De Tarzan et Arab Nasser (Palestine 2024)
avec Nader Abd Alhay,(Yahya) Majd Eid, (Osama) Ramzi Maqdisi (Abou Sami)
Musique Amine Bouhafa
Prix de la mise en scène dans la sélection Un certain regard. Festival Cannes 2025
Il était une fois, à Gaza 2007. Yahya, étudiant rêveur, se lie d’amitié avec Osama, dealer charismatique au grand cœur. Ensemble, ils montent un trafic de drogue, caché dans leur modeste échoppe de falafels. Mais ils croisent le chemin d’un flic corrompu venu contrarier leur plan...
D’origine palestinienne les frères jumeaux Nasser ont tourné ce film (avant octobre 2023) en Jordanie où ils sont réfugiés depuis 2012 et comme dans leurs précédents films (Dégradé Gaza mon amour) l’humour (noir ou grinçant) est censé dédramatiser la tragédie…
Un éléphant se cache derrière un poteau. Personne ne peut le voir. Comment est-ce possible ? Parce qu’il est bien caché". Et Osama de se gausser face à l’hébétude de Yahya qui ne comprend pas…Vers le dernier tiers du film, un flash-back rappelle la rencontre entre l’étudiant qui se rendait à l’université et le chauffeur Osama …alors que nous avons vu évoluer les deux complices dans l'étroitesse d'une échoppe de falafels…où l’on introduit des cachetons de tramadol. …achetés" légalement" en pharmacie ... à partir d’ordonnances "volées" …
Une blague dont l’absurdité fait écho au sort absurde des habitants de Gaza. Si le titre il était une fois renvoie à l’univers du conte, si les trois personnages principaux (Osama, Yahya et Abou Sami le flic corrompu) rappellent le bon la brute et le truand, il est bien question d’une tragédie qui transformera Gaza en un champ de ruines
Nous sommes en 2007 soit au lendemain de la victoire du Hamas, soit pour les Gazaouis le début de l’enfermement (blocus imposé par Israël), détonations des raids israéliens, coupures de gaz ou de courant, effondrements d’immeubles, embrasement, ponctuent la narration.
Narration qu'une même séquence enferme en l’encadrant : voici une foule qui acclame son héros mort en résistant (compacité, cercueil, slogans, effigie du martyr héroïsé, ) une scène agrandie aux dimensions de l’écran mais qui (r)étrécie aux dimensions de la tv s’inscrirait (?) dans un faux film d’action des années 80 comme le suggère une bande-annonce "voici le premier film d'action à Gaza"
Si Once upon a time in Gaza a le mérite de confronter catastrophe et pouvoir de la fiction (en empruntant à plusieurs "genres" dont le polar le western et la comédie), de nous "montrer" Gaza avant sa dévastation, et tel un apologue de prôner l’amitié comme (seul ?) moyen de survie, force est de reconnaître que l’ensemble donne la fâcheuse impression d'inabouti, ou du moins d'être bancal à l’instar d’ailleurs du film dans le film : deux ans après avoir été témoin du crime d’Osama, Yahya est embauché (casting sauvage) pour incarner le rôle principal dans un film supervisé par… Abou Sami C’est un piteux acteur, faute de budget les accessoires seront de « vraies » armes, les figurants ne comprennent pas qu’ils sont dans une fiction, les soldats palestiniens jouent à contre cœur le rôle de soldats israéliens etc..
Colette Lallement-Duchoze
NB la déclaration de Donald Trump du 6 février 2025 (Gaza et Riviera) a été ajoutée in extremis en début de film
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