11 avril 2023 2 11 /04 /avril /2023 10:32

de  Sophie Letourneur (2022) 

co-écrit avec  Laetitia Goffi, 

 

avec Philippe Katerine et Sophie Letourneur. 

 

Une escapade romantique peut-elle raviver la flamme dans un couple ? Elle a réussi à le convaincre de partir quelques jours sans enfant. Ce sera où il a envie, sauf en Italie. Il y est déjà allé avec toutes ses ex... L'Espagne ? Les sentiers de l'Aubrac ? Ce sera finalement la Sicile – car selon lui, c'est pas tout à fait l'Italie....

Voyages en Italie

Nonchalante lenteur, ton monocorde (afin de souligner l’équivalence de toute information prosaïque politique ou culturelle ?) pauvreté de l’écriture, effet de réel capté dans ses « ratés » mêmes (moustiques, grillages qui empêchent l’accès aux sites, restaurants fermés), tout cela au service d’un décalage (à l’instar de celui du titre où le « s » du pluriel démarque le film de Sophie Letourneur de celui de Rossellini ?)

Du décalage (entre autres) naîtrait l’intérêt de ce film où les protagonistes dans leur insignifiance même sont si proches de nous ! vous avez dit Rossellini ? Sophie ne connaît pas !!! Moretti ? peut-être dans cette quête du temps perdu, sur une Vespa ou au volant d’une voiture (où avant chaque passage  d’une galeria on doit retirer ses lunettes de soleil ; ici c’est moins le comique de répétition que l’importance du « regard » -et de sa « cécité » qui prévaut)

Voici une chronique où sous des apparences foutraques, burlesques et des allures d’impro, tout (paroles autant que cadrages) est tracé au cordeau.

Une chronique composée de trois mouvements : deux séquences parisiennes encadrant le « séjour » italien ; or le glissement de la seconde (Italie) à la troisième (retour en France) est si fluide que l’on perçoit à peine le changement de chambre et de lit !!! (n'étaient-ce cette voix de l’enfant, hors champ, et la présence de couvertures )   Mais il sera plus question du discours sur les vacances que des vacances elles-mêmes, de ces petits riens qui ont façonné les journées « éreintantes » en Sicile ou à Vulcano (location de voiture, boissons rafraîchissantes, choix de chaussures de marche, "vespa", crème solaire, etc…) petits riens que nous avons partagés et que dans un montage alterné (la visualisation de ce qui fut et son commentaire au présent) nous continuons à partager.

La longue étreinte « amoureuse » -pour ne pas dire sexuelle- dans la pénombre, serait-elle le signe (tout comme le cratère qui rougeoie) d’un renouveau ? (on a appris que le volcan est en éruption toutes les 20’ ??)  Le « miracle » tant espéré qui avait guidé le choix du couple ? ou tout simplement le constat que l’étiolement du désir est inhérent à une relation dans la durée, que l’ordinaire ne saurait s’allier à l’extraordinaire, que les décors (sites archéologiques ou naturels) ne sont pas des écrins d’un merveilleux ressuscité.

 

Le discours sur une  "construction" -celle d’un voyage- ne ressemble-t-il  pas étrangement à celui de (et sur) la déconstruction du couple ? dont le lit est (sera, restera)  le témoin privilégié....

Rire jaune, rire franc ? absence de rire ? peu importe.

Un film que je vous recommande !

 

 

Colette Lallement-Duchoze

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