22 juin 2023 4 22 /06 /juin /2023 07:36

de Wes Anderson (2022 USA)

 

avec Scarlett Johansson, Tom Hanks, Margot Robbie Maya Hawke, Matt Dillon, Sophia Lillis, Steve Carell, Jason Schwartzman, Tilda Swinton, Jeffrey Wright, Liev Schreiber, Rupert Friend, Bryan Cranston, Edward Norton, Adrien Brody, Hong Chau, Willem Dafoe, Jeff Goldblum Damien Bonnard

 

Présenté au festival de Cannes 2023

Asteroid City est une ville minuscule, en plein désert, dans le sud-ouest des États-Unis. Nous sommes en 1955. Le site est surtout célèbre pour son gigantesque cratère de météorite et son observatoire astronomique à proximité. Ce week-end, les militaires et les astronomes accueillent cinq enfants surdoués, distingués pour leurs créations scientifiques, afin qu’ils présentent leurs inventions. À quelques kilomètres de là, par-delà les collines, on aperçoit des champignons atomiques provoqués par des essais nucléaires. Le programme des jeunes astronomes et d’un groupe de cadets de l’espace va être bousculé par des événements qui pourraient chambouler notre monde

Asteroid City

Déjà fusent les critiques de spectateurs accusant Wes Andesron de « nombrilisme » dans ses « obsessions formalistes » Il est vrai que les récits gigognes -narrations avec enchâssements et mises en abyme-, les déroulés labyrinthiques, le soin scrupuleux accordé au cadre, à la symétrie auxquels il nous a habitués, se « répètent » - avec cette démesure d'où serait bannie l'émotion- Est-ce à dire que le réalisateur serait à court d’inspiration ?

Au questionnement sur l’écriture (the french dispatch The french dispatch - Le blog de cinexpressions ) succède celui sur le théâtre. En convoquant la tradition scénique qui a prévalu aux USA dans l’après-guerre (Elia Kazan Richard Brooks) il l’illustre  à plusieurs niveaux (une constante chez lui) avec passage du noir et blanc à la couleur (dominante acidulée, ici). Un conteur à l’avant du plan (soit l'avant-scène) puis une troupe de théâtre ; deux univers « parallèles » (?) l’un où l’on répète, en noir et blanc -chapitré en trois actes sorte de making of ou tout simplement les coulisses de la fabrication ; l’autre, en couleur, où l’on joue (personnages qui se rencontrent aux abords d’une ville des années 50 ; l’histoire dans ce désert est en fait une pièce de théâtre qui se jouerait sur une scène new yorkaise). Et l’on passe d’un univers à l’autre en parcourant  latéralement -et littéralement-  l’écran ou en étant interpellé par un des acteurs filmé en frontal.

Questionnement sur l’acteur, son incarnation ? certes Mais il y a aussi les non-dits et les thématiques (pour certains éculées) du deuil de l’enfance et de la ….mort. Ainsi Jason Schwartzman (qui jouait déjà dans A bord du darjeeling Limited et dans french dispatch) incarne un photographe veuf qui tente de surnager avec ses enfants, mais sous le regard désapprobateur du grand-père maternel (Tom Hanks), Scarlett Johansson incarne une  star de cinéma venue accompagner sa fille un peu délaissée…

Asteroid City, ? Bourgade perdue au milieu du désert qui, en 1955, célèbre le Jour de la Météorite, qui a laissé un immense cratère en 3.007 avant J.-C, Un cratère ? un trou ? habitacle des peurs ? celle des forces chthoniennes ? celles des extra-terrestres et de l'arme nucléaire? (celles qu’on éprouvait dans les années 50) Wes Anderson en exploite  les connotations MAIS en les dotant de ce  " merveilleux"  auquel on peut ou non adhérer ! 

Dans the grand budapest hotel, Zero Moustafa disait à propos de son mentor  il entretenait l’illusion avec une grâce merveilleuse  

La grâce s'en serait-elle allée dans ce nouvel opus au casting pléthorique, aux arborescences foisonnantes voire excessives? 

Et  si le petit oiseau joueur  s’en venait à déployer les ailes de géant de son mentor Wes Anderson ?

A vous de juger

 

 

Colette Lallement-Duchoze

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