de Patricia Mazuy
avec Laurent Laffitte, Zita Hanrot, Philippe Girard
Argument:
Paul Sanchez, un criminel qui a assassiné toute sa famille et qui a disparu depuis 10 ans, semble être revenu sur les lieux de son crime ! Il est du moins signalé aux abords de la gare des Arcs dans le Var. À la gendarmerie de la ville, personne n’y croit, sauf peut-être Marion, une jeune gendarme de 25 ans. Elle va alors se mettre à le traquer seule.
Après un générique « psychédélique » voici un homme épuisé prêt à acheter une voiture pour son épouse, mais sa banque refuse le virement ; au même moment une jeune policière trop zélée a retiré sa voiture à Johnny Depp au prétexte plus ou moins fallacieux d' "ébriété et fellation" ...; un journaliste avide de scoops ; et l’annonce faite à (puis par) la gendarmerie « Paul Sanchez est revenu »
Le ton est donné….En s’inspirant de faits divers (disparition de Xavier Dupont de Ligonnès ou du docteur Godard) la cinéaste va mêler plusieurs "genres" -drame policier, western provençal, comique de l’absurde, avec un jeu incessant et étonnant de "ruptures". Car la problématique est moins le fait divers en lui-même (et d’ailleurs s’agit-il bien de Paul Sanchez le criminel que l’on traque depuis dix ans ou d’un autre homme ????) que la façon dont on fantasme un fait divers…(le « cas » de Marion est exemplaire)
La métamorphose de Laurent Laffitte tout au long du récit (bête traquée, visage monstrueux filmé en gros plan, -surtout quand il téléphone- , paquet de chair garrotté, pauvre diable au regard hébété à bout de course et d’efforts, stature vue de dos surplombant, comme s’il le dominait, le paysage), le parallèle constant entre deux lieux -la gendarmerie où l’exercice du pouvoir est parfois grotesque- et l’extérieur où "sévirait" Paul Sanchez; le paysage provençal -avec ses anfractuosités ses escarpements le rocher de Roquebrune- qui épouse les convulsions et(ou) motivations profondes des uns et des autres-; la folle obsession de Marion; le jeu de pistes et fausses pistes; tout cela participe d’une forme d’hystérie collective que dénonce précisément Patricia Mazury
Serait-ce pour autant un "film trop barré" ? raison pour laquelle il a été refusé au festival de Cannes ?
On peut en douter…
Colette Lallement-Duchoze