9 décembre 2013 1 09 /12 /décembre /2013 15:36

Film ukrainien de Eva Neymann.

Avec Dmitriy Kobetskoy (l'enfant) Katerina Golubeva (la mère) -dans son dernier rôle avant une mort prématurée à 44 ans-.....Albert Filozov, Mikhaïl Veksler.    Musique: Erik Satie

Ce film est adapté de la nouvelle autobiographique de Friedrich Gorenstein (qui fut aussi le scénariste de Solaris)

 

 la-maison-a-la-tourelle.jpgUne bande-annonce séduisante mais l'envoûtement (tant espéré) n'a pas eu lieu!!

 

Certes le choix du noir et blanc crée des effets de contrastes et de lumières; certes les alternances entre plans d'ensemble (les soldats, les voyageurs dans le train, le personnel de l'hôpital, la gare) et plans rapprochés (sur l'enfant surtout) évoquent l'immense solitude du gamin condamné à se débrouiller seul dans un monde d'adultes dont il ignore les codes; certes la bande-son (martèlement répétitif saccadé du train sur les rails, bruits des bottes ou des talons) peut par contamination suggérer le passage du temps (même si souvent on a l'impression qu'il est comme "suspendu") et/ou accentuer la désolation d'un pays enneigé d'où émergent des ruines, stigmates de la guerre (nous sommes en 1944 dans un train entre Kiev et Moscou) etc..Mais nous sommes très loin de Béla Tarr, de Soukorov; ou de Bartas (auxquels certains "critiques" se complaisent à comparer Eva Nymann)  Certains travellings sur des visages ressemblent à des "défilements de vignettes" ou de portraits-charges (caricatures). Le tremblé sur la maison à la tourelle puis son émergence annoncée à chaque fois par la musique de Satie accentuent le passage du réel au rêve au lieu de l'insinuer avec plus de subtilité voire d'élégance! Trop souvent on a l'impression d'ouvrir un "livre d'images" (sur un peuple en plein désarroi) ou de regarder un travail besogneux à la manière de.. 

 

Placer la caméra à la hauteur d'un enfant (et l'acteur est formidable), adopter un regard de gamin sur un univers qui  semble trop grand voire démesuré, quoi de plus louable! Mais à condition de ne pas se situer dans un entre-deux hésitant, ni de rendre trop patents les "emprunts" à de célèbres devanciers!

 

 

 

Colette Lallement-Duchoze

 

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