5 juin 2022 7 05 /06 /juin /2022 07:02

Documentaire d' Alexander  Abaturov  2017

 

Fiche technique : Le Fils (titre original Syn). France, Russie. 2017. 70 minutes // Auteur & réalisateur : Alexander Abaturov // Image : Alexander Abaturov, Artyom Petrov & Alexander Kuznetsov // Son : Alexander Kalachnikov // Montage : Alexander Abaturov & Luc Forveille // Producteur délégué : Petit à Petit Production.

Proposé en partenariat avec Tënk la plateforme de documentaires d'auteurs il résonne  particulièrement aujourd'hui

 

https://www.mediapart.fr/studio/documentaires/international/le-fils-mourir-pour-la-russie

 

Dima est mort le 23 mai 2013, à l'âge de vingt-et-un ans. Enrôlé dans l'armée Russe, il est tué d'une balle dans la tête, lors d'une mission spéciale au Daghestan. Pendant que ses parents affrontent le vide laissé par sa disparition, ceux qu'il appelait ses frères, s'entraînent toujours pour la guerre dans des conditions difficiles qui créent un lien puissant entre eux. Ces deux univers se mêlent. Ils racontent la mort et l'absence.

Le fils
 
 
 
 
 
 

Alexander Abaturov les a suivis pendant deux ans. En parallèle, il suit l’immense tristesse et les larmes emprisonnées des parents de Dima, tué au combat en 2013.

Jamais l’ennemi n’est nommé. Ce fut l’Afghanistan, la Tchétchénie, la Géorgie… C’est sans doute l’Ukraine aujourd’hui. Abaturov ne dénonce rien, mais aux bribes de discussions enregistrées, à l’évocation de ces autres fils qui ne sont jamais revenus, il parvient avec beaucoup de retenue à raconter l’implacable destin dans lequel ces jeunes hommes sont engagés. Une universelle malédiction".

Ce documentaire, proposé en partenariat avec Tënk, la plateforme de documentaires d’auteurs, est visible pendant un mois sur Mediapart.

Ecoutons le réalisateur  "A la mort de mon cousin, c’est ma tante qui m’a dit de faire un film, et au début, je ne l’ai pas prise au sérieux, je trouvais que c’était impossible de traiter d’un sujet aussi difficile et de se questionner sur le cinéma, à cause du lien intime que j’avais avec mon cousin. Mais avec le temps, c’est devenu un moyen d’évacuer la douleur, de faire sortir l’énergie, et ça a pris quatre ans. 

L’autorisation de filmer a été l’enjeu principal du film, mais la Russie est le pays des merveilles où tout est interdit, mais où tout est possible si on frappe aux bonnes portes. L’armée, c’est un milieu très fermé, à la fois administrativement, et au sein même de la communauté militaire. Les militaires ne parlent jamais de leurs missions, de leurs expériences à des civils. En fait, j’ai remarqué que pour les civils, les militaires sont des civils déguisés dans de drôles d’uniformes, et pour les militaires, les civils sont à part, on ne se mélange pas. Moi, j’étais explicitement un civil qui n’a jamais fait son service militaire, et j’ai dû me faire accepter et gagner leur confiance afin qu’ils m’aident. Au début, j’avais beaucoup de colère envers ces soldats, mais en fait ce sont les victimes de cette situation politique, et je me suis rendu compte qu’ils étaient tous mes cousins. Au départ, ils m’ont accepté parce que j’étais le cousin de Dima, et pour eux c’était important de faire ce film. Ce sont des gens extrêmement simples et honnêtes. Pour moi, tous les visages qui sont dans le film sont les symboles de cette machine qu’est l’armée, et qui essaie de faire de la viande hachée avec toutes leurs individualités. Mais au final, l’individu est plus fort que la machine. 

Il y a plusieurs niveaux dans le film, ça parle de la Russie, mais  il y a un niveau très intime et familial. Ça parle aussi de tous ces gens en Russie, qui sont obligés de faire leur service militaire : j’ai voulu que ce soit un récit planétaire" 

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