12 décembre 2022 1 12 /12 /décembre /2022 05:07

documentaire réalisé par Yannick Kergoat 2021

coscénariste Denis Robert

 

 

Entre Paris et Genève, Washington et Luxembourg, de la Société Générale à HSBC, en passant par Mac Donald, Ikea et Google… nous allons traquer les circuits de l’évasion fiscale et décrypter les mécanismes de la fraude XXL."

Le capitalisme est-il devenu incontrôlable ? De révélations en scandales successifs, l’évasion fiscale est devenue un marronnier médiatique et l’objet d’un concours de déclarations vertueuses pour les politiques. Alors que les multinationales et les plus riches ont de moins en moins de scrupules et de plus en plus de moyens à leur disposition pour échapper à l’impôt, pour nous, simples citoyens, les politiques d’austérité s’intensifient et les inégalités explosent. On voudrait nous faire croire que les mécanismes de l’évasion fiscale sont incompréhensibles et qu’elle est impossible à endiguer…. Il ne nous reste alors que nos bulletins de vote, notre déclinant pouvoir d’achat et nos yeux pour pleurer. À moins que l’on puisse en rire malgré tout.
(Yannick Kergoat et Denis Robert)

 

 

La (très) grande évasion

Comme « les nouveaux chiens de garde » 2011 ce documentaire est structuré en plusieurs « parties » ou « mouvements » à chaque fois annoncés par des encarts ; il est illustré par des graphiques et des séquences explicatives animées, (c’est à n’en pas douter son aspect pédagogique), il foisonne d’interviews (politiques spécialistes économistes et ce à l’échelle planétaire) (on mesurera l’écart entre la parole et les faits…) alors qu’une voix off guide le spectateur dans le « labyrinthe » de la perversité « légalisée » (légalisation opérée à grands renforts de formules euphémisantes dont la « fameuse » optimisation des impôts (façon à peine détournée de justifier l’évasion fiscale).

Evasion fiscale ? c’est un « sport » pratiqué par les « riches » (bien évidemment) particuliers, par les grandes sociétés les multinationales. Tout un contexte favorise les démarches : le prétexte de l’imposition (en France c’est le discours devenu marronnier de ceux qui thésaurisent et rentabilisent qui au Luxembourg qui dans les paradis fiscaux des îles bien  nommées (et ce quoi qu’en dise Thierry Breton super commissaire de l’Union européenne « non non le Luxembourg c’est fini » face à Jean Jacques Bourdin) Il faut entendre le sénateur Gérard Longuet défendre sans l’once d’un complexe l’usage de la fraude !!! Cette « démarche » est plus ou moins soutenue par les « gouvernants » qui malgré leurs récriminations de façade (les fameux propos vertueux) oeuvrent pour le maintien de cette « fraude » (et ce très explicitement en France depuis Sarkozy et la crise de 2008 ) Si l’on ajoute le rôle de cabinets d’audit, d’experts en consultations conseils (pour passer « entre les mailles du filet »), celui des établissements bancaires qui ont tout intérêt à participer à ce mouvement, on comprend que tous les rouages sont bien huilés (fin du secret bancaire en Suisse depuis 2008 ?  bienvenue au club : celui des sociétés offshores, les « noms » des propriétaires réels seront désormais masqués par tout un réseau de prête-noms et de sociétés fantômes ! )

Le montant de cette évasion ? démentiel 100 milliards d’euros (un graphique le compare à différents postes réputés budgétivores et c’est tout simplement « renversant de honte »).

Un documentaire qui démontre l’iniquité d’un système en démontant son mécanisme : comment l’évasion fiscale n’est pas un défaut du système néolibéral dont on pourrait s’accommoder, mais bien l’un de ses rouages essentiels qui accélèrent la croissance des inégalités…  ; on va faire payer aux « simples » citoyens les impôts que les groupes industriels et financiers ne paient pas !!!: et le drame n’est pas tant que cette classe sociale d’égoïstes joue avec l’argent pour en avoir toujours plus, c’est que cette richesse est détournée, accaparée et volée à la société, à la collectivité. C’est toute cette richesse absorbée par l’exploitation et encore plus par la triche qui manque pour la population, pour les services publics, pour la santé, pour le logement, pour l’éducation, etc

« il n’y a pas d’argent magique » déclarait -sans vergogne- E Macron à une représentante des services hospitaliers en grève !! cette phrase qui encadre précisément le documentaire, a désormais d’effrayantes résonances: d’un côté la détresse du secteur médical, de l’autre ces sommes insensées qui disparaissent (comme par magie ?) des caisses de l’Etat !!

Un documentaire de salubrité publique à voir de toute urgence (même s’il pèche par excès de compilations faute de trouver un dispositif original inventif)

 

 

Colette Lallement-Duchoze

 

PS Quand en ce moment le Parlement est « censé » voter le budget (les recours quasi systématiques au 49.3 entérinent de fait les « choix » du gouvernement sans discussion) et qu’on « pinaille » pour l'octroi de x  milliards destinés  au "bien public"   on est en droit de demander à notre Première Ministre, à nos parlementaires  d’aller voir de toute urgence ce documentaire… édifiant!!

Partager cet article
Repost0

commentaires

Mode d'emploi

Ce blog est destiné à collecter nos ressentis de spectateurs, à partager nos impressions sur les films (surtout ceux classés Art et Essai).

Envoyez vos articles ou vos réactions à: artessai-rouen@orange.fr.

Retrouvez aussi Cinexpressions sur Facebook

 

 

Recherche