Juulia découvre que son mari Matias a une liaison avec une autre femme prénommée Enni. Pour sauver leur mariage, elle lui propose d’expérimenter le polyamour et d'inventer les nouvelles règles de leur vie conjugale. Un champ des possibles amoureux s’ouvre alors à eux…
Un titre programmatique (et l'ajout sur l'affiche scènes de la vie extra conjugale serait un clin d’œil complice à Bergman ?) Une mélodie doucereuse (cf couleurs pastel et mièvrerie de l’affiche) ? Le titre en version originale serait plus prosaïque : Quatre adultes insignifiants Neljä pientä aikuista
En fait, nous allons assister, et ce, pendant plus d’un an, à la mise en " pratique" du polyamour (Julia a "potassé" la méthode, a offert un exemplaire à son mari et un autre à la maîtresse Eni)
Comique de situation : la "pratique" ne correspond pas toujours à la "théorie" (les spécialistes n’auraient pas envisagé tous les cas de figure ; bifurcations, aléas, revendications et surtout le piège (insurmontable ?) des différences de classe sociale (cf les aveux de Miska au restaurant)
Amours à la finlandaise ou Une façon d’en finir avec le couple hétérosexuel exclusif monogame ? Peut-être
Mais enrober moult clichés (jérémiades ou lamentations, discussions aux thèmes éculés etc..) dans une surprenante fadeur, voilà qui ne peut que déplaire (du moins à certains spectateurs)
Et pourtant les deux acteurs (Alma Pöysti héroïne sublime des feuilles mortes de Kaurismäki et Eero Milonoff héros non moins sublime de Border d'Ali Abassi) jouent à merveille ce contraste éloquent qui oppose la fougue de l’un à la placidité assumée de l’autre (Matias semble toujours extérieur à ce qu’il vit, hormis peut-être lors de cet ultime "sermon " (il est pasteur) où pour la première fois il s’exprimera sans …lunettes…. Un cri ! Une déchirure venue du tréfonds ! un dévoilement de ce qu’est l’humain !
En voulant contourner les pièges du drame bourgeois (celui du trio vaudevillesque) la réalisatrice proposerait une réflexion sur tous les possibles de l’amour quand on veut éviter le divorce (le spectateur est ainsi ballotté du duo originel, aux deux « nouveaux » duos jusqu’au quatuor et au quintet Julia Matias Eni Miska et son compagnon- l’acmé est la séquence de Noël chez les parents de Matias)
Mais attention nulle licence, nul débordement tout est gentillet (soft) -même dans les scènes de séduction sexuelle-. Chacun joue sa partition en « respectant » scrupuleusement les règles …
Après avoir inhalé les "fameux poppers "(scène d’ouverture où le couple quadragénaire scelle dans l’étreinte amoureuse le serment d’amour éternel) voici un vol d’oiseaux striant de ses hachures le ciel automnal…. premier cliché !
Une femme députée, briguant le poste de « présidente » du « parti de l’équité », va mêler sa « propre » histoire (polyamour vécu au grand jour et non en cachette) aux revendications sociétales de son parti, est-ce vraiment « révolutionnaire » ?
Je vous laisse juge
Colette Lallement-Duchoze