5 novembre 2017 7 05 /11 /novembre /2017 16:21

Film d'animation réalisé par Dorota Kobiela et Hugh Welchman (Pologne Angleterre)

avec Douglas Booth (Armand) Saoirse Ronan (Marguerite Gachet) Jerome Flynn (docteur Gachet) Eleanor Tomlinson (Adeline Ravoux) John Sessions (Père Tanguy) Robert Gulaczyk (Vincent Van Gogh)

 

Voix de Pierre Niney (Armand Roulin) Gérard Boucaron (Joseph Roulin) Chloé Berthier (Marguerite Gachet ) Gabriel Le Doze (Docteur Gachet)

 

musique Clint Mansell

 

Prix du public Festival d’animation Annecy juin 2017

Argument

Quelques semaines après la mort de l’artiste (1890) Armand Roulin, fils turbulent du postier Roulin, est chargé par son père, qui a bien connu Vincent Van Gogh lors de son passage à Arles, de remettre une lettre posthume à son frère Théo. Alors qu’il se fait une piètre image du peintre, le jeune homme découvre, au fil de ses rencontres, quel artiste Van Gogh était. Son frère, Théo, étant mort, Armand Roulin se rend à Auvers-sur-Oise pour chercher à découvrir les raisons qui l’ont poussé à se suicider. La simple mission que lui a confiée son père tourne à l’enquête…

La Passion Van Gogh

Une fois n'est pas coutume: ce film invite à dissocier la forme et le contenu

Pour la forme: nul ne saurait en contester la performance technique. Dorota Kobiela (spécialiste du court métrage d'animation) et son mari Hugh Welchman (co-scénariste, co-réalisateur et producteur) ont voulu illustrer les propos du peintre "on ne peut s'exprimer que par ses tableaux" en mêlant peinture et animation.

Comment? Tourné en prise de vues réelles avec des comédiens -britanniques pour la plupart, cf la distribution- le film est reproduit manuellement en peinture puis animé en infographie. Une centaine d'artistes ont travaillé dans les ateliers de Gdansk "à la manière de.."

Soit plus de 60 000 plans à partir de 120 tableaux originaux; un tableau peint à la main pour chaque plan; en fait un même tableau sera modifié imperceptiblement entre chaque prise et après l'ensemble sera (re)travaillé sur ordinateur pour des transitions plus souples!

Travail de Titan  quand on sait que certains plans de 3 secondes ont demandé un mois de travail 

Dès lors le film se donnerait à voir comme une Toile immense où se répondent le jeu des acteurs et le travail des peintres animateurs. Une Toile où vibre lumineux et sonore le fameux "coup de pinceau" de l'artiste 

 

Mais un film ô combien bavard, ô combien débilitant et au final peu convaincant!

Passons sur l'intrigue -qui se veut enquête sur les circonstances de la mort du peintre cf argument. Le romancier Jean-Michel Guenassia dans son exofiction " la valse des arbres et du ciel" (2016) avait malencontreusement cassé sa plume en optant à mi-voix pour la thèse de l'homicide

Que dire de la distribution française (La Belle Company) qui a choisi le doublage; on entend des dialogues roucoulades souvent insipides artificiellement plaqués -et la voix de Pierre Niney n'y change rien

Quand un personnage interrogé évoque une scène du passé dont il fut le témoin oculaire ou un acteur , celle-ci est restituée en un noir et blanc convenu purement formel -et la démarche répétitive tourne vite au procédé

 

Une musique parfois trop illustrative; et l'omniprésence de clignotements  obstrue voire condamne toute ouverture vers l'imaginaire, etc.

 

Bref, un film qui se targue d'être une peinture vivante mais qui n'en ressuscite pas pour autant l'homme/Artiste. Dommage! 

 

Colette Lallement-Duchoze

 

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