de Joao Pedro Rodrigues (Portugal France) 2022)
avec Mauro Costa, André Cabral, Joel Branco, Oceano Cruz, Margarida Vila-Nova, Miguel Loureiro, Dinis Vila-Nova, Luisa Castelo Branco
Cannes 2022 section Quinzaine des réalisateurs
Sur son lit de mort, Alfredo, roi sans couronne, est ramené à de lointains souvenirs de jeunesse et à l'époque où il rêvait de devenir pompier. La rencontre avec l'instructeur Afonso, du corps des pompiers, ouvre un nouveau chapitre dans la vie des deux jeunes hommes voués à l'amour et au désir, et à la volonté de changer le statu quo.
Fantaisie musicale : c’est ainsi que le réalisateur portugais qualifie son film « feu follet » Et de fait chants chorégraphies théâtre liturgie vont porter au pinacle cet " obscur objet du désir " mêlant érotisme fantastique et comédie
2069 le vieux roi Alfredo se meurt mais un sourire illumine son visage quand un pompier playmobil noir apparaît (laissé par un enfant) sur son lit. Et voici exhumée en un long flash back (2011) la relation amoureuse (celle des arbres celle de l’autre celle du phallus) Car lassé de voir les forêts s’embraser le jeune Alfredo lui l’amoureux des arbres (une ode ouvre ainsi ce retour en arrière) décide d’être sapeur pompier -au grand dam de la mère et …de la commandante !!!.Qu’à cela ne tienne lui le prince blanc, au corps gracile et à la peau diaphane va s’éprendre de son instructeur, un pompier noir !
Un textus fait de références picturales (le Caravage la pipe du pompier Rubens Velasquez ) d’un catalogue de phallus (chacun par sa forme texture renvoie à une espèce d’arbre menacée d’extinction ; -une verge n’est-ce pas aussi beau qu’un arbre ; et d’ailleurs les premières montées de la « sève », Alfredo ne les a-t-il pas éprouvées lors de ses balades en forêts …) sur fond de colonialisme, covid, dérèglement climatique et incendies qui ont ravagé le Portugal
La séquence finale celle du fado dans la chapelle met en évidence le « conflit » modernité et conservatisme, république et monarchie « mourir comme un homme » (fado de l’encapuché). Or l’encapuché va mettre à nu son visage : Afonso, devient le président de la nouvelle république ; preuve que c’en est terminé du pouvoir individuel et de la monarchie ?
Une œuvre hybride jouissive souvent
mais qui hélas par moments donne l’impression fâcheuse de fourre-tout et d’abandon facile à la complaisance
Dommage
Colette Lallement-Duchoze