Trois courts métrages (même producteur Emmanuel Chaumet) révélés à la Semaine de la Critique à Cannes
After school knife fight de Caroline Poggi et Jonathan Vinel
Laetitia Roca Nico Naël se retrouvent en terrain vague pour leur ultime répétition. Leur groupe n’existera bientôt plus car Laêtitia va partir pour ses études. Histoire de ces jeunes adultes qui n’ont pas envie de se dire au revoir
Les Îles de Yann Gonzalez
des personnes traversent un dédale érotique et amoureux avec le désir pour seul guide
Ultra Pulpe de Bertrand Mandico
Station balnéaire abandonnée. Fin de tournage d’un film fantastique sur la fin d’un monde. Deux femmes membres de l’équipe de cinéma, l’une actrice l’autre réalisatrice, Apocalypse et Joy, sont sur le point de mettre fin à leur relation amoureuse
Puisque les 3 courts métrages sont présentés ensemble, on est en droit de se poser la double question de la thématique et d’une éventuelle progression.
Musique (en I) théâtre (II) cinéma (III) et pour les 3 une puissance esthétique et un travail sonore indéniables (avec un bémol pour I où la bande son est trop cristallisante); refus du "naturalisme"; (cf le manifeste paru dans les Cahiers du Cinéma "nous poursuivons un cinéma enflammé un cinéma pour les rêveurs transpirants, les monstres qui pleurent et les enfants qui brûlent. Un cinéma qui jouit et se consume sans compter")
Ultra Rêve? en I un jeune rockeur doit se séparer de la chanteuse à qui il n'a jamais (pu) déclaré(er) son amour; mais le traitement -jeu distancié, et non-dits, voix off, images rajoutées, la clairière comme garage de répétition- m'a donné l'impression d'un court métrage expérimental (et ce, quoi qu'en dise Yann Gonzalez présent lors de la projection mardi 28 août qui, sincèrement ébahi, en louait l'admirable fluidité) A ce chant d’adieu, vont succéder deux chaudes nuits où la fusion fantasmagorique par le sexe (en II) devient érotisme pulpeux qui n'exclut nullement l'humour (en III). Et c'est dans ce dernier que l'explosion des couleurs des sensations de la musique est la plus manifeste, d'autant qu'elle est sous-tendue par une interrogation sur l'essence même du cinéma. Bertrand Mandico avait habitué son public à ces atmosphères - entrelacs de surréalisme et de fantastique, une île à la fois décor et mirage dans Les Garçons sauvages; où "la beauté doit être redéfinie comme dépendant plus de l'imaginaire de chacun que de diktats collectifs" Pour exemple : voici Vilma Pons qui raconte son trouble quand à 10 ans elle a découvert le cinéma cannibale et porno de Joe d'Amato ....
A vous de juger (encore deux séances à l'Omnia dimanche et lundi à 21h45)
Colette Lallement-Duchoze