26 août 2018 7 26 /08 /août /2018 06:25

De Hafsteinn Gunnar Sigurösson (Islande)

avec  Steinþór Hróar SteinþórssonEdda BjörgvinsdóttirSigurður Sigurjónsson

 

argument:

Atli, accusé d'adultère par sa femme, est forcé d’emménager chez ses parents. Il se retrouve malgré lui plongé au sein d'une querelle de voisinage, dont le déclencheur est l'ombre imposante d'un arbre entre les deux maisons. Leur banal conflit se transforme en guerre sans pitié.

Under the Tree

Un "détail" et ce sera l'horrible escalade!

Tel est  le thème de cette comédie noire, féroce aux accents parfois de thriller ; et c’est l’arbre, habituel symbole de paix ou objet sacré dans certaines civilisations, qui est le casus belli. Filmé dans sa majesté - zoom ou contre-plongée-, dans ses aspects vivifiants -gros plans sur ses feuilles ou ses branches à peine frémissantes- ou encore se détachant sur un bleu céruléen il est comme une scansion (et la musique sera de plus en plus anxiogène) qui structure le film dans sa gradation dans la violence -depuis les  altercations venimeuses jusqu'aux actes de plus en plus atroces, et à la violence physique- et si le dernier plan est réellement un "twist" il joue le rôle d’apologue : toute cette violence n’avait aucun sens….

 

Deux voisins dans un lotissement quelconque de la banlieue de Reykjavik s’épient se jaugent ; un arbre sur la propriété d’Inga et Baldwin fait de l’ombre à la voisine qui désire bronzer. Inga, traumatisée par la mort d’un fils non seulement vit dans le déni, mais alcool aidant elle va devenir le "cerveau" de cette guerre -parce qu’elle est épuisée et qu’elle s’ennuie » (propos du réalisateur).

Un couple en rupture -Agnès met à la porte du domicile conjugal son mari surpris en train de se masturber en visionnant une sex tape dans laquelle il est acteur...(cette scène d’ouverture aura donné le ton !!)- Congédié, le mari, Atli fils d’Inga, se réfugie chez ses parents ; ce faisant il est comme le relais entre deux « intrigues » que le réalisateur va filmer en séquences alternées dans lesquelles il privilégie l’essentiel, évitant à la fois la caricature et les poncifs; à la guerre pour la garde de l'enfant correspond mutatis mutandis celle qui déchire les voisins pour élaguer ou non l'arbre de la discorde...

 

L’apparente dichotomie (aux hommes la violence physique, aux femmes la violence psychologique) s’inscrit en fait dans la tradition des sagas (où souvent les femmes complotent dans l’ombre alors que les hommes mènent l’action) On ne saurait faire grief à l’auteur de s’inspirer des traditions littéraires de son pays...

 

Cette "fable" - savamment orchestrée - sur la brutalité tapie au fond de  chacun de nous, aurait eu sa place dans le prestigieux festival du cinéma nordique (avec ces constantes : dérèglement du quotidien et humour noir)

 

A ne pas manquer! 

 

Colette Lallement-Duchoze

 

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24 août 2018 5 24 /08 /août /2018 03:32

de Thomas Stuber

avec Sandra Hüller, Franz Rogowski, Peter Kurth

 

Argument:

"Le timide et solitaire Christian est embauché dans un supermarché. Bruno, un chef de rayon, le prend sous son aile pour lui apprendre le métier. Dans l’allée des confiseries, il rencontre Marion, dont il tombe immédiatement amoureux. Chaque pause-café est l’occasion de mieux se connaître. Christian fait également la rencontre du reste de l’équipe et devient peu à peu un membre de la grande famille du supermarché. Bientôt, ses journées passées à conduire un chariot élévateur et à remplir des rayonnages comptent bien plus pour lui qu’il n’aurait pu l’imaginer…"

Une valse dans les allées
Un jeune homme fortement introverti trouve un travail dans un hyper marché : ses débuts, la prise en charge de sa formation par un employé plus très jeune et quelques démarches sentimentales auprès d'une collègue : Il ne se passe pas grand-chose mais l'intérêt du film est dans la délicatesse des situations ; rien n'est souligné abusivement ; tout est décrit avec tact alors que l'ambiance et le cadre, à priori, ne s'y prêtent pas.
 
Les interprètes, le garçon, la fille, le "formateur" tout en retenue, sont très attachants.
 
On aura compris : que ce film vaut le dérangement même si on peut faire une petite réserve sur sa longueur ( comme pour beaucoup de films à l'heure actuelle).
 
Marcel Elkaim
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14 août 2018 2 14 /08 /août /2018 14:05

de David Robert Mitchell (USA)

avec Andrew Garfield, Riley Keough, Topher Grace

présenté en Compétition Officielle au festival de Cannes 2018 

argument:

A Los Angeles, Sam 33 ans, sans emploi rêve de célébrité. Lorsque Sarah une jeune et énigmatique voisine, se volatilise brusquement, Sam se lance à sa recherche et entreprend alors une enquête obsessionnelle surréaliste à travers la ville. Elle le fera plonger jusque dans les profondeurs les plus ténébreuses de la Cité des Anges, où il devra élucider disparitions et  meurtres  mystérieux sur fond de scandales et de conspirations

Under the Silver Lake

 Sam à la recherche de Sarah (Riley Keough) nous entraîne dans une course souvent effrénée, balisée par des signaux ….à déchiffrer ; car il est convaincu que le monde est une sorte de palimpseste ; mais le grimoire n’est-il pas aussi celui de sa mémoire (la nôtre) et l’univers restitué n’est-il pas aussi un univers mental ?

Dès le début voici un graffiti sur une vitrine dont on lit les lettres à l’envers (car nous sommes à l’intérieur...) ; puis on "lorgne" du côté de Hitchcock (fenêtre sur cour) quand Sam se fait « voyeur » ; puis cette colonie de putois. Des affiches, des panneaux publicitaires, des extraits de films, le fanzine Silver Lake, des lieux et des rencontres improbables, des tunnels, des profondeurs aquatiques, l’agence d’escort-girls, comme si on passait dans des univers parallèles (ceux du cinéma hollywoodien et ceux que crée une imagination fertile avide de sensations fortes)

Le regard souvent hébété, parfois halluciné (prise de stup) ou moqueur, Sam (belle interprétation de Andrew Garfield) dévide l’écheveau de ce qu’il croit être le réel ou le trans-réel. Et l’on passe du trivial (quelquefois le plus vulgaire -défécation ou dégueulis-) à des séquences de sexe torrides ; de l’imaginaire, du fantasme à des courses à perdre haleine à la poursuite de…dans la végétation arborescente de Griffith Park ou dans des chemins de traverse

Tant de références dans ce parcours dédaléen (et bien plus il y aurait urgence car Sam risque d’être expulsé de son appartement pour ne pas s’être acquitté de son loyer…) créent une trame à la fois digressive (enchaînements bizarres ou spécieux) et discursive (tout pour Sam est affaire de raisonnement) qu’accentue l’omniprésence de la musique,  pop et  rock entre autres.

Mais le lieu évoqué suggéré ou décrit c’est bien la ville de Los Angeles ; une ville authentique et mythique à la fois; une ville où une géographie spécifique (Sam vit côté est de la ville) se marie au temple du cinéma hollywoodien

Au bout de son enquête (n’était-ce pas une quête?) Sam pourra se moquer de ses « poursuivants » dans les bras de sa voisine quinqua ou... sexagénaire;   et il laissera  le spectateur un peu pantois!!

L'enquête de ce faux détective ne serait-elle pas frappée d'inanité ?

Ce que corroborent  les propos du réalisateur « Under the Silver Lake raconte l’histoire d’un personnage qui cherche des réponses partout, y compris là où il n’y a aucune réponse à trouver. Le fait est qu’il n’est pas le seul. Aujourd’hui, le conspirationnisme n’est plus un élément de la contre-culture de gauche ou de droite, il est partout, sur Internet et au-delà. Les gens croient réellement qu’ils sont en train de chercher des choses qui n’existent pas. Jusqu’au moment où ils les trouvent. Mais bien sûr, ça n’arrive presque pas » 

Under the Silver Lake
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13 août 2018 1 13 /08 /août /2018 06:46

de Nuri Bilge Ceylan 2017 Turquie

avec Dogu Demirkol, Murat Cemcir, Hazar Ergüçiü

 

Argument:

Passionné de littérature Sinan a toujours voulu être écrivain. De retour dans son village natal d'Anatolie, il met toute son énergie à trouver l'argent nécessaire pour être publié, mais les dettes de son père finissent par le rattraper.....

Le Poirier sauvage
J’avais aimé “Winter sleep” du même réalisateur en 2014, auréolé d'une Palme d’Or, cette fois je me suis fort ennuyé non pas tant à cause de la durée de 3h10  (bien que...) qu’à cause de la construction même du film : lourde juxtaposition de thèmes les uns après les autres (la famille d’Anatolie, la condition des jeunes femmes, la réflexion sur l’écriture, la religion, l’avenir d’un jeune homme).
 
Les dialogues sont trop écrits ou mal traduits (?) ce qui donne un effet désagréable de discours décousu, plaqué, sans ressenti.
On a l’impression que ce film a été écrit à l’intention exclusive des Turcs avec des références (notamment religieuses) qui nous échappent. 
On n’adhère pas aux différents personnages hormis la mère.
 
Certes le réalisateur a certainement voulu suggérer plutôt qu’asséner, mais au risque de perdre un spectateur non initié. On aura compris au moins que la grande punition pour un jeune instituteur diplômé est de faire ses classes à l’Est du pays, où les Kurdes mènent la vie dure aux autres Turcs.
L’ambiance est sombre et l’avenir bouché à l’instar de ce puits creusé en vain, sans eau...
 
En conclusion, Nuri Bilge Ceylan garde son style de direction d’acteurs et de peinture soignée (nous sommes loin d’une Turquie touristique).
Plus à l’aise dans les silences que dans les dialogues il nous laisse assoupis  en dépit de son originalité et agacés par l’artifice.
 
 
Serge Diaz
 
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12 août 2018 7 12 /08 /août /2018 16:32

De Boris Khlebnikov (Russie)

Avec Alexander Yatsenko, Irina Gorbacheva

Grand Prix au  festival Kinotovr 2017  et prix du meilleur acteur (Alexander Yatsenko)

Prix de la critique au festival d'Arras

Prix de la presse au festival du cinéma européen des Arcs 

Argument:

Katia et Oleg sont un couple d'urgentistes en Russie. Oleg est brillant mais son métier l'absorbe. Confronté chaque jour à des cas difficiles, l'alcool l'aide à décompresser. Katia ne se retrouve plus dans cette relation....

Arythmie
Ce film russe sur la vie d’un couple de médecins urgentistes en crise secoue !!!
La fiction en dit souvent plus qu’un documentaire sur la réalité d’un pays, et ici le message est clair : la conception mondialisée du système capitaliste actuel en matière de santé (point de salut en dehors du rentable) s’étend et fait les mêmes ravages quel que soit le pays où elle sévit. On assiste pendant près de deux heures à la décomposition d’un couple, avec ses tentatives de rafistolage sur le plan amoureux, étroitement liés à l’effondrement d’une médecine humaniste dans la Russie de Poutine.
La chute finale laisse cependant la place à un espoir fragile...enfin.
 
 
Le jeu des acteurs est d’une grande justesse, le montage, rapide mais pas hystérique ni hectique,  permet au spectateur d’entrer en empathie avec les protagonistes, d’être captivé tout en gardant le recul nécessaire pour la réflexion sur la place de l’alcool dans cette société, à la fois échappatoire face à une dure réalité mais aussi fauteur du risque d’une descente aux enfers.
 
Pas d’effets superflus, ni de dramatisation excessive; la peinture des deux principaux protagonistes est fine, évite tout jugement superficiel, pénètre l’intime à l’image de la caméra qui se fait une place dans ce petit appartement miséreux où vivent Oleg et Katia.
 
Par dessus tout,  on reste abasourdi de voir ces hommes et femmes, au  métier extraordinaire qui consiste à sauver des vies humaines, réduits à être (dé)considérés comme de simples machines.
 
Un bon film qui vaut son pesant de découverte sociologique.
 
Serge Diaz
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8 août 2018 3 08 /08 /août /2018 17:08

De Gabriele Muccino (Italie)

avec Stefano Accorsi, Carolina Crescentini, Elena Cucci, Stefania Sandrelli

 

Argument: 

Une famille italienne se réunit sur une petite île (Ischia) pour célébrer les 50 ans de mariage de leurs aînés, Pietro et Alba. Lorsqu’un orage inattendu les surprend, tous les membres de la famille sont contraints de cohabiter pendant deux jours et deux nuits. Cette cohabitation forcée ravive bientôt les disputes oubliées et les vieux conflits, transformant l’île en véritable labyrinthe des passions.

Une famille italienne

La structure de cette tragi-comédie est certes intéressante ; de par son mouvement très rythmé -de l’arrivée joyeuse, au délitement avec crescendos et accalmies - en harmonie (?) avec la tempête qui oblige à cohabiter ; par l’alternance entre scènes de groupe et duos plus intimes.

Certes on sera sensible aux interprétations -entre autres- de Stefania Sandrelli, dans le rôle de la mère ou de Stefano Accorsi " l’artiste" de la famille

 

Mais dans cette galerie de personnages, le réalisateur insiste lourdement sur les fêlures, les ressentiments (jusqu’aux révélations finales que crache comme du venin la femme de Riccardo alors en retrait….)  Et que dire de ces crêpages de chignon ? Des éructations du père ? (Ivano Marescotti) Du comportement hystérique de Ginevra ?

Une galerie où défilent tous les archétypes (à la limite parfois de la caricature); où les renversements de situation (le bourreau qui devient victime et vice-versa) sont " prévisibles". Est-ce du grand guignol ?

Et l’on va passer d’un mari atteint de la maladie d’Alzheimer, aux amours naissantes entre deux ados, d’une famille recomposée aux tromperies entre maris et femmes, Bref du déjà vu et du déjà entendu (cf les clichés sur toute relation familiale) 

 

A tout cela s'ajoute une façon particulière  de filmer Ischia avec ses lumières, ses ruelles, ses rocailles, ses frondaisons en arborescence, son infini marin... Là où on était en droit d’attendre une interpénétration avec les personnages, on voit  le papier glacé d’une carte postale ....

 

Une famille italienne tient plus du roman-photo et du théâtre filmé que d’une radiographie douce-amère des âmes 

 

Alors Tutto bene ???

 

Colette Lallement-Duchoze

 

 

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6 août 2018 1 06 /08 /août /2018 16:26

de Alireza Khatami (Chili France)

avec Juan Margello, Tomas del Estal, Manuel Moron

Prix du meilleur scénario Mostra de Venise 2017

 

argument:

Quelque part en Amérique latine...Le vieux gardien de la morgue se souvient de chaque détail de sa vie sauf des noms, y compris du sien. A la suite d'une manifestation qui a tourné au massacre, les miliciens investissent la morgue pour se débarrasser des civils qu'ils ont abattus. Après leur départ, le vieil homme découvre le corps oublié d'une jeune femme....

Les Versets de l'oubli

 

Voici  le vieux gardien de la morgue; il n'a pas de nom...  (excellent Juan Margello). Lente est sa démarche aux pas cadencés, rare sa parole et si bienveillant son regard.

Dans sa volonté de donner une sépulture décente à une jeune femme, (un acte éminemment politique) il  recourt  à des subterfuges  et il va côtoyer le fossoyeur (le prologue peut d’ailleurs être interprété comme une mise en abyme) une femme muette qui se rend régulièrement à la morgue à la recherche de sa fille disparue depuis 30 ans, un archiviste dont la parole s’apparente à des grognements et qui semble déboussolé par les sonneries intempestives d’un réveil...) et le chauffeur de corbillard à la parole à la fois résignée et truculente...

Le spectateur est immergé dans une forme d’espace temps: la dure réalité (les victimes de répression dans n’importe quelle dictature d’ailleurs risquent au mieux d’être enterrées dans une fosse commune au pire de disparaître...) côtoie l’onirisme (une baleine qui plane dans le ciel) et le passé retrouvé (les flashs qui s’imposent à la mémoire du personnage principal).

Le temps est comme  suspendu; et la caméra souvent fixe permet aux acteurs de cette odyssée contre l’Oubli d’entrer et sortir de son champ comme autant d’allées  et venues dans le labyrinthe de la pensée et de la Vie 

 

Une fable minimaliste aux qualités visuelles incontestables (lumière et ombre; clair-obscur) ; une chronique à connotation métaphorique (cf entre autres le jeu incessant entre les trois dimensions ciel, terre et  profondeurs chthoniennes)  Tel se donne à voir ce  premier long métrage d'un Iranien expatrié au Chili. Un film  que je vous recommande vivement! 

Dans le rétroviseur de la voiture qui  transporte le cadavre de la jeune femme, dérobé à la morgue, apparaît un jeune homme  Instant suprême qui dit le miracle de cette coexistence entre le passé et le présent ; la mémoire contre l’oubli

Colette Lallement-Duchoze

PS le 8/08 je viens de lire dans une "critique" "du fossoyeur nous n'entendrons que la voix" Faux. Au tout début (prologue) effectivement c'est sa voix qu'entendent le gardien et le spectateur; puis nous verrons sa main hors de la fosse puis son torse avant que ce fossoyeur ne soit assis au bord du trou qu'il vient de creuser. Ce  dévoilement progressif ne correspond-il pas à un autre dévoilement? Celui du passé du gardien? et ne s'inscrit-il pas dans la dialectique "mémoire et oubli"???

 

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5 août 2018 7 05 /08 /août /2018 08:27

De Richard Eyre (G-B)

avec Emma Thompson, Stanley Tucci, Fionn Whitehead

 

argument

Faut-il obliger un adolescent à recevoir la transfusion qui pourrait le sauver ? Fiona Maye, Juge de la Haute Cour, décide de lui rendre visite, avant de trancher. Leur rencontre bouleversera le cours des choses.

Libre adaptation du roman de Ian McEwan

My Lady
A lire le synopsis on pourrait se dire que c’est encore un sujet tire-larme plein de bons sentiments et de poncifs dans le genre mauvais téléfilm.
Heureuse surprise!  My Lady est le contraire de tout cela !
Outre une merveilleuse Emma Thomson qui vaut le détour à elle seule, la mise en scène est à la hauteur du sujet : épurée, équilibrée, maîtrisée, sobre et captivante.
 
Le réalisateur nous entraîne vers une complexification du propos : la justice au nom de la défense du citoyen doit-elle imposer la vie à celui qui la refuse ? (en l’occurrence ici : un jeune homme d’à peine 18 ans).
Rebondissements inattendus qui tiennent en haleine, humour anglais qui rafraîchit au passage, vie privée- vie professionnelle s’emmêlent : on ne s’ennuie à aucun moment.
 
Le film s’inscrit dans une réalité sociale d’aujourd’hui, mais touche à l’universel. Réflexion sur la foi, l’aliénation, le sentiment de responsabilité, le suicide, le droit
 
Tout concourt à travers une photographie impeccable à suivre les méandres de la pensée d’une grande magistrate anglaise.
 
Bref, un moment de bonheur cinématographique.
La qualité des films produits par la BBC n’est pas une légende.
 
Serge Diaz
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3 août 2018 5 03 /08 /août /2018 17:37

De Guillaume Brac 

avec Milena Csero, Lucie Gunstein, Jean Joudé, 

 

argument: 

Paris, sa banlieue. Cinq filles, cinq garçons. Deux histoires. Un jour d’été . Premier conte - L’Amie du dimanche Milena et Lucie, deux collègues de travail, profitent d’un dimanche ensoleillé pour aller se baigner sur l'île de loisirs de Cergy-Pontoise. Leur rencontre avec un agent de prévention très entreprenant met à mal leur amitié naissante.Deuxième conte - Hanne et la fête nationale Tandis que les festivités du 14 juillet battent leur plein, Hanne, une étudiante norvégienne, se trouve successivement aux prises avec trois hommes. Tout ce petit monde passe la soirée ensemble à la Cité Universitaire.

Contes de juillet

Deux contes, deux courts-métrages qui réunissent chacun cinq des jeunes étudiants du Conservatoire national d’art dramatique, deux approches du "marivaudage"  moderne, deux lieux bien identifiés (la base de loisirs de Cergy Pontoise et la Cité Universitaire), une journée de juillet 2016 ; une thématique commune  : comment sortir de sa solitude - à travers une intrigue simple faite de tentatives de séduction

 

Le titre et l’esprit de marivaudage renvoient bien évidemment à Rohmer : élans brisés, frivolité apparente, au spectateur d’être à l’écoute de ces intermittences du coeur….

 

Cela étant, malgré la  "fraîcheur"  malgré le désir de "bien faire"  qui anime ces étudiants, il y a cette fâcheuse tendance à « réciter » et pour certains d’évidentes difficultés à se déplacer dans l’espace ; cela vaut pour l’interprétation

 

En revanche on retrouve le sens de l’épure (Tonnerre) et surtout celui de la dramaturgie : mise en place mise en scène dans des espaces fermés -chambre d’étudiant, RER- ouverts -balade en barque, apprentissage insolite de l’escrime en pleine nature- interpénétration avec l’environnement, dénouement "soigné" comme la fermeture d'une parenthèse (désenchantée?) sur des instants fugaces de la Vie ; les "femmes" comme dans Tonnerre "dominant" la situation

Dans Hanna et la fête nationale on entendra les commentaires de la tragédie de Nice - en ce mois de juillet 2016-. Le contraste entre l'horreur -réelle mais hors champ- et la légèreté -fictionnelle mais ancrée dans le réel- n'en sera que plus troublant!!!

 

Colette Lallement-Duchoze

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3 août 2018 5 03 /08 /août /2018 03:19

de Benedikt Erlingsson (Islande) 

avec  Halldora GeirhardsdottirJóhann SigurðarsonDavíd Thór Jónsson

prix SACD de la Semaine de la Critique, festival de  Cannes 2018

 

 

Argument:

Halla, la cinquantaine, déclare la guerre à l'industrie locale de l'aluminium, qui défigure son pays. Elle prend tous les risques pour protéger les Hautes Terres d'Islande ...Mais la situation pourrait changer avec l'arrivée inattendue d'une petite orpheline dans sa vie... 

Woman at War
 

Sorti à l’Omnia de Rouen le 4 juillet, le film islandais de Benedikt Erlingsson reste toujours à l’affiche en plein été!
 
Le bouche à oreille pour ce film fonctionne à fond, tant ce film est réussi :
 
Un très bon scénario, une grande actrice, des paysages qui nous emmènent en vacances, une belle langue rocailleuse, un suspense politique, des répliques drôles, un grand humanisme qui traverse tout le film, des émotions justes et tantôt une musique de fanfare dramatique pour accompagner les séquences tantôt des mélodies ukrainiennes par un trio féminin, tout cela réjouit le spectateur qui plonge en résistance héroïque et juste avec ce personnage d’Halla, hors du commun, comme on aimerait en rencontrer dans la vie.
 
Un film à voir absolument pour la profondeur du  message qu’il diffuse et la grâce de sa forme.
 
Serge Diaz
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Mode d'emploi

Ce blog est destiné à collecter nos ressentis de spectateurs, à partager nos impressions sur les films (surtout ceux classés Art et Essai).

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