26 janvier 2025 7 26 /01 /janvier /2025 10:44

D'Ali Abbasi  (Danemark Canada, USA, Irlande 2023 )

Scénario : Gabriel Sherman journaliste politique 

 

avec Sebastian Stan (Donald Trump) Jeremy Strong (Roy Cohn) Maria Bakalova (Ivana Trump) Martin Donovan (Fred Trump) Catherine McNally (Mary Anne Trump) Charlie Carrick (Freddy Trump)

 

Festival Cannes 2024 ( Compétition )

Véritable plongée dans les arcanes de l'empire américain, The Apprentice retrace l'ascension vers le pouvoir du jeune Donald Trump grâce à un pacte faustien avec l'avocat conservateur et entremetteur politique Roy Cohn.

The Apprentice

Distribué par une société indépendante (Briarcliff Entertainment) le film du cinéaste dano-iranien (cf Border, Les nuits de Mashhad) est sorti en France en octobre 2024 ; soit un peu avant l'élection présidentielle aux USA (qu'on  prédisait très serrée…). Sélectionné par Télérama pour son festival (du 22 au 28 janvier 2025) il acquiert une autre dimension : car la réalité imposée par le 47ème président américain  dépasse la "monstruosité":  thématique majeure du film 

Le titre ? emprunté à l’émission de téléréalité créée en 2004 animée par le big boss Donald Trump qui, sadique, se plaît à  éliminer  les candidats vaincus par la formule you’re fired La vie comme business ? il y avait donc un sens à nommer ainsi un film qui prétend jeter une certaine lumière sur les années de formation de Donald Trump 

Ali Abbasi s’intéresse en effet aux années d’apprentissage de Donald Trump,- soit la décennie 1970 1980,-  à son ascension  entrepreneuriale (immobilier) avant son entrée en politique. Les enseignements du « coach » Roy Cohn, avocat sans scrupules, ont été gravés à jamais - les 3 commandements toujours attaquer ; ne rien avouer ; toujours revendiquer la victoire- son conseil Tu dois définir ta propre réalité. mais aussi le slogan de Reagan « rendre sa grandeur à l’Amérique » Donald Trump n’a cessé de les appliquer (dans le monde des "affaires"- l'immobilier-,  d'abord et plus tard en ….politique) 

On assiste ainsi à la construction méthodique et glaçante -car de bout en bout malhonnête- d’un personnage qui, dans la seconde partie du film, va  tuer  son mentor (affaibli d’ailleurs par le sida) en jouissant de sa déchéance. Le looser avide de pouvoir, à la solde d’un père autoritaire, et qui avait trouvé un "père de substitution"  est devenu « tueur » impitoyable…La scène du viol (avec sa première femme Ivana) illustrait déjà la bestialité et le sexisme du personnage


Le double portrait -Donald Trump Roy Cohn- deux hors la loi magouillant au-dessus des lois- est servi par la prestation des deux acteurs  Sebastian Stan et Jeremy Strong (mention spéciale à ce dernier pour son jeu glaçant), par un rythme assez fou, une mise en scène qui souvent rappelle les clips télévisuels  (avec un clinquant outrancier déjà lisible sur l’affiche à la dominante dorée) 


Film de formation en un certain sens (d’où l’importance du « mentor ») affirme le cinéaste mais aussi tentative de généalogie du populisme contemporain aux Etats-Unis. (cf le maccarthysme pratiqué sans vergogne par Roy Cohn qui rappelons-le fut le conseiller juridique du sénateur dans les années 50)

Un film « fragment de vie » censé ramasser la quintessence d’une célébrité et de son destin  ....

 

A voir

 

Colette Lallement-Duchoze

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