d'Antoine Raimbault (2024) France/Belgique
avec Bouli Lanners, Céleste Brunnquell, Thomas VDB
Bruxelles, 2012. Lorsque le commissaire à la santé est limogé du jour au lendemain, dans la plus grande opacité, le député européen José Bové et ses assistants parlementaires décident de mener l'enquête. Ils vont alors découvrir un véritable complot menaçant de déstabiliser les instances européennes, jusqu'à leur sommet.
Je suis désolé, il (Barroso) doit respecter la règle, comme tout le monde
Ce film-dossier rappelle par moments les aventures de Tintin ou des pieds nickelés -bien sages-, (les trois protagonistes courent s’exaltent mutuellement de leurs regards complices et des actions « illégales » (jeter par la fenêtre un dossier dont la lecture seule est soumise à des conditions drastiques par exemple) sont toujours au service de la défense de la « démocratie » « une affaire de principe »…
Un côté bon enfant aussi (cf leurs mines radieuses quand triomphe le respect de la règle) Un film au rythme soutenu, pas de temps mort et ce, malgré l'intrigue secondaire, une romance traitée avec maladresse (à l’instar d’ailleurs du soupirant…)
Vous êtes entraînés au sein de ces édifices à la froideur marmoréenne gris métal, au parcours dédaléen, (Bâtiment Berlaymont Bruxelles) et vous allez voyager de Strasbourg à Bruxelles, de Bruxelles à Malte (Dalli est Maltais) Vous allez plonger dans les arcanes du « pouvoir » (attention aux acronymes qui pullulent autant que les hypocrisies et les coups tordus exercés au plus haut niveau.. ) le beau rôle étant dévolu au Parlement européen
Le film s’ouvre sur l’assemblée des députés qui en 2014 doivent se prononcer sur la directive-tabac (paquets de cigarettes neutres) et par souci « pédagogique » il invite à revenir deux ans en arrière, en 2012…Comment et pourquoi le commissaire à la santé de la commission européenne John Dalli est poussé à la démission pour avoir participé à des rendez-vous secrets, notamment avec un fabricant suédois de Snus, tabac à priser, autorisé uniquement dans ce pays. Il est accusé d'avoir touché un pot-de-vin pour entraver le vote de la directive… Incompréhensible estime le député européen José Bové (Bouli Lanners) qui, plein de « bon sens » et subodorant un « complot » va mener l’enquête (ou plutôt il contre-enquête) aidé par une stagiaire (étonnante Céleste Brunquell) et son assistant parlementaire (Thomas VDB)
Antoine Raimbault s’est inspiré du livre « Hold-up à Bruxelles, les lobbies au cœur de l’Europe » de José Bové, et on l’aura compris c’est plus le personnage de ce député que celui de Dalli qui l’intéresse; le premier œuvrant à la réhabilitation du second question de principe. Dès lors sont exhumés les dysfonctionnements, au sein de la Commission européenne ; collusion entre les lobbys du tabac, l'Olaf (Office européen de lutte anti-fraude) et tant pis si le président Barosso est impliqué , une affaire de principe
Hélas ! ce film souffre de ces scènes explicatives à répétition, telles des boursouflures elles plombent ce « thriller de bureau » sans rugosité. Se limitant à des entretiens réunions dialogues (scolaires) et malgré la cinégénie des lieux (immensité tentaculaire comme métaphore de la dépersonnalisation ? ) « une affaire de principe » présente les travers typiques de certains films dossier (ces reconstitutions qui souvent ne sont pas « œuvres cinématographiques » ; et ce n’est pas être élitiste que de le constater....)
Colette Lallement-Duchoze