de Michel Hazanavicius (France 2022)
avec Romain Duris, Bérénice Bejo, Lyes Salem, Grégory Gadebois, Finnegan Oldfield, Charlie Dupont, Marie Petiot, Matilda Lutz, Luàna Bajrami, Jean-Pascal Zadi, Yumi Narita, Raphaël Quenard
Présenté en soirée d'ouverture au festival de Cannes 2022
Dans un grand bâtiment désaffecté un zombie s'en prend à une jeune femme craintive. En réalité il s'agit du tournage d'un film de série Z interrompu par un réalisateur autoritaire. Lors d'une pause, de véritables zombies apparaissent : ils sont le résultat d'une ancienne malédiction que le réalisateur a réveillée afin d'obtenir de ses acteurs l'émotion qu'il recherche. Tous sont finalement contaminés, à l’exception de la jeune femme, seule survivante.
Décalquer et….s’approprier...
Non pas un simple remake du court métrage « ne coupez pas » de Shinichiro Ueda 2017.- mais un désir fou de transcender et ridiculiser le genre même… du remake, avec une part non négligeable d’auto-dérision
Surtout ne pas s’énerver, ne pas quitter la salle après trente minutes d’un plan-séquence …ou presque . L’essentiel sera à découvrir.
Oui le tout début ne peut que hérisser le spectateur ; tout est bancal insipide, indigeste ; de la série B quoi !
Puis voici les coulisses de la production , -Mounir (Lyes Salem) a été contacté par Matsuda pour produire Z, il a pensé à Rémi réputé pour faire des films rapides pas chers et dans la moyenne. Débutent les répétitions difficiles et voici le moment du tournage…
Chaque partie du film de Hazanavicius est annoncée par un encart "un mois, deux semaines, une semaine, un jour ..auparavant"
Et … c’est dans la confrontation entre ce que vous avez vu -le produit fini- et sa genèse, les aléas du tournage, les rebondissements, les camouflages , les blagues plus ou moins tordues, le rythme échevelé (ah les belles foulées de Romain Duris) les imprévus (certains énormes !) les répliques (dans tous les sens du terme !!!) qu’éclatera ce RIRE irrépressible, inspiré et inspirant celui d’une comédie barrée et absurde…mais bien ficelée.
Zombies je vais vous couper en deux par le cul ! Cette réplique de Bérénice Béjo ne pourrait-elle pas -mutatis mutandis- s’appliquer à la structure à tiroirs de ce « film dans le film du film » ?
En parodiant toutes les "figures de style du cinéma d’horreur" Hazanavicius rend aussi hommage à TOUS les artisans du 7ème art- chacun au poste qui lui est dédié participant à une (immense) entreprise collective -, et salue deux de ses devanciers récemment disparus -Tavernier et Belmondo- (cf le générique de fin)
« C’est un film qui commence de manière catastrophique, et dont le concept se révèle à mesure que l’histoire avance, pour finir de manière très inattendue. Se présentant au départ comme un film de zombies de sous-catégorie, il va progressivement passer au détournement de films de zombies, puis se transformer en comédie de situations, pour finir dans un genre nouveau, qui, en s’apparentant à un faux making of, réunit toutes les facettes que le film a explorées jusque-là dans un final explosif ».(Hazanavicius)
Coupez une mise en abyme cocasse
Coupez un film que je vous recommande
Colette Lallement-Duchoze