21 novembre 2014 5 21 /11 /novembre /2014 15:56

Premier long métrage de Benjamin Naishat

Avec Mirella Pascual, Tatiana Giménez, Jonathan da Rosa, Claudia Cantero, Elsa Bois

 

Dialogue (à peine imaginaire) entre deux spectatrices à l'issue de la projection :

      

histoire de la peurC: N'est-ce pas le genre de film qui inciterait presque à rester comme "extérieur" ? (en ce sens qu'on ne se sent pas "impliqué" -contrairement à ce que suggérait le titre)

 

N: Non je ne pense pas. Car la "peur" est omniprésente, elle concerne surtout la violence entre les classes sociales (pour schématiser les "riches" qui appréhendent d'éventuelles malversations  de la part des "pauvres"; attention! Propriété privée!)

 

C Ce que confirme d'ailleurs en l'illustrant la séquence d'ouverture avec ces vues aériennes qui découpent le sol en quartiers bien différenciés: un habitat assez rupin avec ses rectangles bleus -les piscines- habitat peu dense d'une part et les zones en friches d'où s'échappent des fumées (incendie?) d'autre part et ces voix qui somment les "habitants" de rester chez eux comme à l'approche d'une catastrophe (ce qu'accentue le bruit quasi insoutenable de l'hélico)

 

N Les catastrophes auxquelles on s'attend (hormis la météorite et les coupures de courant) se révèlent bien dérisoires...Mais au cours du "récit" on voit bien que certaines personnes sont forcément reliées entre elles ne serait-ce que par les liens de maîtres à valets...et tu auras remarqué que les "pauvres" ont tendance à s'effacer alors que les "riches" pérorent (la scène du repas le prouve bien)

 

C Mais dans sa volonté de juxtaposer des saynètes le film ne perd-il pas en efficacité? Car après tout ne serait-ce pas le spectateur qui est invité à combler tous les "vides", donc le seul détenteur du signifié?

 

N Non. Il me semble que le réalisateur a bien "montré" la façon dont le sentiment d'insécurité est diffus(é) dans son pays, l'Argentine, et plus spécialement dans la capitale

 

C: Cela n'empêche que le choix d'une telle narration (avec ses ellipses ses hors-champs ses écrans noirs) fait que la "peur" (côté spectateur j'entends) ne peut être viscérale, qu'elle reste "théorique" même quand il y a suspense!

 

N Évidemment! Mais si elle ne s'impose pas vraiment elle affleure toujours car elle est suggérée...et le mélange des genres (car il y a parfois un côté farcesque) prouverait que la "peur" relève du fantasme!!!

 

 

 

Cela étant, les deux spectatrices étaient d'accord sur les audaces formelles, les astuces de cadrages, les récurrences de gros plans (les grimaces par exemple) les incongruités (cet homme nu sur l'autoroute) et sur le rôle de la police!

 

Un premier long métrage à recommander (hélas! ce film fut très peu distribué)

 

 

CLD

 

 

 

 

 

Bravo aux deux "cinéphiles"!!!

MHL (le 23/11) 

 

 

 

 

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