6 avril 2024 6 06 /04 /avril /2024 05:54

de Kanu Behl (Inde 2023)

 

avec Mohit AgarwalPriyanka BoseVibha ChhibberRahul RoyAanchal GoswamiRuhani SharmaSonal JhaDevas DixitRajesh AggarwalYashraj Rawal

 

Festival Cannes 2023 Quinzaine des Cinéastes 

Guru, la vingtaine, est fou amoureux d'une de ses collègues de bureau, Mala, avec qui il travaille dans un centre d'appels à Agra. Il habite toujours chez ses parents, au rez-de-chaussée de la maison avec sa mère, tandis que son père vit à l'étage avec sa maîtresse. Quand Guru annonce qu'il va se marier avec Mala, tout bascule. Les frustrations, les fêlures et les haines familiales éclatent au grand jour, symptômes d'une société indienne marquée par le poids des traditions et des multiples tabous

Agra, une famille indienne

Des coulées de gouache très colorées envahissent  l’écran ; un magma telle l’allégorie ou la métaphore d’un esprit dérangé ? Elles reviendront à intervalles réguliers comme pour avertir le spectateur « attention Guru en folie » « attention Guru en détresse »

Mais qui est Guru? Des yeux hagards, des  masturbations furieuses, des rapports sexuels torrides hallucinés fantasmés. Serait-il atteint de priapisme ? Est-il frustré sexuellement ?

"Elle est à moi, la terrasse ! » Tel l’écureuil encagé sur la terrasse miteuse, (le père vit à l’étage avec sa maîtresse, alors que le fils partage avec sa mère le ridicule rez-de-chaussée d'une une maison en ruines, sise dans une ruelle d’Agra) Guru est pris au piège. Celui de sa libido explosive qui lui joue des tours. Celui de frustrations auxquelles rien ne semble remédier ….Mais en se mariant, en épousant Maia (objet de tous ses fantasmes !!! ) il peut prétendre à un espace dédié à l’intime. (ne serait-ce qu’en transformant la terrasse en chambre)  C’est alors qu’entre en scène un autre partenaire incontournable, une société immobilière…

Enfer familial, enfer social, corruption puissance de l’argent tout cela sera traité avec un réalisme assez cru et/ou avec l’humour absurde de la comédie

Ainsi à partir d’un canevas qui lie étroitement spatialité et sexualité, hystérie et oppression sociale et sexuelle, le réalisateur a voulu "emmener le public dans un parcours difficile avec un héros qui, sans le bon vocabulaire et tout en faisant des choses odieuses inacceptables, est la seule personne qui se bat pour la vérité, qui lutte contre l'oppression sexuelle. Je voulais que ce parcours soit presque un message d’’avertissement pour montrer où finissent par mener les journées passées dans l‘obsession du phallus!"

Pari réussi ? certes du point de vue scénaristique la rencontre inattendue avec Priti une femme plus âgée, et le « mariage » de deux incomplétudes semblent « résoudre » la « douloureuse » équation inaugurale ; certes la satire du patriarcat et la dénonciation des interdits sont à la fois audacieuses (le sexe dans tous ses états) comiques et savoureuses

Mais que de longueurs ! que de répétitions !

Elles altèrent le simple plaisir de regarder, elles empêchent l’adhésion   -

-les invraisemblances quant à elles  ne sauraient choquer dans une allégorie !

 

 

 

Colette Lallement-Duchoze

 

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