7 octobre 2025 2 07 /10 /octobre /2025 16:09

De Paul Thomas Anderson  (USA 2024)

 

Avec Leonardo di Caprio (Bob Fergusson) Sean Penn (le colonel Lockjaw) Benicio del Toro (Sensei Sergio) Teyana Taylor (Perfida) Chase Infinitia (Willa) Regina Hall (Deandra)

Ancien révolutionnaire désabusé et paranoïaque, Bob vit en marge de la société, avec sa fille Willa, indépendante et pleine de ressources. Quand son ennemi juré refait surface après 16 ans et que Willa disparaît, Bob remue ciel et terre pour la retrouver, affrontant pour la première fois les conséquences de son passé…

Une bataille après l'autre

Un blockbuster ? (gros budget, médiatisation, action effets spéciaux, stars à l’affiche) En tout cas un film qui assume ses outrances et caricatures et le refus de l’héroïsation (DiCaprio en paranoïaque cabotin grimaçant ou Sean Penn en colonel aussi effrayant que ridicule avec ses tics, ses pulsions ses fantasmes) un film qui mélange avec frénésie satire politique, comédie noire et drame familial. Un film à la puissance tumultueuse, survoltée non dénuée d’humour. Et dans la cavale quasi dantesque il y de savoureux moments d’inventivité (la course poursuite sur une route qui n’en finit pas d’onduler de dos d’âne en dos d’âne, des goulots et tunnels salvateurs pour les migrants, la chorégraphie aérienne des nouveaux "révolutionnaires" ces skaters  qui surfent  sur les toits pour échapper à la traque mortifère des policiers)

Voici sur deux générations (la fin est "ouverte" sur…une bataille à venir) la lutte entre les forces de l’ordre (fascisantes c’est un euphémisme !) et des activistes (extrême gauche ?) sans oublier la présence de ce groupuscule suprémaciste sorte de société secrète toute puissante...Un film qui dépeindrait une Amérique uchronique plus que trumpienne ? A voir…Adaptant librement le livre Vineland, de Pynchon et transposant l’intrigue des années Reagan au XXI°  , écrit et tourné avant la réélection de Trump, le réalisateur  passe au vitriol les dérives idéologiques du président républicain (cf la présence de ces suprémacistes œuvrant pour la "pureté" de la race ou la chasse aux  migrants) en nous immergeant dans le marasme  "actuel", mais à grand renfort de gags, de suspense et d'impayables rigolades. Bien plus on aura reconnu dans la thématique de la  "paternité" -un des fils directeurs- ou de la femme qui refuse d’assumer l’éducation de sa fille (pourtant adorée) et qui aura préféré "balancer" les siens , l’image d’une « mère patrie » à vau-l’eau

Des bémols toutefois: la musique est souvent si envahissante qu’elle écrase au lieu d’illustrer ; les personnages (qui pourraient susciter empathie ou dégoût) sont réduits à de simples stéréotypes (malgré la volonté affichée de ne pas héroïser et de faire des "vedettes" du cinéma des pantins), une certaine complaisance dans la redite ou des effets  "faciles" (cf. le gros plan prolongé sur le visage couturé du colonel qui a échappé à…la mort) ou des références « douteuses » (on le "gaze" avant de le "brûler"…)

Quelle heure est-il ? Bob qui depuis x années n’a pas consulté son Manuel du révolutionnaire, est incapable de se remémorer le mot de passe … et ce faisant de voler au secours de sa fille bien aimée…,

Oui Quelle heure est-il ? alors que triomphe avec fracas tout ce que l’on peut honnir… alors que « la bataille d’Alger » visionnée sur petit écran est omniprésente…

alors que le mot de passe n’a rien de magique  nous ne sommes plus d’actualité….

 

A voir!

 

Colette Lallement-Duchoze

Une bataille après l'autre
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