16 avril 2025 3 16 /04 /avril /2025 14:37

D'Hernán  Rosselli (Argentine 2024)

 

Avec Maribel Felpeto (Maribel), Alejandra Cánepa (Alejandra), Hugo Felpeto (Hugo), Leandro Menendez (Leandro), Juliana Inae Risso (Juliana), Marcelo Barbosa (El Mago) Javier Abril Rotger (Facundo) 

 

Festival Cannes 2024 Quinzaine des Cinéastes

 

Présenté le 15 mars 2025 à Rouen (Omnia) dans le cadre du festival A l'Est

Dans une banlieue populaire de Buenos Aires, les Felpeto ont leur business de paris sportifs clandestins bien rôdé. À la mort du père, la mère et la fille reprennent en main les affaires. Mais on parle de purges dans la police, d'importantes sommes d'argent déplacées, de perquisitions dans le quartier… La famille se prépare au pire alors qu’un lourd secret menace d’être dévoilé.

Quelque chose de vieux, quelque chose de neuf, quelque chose d'emprunté

Un film qui d’emblée frappe par le statut accordé à l'image: un dispositif  très particulier et déroutant  ! un procédé qui peut  tout autant séduire qu'irriter 

En mêlant plusieurs "sources"  le cinéaste rend poreuse la frontière entre le documentaire et la fiction d’autant que le réel investit le champ fictionnel et ce faisant,  la compréhension est souvent malaisée. Choix  délibéré : laisser le spectateur en état d’alerte permanent (jeu d’ellipses, éclatement de la chronologie, entremêlement de plusieurs thématiques sur l’Argentine, acteurs non professionnels : la famille Felpeto)


Voici des photos de famille et des extraits de vidéos (VHS), commentés par une voix off, celle de la   "fille" ; datant de plusieurs décennies ces documents appartiennent à Maribel Felpeto -artiste plasticienne et voisine du réalisateur qui se les  "approprie"  pour son long métrage ; voici des images de caméras de surveillance , de sites Internet et les images de la fiction dans laquelle Maribel et ses parents vont jouer le rôle d’une famille de « bookmakers ».  (Un jeu étonnant et convaincant pour des non professionnels)

Si l’on ajoute le va et vient constant entre passé et présent, la reprise de mini scènes identiques mais avec angles et points de vue différents, la prégnance d’une bande son -les sanglots gémissements du chien (ou de la chienne Luna) et du Bach revisité à l’orgue électrique, ainsi que le format choisi (4,3) celui de l’enfermement et la brusquerie dans les raccords, tout semble mis au service d’une vision éclatée mais  "objective"  (sens premier de vision extérieure) de la réalité,  ce qui exige une attention soutenue de la part du spectateur (lequel doit aussi questionner sans cesse le « hors champ ») 

 

On (r)accorde les touches d’un orgue électrique (plan d’ouverture) , tout comme on va  (r)accorder  ce qui a priori ne peut l’être que par le truchement d’une fiction-puzzle ; à l’instar du titre à rallonge ? (un titre moins programmatique que discursif ?:

Et si se  détacher  à la fois de l’emprise du passé (figure tutélaire du père) et du présent (figure castratrice de la mère ?) était le parcours de Maribel ? (la figure centrale de ce long métrage) 

 

Un film à ne pas rater 

 

Colette Lallement-Duchoze
 

Partager cet article
Repost0

commentaires

Mode d'emploi

Ce blog est destiné à collecter nos ressentis de spectateurs, à partager nos impressions sur les films (surtout ceux classés Art et Essai).

Envoyez vos articles ou vos réactions à: artessai-rouen@orange.fr.

Retrouvez aussi Cinexpressions sur Facebook

 

 

Recherche