5 avril 2022 2 05 /04 /avril /2022 13:36

de Cédric Klapisch (2022)

avec Marion Barbeau, François Civil, Hofesh Shech­ter, Mehdi Baki, Pio Marmaï, Muriel Robin…

 

Musique : Hofesh Shechter, Thomas Bangalter

 

Elise, 26 ans est une grande danseuse classique. Elle se blesse pendant un spectacle et apprend qu’elle ne pourra plus danser. Dès lors sa vie va être bouleversée, Elise va devoir apprendre à se réparer… Entre Paris et la Bretagne, au gré des rencontres et des expériences, des déceptions et des espoirs, Elise va se rapprocher d’une compagnie de danse contemporaine. Cette nouvelle façon de danser va lui permettre de retrouver un nouvel élan et aussi une nouvelle façon de vivre.

En corps

Le prologue nous immerge dans les coulisses de l’Opéra de Paris ( ce qui se "trame" juste avant le spectacle la Bayadère. ?)   Voici Cédric Klapisch en régisseur. Voici les danseurs qui "répètent" s'entraînent. Et  des coulisses à la scène, ce rideau épais, marqueur et symbole. Dans  les coulisses, une « découverte » traumatisante, la trahison amoureuse. Puis délaissant le réel (le trauma de l’infidélité) voici sur scène le « spectacle » mais  où « le réel » va reprendre ses droits.... Ce prologue assez long, fait d’allers et retours -entre le "vécu" des "artistes" et le spectacle censé transcender les contingences-, semble « encoder le film »  : à la double chute sentimentale et physique, un « double » sursaut salutaire ?  Et voici un générique plutôt « punk-rock » -en discordance totale avec le protocole de l’Opéra- et ce flottement où le rouge du rideau s’éploie en vagues à la fois submersives et subversives. Ralentis, déformation, décalage entre la musique et la danse ; on pourra être  séduit par ces « audaces » formelles! 

 

Fondée sur le principe de la « résilience », l’histoire de cette danseuse - doublement « blessée », condamnée peut-être à ne plus exercer son « métier », mais qui,  par un heureux concours de « circonstances » (le kiné adepte de médecines parallèles, la rencontre avec le chorégraphe israélien et la découverte de la danse contemporaine, les efforts conjugués de proches, un nouvel environnement, une famille de substitution)  et grâce à sa pugnacité, renaît progressivement à la vie à l’amour à la danse, est avouons-le,  une intrigue assez convenue

Et… truffée de clichés (cf les conseils /aphorismes de Josiane -Muriel Robin, les parallèles qui se suivent à un rythme de plus en plus rapide entre la préparation culinaire et les répétitions sous la houlette de Hofesh Schechter, les poncifs amoureux) auxquels on peut ajouter des éléments de « sous-intrigue » (réconciliation avec le père (Denis Podalydès), les flash-back  sur la mère disparue, la déception amoureuse du kinésithérapeute Yann (François Civil)

Et même ce mouvement inversé : de la mort à la vie (dans la nouvelle troupe Elise doit jouer un corps de femme morte alors que dans les ballets classiques elle interprétait des femmes allant vers la mort) est assurément trop appuyé

 

En revanche,  les scènes consacrées à la danse (classique, contemporaine, hip hop) frappent par leur énergie, leur fluidité. C’est dans leur élan oblatif que tous ces danseurs (pieds amarrés au sol ou pointes éthérées, corps désarticulés) communiquent une fureur, celle de Vivre.

 

Oui quand la « danse » est la vraie star , « en corps » est un film qui emporte l’adhésion

 

Non le tutu n’est pas cucul

 

Colette Lallement-Duchoze

 

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