d’Ana Katz Argentine 2021
avec Daniel Katz (le frère de la réalisatrice) Valeria Lois, Julieta Zylberberg, Lide Uranga, Raquel Bank, Carlos Portaluppi, Marcos Montes
prix Big Screen au Festival international du film de Rotterdam
et nominé pour le Grand prix du jury au Festival de Sundance
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The Dog Who Wouldn't Be Quiet (2021) | MUBI
(sortie prévue fin janvier 2022)
Sebastian, trentenaire, est un homme ordinaire dévoué à son fidèle chien. Un jour de pluie, des voisins se rassemblent à sa porte se plaignent des aboiements…de Rita. Qu’à cela ne tienne il l’emmène au bureau….mais on le lui interdit. Sebastian quitte son emploi , s’installe à la campagne, et de défis en rencontres, il sera au final confronté à une catastrophe mondiale…qui impose un autre « ordre des choses »
Le film d’Ana Katz a de quoi surprendre, intriguer moins par le choix du noir et blanc que par la narration fragmentée et peut-être son message de « survie »
Voici une succession de tableaux comme autant de vignettes, voici des dessins comme prolongements de l’image, quand la réalité est insoutenable ou trop dramatique -ainsi de la mort du chien, ainsi du passage d’une comète qui s’en vient bouleverser l’ordre planétaire. A cela s’ajoutent des distorsions temporelles (en peu de temps et presque dans une étonnante simultanéité Sébastien connaît la rencontre amoureuse, la paternité et la rupture) et surtout le fait que les moments importants -ceux qui président à ses choix – restent délibérément hors cadre
La dernière séquence (prémonitoire ?) renvoie à une réalité qui s’est imposée à nous depuis 2020. Une pandémie qui contraint les êtres à être accroupis, à porter des casques…Serait-ce une nouvelle normalité, celle de l’anormalité ?
Le personnage principal au flegme apparent traverse des éclats de Vie, comme s’il était hors sol et pourtant on devine qu’il lutte pour s’adapter aux changements perpétuels (à l’instar de tous ces petits métiers qu’il pratique avec équanimité)
Un film comme voyage initiatique ?
Et comme souvent dans des films énigmatiques (ou porteurs de message) l’essentiel est dans le non -dit. C’est au spectateur de s’interroger sur l’ordre social « apparent » -celui qui recèle tant d’inégalités, celui qui tance vertement et/ou sanctionne les « déviants » (car le chien, dans sa relation si intime à Sébastien, n’est qu’un élément d’un « conte cruel »), celui qui impose face à l’adversité collective, des choix auxquels il « faut » souscrire, tant est prégnante l’angoisse de la Mort ?
Un film que je vous recommande
Colette Lallement-Duchoze