2 juillet 2025 3 02 /07 /juillet /2025 03:44

D'Hélène Cattet & Bruno Forzani ( Belgique - Luxembourg - Italie – France 2025)

 

avec  Fabio Testi (John âgé), Yannick Renier(John jeune), Koen de Bouw (le milliardaire) , Céline Camara, Maria de Medeiros (l’autrice) , Thi-Mai Nguyen (Serpentik)

 

Sélection officielle compétition Berlinale 2025

Hallucinations Collectives, le festival de l'Autre Cinéma de Lyon, édition 2025.

Suite à la disparition soudaine de sa voisine de chambre, un ancien agent secret, reclus dans un palace de la Côte d'Azur, s'imagine que ses ennemis jurés refont surface. Surtout la redoutable Serpentik, qu'il n'a jamais réussi à démasquer. Oscillant entre présent et passé, il remonte le film de sa vie, au risque de découvrir qu'il n'y tenait pas forcément le meilleur rôle. Et que les diamants sont loin d'être éternels.

Reflet dans un diamant mort

Costume blanc, panama, sourcils en broussaille, voici Monsieur Diman (Fabio Testi) ex espion qui sirote sur la plage d’un grand hôtel de la côte d’Azur où il réside… La vision (vue en plongée) de cette jeune femme s’en vient ressusciter tout un pan de son passé, les gouttes d’eau qui perlent sur les seins de la belle « endormie » se sont métamorphosées en diamants …(purs ?)

Dès lors le film va fonctionner en allers et retours, entre moment présent et passé (les méandres d’une mémoire), mais aussi entre rêve et fiction (une réalité fantasmée par le souvenir?)  à un rythme effréné avec la récurrence de zooms sur les yeux (couleur et viscosité idéalisées en reflets adamantins) de très gros plans sur la moquette à la Vasarely (op art, cinétisme et parcours dédaléen) sur les strates de masques dont on extirpe les résines, (Serpentik -qu'exécrait tant John D.-,  multiple, insaisissable à la chevelure blonde  ou noire; asiatique ou occidentale, virtuose en arts martiaux) masques et chausse-trappes, masques et jeux réitérés de dupes (tant pour l’espion que pour l’octogénaire censé se souvenir que pour le spectateur … )

Bienvenue au pays des agents secrets du cinéma des années 60, que reflet dans un diamant mort revisite avec force audaces visuelles sous forme d’un kaléidoscope (et quand bien même on ne dispose d’aucune référence, le film se prête aisément à plusieurs niveaux de lecture, à l’instar d’un diamant taillé ….aux multiples facettes…)

Laissez-vous déconcerter (cf le faux générique à l’envers du tout début…) éblouir voire trépider par cette fragmentation défragmentation où tout vole en éclats, souvent kitsch ; depuis ces cocktails sucrés ou empoisonnés, cette écume de mer en cachet effervescent, ces gadgets innommables (bague avec œil incrusté) cette robe Paco Rabanne aux pastilles métalliques jusqu’à ces  gestuels chorégraphiés, ces instants où l’on passe de vie à trépas dans la frénésie du rouge Martini, des ongles crocs vampiriques et d’une musique illustrative, avant les pauses de pseudo making of, ou de film dans le film ou encore de film en train de se faire…

Vous l’aurez compris reflet dans un diamant mort se veut jubilatoire en nous invitant à une expérience sensorielle (avec tous ces effets d’optique) et qui se double(ra) d’une autre expérience pour les adeptes des films d’espionnage

Un tel  délire psychédélique  ne saurait laisser indifférent…

 

Colette Lallement-Duchoze

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