14 août 2018 2 14 /08 /août /2018 14:05

de David Robert Mitchell (USA)

avec Andrew Garfield, Riley Keough, Topher Grace

présenté en Compétition Officielle au festival de Cannes 2018 

argument:

A Los Angeles, Sam 33 ans, sans emploi rêve de célébrité. Lorsque Sarah une jeune et énigmatique voisine, se volatilise brusquement, Sam se lance à sa recherche et entreprend alors une enquête obsessionnelle surréaliste à travers la ville. Elle le fera plonger jusque dans les profondeurs les plus ténébreuses de la Cité des Anges, où il devra élucider disparitions et  meurtres  mystérieux sur fond de scandales et de conspirations

Under the Silver Lake

 Sam à la recherche de Sarah (Riley Keough) nous entraîne dans une course souvent effrénée, balisée par des signaux ….à déchiffrer ; car il est convaincu que le monde est une sorte de palimpseste ; mais le grimoire n’est-il pas aussi celui de sa mémoire (la nôtre) et l’univers restitué n’est-il pas aussi un univers mental ?

Dès le début voici un graffiti sur une vitrine dont on lit les lettres à l’envers (car nous sommes à l’intérieur...) ; puis on "lorgne" du côté de Hitchcock (fenêtre sur cour) quand Sam se fait « voyeur » ; puis cette colonie de putois. Des affiches, des panneaux publicitaires, des extraits de films, le fanzine Silver Lake, des lieux et des rencontres improbables, des tunnels, des profondeurs aquatiques, l’agence d’escort-girls, comme si on passait dans des univers parallèles (ceux du cinéma hollywoodien et ceux que crée une imagination fertile avide de sensations fortes)

Le regard souvent hébété, parfois halluciné (prise de stup) ou moqueur, Sam (belle interprétation de Andrew Garfield) dévide l’écheveau de ce qu’il croit être le réel ou le trans-réel. Et l’on passe du trivial (quelquefois le plus vulgaire -défécation ou dégueulis-) à des séquences de sexe torrides ; de l’imaginaire, du fantasme à des courses à perdre haleine à la poursuite de…dans la végétation arborescente de Griffith Park ou dans des chemins de traverse

Tant de références dans ce parcours dédaléen (et bien plus il y aurait urgence car Sam risque d’être expulsé de son appartement pour ne pas s’être acquitté de son loyer…) créent une trame à la fois digressive (enchaînements bizarres ou spécieux) et discursive (tout pour Sam est affaire de raisonnement) qu’accentue l’omniprésence de la musique,  pop et  rock entre autres.

Mais le lieu évoqué suggéré ou décrit c’est bien la ville de Los Angeles ; une ville authentique et mythique à la fois; une ville où une géographie spécifique (Sam vit côté est de la ville) se marie au temple du cinéma hollywoodien

Au bout de son enquête (n’était-ce pas une quête?) Sam pourra se moquer de ses « poursuivants » dans les bras de sa voisine quinqua ou... sexagénaire;   et il laissera  le spectateur un peu pantois!!

L'enquête de ce faux détective ne serait-elle pas frappée d'inanité ?

Ce que corroborent  les propos du réalisateur « Under the Silver Lake raconte l’histoire d’un personnage qui cherche des réponses partout, y compris là où il n’y a aucune réponse à trouver. Le fait est qu’il n’est pas le seul. Aujourd’hui, le conspirationnisme n’est plus un élément de la contre-culture de gauche ou de droite, il est partout, sur Internet et au-delà. Les gens croient réellement qu’ils sont en train de chercher des choses qui n’existent pas. Jusqu’au moment où ils les trouvent. Mais bien sûr, ça n’arrive presque pas » 

Under the Silver Lake
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