29 septembre 2022 4 29 /09 /septembre /2022 05:46

de Jean Libon et Yves Hinant, (Belgique France 2021)

 

avec Jean-Michel Lemoine, Anne Gruwez

 

Festival Arras 

GIJON INTERNATIONAL FILM FESTIVAL – Espagne, 2021 Meilleur acteur pour Jean-Michel Lemoine 

 

Strip Tease est de retour ! Dans ce nouveau long-métrage, une prostituée bruxelloise est assassinée à son domicile. Alain, son ex-compagnon boucher et junkie notoire, semble être le coupable idéal. Toutefois, le jeune suspect ne se souvient absolument pas d’avoir tué cette femme. Une pièce à conviction va alors tout chambouler : une frite !

 

ou: 

 le commissaire Lemoine plus Hutch que Starsky enquête sur une affaire de meurtre dans les quartiers chauds de Bruxelles. Kalima Sissou prostituée occasionnelle, a été assassinée chez elle. Le coupable : Alain, boucher de formation et ex petit copain. Le hic est qu’il ne se souvient pas de l’avoir tuée…Une frite, un tupperware et sainte Rita vont permettre à Lemoine et son équipe de pieds nickelés de l’incriminer. Interpol n’a qu’à bien se tenir ! Un joyeux polar noir réalisé par l’équipe de Strip-Tease

 

Poulet frites

Tourné il y a plus de 15 ans sous forme d’un triptyque (le flic la juge et l’assassin) poulet frites est comme le préquel de « Ni juge ni soumise » (Ni juge, ni soumise - Le blog de cinexpressions. Magritte et César 2019 du meilleur documentaire. Mais si tout le matériel informatique et téléphonique est d’un autre âge, son utilisation reste à peu près la même et les interrogatoires poursuivent les mêmes objectifs. Bien plus, en raccourcissant les 3x52 minutes, en opérant des « coupes », les deux auteurs Jean Libon et Yves Hinant affirment vouloir « aller droit au but, resserrer les éléments factuels, opacifier ou obscurcir la frontière entre fiction et documentaire ». Ce qui ne les empêche nullement d’égratigner l’institution policière belge, se gausser de ses connivences avec les autorités internationales ; car d’indice en indice de révélations en révélations le commissaire Jean-Michel Lemoine qui joue son propre rôle, téléphone à qui « de droit » aux USA au Pakistan à Londres …et au passage s’autorise de prétendus « bons mots » à l’encontre de suspects étrangers

Alain est le suspect numéro 1. Arrêté, interrogé, il nie tout en bloc « si je l’avais tuée je m’en souviendrais je m’en serais aperçu quand même » ne cesse-t-il de clamer pour prouver son innocence ; or il était présent sur les lieux du crime et des témoins signalent qu’il s’était disputé avec la victime ; mais il ne se souvient de rien…Le commissaire lui ne néglige aucune piste pour lever méthodiquement progressivement le voile sur les zones d’ombre. Les frites ? puisque c’est le seul indice;  avec qui la victime mangeait-elle ? Pourquoi n'y a-t-il qu'une assiette  si la victime était avec quelqu'un ? Et quel mobile avait le meurtrier? quand ont-elles été achetées ? comment ont-elles été préparées ? cuisinées ? en quelles circonstances ?? etc etc…l’heure est grave et pourtant ce plat de frites ne se prête-t-il pas à de l’autodérision (qui affecte aussi bien le commissaire, la juge Anne Gruwez, que les inspecteurs et les agents).

Et comme la caméra filme au plus près les protagonistes, elle accentue l’exigüité et la promiscuité -tour à tour alliées et ennemies. Un « faux » documentaire dans toute sa crudité : absence de voix off, absence d’interviews, mais une dynamique de champs contrechamps ; et comme il est question de "dramatisation",  le montage va privilégier rebondissements suspense (comme dans les fictions de série B ?)

Car disons -le tout net ce sont bien les petites gens des quartiers défavorisés qui par manque de moyens  s’entassent dans des trous à rats : drogués sdf, minorités ethniques oui des   suspects,  forcément ....des suspects.....

L’enquête n'est-elle pas  prétexte à la peinture d'une comédie humaine?  ne met-elle pas en exergue les travers d'une société clivante et déshumanisée? 

Alain est filmé de dos à chaque interrogatoire mais quand il sera disculpé,  son visage jaillit enfin dans la lumière!!! (c'est-à-dire face à la caméra bienveillante )

 

Colette Lallement-Duchoze

 

Le Belge est comme ça. Tout le monde nous est passé dessus ! Vous d’abord, les Allemands, les Autrichiens, les Hollandais… Et ça continue. On est la quintessence de cette histoire qui dure depuis dix siècles. Heureusement qu’on rigole, sans ça on serait prêt à se suicider ! » Jean Libon 

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