Documentaire réalisé par Pierre Carles (France/Colombie 2024)
2024 • Cinéma du réel • Paris (France) • Front(s) populaire(s)
2024 • IFFR - International Film Festival Rotterdam • Rotterdam (Pays-Bas) • Harbour - Première mondiale
Retour sur 50 ans de vie de la guérilla colombienne. Des femmes et des hommes, qui ont pris les armes dans un contexte de profondes inégalités sociales et de violence politique, racontent leur vie de combattants et leur sortie du maquis, sans se renier. Depuis le début des négociations de paix en 2012, jusqu'à l'arrivée au pouvoir d'un gouvernement progressiste en 2022, l'histoire d'un nouveau combat
Un arbre -un guayacan jaune- auprès duquel se recueille Pierre Carles, à ses pieds les "cendres" de son beau-père le cinéaste colombien Duni Kuzmanich, (décédé en 2008) C'est la scène d'ouverture. Le documentaire s'inscrira ainsi dans le cadre de l'intime
Et simultanément en s'interrogeant , sur la genèse du mouvement des Farc , sur 50 ans de combats, en "contextualisant" Pierre Carles offre à cette plongée dans l'intime une sorte de sur cadre historique.
Hommage au disparu réappropriation de l'histoire politique colombienne , telle est bien la double dynamique
Le réalisateur fait alterner sa voix off (elle commente interroge interprète) les témoignages des "révolutionnaires" (paroles qu'il a recueillies entre 2012 et 2022), des extraits du film Canaguaro réalisé par Duni Kuzmanich, du documentaire Rio Chiquito de Bruno Muel et Jean-Pierre Sergent , et des images d’archives (entre autres négociations pour la paix 2012 2015 2016 ou l’élection récente de Gustavo Petro en 2022, ex militant du mouvement de guérilla urbaine M-19, avec la restitution de l’épée de Bolivar…)
Tout cela participe d'une volonté affichée de remettre les pendules à l’heure, (une constante dans sa filmographie) Le documentariste propose un contre discours qui confronte remet en cause réfute celui qui avait prévalu (et prévaut encore par la matraque en dictature par la propagande en démocratie) réduisant les FARC à d’affreux narcotrafiquants terroristes.
Et simultanément n’est-ce pas la possibilité de regarder vers l’avenir et d’envisager une poursuite pacifique de la lutte pour davantage de justice sociale?
Oui l’avenir a une histoire (cf le sous-titre) (C’est avec l’histoire qu’on arrive à comprendre le présent et l’avenir.) .
Un documentaire passionnant
A ne pas rater
Colette Lallement-Duchoze