24 juillet 2019 3 24 /07 /juillet /2019 08:02

de F Henckel von Donnersmarck (Allemagne) 

avec Tom Schilling, Paula Beer, Sebastian Koch, Saskia Rosendahl 

À Dresde en 1937, le tout jeune Kurt Barnet visite, grâce à sa tante Elisabeth, l’exposition sur "l’art dégénéré" organisée par le régime nazi. Il découvre alors sa vocation de peintre. Dix ans plus tard en RDA, étudiant aux Beaux-arts, Kurt peine à s'adapter aux diktats du « réalisme socialiste ». Tandis qu'il cherche sa voix et tente d’affirmer son style, il tombe amoureux d'Ellie. Mais Kurt ignore que le père de celle-ci, le professeur Seeband, médecin influent, est lié à lui par un terrible passé. Epris d’amour et de liberté, ils décident de passer à l’Ouest…

L'Oeuvre sans auteur Parties 1 & 2

Ce film en deux parties s’inspire de la vie et l’oeuvre du peintre Gerhard Richter . en 1932 cet héritier de "la tradition académique enseignée à Dresde s’empare de la photographie dès les années 1960 pour construire une réflexion sur la peinture et la finalité de l’art" .(il est  exposé d’ailleurs en ce moment avec d’autres artistes contemporains à la fondation Vuitton jusqu’au 26 août). 

L'oeuvre sans auteur (qui certes n’est pas un biopic) a été mal accueilli par cet artiste qui l’a jugé « racoleur » (Et on peut aisément imaginer ce qu’il a pensé de la reconstitution de son fameux tableau Ema Auf einer Treppe .....!!!)

Et de fait que de clichés dans le traitement (très académique de surcroît), que de platitudes dans certains dialogues, que de mièvrerie dans le couple Kurt et Ellie, que de phrases sur la finalité de l’art qui semblent plaquées, que de difficultés à filmer l’artiste « au travail » face à son chevalet ou en mal d’inspiration -suite aux conseils du professeur en qui on aura reconnu ...Beuys! cf le flash back sur sa  "résurrection"  après un crash en Crimée grâce à des Tatares qui l’ont enduit de graisse et enroulé dans des couvertures de feutre!

Est-ce parce qu’il accorde trop d’importance au gynécologue (père d’Ellie d’ailleurs) interprété par Sebastian Koch, qui a oeuvré sans complexe avec les nazis (donnant son aval à la stérilisation et à la solution finale pour malades mentaux…) puis en RDA avec les Russes (pour avoir réussi un accouchement difficile – la parturiente étant la femme d‘un gradé) puis en RFA … sans oublier l’avortement pratiqué sur sa propre fille (le gendre n’étant pas digne de sa lignée!!!) ? Un individu qui incarne et symbolise le Mal,  parasite le propos que sous-entendait le titre énigmatique et prometteur « l’oeuvre sans auteur »

 

Il y a certes des moments assez réussis (encore que...):  la visite commentée de l’expo itinérante sur  "l’art dégénéré" ; la belle folie de la jeune tante Elisabeth -Saskia Rosendahl  (Partie I) mais  la scène finale (Partie 2) qui lui fait écho en atténue la portée qui se voulait triomphale !! 
 

Heureusement le film est proposé en deux séances distinctes (1h30 chacune) ennui et insipidité  sont plus "supportables"

 

Colette Lallement-Duchoze

 

 

 

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