de Jim Jarmusch (USA)
avec Bill Murray, Adam Driver, Tilda Swinton, Tom Waits
présenté en ouverture du festival de Cannes 2019
Dans la sereine petite ville de Centerville, quelque chose cloche. La lune est omniprésente dans le ciel, la lumière du jour se manifeste à des horaires imprévisibles et les animaux commencent à avoir des comportements inhabituels. Personne ne sait vraiment pourquoi. Les nouvelles sont effrayantes et les scientifiques sont inquiets. Mais personne ne pouvait prévoir l’évènement le plus étrange et dangereux qui allait s’abattre sur Centerville : THE DEAD DON’T DIE – les morts sortent de leurs tombes et s’attaquent sauvagement aux vivants pour s’en nourrir. La bataille pour la survie commence pour les habitants de la ville.
Voici Ronnie (Adam River) et Cliff (Billy Murray) son chef désabusé ; ils patrouillent, la routine quoi ! et la ville défilera en un long travelling latéral (avec les images iconiques du commissariat, des pompes funèbres, de la station service avec son tenancier friand de fanzines et d’histoires d’horreur(mise en abyme).) et voici le diner (façade alu)
Mais la terre est sortie de son axe suite à une fracture hydraulique polaire. Les repères temporels sont abolis. Et cette catastrophe écologique fait sortir les morts de leurs tombes, leur nombre grossit envahit une ville jusque-là pépère... Ces "zombies" voraces se nourrissent des vivants (alors on aura droit à des plans prolongés sur les premiers corps éventrés, sur des morceaux d’intestin que suce un zombie en qui on aura reconnu Iggy Pop ; mauvais goût ...apparemment revendiqué...)
Protégés dans leur habitacle, les deux "patrouilleurs" -quand ils ne participent pas à la décapitation de zombies par le sabre ou les armes à feu- s’interrogent sur le scénario : oui ils ont lu le script oui ils connaissent la chanson de Sturgill Simpson the dead don’t die (normal c’est la chanson-titre affirme nonchalant Ronnie). Oser un pied de nez au réalisateur avant de disparaître eux aussi (mort du scénario?)
Que la préposée aux pompes funèbres aux allures de samouraï (Tilda Swinton) soit protégée par la soucoupe qui in fine la recueille dans les airs (non contaminés ?), que les trois ados échappent à l’apocalypse (on ne sait trop pourquoi), que la voix de l’ermite qui a élu domicile depuis belle lurette dans la forêt (Tom Waits en homme des cavernes hirsute) soit celle de la Sagesse, que tout cela joue le rôle de contre point pourquoi pas ??
Mais avouons-le quelque chose "cloche" dans ce film
Un message si poussif et tautologique qu’il est contre-productif. Un scénario et une mise en scène aux références (tant au cinéma qu’à la littérature) trop visibles. La métaphore appuyée de la voracité -matérialiste-
On pourra toujours objecter que le film n’était qu’un jeu, une farce mi-grotesque mi-tragique!!
Colette Lallement-Duchoze