7 novembre 2021 7 07 /11 /novembre /2021 05:45

De Wes Anderson (2021 USA )

 

Avec Bill Murray (Arthur Howitzer Jr), Tilda Swinton (J K L Berensen) Léa Saydoux (Simone la gardienne de prison) Benicio del Toro (Moses Rosenthaler) Timothée Chalamet (Zeffirelli) Frances McDormand (Lucinda Krementz) Christoph Waltz (Boris Schommers) Mathieu Amalric (le commissaire) Willem Dafoe (un prisonnier)

 

Présenté au festival de Cannes 2021

À la mort de leur rédacteur en chef, les employés d’un journal situé dans la ville fictive d’Ennui-sur-Blasé se réunissent. L’heure est venue de rédiger la fatidique nécrologie, mais aussi de se remémorer certaines des histoires les plus palpitantes qu’ils ont pu écrire sous l’autorité de leur ancien boss au cours de leur carrière.

The french dispatch

Nous sommes dans la ville imaginaire d’Ennui-sur-Blasé, qui emprunte à la ville d’Angoulême son architecture, sa configuration - (les bâtiments à étages et les rues pavées deviendront ainsi les lignes directrices de la cartographie urbaine).  C’est là que le journal américain The evening sun de Liberty Kansas possède une antenne The french dispatch. A la mort de son rédacteur en chef Arthur Howitzer Jr (Bill Muray) la  "crème"  de la rédaction doit à la fois composer sa nécrologie et rédiger un dernier numéro à sa gloire !

 

The french dispatch : un conte où se mêlent burlesque et recherche esthétique. Un conte composé telle une mosaïque, de quatre récits reportages. D’abord annoncés par l’encart du journal (couleur locale, art et artistes, politique/poésie et goûts et odeurs) ils seront illustrés tant par le discours  que par leur mise en scène et en image.  Et nous allons suivre  un reporter à vélo, un génie de la peinture en prison, dont la gardienne (Léa Seydoux)  est la …Muse, la révolution de 1968 à Nanterre, le kidnapping du fils d’un policier "bobo" (Mathieu Amalric) sur fond d’enquête gastronomique et la mort assurée des brigands grâce au « sacrifice » du cuisinier !!.  Ils se suivent à un rythme fou, -avec toutefois des arrêts sur images, tel un temps suspendu; arrêts qui figent momentanément les personnages dans une position très théâtralisée, aux gestes convenus de marionnettes ; un même rythme scande emboîtements et désemboîtements des décors

 

Le passage de la couleur au noir et blanc, de l’image filmée à l’image animée, les paroles (parfois logorrhéiques) en anglais et français, les marches les échelles -sur lesquelles on grimpe à grande vitesse (à l’instar des poursuites en voiture) tout cela évolue au gré de "l’inventivité"  du réalisateur…si bien que the french dispatch tient à la fois du théâtre, du cinéma et de la BD, avec cette empreinte singulière à laquelle  Wes Anderson a habitué son public : zooms, panoramiques, symétries split screen (cf les clins d’œil complices à The grand Budapest Hotel par exemple). Un univers dense, une mise en scène minutieusement orchestrée, une galerie de personnages,  des situations surréalistes comiques ou tout simplement réalistes

 

 

Or ce foisonnement narratif et cette pléthore de personnages risquent de déplaire! Il est vrai que le choix narratif - enchaîner les  "historiettes"  feuille après feuille (le dispatch) - s’il est justifié du point de vue artistique (et en ce sens ce serait un bel hommage au cinéma français de Tati Godard Melville sous forme de collages dont Marx Ernst revendiquait la puissance créatrice) perd en force persuasive (le personnage est trop souvent réduit à un pantin voire un guignol sur lequel on va "coller" la "représentation"  désirée par l’auteur, qu’elle ait la fugacité d’une apparition ou la prégnance du discours/saynète (le fil conducteur étant le patron de presse et partant,  l’hommage à une forme de journalisme) De plus malgré ses qualités esthétiques indéniables The french dispatch reste singulier à défaut d’être original, en ce sens qu’il ne renouvelle pas les "ambitions"  de l’auteur  

 

A voir (malgré tous les malgré) 

 

Colette Lallement-Duchoze 

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