De Karan Kandhari (Inde 2024)
Avec Radhika Apte (Uma) Ashok Pathak (Gopal) Chhaya Kadam (Sheetal) Smita Tambe (Reshma) Navya Sawant (Aditi) Dev Raaz (Ramu)
Musique originale composée par Paul Banks (Motörhead, Buddy Holly, Sinn Sisamouth...)
Festival de Cannes 2024 – Quinzaine des Cinéastes,
Les Arcs Film Festival – Sélection Playtime
Festival international du film fantastique de Bruxelles
Uma débarque à Mumbai après un mariage arrangé. Dans son taudis, elle découvre la réalité de la vie conjugale avec un mari lâche et égoïste. Refusant de céder à l’enfer de son couple, Uma laisse libre cours à ses pulsions et, la nuit venue, se transforme en une figure monstrueuse et inquiétante…
Film surprenant tant par ce mélange audacieux de burlesque de fantastique et d’horreur que par cette façon de filmer particulière -les saynètes se succèdent telles des vignettes avec fondus au noir, plans fixes en frontal, des chutes à répétition qu’accentue la bande-son ; une bande-son elle-même détonnante (du punk-rock, du blues; et le titre clin d’œil à Iggy Pop? ) , :les personnages déambulent comme des mécaniques (à la Buster Keaton):Uma et son balai Uma et ses chèvres Uma et ses concoctions) quand ils ne sont pas figés dans des positions à la Kaurismaki…
Un visage paré des perles nacrées du serre-tête, un corps ceint d’un sari rouge c’est la première apparition d’Uma la jeune épousée assise dans ce train aux couleurs flashy, qui la conduit avec son époux -si peu dégourdi- jusqu’à un gourbi de la mégapole Mumbai. Ennui : solitude de la femme contrainte aux travaux domestiques, le mari est au travail il rentre tard souvent imbibé, les deux corps cohabitent sans les attouchements attendus… Quand le film bascule - -horreur du monstre assoiffé de sang (des oiseaux d’abord, puis le mari taxidermisé…) on continuera malgré tout à « sourire » : Uma se pare les ongles et les lèvres de noir…elle exerce sur les autres son pouvoir de sorcière elle est le guide suprême de la gent bêlante
Certes cette fable sociale et féministe -qui flirte avec des films de vampire… " revisités" n’est pas exempte de maladresses, --certains déploreront longueurs et répétitions- certes la toute dernière partie peut décevoir; mais ce premier long métrage de Karan Kandhari peut être salué comme un ofni au ton persifleur pince sans rire de bout en bout qui propose un regard inattendu sur la mégapole
Colette Lallement-Duchoze
Ps attention une seule séance par jour en salle 8 vendredi 13h30 samedi17h50 dimanche 15h40 lundi 20h30 mardi 13h30