De Sean Price Williams (USA 2023)
avec Talia Ryder (Lilian) Earl Cave (Caleb) Simon Rex (Lawrence) Ayo Edebiri (Molly)
Festival de Cannes 2023 Quinzaine des cinéastes
Lillian, jeune lycéenne, fugue durant un voyage scolaire. Au fil de ses rencontres, elle découvre un monde insoupçonné. Les fractures des États-Unis, filmées comme un conte de fées ou une variation d’"Alice au pays des merveilles".
Premier long métrage de Sean Price Williams, ce film nous immerge dans une Amérique assez particulière. Du Maryland au Vermont, en passant par New York nous allons croiser avec Lilian la route de certains marginaux -des suprémacistes, des cinéastes indés genre bobos, des islamistes, (ou pour le formuler autrement des activistes, des conspirationnistes, des artistes, des fanatiques)
Chaque rencontre est précédée par une annonce à la calligraphie singulière comme une invitation à feuilleter, en les tournant, les pages d’un livre des « merveilles » (ou des horreurs).
Chaque rencontre est l’objet d’une séquence avec ses couleurs, ses ambiances (réaliste romantique gore hallucinée ) ses tenues vestimentaires, ses discours ou propos spécifiques (cf le duo de cinéastes) (et Simon Rex interprétant un "abstinent torturé" sous l'oeil goguenard de la lycéenne est assez comique...)
Lilian elle-même se "métamorphose" en s’adaptant (tout en gardant un regard " naïf" ?) the sweet east , voyage initiatique ??
Un tunnel , passage d’un univers à un autre- ? le clin d’œil à Lewis Carroll est évident ; de même que les occurrences Edgar Poe ne sont pas gratuites, de même que certains décors sont censés illustrer des effets hallucinogènes
"OVNI à la croisée des genres" ? et de fait le cinéaste a privilégié l’assemblage d’éléments discordants dissonants toujours disparates, tout en épinglant les "extrêmes"
Mais force est de reconnaître que dans ce road movie les clins d’œil sont plus évidents pour un public américain (la scène de braquage et le Pizzagate par exemple) et que le film souffre d’un systématisme facile et déplaisant (le déroulé frappe déjà par son classicisme et les raccords entre les séquences sont souvent factices)
Cela étant, The Sweet East n’en est pas moins la fresque assez "foutraque" d’une certaine Amérique et l'actrice Talia Ryder,- qui est de tous les plans,-, interprète avec brio une Alice insoupçonnée !!!
A voir!
Colette Lallement-Duchoze