3 février 2019 7 03 /02 /février /2019 07:55

de Michaël Dacheux 

avec Paul Delbreil, Adèle Csech, Samuel Fasse, P Cervo

Martin, dans un dernier espoir, vient retrouver Léa à Paris. Ils ont tous deux vingt-cinq ans et ont vécu leur première histoire d'amour à Toulouse. Désormais chacun s'emploie vaille que vaille à construire sa vie d'adulte.....

L'amour debout

À l’instar de ces lignes qui dessinaient le générique, les déambulations dans Paris et les hasards des rencontres dessinent une trajectoire intérieure qui va faire évoluer les personnages et particulièrement Martin et Léa. Ces jeunes de 25 ans réussiront-ils à se reconstruire après un échec amoureux ? c’est tout l’enjeu du film (et l'on sait pour parodier Jérôme  "qu’avoir la gnaque tous les matins, ça ne va pas forcément de soi") 

Un film tout en nuances et délicatesse où se croisent, se mêlent une forme de contemporanéité, les traces indélébiles d'un passé culturel -la rétrospective du film culte d'Eustache en présence de Françoise Lebrun-, historique -visite guidée du XIX° arrondissement-, et cette légèreté d'un temps suspendu comme hors du temps même si le film est découpé en quatre mouvements, correspondant aux quatre saisons (chacune annoncée par en encart)

Tout un jeu d'échos permet d'appréhender la "nouvelle" existence de ces jeunes gens qui est aussi une nouvelle manière d'appréhender le monde et de se définir soi-même, après avoir découvert en soi ce mystère d'être et de n'être pas... A l'abandon fluvial -pour Léa- lors de cette balade sur l'eau (après ce plan magnifique où s'est ouverte l'écluse...) correspond pour Martin l'abandon sexuel (vertical) dans les bras d'un autre homme. Les architectures que l'auteur filme en changeant d'angle et de point de vue, ne seraient-elles pas des métaphores? Classiques et/ou étranges, robustes et/ou bancales...

Jeu d'échos, jeu de connexions aussi. Le tissu urbain et ses maillages ne devient-il pas un acteur à part entière? (et ce n'est pas un hasard si le film s'ouvre sur une visite du quartier de la Villette! commentée par Léa ) La musique elle-même (Ravel et Schumann) entre en résonance avec le cheminement intime des deux personnages (ce qu'expliquait le réalisateur lors de la rencontre samedi 2 février à l'Omnia)

Osons faire fi de ces tendances à tout cataloguer, étiqueter (il y a du Rohmer , il y a un hommage à Eustache, à la Nouvelle Vague etc...) et laissons-nous bercer par cette fugue délicate où les variations de lumière épousent les vibrations des corps!

A ne pas manquer!

Colette Lallement-Duchoze

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