De Jean-Christophe Meurisse
avec Céline Fuhrer, Thomas Scimeca, Maxence Tual,
Et la participation de Claire Nadeau et Olivier Saladin
Film présenté à Cannes (Semaine de la Critique)
Argument: Céline, Thomas et Maxence vont toujours par trois. Ils veulent se marier, avoir une maison, un travail, des enfants sages et manger des huîtres tous les jours. Insoumis et inadaptés à une furieuse réalité économique et administrative, ils chevauchent leurs quads de feu et traversent une France accablée, en quête de nouveaux repères, de déserts jonchés de bipèdes et d’instants de bonheur éphémère.
Succession de saynètes, de sketchs ou tableautins, le film qui se veut "une sarabande libertaire et burlesque" s'ouvre sur la vaine tentative d'un mariage officiel à 3 où le maire d'abord compréhensif en vient à perdre sa contenance d'édile de la République, il se prolonge par une séance de patinage assez désopilante -trois corps nus avec des masques de catcheurs.
Tout serait-il à l'avenant?
On a vite l'impression que le film va manquer de souffle!
Certes çà et là le discours déjanté ou blasphématoire, la présence insolite d'une autruche dans une grande surface, celle de deux kukéris (était-ce la bébête show de la Croisette?), ponctuent un itinéraire globalement foutraque. Plusieurs sketchs sont assez cocasses en ce sens qu'avec un humour pince-sans-rire ils mettent à nu des maux de notre société: les règles du savoir-faire enseignées à Pôle Emploi, l'impossible communication entre clients et banquiers, les garanties exigées pour louer un taudis que le discours mensonger de l'agence présente comme "exceptionnel" , le rôle "éducateur" de la famille dans la longue et truculente séquence avec Olivier Saladin
Mais pour garder le "tempo", il eût convenu d'éviter des longueurs inutiles (quelques exemples: la séquence des chaussures collées au plafond, celle du Christ "décloué" qui ira laver son corps ensanglanté dans les eaux profondes sans les avoir apprivoisées, le bain dans une baignoire étriquée -pour un trio- d'un magasin de sanitaires avec vue sur une rue passante... et même dans le numéro de patinage artistique la longueur en atténue la grâce "aérienne"...
Cela étant, le talent de la troupe des "Chiens de Navarre" n'est nullement (re)mis en cause...
Colette Lallement-Duchoze