en Allemagne ou en France, à Barjac La Ribaute, à Croissy) comme nous plongeons simultanément dans les entrailles de l’histoire du monde (cf  les images d’archives) De même que l’artiste explore l’intérieur de la terre (cf les métaphores des galeries et tunnels) de même le cinéaste nous immerge dans le « rêve » d’intériorité que la matérialité même de l’œuvre « extériorise » (hélas il manque l’équipement 3D pour l’apprécier pleinement)

 

Si les deux   "œuvres"  (peinture cinéma) s’interpénètrent  en une osmose qui peut se révéler  parfois grandiloquente, c'est que les deux artistes se complètent : la peinture de l’un, exaltée par le talent  de l'autre , se prêtera aux abondantes mises en abyme .

Le film n’est-il pas autant un hommage à l’œuvre d’Anselm Kiefer qu’à celle du cinéaste ?

 

Colette Lallement-Duchoze 

 

NB La lenteur presque hypnotique a pu décontenancer certains spectateurs ….(bercement - ensommeillement)

 

 

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18 octobre 2023 3 18 /10 /octobre /2023 03:56

De Pierre Creton   (2023)

Scenario: Pierre Creton avec la collaboration de Mathilde Girard, Cyril Neyrat et Vincent Barré

musique : Jozef van Wissem

 

avec Antoine Pirotte et Pierre Creton (Pierre-Joseph), Manon Schaap (Françoise Brown), Vincent Barré (Alberto), Pierre Barray (Adrien)  Chiman Dangi (Kutta)

et les voix de Françoise Lebrun, Grégory Gadebois, Mathieu Amalric,

 

Présenté au festival de Cannes 2023 Section Quinzaine des Cinéastes Prix SACD

Argument: Pierre-Joseph a 16 ans quand il intègre un centre de formation pour devenir jardinier. Il y rencontre Françoise Brown la directrice, Alberto son professeur de botanique, Adrien son employeur, déterminants dans son apprentissage et la découverte de sa sexualité. 40 plus tard survient Kutta, l'enfant adoptif de Françoise Brown dont il a toujours entendu parler. Mais Kutta qui est devenu le propriétaire de l'étrange château d'Antiville semble chercher autre chose qu'un simple jardinier.

Un prince

Le fil conducteur, ce sont les rencontres" (Pierre Creton)

 

Voici une montagne aux couleurs sombres et dorées à la fois, qui semble défier le ciel de sa dent brunâtre, c’est le plan d’ouverture. Montagne tibétaine cadrée tel un tableau ? Montagne du « légendaire » Prince  indien? celui qu’évoquera  la directrice Françoise Brown  "tout a commencé avec Kutta" ? Suit une séquence qui frappe par son mélange de réalisme et de symbolisme : gros plan sur une plante arrachée avec délicatesse par des mains de jardinier qui aura eu quelques difficultés à remuer le terreau de son coup de pelle. Mais la voici enclose dans la paume et comme ravie à elle-même.

Serait-ce la métaphore de la vie ? (creuser étreindre la  substance de la nature) ; celle d’une narration qui évoluera au gré de strates poétiques autobiographiques et culturelles mêlant le parcours du jeune stagiaire et de Kutta (ce prince- sans cesse nommé adulé mais que le spectateur ne verra que vers la fin alors que, devenu propriétaire, il est en quête d’un autre moi !!!) Serait-ce aussi l’image du parcours de  Pierre-Joseph, séduit par la découverte simultanée de la terre matrice féconde et de la sexualité (ce que confirmeraient la récurrence de motifs tels que ces tiges, ce velours de corolles empourprées dans l’attente d’une caresse, et celle des baisers, des étreintes -et de ces fellations pudiquement suggérées hors champ-, Motifs et thèmes qui ponctuent et scandent un récit multiforme ?

 

Oui le film de P Creton -conte sur un Prince et récit rétrospectif de la vie professionnelle et sexuelle de Pierre-Joseph -que le cinéaste interprétera dans le dernier quart avec une ellipse temporelle mais non sensorielle…-, peut se lire comme les pages d’un herbier libidinal que l’on va feuilleter lentement à l’instar de ces longs plans fixes ; il s’écoute comme une partition que l’on déchiffre (et la polyphonie des trois voix off, celles de Françoise Lebrun, de Grégory Gadebois,et de Mathieu Amalric, en exalte solfège et tessiture,  loin de phagocyter l’attention du spectateur, elle la stimule en « creusant » un espace/interstice entre ce qu’il voit et ce qu’il entend) ; c’est aussi une quête de soi qui allie harmonieusement découverte de sa propre sexualité et apprentissage de la « botanique » Dans une interdépendance entre tous les «aspects» du vivant : fleurs faune humains, dans le cycle de la vie et de la mort (corps d'hommes vieillissants désirés dans leurs  rides/stigmates , corps étendu gisant pour l’éternité, corps au sexe démultiplié dans une vision fantasmatique). Une interdépendance en forme de « bouture » (qu’il s’agisse des plantes, des voix, des comportements, des apprentissages et même du « film dans le film »).

La première voix qui nous parvient, aux accents parfois durassiens, celle de Françoise Lebrun, -voix intérieure de la directrice d’école, interprétée par Manon Schaap- en tisse la « métaphore filée » ; Françoise Lebrun interprète aussi la mère de Pierre-Joseph, une mère alcoolique, hantée, elle la taxidermiste, par un esprit ! Roger..  ! La scène du dîner vaut son pesant de tapioca ! Voici Alberto vu de dos, dans une main il tient un rameau (en écho à la toute première séquence ?) et de l’autre il le dessine, sur un tableau, en ses multiples « ramifications »....

 

Si vous connaissez déjà l’univers de ce cinéaste, ouvrier agricole normand (Va, Toto 2017 par exemple) vous retrouverez ses amis ses proches, cette terre qui lui est si familière, mais aussi son amour des mots, de la chair , de l’art.

Sinon venez vite découvrir un univers si singulier et laissez-vous habiter ! (même si le final fantastique onirique et mystique est déconcertant  !!!)

 

 

Colette Lallement-Duchoze

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12 octobre 2023 4 12 /10 /octobre /2023 08:46

de Vladimir Perišić  (Serbie 2023)

Avec Jovan Ginic, Jasna Đuričić, Miodrag Jovanovic, Lazar Kovic, Pavle Cemerikic

 

Présenté à Cannes 2023 Semaine de la Critique

 Prix  Fondation Louis Roederer de la Révélation (pour Jovan Ginić )

Synipsis: Serbie, 1996. Pendant les manifestations étudiantes contre le régime de Milošević , Stefan,15 ans, mène dans le feu des événements sa propre révolution : accepter l’inacceptable, voir dans sa mère  porte-parole du parti au pouvoir – une complice du crime et trouver, malgré l’amour qu’il ressent pour elle, la force de la confronter.

Lost country

1996 Belgrade. Elections municipales annulées par le parti socialiste au pouvoir. Ont-elles été frauduleuses ? C’est en tout cas le "prétexte"  avancé par le parti  pour éviter la victoire de l’opposition, la coalition libérale pro-européenne !!! Manifestations et répression !. Or c’est précisément ce que cherche(rait ?) à savoir Stefan dont la mère est membre et porte-parole du parti. A ses tentatives répétées, telles des suppliques, je veux te parler  la mère oppose une fin de non-recevoir (je suis pressée, pas maintenant). Taraudé, rejeté par ses potes de lycée et après avoir compris les "mensonges"  de sa mère, ce sera l’inéluctable…

 

Le film va illustrer cet itinéraire.

 

Dans la première séquence lumineuse (et qui sert de prologue), Stefan est à la campagne, chez ses grands-parents (cueillette de noix) Un plan panoramique sur une vaste étendue d’eau et sur une plaine, un environnement protecteur (même plan en écho inversé au final, de nuit…). De retour dans la capitale, sa position sera des plus inconfortables ; sans cesse en porte-à-faux (il y a ses amis sa copine d’un côté, et de l’autre l’amour, l’attachement à la mère. Le père ? Mensonge pour maquiller sa mort ? victime du régime ? on ne le sait pas mais on devine) . Morose hermétique il "se replie sur lui-même"

L’intérêt de ce film est précisément cette approche de la politique et le récit d’événements (souvent occultés) à travers la tension permanente que vit Stefan au quotidien. Lui qui est quasiment de tous les plans, la mine souvent renfrognée, le regard interrogateur, doit vivre un enfer intérieur. La séparation est là bien nette dans ce plan qui l’oppose allongé dans l’obscurité à sa mère en pleine lumière en train de rédiger un discours. Et d’ailleurs les protagonistes ne sont-ils pas souvent séparés dans le cadre par une vitre ?

Battements de cœur imperceptibles et pourtant pulsations qui balisent des lieux familiers (appartement, lycée, extérieurs) quand regard et comportements se métamorphosent (la douceur juvénile cède la place à la violence ténébreuse ) 

 

Lui la « petite remorque de la mère » si câline et autoritaire à la fois (étonnante Jasna Đuričić déjà vue dans « la voix d’Aïda de Jasmila Zbanic), va se « détacher» de cette « emprise ». Rupture avec l’univers sécurisant de l’enfance, la relation fusionnelle (œdipienne ?) avec la mère et perte de l’innocence, des illusions ( ?). Simultanément, sur le plan collectif, c’est la perte d’un pays, (la Yougoslavie ? la Serbie ?) politiquement dévoyé et déjà si « américanisé » -ce qu’illustreraient le mobilier de l’appartement ou encore cet intérêt que porte la mère Marklena (contraction de Marx et Lénine ??) à Madonna !!!

 

Survivre au pays perdu ?

 

Déjà on interprète l’internationale dans la dissonance…

 

Un itinéraire épitaphe à voir assurément

 

 

Colette Lallement-Duchoze

 

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10 octobre 2023 2 10 /10 /octobre /2023 06:31

Documentaire réalisé par Lea Clermont-Dion et Guylaine Maroist (Canada 2022 )

Sur deux continents, quatre femmes sont victimes de cyberviolences extrêmes : Marion Séclin, comédienne et YouTubeuse française, Laura Boldrini, présidente du parlement italien, Kiah Morris, représentante démocrate américaine, et Laurence Gratton, jeune enseignante québécoise. Abandonnées par les forces de l'ordre, la classe politique et les géants du Web qui engrangent des milliards avec la haine, elles décident de se battre et de ne plus se taire.

Je vous salue salope: la misogynie au temps du numérique

"Saluer"  un  programme (constat décryptage d'un "terrorisme misogyne" ) , entendre la sonnette d’alarme,! Oui  Mais force est de reconnaître que ce documentaire  "salutaire" dans ses dénonciations, est desservi par une "forme"  d’un classicisme souvent indigeste : montage alterné, femmes filmées souvent en frontal témoignant face à la caméra, musique angoissante quand elle n’est pas trop illustrative ; superposition d’une voix off explicative  aux voix des 4 femmes filmées dans leur contexte social politique ou plus intime ; très gros plans sur les « messages » d’injures, d’obscénités misogynes, de menaces de viol, de mort, censés authentifier et scander le récit

Un dispositif qui nuit aussi à la parole de ce père, Glen Canning dont le long témoignage perd en force persuasive (sa fille unique droguée abusée, filmée, seule face au raz de marée « sale pute », se suicide ). Meurtri et ne comprenant pas pourquoi la " justice canadienne a failli"  il consacre désormais sa vie à l’éducation des jeunes hommes, quant à la question du consentement

On retiendra bien évidemment le courage de ces femmes  "exemplaires" condamnées à lutter  "seules"  contre « la culture du viol ». Oui ! Seules face à l’impunité des « agresseurs » (quel que soit le pays) comme s’il y avait une connivence en haut lieu (justice police politique), face à l’abandon quasi systématique des pouvoirs publics, des forces de l’ordre, des géants du web. (Interviewée Donna Zuckerberg, soeur du fondateur de Facebook, critique ouvertement l’immobilisme des plateformes numériques en matière de messages haineux et cyberharcèlement, dont celle de son frère )

Les preuves? Marion Séclin, comédienne et youtubeuse, a mis en ligne de nombreuses vidéos humoristiques et féministes ; face à un déchaînement destructeur « toléré» elle est contrainte de quitter le web pendant deux ans, sur les conseils de … :!!  Pire : Kiah Morris, a dû abandonner son métier et déménager ! Elue en 2014, seule femme noire de la Chambre de l’Etat du Vermont, pendant 2 mandats, elle démissionne en 2018, Alors que triomphaliste, caracole sur le web un des instigateurs de cet exil, un raciste d’extrême droite….

 

Ce qui se passe en ligne se passe aussi dans le monde réel. 

 

Colette Lallement-Duchoze

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9 octobre 2023 1 09 /10 /octobre /2023 06:18

Du collectif Art Vif  (2022)

Laurent Brard (scénario réalisation montage)

Acteurs:  Mohamed LARADJI , Martin LEGROS,  Mohamed MIS,  Myriam LOTTON, Auxane TERTRAIS, Agnès Mane Françoise Chichery,  Edouard Belleville

 

Prix du meilleur acteur au Festival International IndepenTARN 2023 pour Martin Legros 

 

Présenté dans le cadre du festival Terres de Paroles dimanche 8 octobre 2023 à l'Omnia en présence de membres du Collectif ArtVif

Synopsis : Tom va sortir de prison. Au quartier, le trafic et sa réputation de petit caïd l’attendent. Rien ne semble pouvoir le détourner d’un avenir de délinquant tout tracé. Mais une rencontre inespérée va élargir son regard et, peu à peu, lui permettre d’orienter son destin dans une autre direction. Avec Tom, autour d’un jardin partagé, c’est l’image du quartier tout entier qui va changer…

Yolo on n'a qu'une vie

De gros plans sur une parcelle de terre que la bêche retourne, que le râteau racle, que des mains triturent. Qui regarde ? C’est un groupe d’ex taulards, Tom en particulier qui d’emblée va associer  la culture de la terre à une apparition -il a été ébloui par M Jourdain (Auxane Tertrais). C’est la scène d’ouverture ! (lui fera écho la scène finale)

Un projet pour ne pas retourner en prison ? Il est là à portée de main, à portée de regard au pied de la Cité Mais il exige une lente maturation (rumination) faite de silences, d’attentes, d’observations (ainsi quand l’unique plant de tomate risque d’être piétiné et que Tom le surveille de l’appartement où il  "vit" avec sa mère !!) Ce qui motive la lenteur – ou du moins les effets de lenteur- dans la première partie du film. Tom sera « métamorphosé » au grand étonnement du caïd du quartier T’es chelou depuis que t’es sorti du placard

Il est de tous les plans (silhouetté ou le visage filmé en gros plan, seul ou avec ses potes, avec sa mère, à Pôle Emploi, avec les voisins) l’esprit ailleurs, le visage fermé, presque mutique, (rares seront les moments où ce visage s’éclaire de sourires ;  lors de son  "élection" à main levée par exemple, comme  "président" ,  une nomination purement formelle tant règne l’esprit de groupe (à l’instar du collectif Art Vif). Martin Legros, l’interprète, a d’ailleurs reçu le Prix du meilleur acteur au Festival International IndepenTARN 2023

La récurrence des plans en plongée sur le quartier de la Guérinière à Caen, ou en contre plongée sur les façades des immeubles, ancre la  "fiction" dans le réel, qui ainsi l’apparenterait à une docu-fiction?  Aidé par ses potes d’abord réticents et les voisins il concrétise le projet : jardin potager, jardin partagé. Ambiance festive, tout cela salué d’ailleurs par la "responsable"  qui plaidera sa cause auprès du juge !

Le film -empreint d’humour dans les dialogues et certaines situations- mêle réalisme et poésie. Un trio de musiciens, un homme rhapsode des temps modernes nouvel héraut de la communauté, côtoient une réalité plus sordide où les caïds se disputent le territoire dans leur trafic de drogue, où la police est constamment à l’affût d’une incartade (comme si elle la souhaitait) avant d’intervenir manu militari ! (cf la descente dans l’appartement où l’étonnante placidité de la mère s’oppose à la violence déraisonnable de la « police »)

Le quartier la Guérinière n’est pas un ghetto ce dont témoignent les lignes de fuite comme autant d’échappées ou tout simplement une ouverture vers des possibles, qui métaphorise la "sortie"  de Tom de son enfermement -celui lié à ses anciens démons,- avant la  "sortie" définitive du  "milieu" (cf séquence finale).

 

Yolo, (acronyme anglais pour signifier qu’on ne vit qu’une fois, « You only live once ») a été  "réalisé grâce à l’implication bénévole de toute l’équipe de tournage et de post-production ; tourné en 13 jours au sein d’un quartier emblématique de la ville de Caen (La Guérinière), en associant des acteurs venus de tous horizons, ainsi que des habitants"

Yolo, une ode à la « graine de vie » (dans ses sens propre et figuré)

Yolo un hymne à la solidarité,

Yolo un film à ne pas rater !!

 

 

Colette Lallement-Duchoze

 

 

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7 octobre 2023 6 07 /10 /octobre /2023 12:27

d'Amat Escalante (Mexique 2023)

 

avec : Juan Daniel García Treviño (Emiliano), Ester Expósito (Mónica Aldama), Bárbara Mori (Carmen Aldama)...

 

Présenté à Cannes 2023 section Cannes Première

Dans une petite ville du Mexique, Emiliano recherche les responsables de la disparition de sa mère. Activiste écologiste, elle s'opposait à l'industrie minière locale. Sans aucune aide de la police ou du système judiciaire, ses recherches le mènent à la riche famille Aldama.

Lost in the night

Quel changement notoire dans le traitement de la violence. Elle n’est plus frontale, d’une crudité parfois insupportable  (cf . Heli - Le blog de cinexpressions) ; elle n’en est pas moins suggérée, diffuse et ce, dès les premières scènes,  les « préludes ». Un plan large presque panoramique ouvre le film (étrangeté des éléments qui composent ce « paysage » extérieur) ; se succèdent des plans  sur  le "paysage intérieur"  d’une maison luxueuse abandonnée ; avec "coupes à l’écran rouge",  telle une giclée sanglante (cf Los Bastardos), Sur un mur, l’affiche du film de Zulawski, Possession : un indice ? un clin d’œil à La région sauvage ?. (La région sauvage - Le blog de cinexpressions )   Violence abstraite !! Puis nous assistons à un affrontement assez houleux entre locaux et officiels à propos de l’implantation d’une mine, en présence d'une police complice qui tue sans vergogne ; une femme activiste écolo s’oppose à ce projet…elle sera suivie, kidnappée,  tabassée, rayée de l’H(h)istoire. Violence politique !!  Et ultime incipit,  voici Emiliano le fils de la "disparue" Après une ellipse temporelle de 3 ans, il entreprend les recherches. Embauché avec sa petite amie chez les Aldama (lieu de la disparition comme indiqué par le capitaine sur son lit de mort). Après ces prologues -qui contiennent telle une mise en abyme les thématiques chères au cinéaste -le film va mêler enquête, corruption et lutte de classes, entraînant son public dans un thriller nocturne où s’imposent,  malgré le brouillage des « pistes » et de la lumière (cf le titre « perdus dans la nuit »),  le pamphlet (contre le Mexique corrompu) et la satire (milieu de l’art et de « l’influence »). …

Dans ce nouvel opus,  le réalisateur s’attache plus aux « personnages » qu’il ne le faisait auparavant ! même s’ils incarnent des milieux « sociaux » avec cette répartition : aux humbles, la lucidité, aux nantis corsetés dans leur outrecuidance, les dévoilements de leurs folies et frustrations. Voici le couple bourgeois espagnol (relents du colonialisme ?) Lui, artiste poursuivi par une secte car il a utilisé le cadavre du gourou pédophile pour son « œuvre » , elle,  pop star, et Monica -née d’une première liaison- influenceuse connue sur Instagram génération Z. Leur maison ? un décor construit pour un an dans l’esprit de l’expressionnisme allemand (à la Fassbinder).

Un « prolétaire » s’immisce dans leur quotidien ? La famille va voler en éclat. La comparaison avec Théorème est « tentante » mais s'arrête là !!  Emiliano est présenté surtout comme un justicier sympathique et un amant ….fidèle ! Or, par des jeux de renversement, il sera tour à tour, le « loup » et la « proie », chasseur et dupe, chat et souris (ce dont témoignent les traques et les courses effrénées). L’eau ? une thématique majeure : le lac lieu de l’enfouissement salvateur -quand Emiliano échappe à ses poursuivants- ou de la perte définitive ….

Ô secrets immémoriels !

Un film à voir !! c’est une évidence !

 (à l’affiche depuis mercredi 4 octobre mais à des  horaires….contraignants ! )

 

 

Colette Lallement-Duchoze

 

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5 octobre 2023 4 05 /10 /octobre /2023 13:36

de Claude Schmitz (France/Belgique 2023) 

 

avec Olivier Rabourdin (Gabriel / François), Louise Leroy (Jade), Tibo Vandenborre (Jige), Marc Barbé (Valery), Kate Moran (Shelby), Edwin Gaffney (Scott), Rodolphe Burger (Alain), Francis Soetens (Francis)

 

 

Présenté à Cannes 2023 Quinzaine des cinéastes 

À la demande de sa nièce, un détective plutôt spécialisé dans les adultères se retrouve à enquêter sur la mort trouble de son frère jumeau, avec qui il avait coupé les ponts. Il rallie la demeure bling-bling du flambeur défunt, non loin de la frontière franco-espagnole, autour de laquelle gravite une faune interlope : veuve américaine revenue de tout, pilote d’hélicoptère ancien marine, vieux Hells Angels à l’accent méridional, flics crapoteux recherchant un gitan disparu.

L'autre Laurens

La bande annonce était alléchante !! las !

Oui les courts extraits très pittoresques (détective privé, bikers, flics corrompus, trafiquants de drogue, etc.. tous rappelant peu ou prou des personnages de B Dumont, dans des décors à la fois mythiques et improbables, une musique lancinante) suscitaient l’envie de voir ce film !

 

 

Certes Olivier Rabourdin, aux traits burinés (qu’accentuent encore certains gros plans) aux cheveux en bataille (pour ne pas dire hirsutes) excelle en détective privé blasé que sa nièce (cheveux blonds et moue à la BB) « réveille » de sa fausse léthargie. Certes le duo de flics de Perpignan (Rodolphe Burger et Francis Soetens) est truculent de bout en bout (ah ces répliques à la Audiard). Certes l’hybridité voulue (mélange de faux western, de série B, de comédie d’action, sur fond de revenants et de trafic, dans les Pyrénées orientales) et le côté kitsch ou futuriste des décors, ont de quoi « émoustiller » ! et le plan d’ouverture (au bord d’une route un cactus et un lampadaire aux deux néons roses ) -était si racoleur ! très stylisé aux couleurs saturées de bleu profond comme la nuit) 

 

Et pourtant !! à cause de cette « mixité » formelle (entendons mélange des genres) censée « traiter » une multitude de thématiques (dont la paternité, le « féminisme » le racisme et  la volonté de faire voler en éclats les mécanismes d’un patriarcat poussiéreux), le déroulement est par moments très (pour ne pas dire trop) poussif !! s’étire inutilement !!! Les clins d’œil à Hamlet ou à l’ami américain (même dans la haine viscérale) porteurs de… symboles (?) sont « lourdingues » (le pire est le parallélisme appuyé  entre les tours jumelles qui s’écrasent le 11 septembre 2001 et la séparation des frères Laurens  le même jour !!)

 

Trop long et diffus

 

Un bémol : la musique confiée à Thomas Turine -bien que surdimensionnée et envahissante - a le pouvoir de créer une atmosphère crépusculaire même quand ce « compositeur » arrange du Bach !!

 

Colette Lallement-Duchoze

 

 

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4 octobre 2023 3 04 /10 /octobre /2023 08:23

d'Iris Kaltenbâck (2023)

 

avec  Hafsia Herzi Alexis Manenti Nina Meurisse Younès Boucif

 

 

Présenté à Cannes 2023  Semaine de la Critique 

 

 

Lydia, sage-femme très investie dans son travail, est en pleine rupture amoureuse. Au même moment, sa meilleure amie, Salomé, lui annonce qu’elle est enceinte et lui demande de suivre sa grossesse. Le jour où Lydia recroise Milos, une conquête d’un soir, alors qu'elle tient le bébé de son amie dans ses bras, elle s’enfonce dans un mensonge, au risque de tout perdre…

Le ravissement

Ce film est inspiré d’un fait divers (c’est ce qu’affirmait hier soir la réalisatrice lors d’une rencontre débat à l’issue de la projection). Mais on ne peut s’empêcher d’établir certains parallèles avec  Le ravissement de Lol V Stein,  roman de Marguerite Duras - même si ces rapprochements n’ont pas été signalés par tous ceux qui ont pris la parole! . Lol V Stein est « ravie » à elle-même par cette histoire d’amour -qui n’est pas la sienne- imaginée et racontée par un homme qui l’aime, Jacques Hold, amant de sa meilleure amie Tatiana. De même Lydia est  "ravie"  à elle-même par la parole de Milos censée élucider son geste, ses dérapages. Très vite, le spectateur sait qu’un procès a eu lieu (ravissement délictueux passible de …) et cette voix off  oriente notre « appréhension » du personnage. A l’instar de Jacques Hold contraint de devoir chercher Lol là où elle commence à bouger, venir à ma rencontre et partir d’éléments factuels vérifiables, Milos se sent investi de cette mission : débusquer le(s) moment(s) d’une prise de conscience, revoir les "lieux", se remémorer les confidences…et ô suprême "ironie" ! alors que le ton frappe par sa neutralité, les  "images"  parfois  "contrediraient"  un jugement trop hâtif. Un des intérêts de la  "voix off" dans un tel contexte réside précisément dans ce  décalage apparent!  Si  Iris Kaltenbäck ne "juge"  pas son personnage -Un personnage habité par trop d’amour? en revanche, elle "manipule"  son public par l’exercice consommé du suspense … (indices à la fois suffisants et incomplets pour « imaginer » le pire !! ) Fort heureusement elle n'impose pas  un décodage unique  !!

Dès le début la cinéaste décline une forme de ravissement. Lydia prise dans le tourbillon de ce quartier parisien, tache rouge dans la foule de piétons, se démenant avec sa pâtisserie et son portable, est comme ravie à sa propre existence; ce que vient confirmer pour ne pas dire aggraver l’aveu d’infidélité de son compagnon. Désorientée et désormais sans repère refusant d'affronter ses propres chagrins, elle va « fabriquer » un autre ravissement par identification. Elle prend en charge la grossesse de sa meilleure amie Salomé et la naissance de l’enfant, jusqu’à épuisement de la parturiente …- comme s’il s’agissait du sien, tant elle s’est appropriée la conscience, l'être tout entier de Salomé.

Maïeuticienne dévouée, elle sera la compagne d’une nuit de Milos, un « machiniste » -autre solitude nocturne dont la capitale est peuplée. .Ses  tentatives réitérées pour instaurer une « relation » sont frappées d’inanité ; c’est au hasard d’une rencontre qu’elle s’enfermera dans le « mensonge » par usurpation d’identité (malgré quelques mises en garde que Milos n’entend pas ou ne veut pas entendre…) jusqu’à l’acte répréhensible

La visite au musée Henner, (drôle d’endroit pour un rendez-vous constate Milos) la « contemplation » des portraits de  femmes à la chevelure rousse, les explications « fabuleuses » prouveraient, si besoin était,  que Lydia est « réellement » passée de l’autre côté du miroir !!!  Fuyant le « réel », elle s’est « investie » dans un ailleurs si loin si proche !!!

Un premier long métrage de facture assez classique dans sa mise en scène, sa trame narrative chronologique, et son mélange de « fiction » et de « réalisme » (les séquences d’accouchement ont été tournées en live à la maternité des Lilas) . Il est valorisé par la prestation de deux acteurs : Alexis Manenti dont le jeu très sobre exalte la complexité (rappelez vous son interprétation dans Dalva), et Hafsia Herzi dont la seule présence à l’écran a une force d’aimantation insoupçonnée, un visage de madone qui  envahit parfois l’écran, un regard sombre qui dans le silence, dit le désarroi et la douleur …. !

 

 

Colette Lallement-Duchoze

 

 

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Ce blog est destiné à collecter nos ressentis de spectateurs, à partager nos impressions sur les films (surtout ceux classés Art et Essai).

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