26 mars 2024 2 26 /03 /mars /2024 05:52

d'Emilie Noblet (2023)

 

avec  Louise Bourgoin, Xavier Lacaille, Noémie Lvovsky, Francesco Montanari, Rosie Boccardi, Elias Donada, Gabrielle Garcia, Stylane Lecaille et Issa Perica. 

 

Coup de cœur du jury au dernier Festival de l'Alpe d'Huez

 

 

Delphine, professeure de lettres désabusée, a un accord bien rôdé avec ses élèves : ils lui fichent une paix royale, elle leur distribue des 19 sur 20. Hélas, la combine se retourne contre elle quand ses excellents résultats propulsent sa classe au championnat du monde de latin, à Naples. Comble du cauchemar, c'est le neveu très zélé de la proviseure qui est choisi comme accompagnateur. Pour sauver l'option latin, Delphine ne voit qu'une solution :tricher

Bis repetita

Un choix audacieux  !.

Le latin, une option à sauvegarder dans ce lycée d’Angers alors que le rectorat tente de la supprimer. Le latin au cœur de la confrontation entre une prof désabusée et un jeune « doctorant » convaincu et plein d’ardeur ? Le latin personnage principal (cf une chanson de Céline Dion ou le discours de la prof) de cette comédie sur l’enseignement, sur l’élitisme et le mal-être des profs ?

Avouons-le sans ambages ce film est assez poussif au début (soit avant le départ pour Naples) et en mettant en exergue des clichés (étudiants chinois, leur émulation par le travail, Italien bellâtre macho entre autres ) il va verser dans les mêmes clichés qu’il prétend ridiculiser. Les tricheries - permettant à de « mauvais » élèves de remporter le fameux concours d’excellence, la romance larvée - l’élève amoureux « éconduit » au nom d’arguments d’ordre éthique, la relation éphémère avec le mâle italien que Delphine utilise à ses fins, la « naissance de l’amour » entre l’accompagnateur (Xavier Lacaille excellent au demeurant dans le rôle d’un « polard » un tantinet naïf) et la prof ; le panel des 5 élèves en irréductibles faux gaulois

Des moments et des répliques cocasses, certes, une soirée « romaine » plus aguichante par la bande son que par les déguisements, de belles « images » de Naples du Vésuve de Pompéi

Mais le « veni vidi vici » attendu (celui de bis repetita )  restera de pacotille (le « vici » relégué au vestiaire sur le cintre des grands oubliés, des grands absents)

Vous avez dit    Ite missa est ????

 

Colette Lallement-Duchoze

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22 mars 2024 5 22 /03 /mars /2024 09:29

Film documentaire réalisé par  Christine Angot (2023)

L’écrivaine Christine Angot est invitée pour des raisons professionnelles à Strasbourg, où son père a vécu jusqu’à sa mort en 1999. C’est la ville où elle l’a rencontré pour la première fois à treize ans, et où il a commencé à la violer. Sa femme et ses enfants y vivent toujours. Angot prend une caméra, et frappe aux portes de la famille

 

Une famille

Papa !

C’est un des premiers mots de ce documentaire, bouleversant. C’est le cri de joie de Léonore fille de Christine Angot et de Claude ;  un bout de chou filmé en 1993, portant une baguette de pain …

Papa ! un mot que jamais n’aura pu prononcer la mère…

 

Léonore  gamine ouvre le film, Léonore adulte habite la dernière séquence 

Le film qui mêle ainsi présent (les interviews)  et passé (extraits de vidéos commentés en voix off souvent) obéit en outre au « concept » du « double », tant sont évidentes les mises en parallèle : Christine, devenue mère, et sa propre mère, sa mère et sa belle-mère, ses deux compagnons Claude et Charly, Léonore sa fille et images de Christine adolescente, ses deux cheffes opératrices, tout comme Une famille est le  "prolongement"   de Un voyage dans l’est

 

Les extraits de films  (famille insouciante et heureuse) jouent le rôle de pauses, de virgules certes mais surtout par leur confrontation avec les « interviews » révèlent en creux une réalité dont on ne peut sortir que dévasté voire massacré à vie.

Abandonnée par le père qui ne la reconnaît pas… …Christine sera régulièrement violée…à partir de ses  13 ans

Inceste révélé dans le livre éponyme L'Inceste (1999) ; inceste défini dans "une semaine de vacances." En passant du  mot  à l’image Une famille doit « montrer quelque chose qu’on ne voit jamais » « Comment vous pouvez faire voir quelque chose qui est invisible si vous passez uniquement par les preuves ? Ça, c'est juste pour la crédibilité, les preuves, etc. Là, ça permet de voir comment ça se passe  (ainsi s'exprimait  Christine Angot lors de son passage  à Rouen pour présenter son film jeudi 7 mars) et cela se fera en entrant dans les pièces fermées sur les incestes. A l'instar de la romancière/réalisatrice qui   "force",  en compagnie de ses deux collaboratrices, la porte de l’appartement de sa belle-mère à Strasbourg veuve depuis 1999 ).

 

Car il s’agit bien de confronter les personnes de son entourage (belle-mère, mère, ex-mari, fille). à  leur  façon d'avoir appréhendé  les traumatismes qui l'ont marquée  dans son être tout entier, quand sa  parole a été bafouée, dénigrée, frappée de suspicion. Certaines confrontations sont agressives,   tant est patente la ténacité de Christine Angot, tant peut sembler terrifiante sa radicalité. Mais où est la violence ? dans ce pied qui entrave, pour forcer une porte,  ou dans le silence des autres?  silence qu’on lui a imposé durant des décennies ?

 

Une déchirure et une sensibilité à fleur de peau (répondant à une question sur la séquence télévisée -dont le documentaire propose des extraits-,  et  où avec dignité elle avait quitté le plateau de Thierry Ardisson et les quolibets de Laurent Baffie, elle avoue sans fard « s’être effondrée dans la loge » )

Une voix qui touche aux larmes 

 

A voir!

 

Colette Lallement-Duchoze

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21 mars 2024 4 21 /03 /mars /2024 06:10

Film d'animation réalisé par Dorota Kobelia et  Hugh Welchman (Pologne 2023)

 

avec Kamila UrzedowskaNadia Tereszkiewicz et Robert Gulaczyk

 

Séance de clôture festival à l'Est, 18ème édition, Rouen dimanche 17 mars 2024

Au XIXe siècle dans un village polonais sous tension, la jeune Jagna se révolte face à un destin marital tout tracé. Dans une optique d’émancipation, elle s’oppose à l’ordre établi et défie les codes de l’époque. Commencent alors les saisons de la colère

La jeune fille et les paysans

Adapté du prix Nobel de littérature Les Paysans de  Władysław Reymont (1924),   le long-métrage "La jeune fille et les paysans"  utilise la technique de la rotoscopie : on tourne un long-métrage normalement puis on relève image par image les contours des figures humaines, des décors ou encore des objets pour les retranscrire en film d’animation : (le générique de fin en propose un mini aperçu)

Campagne polonaise -dont la diversité des couleurs évolue au gré des saisons- , intérieurs où triomphe le clair-obscur- ; scènes champêtres, scènes de village, scènes de bagarres,  tout rappelle les tableaux des peintres polonais du XIX° et particulièrement Józef Chełmonski (même si le spectateur français décèle des références au courant impressionniste de la seconde moitié du XIX° siècle.).  L'affiche, en outre,  peut induire en erreur , tant est patente la ressemblance avec "la jeune fille à la perle"  de Vermeer1665 

On ne peut  qu'admirer  cette expérience cinématographique (d’autant qu’elle est quasiment inédite après la « la passion Van Gogh » du même couple de réalisateurs). Prouesse visuelle incontestée à laquelle il convient d’ajouter la bande sonore très originale, composée d’airs et de chants traditionnels

Mais le "procédé" qui crée une distance avec le spectateur ne saurait entraîner son adhésion (et ce, malgré quelques envolées poétiques). A la différence de la passion Van Gogh les cadrages s’inscrivent ici dans la logique du champ/contrechamp, du rapport spatial entre les personnages, et on a l’impression (désagréable) qu’il faut à tout prix faire entrer le pictural. Du pictural, oui, mais pas au détriment de la peinture elle-même. Or ce film d’animation propose (pour ne pas dire impose) exactement l’inverse.

 

Ce "pictural à tout prix"  ne saurait compenser l’emphase (de la mise en scène) , la laideur parfois (quand les visages sont montrés de trop près) et les couleurs criardes (souvent) en affadissant (c’est j’en conviens une bizarrerie) ou en alourdissant le propos (au demeurant très  " moderne"  car il s’agit d’une émancipation dans un siècle dominé par la misogynie, la puissance des propriétaires  locaux  la recherche d’un exutoire aux malheurs par la désignation d'une victime expiatoire) 

 

Le spectateur, à l’instar de Jagna chassée expulsée de son village, ne sera pas  « éjecté d’un film paradoxal avec lequel on ne peut définitivement faire corps » comme le prétendent certains. Mais une fois de plus (après La Passion Van Gogh - Le blog de cinexpressions) ce film nous aura contraint à dissocier fond et forme  et tout au plus à nous interroger sur « Organisation de l’image et matière, matière et organisation de l’image » (en comparant par exemple le traitement des décors et celui des gros plans (visages)

 

A vous de juger!

 

Colette Lallement-Duchoze

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20 mars 2024 3 20 /03 /mars /2024 05:48

Documentaire réalisé par Anna Hints (Estonie 2023)

 

Avec Kadi Kivilo Maria Meresaar Elsa Saks Marianne Liiv Eva Kübar Liis Kuresoo Eda Veeroja  Maria Aasa Merit Kask  Leno Kuura Kerttu KuslapSandra Lepik Signe Mällo  (chacune jouant son propre rôle) 

 

 

Présenté à Rouen Festival à l'Est (18ème édition) samedi 16 mars 2024

 

 

2023• Sundance Film Festival • Utah (États-Unis) • Directing Award World Cinema Documentary Prix de la mise en scène 

2023 • EFA - The European Film Awards • Berlin (Allemagne) • Prix du meilleur film documentaire

2024 • FIPADOC - Festival International Documentaire • Biarritz (France) • Grand Prix Documentaire international

 

 

 

Dans l’intimité des saunas sacrés d’Estonie, on chante d’anciens hymnes à la nature, à la naissance ou à la mort et tous les rituels de la vie s’y croisent. Les femmes y racontent ce qu’elles tairaient partout ailleurs, les récits se font écho et dans la fumée des pierres brûlantes, la condition féminine apparaît, dans toute sa violence et sa force éternelle.

Smoke sauna sisterhood

Premier documentaire d’Anna Hints, primé dans de nombreux festivals et récompensé du prix de la mise en scène au Festival de Sundance, Smoke sauna sisterhood plonge le spectateur dans l’intimité des saunas sacrés d’Estonie. (pour rappel : la tradition du sauna à fumée a été inscrite dans la liste du patrimoine immatériel de l’humanité de l’Unesco en 2013).

 

Anna Hints a « osé » braver la chaleur de l’espace confiné, et son documentaire qui filme l’intime, exalte la beauté mordorée des clairs obscurs, la beauté sensuelle du nu féminin , ces corps que des plans serrés et des zooms tout en les fragmentant (un sein un genou un bras un visage une nuque )  magnifient en un seul grand Corps, celui des espoirs avortés, des rêves déçus, celui des douleurs des souffrances, des rires, de la Vie. Un grand corps jamais sexualisé dans sa nudité ainsi arborée ! Pour moi, il était très important de filmer la nudité, les corps de femmes sans regard masculin, sans sexualiser ni objectiver les corps.”

 

Un plan fixe prolongé sur une femme faisant corps avec l’enfant qu’elle allaite c’est le plan d’ouverture ; message clair et subliminal à la fois : ventre maternel et sauna, lieux d’une éternelle (re)-naissance !

 

Peau contre peau : une caresse ; un rituel, où les volutes de la fumée, et la luisance des corps ruisselants composent un tableau envoûtant. Corps flagellés de ces fouets vigoureux qu’une main vigilante avait si méticuleusement préparés, corps triturés malaxés de sels salvateurs alors que retentit l’hymne aux accents chamaniques.

Corps et cœur mis à nu, quand se libère la parole, une parole jusque-là confisquée ou tapie dans le douloureux inavoué. Viol, cancer du sein, violences conjugales, sexuelles, tout sera dit sans filtre sans détour, perçu et accepté dans la connivence de la sororité. Voici les méfaits et abus du patriarcat mis en exergue, raillés, dénoncés Voici aussi des récits moins douloureux plus désopilants. La réalisatrice en filmant le visage de celle qui accueille la confidence de préférence à celui de la locutrice entraîne le spectateur dans une sorte  d’anonymat… intime !

Une larme glisse sur un visage- est-ce la moiteur ? est-ce le passé revisité ? est-ce la béance d’une blessure ? D’autres perles de sueur et de sel vont dessiner sur la peau une chorégraphie telle une partition, dans la fumée des pierres brûlantes.

De cette vapeur cathartique les corps soudainement vont s’extraire, quitter l’espace clos de la cabane chauffée et en une théorie à ciel ouvert dans la campagne enneigée givrée ou au contraire verte et lumineuse, prolonger le rituel avec ce bain lustral dans le plan d’eau (celui que tout au début forait précisément la gardienne des lieux pour dégager la carapace gelée) Des extérieurs reliés par le ruban de fumée dans la plénitude d’un rituel qui "purifie" tout autant le corps que l’âme !

Ecoutons ces paroles ces rires ces silences, ces frottements aux sons rocailleux, et cette bande-son composée par l’Islandais Edvard Egilsson qui scande les étapes des rites liés au sauna de fumée alors qu’apparaît en filigrane ou tel un suaire vivant le visage spectral d’une femme sans âge, Votre guide, Notre récitante !

 

Un documentaire exceptionnel, à ne pas rater

 

Colette  Lallement-Duchoze

 

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19 mars 2024 2 19 /03 /mars /2024 08:06

d’Ali Asgari et  Alireza Khatami (Iran 2023)

 

avec Majid Salehi Siamak Gohar Kheirandish Mehri Farzin Mohades Ali Sadaf Asgari Sadaf Hossein Soleimani Farbod Faezeh Rad

 

 

Festival Cannes 2023 Un Certain Regard 

Un homme déclare la naissance de son fils. Une mère habille sa fille pour la rentrée. Une élève est convoquée par la directrice. Une jeune femme conteste une contravention. Une jeune fille se présente à un entretien d’embauche. Un jeune homme vient retirer son permis de conduire. Un homme au chômage répond à une annonce. Un réalisateur demande une autorisation de tournage. Une femme cherche à retrouver son chien. Neuf visages de la vie quotidienne à Téhéran.

Chroniques de Téhéran

Téhéran la nuit. Sombre immensité étincelante de mille feux. C’est le plan d’ouverture. (Auquel répondra au final en guise d’épilogue, une vue, à travers une vitre, de la mégapole baignant dans une lumière crue avant que …mais -ne pas spoiler-…) Puis c’est l’éveil : on entend des bruits, des voix plus ou moins discordant.es. Une ville qui s’ouvre à la lumière du jour, quoi de plus « normal » ? Hormis qu’ici… tout dans la banalité du quotidien est affaire de censure et de répression

Ce dont va rendre compte la succession de 9 plans séquences, tels neuf courts métrages, chacun filmé en un plan fixe, formant au total une mosaïque. Le dispositif est identique de l’un à l’autre. Voici un personnage en frontal (jeune ou plus âgé, femme ou homme) s’adressant à « qui de droit » -fonctionnaire le plus souvent-dans un contexte précis (correspondant au lieu de la réclamation ou de la convocation - bureau, magasin, guichet., etc..) et la personne « qualifiée » pour répondre, ou interroger sera toujours hors champ (une exception : cette main d’homme qui sort du cadre, intimidant harcelant la jeune postulante dans sa demande d’embauche…mais elle saura résister…)

Ce qui frappe d’emblée est l’absurdité des fins de non-recevoir (le prénom David ne serait pas « religieux » ou trop connoté…) la cocasserie des prétendus arguments avancés pour ne pas accéder à la demande (un chômeur se déplaçant pour un entretien doit mimer les ablutions du bon musulman) ou encore la disproportion entre les « requêtes » et les « requis » (montrer ses tatouages se dénuder pour un permis de conduire ???mais il est vrai que le poème tatoué sur le corps du plaidant est son « acte de résistance »). Et le hors champ n’en sera que plus prégnant car l’incompréhension qui se lit dans les regards fait éclater l’aberration…du régime théocratique

Autant le ton est véhément cassant autoritaire, celui de ces invisibles à l’écran mais si puissants dans le quotidien des habitants, (représentants du gouvernement ils en appliquent les règles fussent-elles aberrantes ou  sadiques trop zélés ils abusent de leur pouvoir d’humiliation ) autant celui du demandeur, du plaignant, reste courtois quand bien même il serait menaçant (les photos compromettantes mettant en cause la directrice et arborées en propos comminatoire par la jeune étudiante ??) contestataire (ce réalisateur à qui l’on refuse un scénario) incitant poliment à repousser l’interlocuteur dans ses retranchements en dénonçant sa rhétorique retorse (la jeune conductrice qui conteste une contravention)

Le spectateur,  observateur, témoin , assiste, souvent médusé, à un défilé d’interdits ; pénalisés seront les contrevenants, ceux qui ne respectent pas les commandements sacrosaints que les voix énoncent telles des sourates

On reprochera la théâtralité du dispositif choisi, l’inégalité dans le traitement? On préfèrera les « dissidents » Panahi, Rassoulof, Kiarostami, Farhadi qui ont su allier talent et critique ?

Mais le choix de 9 mini séquences a été dicté pour éviter la censure (les courts métrages n’étant pas soumis à une autorisation préalable ; un réalisateur arrache de son scénario original les feuilles jugées compromettantes par son censeur…ce sketch n’illustre-t-il pas les difficultés qu’a connues le cinéaste Alireza Khatami ?). La mosaïque obtenue -qui remplace un long métrage- ne se présente-t-elle pas comme un « théâtre de l’absurde » ? Et chaque locuteur enfermé dans le cadre du plan fixe n’est-il pas censé illustrer la situation d’une population, bloquée dans le « cadre » qui lui est imposé?? Et la présence de jeunes, (cette gamine qui passe de tik tok à des tenues vestimentaires plus religieuses, cette lycéenne qui cloue le bec à sa directrice …) ne témoigne-t-elle pas de la vitalité d’une forme nouvelle de résistance ?

Au final ces « chroniques » peuvent se lire comme 9 « nuances de civisme », 9 manières de s’exprimer …dans le carcan même ….de la contrainte …

 

A voir!

 

Colette Lallement-Duchoze

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15 mars 2024 5 15 /03 /mars /2024 06:57

Documentaire réalisé par Laura Chiossone et Giulio Boato (Italie 2023)

 

avec Sara Lazzaro (voix narratrice ) Tommaso Amadio (Titien)  Leonardo Scarpa (Le Titien jeune ) Giovanni Tomassetti (Le Titien âgé)  Titian)  Diego Carli  (Pierre l'Arétin)   Alessia Di Fiore (Isabelle D'Este) Jessica Piccolo Valerani (comédienne) 

Duché de Venise, au début du XVIe siècle. Le jeune Tiziano Vecellio descend des montagnes pour rejoindre la ville dorée. De Ferrare à Urbino, de Mantoue à Rome en passant par l’Espagne de Charles Quint et de son fils Philippe II, Le Titien a traversé le siècle en l’éclairant de ses peintures. Extraordinaire maître de la couleur et brillant entrepreneur de lui-même, innovant tant dans la composition d'un tableau que dans la manière de le vendre, il devient en quelques années le peintre officiel de la Sérénissime, l'artiste le plus recherché par les cours les plus riches et les plus influentes d'Europe

Le Titien, l'empire des couleurs

Un titre prometteur.  Un synopsis alléchant.

Oui le "peintre phare" de la Renaissance italienne formé par les frères Bellini peaufinera sa vie durant les techniques du « chromatisme et du tonalisme » afin de donner l’impression que  "la lumière émane des corps représentés ou de la peau ". Oui Le Titien fut animé d’une ambition démesurée Oui Le Titien est dans les plus grandes collections muséales

Les poncifs "peintre de la couleur, peintre de l’invention, peintre de l’idéologie impériale " les deux cinéastes ont pour ambition de les décrypter : en analysant un itinéraire, en faisant appel à des experts internationaux et en choisissant les œuvres les plus emblématiques (profanes mythologiques ou religieuses) où la Madone les Nymphes les Venus font jaillir  la sensualité de la chair, où les portraits des puissants rivalisent d’ambition (dans l’auto célébration de leur pouvoir)

Dont acte.

 

Mais le choix des « reconstitutions » et leur traitement rappellent les insipides vulgarisations dans lesquelles se complaisent certains documentaires -sous couvert de « pédagogie » Que le peintre soit interprété par plusieurs acteurs correspondant aux différents âges de sa vie, à la limite pourquoi pas (encore qu’il ne s’agit pas de biopic ) Mais voici des comédiennes mimant, imitant les poses des toiles et dans le même plan/cadre voici une confrontation/miroir qui hélas ! vire au grotesque ! (le pire étant cette mini séquence où la comédienne Jessica Piccolo Valerani « double » de Cecilia Soldano, la femme aimée du peintre, agonise sur son lit de parturiente…)

Et que dire de la « reproduction du geste artistique » sinon qu’il s’inscrit dans une débilitante supercherie ? du recours aux fumigènes ?

 

Ce documentaire pèche en outre par excès de didactisme proche du bavardage pontifiant : historiens de l’art, conservateurs et directeurs de musées, universitaires et artistes se succèdent ; filmés assis ou debout, le débit assez rapide pour certains, ils évoquent qui la genèse d’un tableau, qui un contexte politique géographique ou social, qui la modernité du Titien « entrepreneur »

On retiendra les interventions de Jeff Koons, grand  "démystificateur" : évoquant le rôle du mécénat et  la vie d’atelier au XVI°, il les met en parallèle avec des situations "contemporaines" .Ironie ? Autodérision ?

 

Au final on a la fâcheuse impression que les deux réalisateurs ont concentré dans cette « célébration » tous les clichés (spécieux et décevants) du documentaire sur l’art

 

 

Colette Lallement-Duchoze

 

 

 

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14 mars 2024 4 14 /03 /mars /2024 07:13

De Leonardo Barbuy La Torre (Pérou 2023)

 

avec  Gisela YupaCleiner YupaJorge Pomanchari

Langue:   quechua

 

Festival de Malaga:   le Biznaga d’argent du meilleur film ibéro-américain et le Biznaga d’argent du meilleur réalisateur pour Leonardo Barbuy 

 

Présenté à Rouen (18ème festival d'Europe centrale et orientale)  mercredi 13 mars 

Dans les Andes péruviennes, deux jeunes enfants sont élevés dans l’isolement par leur père, un peintre héritier d’une tradition ancestrale, les Tablas de Sarhua. Il troque son art au village en échange de produits de première nécessité, tandis que ses enfants l’attendent, surveillés par leurs chiens. Une série d’événements inattendus va transformer radicalement la seule réalité qu’ils connaissent et amener Sabina, la sœur aînée, à rencontrer son passé et sa culture.

Diógenes

Qu’il est malaisé d’écrire quelques mots sur un film quand ils risquent d’altérer ces moments de grâce suspendue, cette apesanteur et de rompre avec la liturgie de lumière et de lenteur.

 

 

La somptuosité du noir et blanc, l’enchevêtrement des voix « rares » (minimalisme des dialogues, voix d’un récitant qui psalmodie des croyances ancestrales, les cosmogonies d’antan, voix sépulcrale du père) la liturgie des gestes, leur lenteur (ces branchages disposés avec minutie pour un rite funéraire, gros plan sur une main bienveillante qui emplit une écuelle  lors de la scène du repas etc. ) contribuent à créer une atmosphère envoûtante.

L’éclatement de la chronologie – entremêlement présent, rêves souvenirs –loin de perturber, s’inscrit dans un flux mémoriel à la rassurante fluidité.

Ajoutons le rôle symbolique de certains cadrages et  gros plans -cette pomme qui dévale annonciatrice de malheurs( ?), ces gros plans sur le museau des chiens, témoins complices et protecteurs , ou encore l’alternance contrastée entre les mini séquences d'intérieur  où le noir absorbe le scintillement chétif d’une lumière dans un dénuement monacal, et celles en extérieur dans la forêt d’eucalyptus et de rocaille à la lumière diffractée, ou ces contre plongées (l’humain surplombant une vallée des larmes, ou guettant les esprits ? Amaru ?)   sans omettre le rôle  des éléments (eau feu vent)  mais aussi l’intrusion du malheur (coups de feu, corps blessé que l’on transporte, rappel du contexte sanguinaire que vit le Pérou), tout contribue à faire de Diogenes un film "hors du commun"; un  film tourné en langue quechua qui rend hommage à une tradition andine,  celle des tablas

 

Tablas de Sarhua (à base d’agave) : soit un ensemble de dessins peintures où défile une Vie celle d’une famille et de ses proches, telle une mémoire collective. Le père après les avoir peintes, les négociait en échange de produits de première nécessité. Sabina, assumant le relais, découvre  le village, par une vue en plongée sur les toits dans une surprenante planéité-; tel un héraut elle annonce aux habitants  "je viens troquer les  tablas"; et voici  dans le continuum un astucieux travelling latéral qui donnera à voir à lire au spectateur tout ce que le film avait  " montré"  ou simplement suggéré   (dont les scènes d’affrontements violents)

 

Un film sur la mort, le deuil

Un film envoûtant

 

A ne pas rater !

 

 

Colette Lallement-Duchoze

 

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13 mars 2024 3 13 /03 /mars /2024 08:48

D' İlker Çatak  (Allemagne 2023 )

 

avec Leonie Benesch (Carla Nowak), Michael Klammer (Thomas Liebenwerda), Rafael Stachoviak (Milosz Dudek), Anne-Kathrin Gummich (Dr. Bettina Böhm), Eva Löbau (Friederike Kuhn)...

Alors qu’une série de vols a lieu en salle des profs, Carla Nowak mène l’enquête dans le collège où elle enseigne. Très vite, tout l’établissement est ébranlé par ses découvertes

La salle des profs

En resserrant l’action dans le huis clos qu’est le gymnasium, en focalisant le propos sur une enseignante (professeure de math de sport et professeure principale), en faisant le distinguo entre « avoir raison » et « avoir ses raisons » le cinéaste cherche à enfermer le spectateur dans cette ère du soupçon …si contemporaine !!

L’enseignante aime son métier, ses élèves ; elle a choisi la « justice »-or les moyens sont contestables, voire illégaux- (la vidéo comme arme de révélation massive, ne serait-elle pas un clin d’œil à Haneke ? ) Admirablement interprétée par Léonie Benesch, Carla Nowak va se mettre à dos des parents indignés, forcément indignés, des collègues frustrés, des élèves désobéissants (ah la fronde du silence) une direction plutôt mollassonne et vers le dernier tiers du film elle sera la spectatrice de ses échecs et non plus sujet (le basculement est lisible dans cette scène où elle perd littéralement pied, s’immobilise seule dans une foule/marée qui, l’enveloppant, lui fait perdre l’équilibre tel un tsunami). L’ultime sursaut -défendre coûte que coûte Oskar le fils de la « prétendue » voleuse - sera un cuisant échec (ce dont témoigne le plan final, peu convaincant d’ailleurs, même s’il allie onirisme et dérision)

 

Echec d’une « méthode » pédagogique ? échec de tout un système ?

 

Inégalités de traitement, relents délétères de racisme, défaite de la sacro-sainte autorité, fabrique de l’opinion (avec la caricature des médias) ces problèmes reflets de la société, -dont certains abondamment illustrés- participent à une tension qui ira crescendo (d’ailleurs on compare ce film à un thriller). Et les différents « groupes » (élèves professeurs administration parents) peinent à « communiquer » tant chacun veut exercer le « pouvoir » qui lui est dévolu (la rencontre entre équipe pédagogique et représentants d’élèves ou celle entre professeurs et parents valent leur pesant d’hypocrisie…)

 

Le cinéaste a opté pour le format 1,33 ; souvent étouffant il est censé enfermer le(s) personnage(s) dans le cadre); or dans le contexte du huis clos n'y aurait-il  pas redondance? Ou du moins surlignage ? (Simple question). D’autant que la « topographie » interne à l’établissement scolaire, et sur laquelle enchérit le cinéaste dans la façon de la filmer, est précisément celle du cloisonnement et du labyrinthe (avec ses portes ses escaliers ses vitres et ses salles)

 

Prisonnière de ses idéaux, seule contre tous, Carla Nowak tâtonne, se rebelle, ose la contradiction qui la met en porte-à-faux, hébétée au regard hagard, (et le leitmotiv du compositeur Marvin Miller, accompagnera chaque retournement de situation de ses violons lancinants)

 

Se méfier du « genre hybride » -film de fiction aux allures de documentaire ! Quand bien même le spectateur serait le témoin privilégié d’une tranche de vie documentée à la matérialité réaliste ou naturaliste, il aura assisté à une une « parabole sociale » un « thriller pédagogique » au rythme soutenu grâce aux effets « boule de neige »

 

Un film qui « a secoué l’Allemagne » (clame l’accroche publicitaire)

 

Est-ce un « chef d’œuvre » ? on peut en douter…

 

 

Colette Lallement-Duchoze

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12 mars 2024 2 12 /03 /mars /2024 13:14

Documentaire réalisé par Asmae El Moudir  (Maroc 2023)

 

avec Asmae El Moudir Elle-même Mohamed El Moudir Lui-même Zahra Jedat Elle-même Said Masrour Lui-même Ouarda Zorkani Elle-même Abdallah Ez Zouid Lui-même

 

Présenté au festival de Cannes 2023 • Œil d'or - Ex æquo & Prix de la mise en scène - Un Certain Regard

Casablanca. La jeune cinéaste Asmae El Moudir cherche à démêler les mensonges qui se transmettent dans sa famille. Grâce à une maquette du quartier de son enfance et à des figurines de chacun de ses proches, elle rejoue sa propre histoire. C’est alors que les blessures de tout un peuple émergent et que l’Histoire oubliée du Maroc se révèle...

La Mère de tous les mensonges

Comment rendre compte d’un événement sans image ? Sans commentaire ? (Quand l’Etat a imposé une loi du silence, qu’il a fait disparaître les corps, et toute la documentation, suite aux émeutes de juin 1981 )

Comment au sein de sa propre famille, faire advenir la parole, afin de sauvegarder une mémoire déjà brinquebalante, comment l’extraire hors de ces strates qui risquent d’enfouir à jamais tout un pan de l’existence ?

La jeune cinéaste opte pour une solution originale : le recours à des  figurines à l’effigie de tous les membres de sa famille et du voisinage (nous assistons à leur confection, leur manipulation) et au jeu constant sur les échelles (maisons de poupée miniatures où le doigt la main de l’adulte apparaissent dans leur gigantisme ou au contraire les mêmes agrandies par des effets de zoom  et la confrontation en miroir où le personnage réel semble se confondre avec son effigie). Un tel dispositif va lui permettre de réparer l’injonction d’oubli (celle formulée par Zahra, et par l’Etat) Or la scène d’ouverture semblait contrecarrer un tel projet : que de difficultés à appareiller la grand-mère ! Elle qui avait banni de ses murs toute intrusion de photos -hormis celle du roi- refuse de répondre à certaines questions, Déni et dénigrement. Matriarche despote ? la suite du film/documentaire nuancera cette impression par la révélation d'un douloureux secret !!!

Toute la famille participe : de la maquette du quartier à la création de figurines, de la peinture de volets miniature à la confection de costumes, alors que le spectateur entend tel un susurrement la voix off de la cinéaste. Couleurs, bande sonore (bruits et musique) lumières, zooms,  contreplongées surprenantes tout concourt à ce mouvement de va-et-vient constant entre deux univers (le milieu reconstruit et celui du présent) auquel se superpose l’alternance entre le « matériau documentaire » et la « fictionnalisation des souvenirs »

 En recourant à l’argile, au tissu, au carton, en  "interrogeant" ces figurines elle parvient à marier habilement la "petite histoire"  (celle d’une famille, celle d’un quartier :la Medina quand bien même la parole a parfois le parfum du mensonge…) à la " grande" (quand bien même cette dernière fut délibérément réécrite) et de ce fait restitue avant tout la "parole manquante"  (les réponses balbutiées ou plus substantielles vont révéler des secrets ….)

 

Certes on pourra déplorer que le prisme choisi (psychologique) son objectif sinon avoué du moins implicite : une forme de thérapie, excluent de facto une approche plus politique (quant à ces événements tragiques de 1981)

Mais on sera séduit par l’inventivité narrative - un passé revisité, un passé exhumé dans ce "nouveau"  théâtre de la vie -;  par la place accordée à la parole de la femme, par des révélations bouleversantes (même Zahra la mère-grand si acariâtre, murée dans une douleur indicible, ne pourra plus étouffer ses sanglots ….désespérés !)

 

 

Colette Lallement-Duchoze

 

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11 mars 2024 1 11 /03 /mars /2024 14:45

De Stéphane Brizé (2023)

 

avec Guillaume Canet,   Alba Rohrwacher 

 

Musique Vincent Delerm 

 

Présenté à Venise Compétition 2023

 

Avant-première Omnia lundi 4 mars 2024 en présence de Stéphane Brizé et de Vincent Delerm 

 

Sortie 20 mars 2024

Mathieu habite Paris, Alice vit dans une petite cité balnéaire dans l’ouest de la France. Il caresse la cinquantaine, c’est un acteur connu. Elle a dépassé la quarantaine, elle est professeure de piano. Ils se sont aimés il y a une quinzaine d’années. Puis séparés. Depuis, le temps est passé, chacun a suivi sa route et les plaies se sont refermées peu à peu. Quand Mathieu vient diluer sa mélancolie dans les bains à remous d’une thalasso, il retrouve Alice par hasard.

Hors-Saison

Après la trilogie sociale (​La  loi du marché 2015, ​En guerre 2018 et Un autre monde 2022, avec Vincent Lindon en « figure de proue ») voici un film plus intimiste : soit une énième « variation » sur le thème de l’amour. Mathieu  un  célèbre acteur  hyper nanti,  vient d’abandonner un rôle de théâtre …un mois avant la première...Hors saison dans une cité balnéaire de la côte bretonne, hors circuit médiatique (encore qu’il ne peut se soustraire aux demandes de selfies) assumera-t-il  sa "lâcheté"?

Une vue aérienne sur une route rectiligne à travers la lande ouvre et clôt le film (une seule voiture au tout début, à la fin deux voitures roulant en sens inverse ..) L’aspect «rectiligne » est-il censé contraster avec le prétendu « tourment  intérieur »? De même que les faux allers retours seraient-ils censés reproduire un itinéraire qui a eu lieu mais qui aura cessé d’être ? (Alice ne vient-elle pas poursuivre et clore ce qui avait été laissé en suspens 15 ans auparavant ?). Le film semble obéir à cette dialectique. Une première partie tel le réceptacle immobile d’états d’âme et dans une seconde un questionnement « à deux » sur les réminiscences sur un amour passé sur ses possibles « antérieurs » et « futurs » mais qui s’exprimera précisément par les « non-dits » Une caméra fixe -à l’instar de Guillaume Canet figé dans son mutisme et son immobilité-, avant la « rencontre » avec Alice. Soit la fixité dans un décor aseptisé blanc, celui de l’enfermement -choisi consenti et pourtant si mal assumé ; puis la présence « solaire » d’Alba Rohrwacher ainsi que son phrasé irrigueront le film. De même l’alternance plage, thalasso tout en créant un tempo participe à cette prétendue dichotomie Avoir opté pour la décorrélation (rupture entre le son et l’image) est en soi original mais trop récurrent ce choix vire au « procédé » . Il en va de même d’ailleurs pour l’humour : comique de situation ou absurde à la Tati (machine à café, porte de placard motorisée) mais sans l’effet gag si particulier (Mon Oncle).

Certes le paysage, est à la fois décor état d’âme et personnage (pour exemple ces blocs de froideur minérale qui simultanément servent d’assises récompenses aux pauses de silence méditatif que s’en vient – à peine ?-, perturber une rafale d’eau ou de vent ; ou encore la profondeur du bleu céruléen qui envahit les flots ou le ciel ; et ces embruns hors saison…. ) Mais que de longs plans trop appuyés  sur l’écume ! Que de silences  trop étirés !!

Est-ce dû à la première collaboration de Stéphane Brizé avec Gaumont ? Au scénario co-écrit avec Marie Drucker (dont nous entendrons la voix, car elle interprète l’épouse de Mathieu, une femme au ton ferme, donneuse d’ordres, sans état d’âme, soit l’opposée d’Alice) … ???

Quoi qu’il en soit voilà un film convenu avec un côté désuet et cette « petite musique » signée Vincent Delerm.

On retiendra toutefois le mini film dans le film : l’interview de Lucette filmée par Alice sur son portable ; le minuscule écran s’élargit ; nous voyons la septuagénaire de face, évoquer sans réticences son parcours d’amoureuse : elle a enfin trouvé l’âme sœur qu’elle épouse à 72 ans après une vie de femme fidèle, sans amour, et de mère pleine de sollicitude.

 

A vous de juger!!!

 

Colette Lallement-Duchoze

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