9 mars 2025 7 09 /03 /mars /2025 06:46

Documentaire réalisé par Nada Riyadh & Ayman El Amir (Egypte, Qatar, Arabie Saoudite  2024)

 

Récompense: Œil d’or au  Festival de Cannes  2024 (prix du meilleur documentaire)

Dans un village du sud de l'Égypte, une bande de jeunes filles se rebelle en formant une troupe de théâtre de rue. Rêvant de devenir comédiennes, danseuses et chanteuses, elles défient leurs familles coptes et les habitants de la région avec leurs performances audacieuses. 

Les filles du Nil

Filmée de dos une jeune fille (Majda) traverse un espace « public » (ruelles) largement investi par les hommes -de tous âges- Nous sommes à Deir  El Bersha (village copte à 200 kms au sud du Caire) et nous en saisissons la quintessence de l’intérieur (en écho inversé à la toute fin du film ce village sera filmé de l’extérieur tel un monolithe étagé mais vidé de sa substance vivante sonore …délimitant the brink of dreams ?  titre originel ) 

 

Majda s’apprête à réaliser un spectacle « vivant » (précisément « à l’ombre » de ces cours ruelles maisons) dont les sujets abordés sont essentiellement féministes car ils remettent en cause les diktats du patriarcat : le refus du mariage précoce par exemple


Le film sera traversé par deux forces antagonistes – soumission, imposée par un frère un futur époux les institutions, émancipation grâce à l’art vivant qu’est le théâtre
 

Au premier tableau   "hors les murs"  baigné de lumière et de vie (herbes hautes et folles, eaux du Nil au pouvoir lustral, rires fougueux) répondent tous ceux consacrés au théâtre de rue où les jeunes filles, "actrices" devenues, interpellent le public mi complice mi réprobateur -à propos de thèmes qui fâchent…

Et parallèlement la caméra va capter le "quotidien" de trois d’entre elles qui vont connaître le "statut" d'épouses...(Rappelons que  les réalisateurs filmant sur quatre années, ont suivi les jeunes filles  qui deviennent "femmes").  La scène où le "fiancé"  joue verbalement le futur époux autoritaire, rompant ainsi avec ses promesses, frappe par son ambigüité … celle où une des jeunes filles arrache la télécommande pour  "choisir" son programme ou encore celle où le  "fiancé"  exige que sa  "compagne"  efface du répertoire  tous les numéros de ses amies du théâtre,  illustrent cette forme de subordination…Un père aimant toutefois fait figure d’exception…

 


Question impérieuse cruciale :  hors de l’espace domestique y a-t-il un destin pour la femme ? (dans certains pays??  ou certaines contrées??)
Le théâtre  «miroir de nos sociétés et lieu de débats et de réflexion ? Le théâtre 
ré-enchantement du monde ?

 

Une réponse dans ce documentaire – à ne pas rater-  !!

 

Colette Lallement-Duchoze
 

 

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