4 mai 2019 6 04 /05 /mai /2019 15:01

De Ernesto Daranas (Cuba USA) 

Avec Tomás CaoHéctor NoasRon Perlman

 

Prix du Public au festival de La Havane, en 2017

 

1991 : la Guerre froide est terminée, l’URSS s’écroule. Sergeï, un cosmonaute russe reste coincé dans l’espace, oublié par les Soviétiques qui ont bien d’autres soucis sur Terre... À Cuba, à l’aide d’une fréquence radio, Sergio entre en contact par hasard avec Sergeï et va tout mettre en œuvre pour le ramener sur terre. Mais sans le savoir, Sergio est sur écoute et espionné…

Sergio et Sergeï

ce film s’inspire de faits réels ; mais c’est une fiction

Oui le cosmonaute Sergeï Krikalev à bord de la station Mir a failli ne pas revenir sur terre.... Oui Cuba a connu des années dramatiques en perdant son alliée l’URSS. Oui Ernesto Daranas s'est inspiré de son vécu pour évoquer le quotidien de Sergio!

Et le prologue (format 4,3) rappelle en une succession rapide de plans la chute du Mur, l’implosion de la Russie, la "crise" à Cuba, le discours officiel qui insiste sur la volonté de pérenniser la Révolution à tout prix alors que l’île vient de "perdre"  son grand frère…

 

L'écran s'élargit: on entre dans la fiction! Vues aériennes sur la capitale. Terrasse d’un immeuble ; la mère de Sergio étend son linge ; Sergio tente de "communiquer" en morse avec...Le voisin camoufle ses préparatifs (construction d’un radeau pour se rendre à Miami). Une voix off -celle de la fille de Sergio - commentera tout l’événementiel

 

Avec humour et beaucoup de tendresse pour ses personnages le réalisateur transfigure une histoire insolite : communication via une fréquence radio entre un professeur de philosophie cubain, un cosmonaute russe bloqué à bord de son engin spatial, et un journaliste, radioamateur américain, en un hymne à l’amitié par-delà tous les clivages (idéologiques surtout).

Même si les trois quarts du film ont été tournés à La Havane, Sergio et Sergeï propose un montage alterné entre deux quotidiens : l’un ancré dans une ville -filmée dans sa spatialité- qui souffre de coupures régulières d’électricité, de privations alimentaires mais où triomphent le système de la débrouille et celui de la "surveillance" … ; l’autre dans l’enfermement d’une prison spatiale russe - habitacle reconstitué en studio-, où la Terre est aperçue à travers un hublot, où l’histoire du pays est évoquée par écrans interposés.  

Deux hommes, deux voix, deux regards sur une époque en tragique mutation, une même soif d’évasion, un désir irrépressible de connivence, d’amitié qui se noue via les ondes…Sans oublier les quelques échappées dans le bureau sinistre de Peter (Ron Perlman, l’inoubliable bossu du Nom de la Rose)

 

Le film s’apparente ainsi à un conte philosophique où la station Mir s’en vient symboliser la fin d’une époque ; où le système dual (Sergio est espionné autant que l’est Peter, alors que Sergeï est assisté par un "ami qui lui veut du bien"  …) est contrebalancé par la noblesse des sentiments

 

Et tant pis pour ce qui ralentit ou alourdit le rythme !

 

La tête dans les étoiles ! Oui ! (cf l'affiche) Mais une volonté d’abolir ici-bas ces murs de la Honte que nos sociétés dites civilisées construisent à tout-va (murs des séparations et/ou clivages sociaux érigés en normes!)

 

Colette Lallement-Duchoze

 

 

 

 

 

Bien vu Colette, ce film est agréable à regarder pour toutes les raisons que tu décris. Dommage que le personnage du flic cubain du contre-espionnage soit joué caricaturalement. Est-ce pour dédramatiser, rendre comique la paranoïa de l'administration ?

Le film est empreint de douceur et légèreté, de recul, et on le doit beaucoup à l'interprétation aussi du personnage principal Sergio. 

Serge 4/05/19

Partager cet article
Repost0
2 mai 2019 4 02 /05 /mai /2019 06:02

Documentaire réalisé par Naruna Kaplan de Macedo

 

Présenté à l'Omnia le mardi 30 avril en présence d'Edwy Plenel 

Abonnée de la première heure du site d’informations indépendant Mediapart, la cinéaste Naruna Kaplan de Macedo a suivi pendant un an le fonctionnement de la rédaction, de mai 2016 à mai 2017. La période concernée est riche en rebondissements : élections américaines et françaises, affaires Baupin et Kadhafi-Sarkozy.

Depuis Mediapart

Un documentaire décevant, peu convaincant!

Filmer les "coulisses" d’un journal, en insistant sur un travail d’équipe (la salle de rédaction comme atelier) même et surtout si celle-ci est hétérogène ; privilégier à l’écran 3 ou 4 figures (dont F Bonnet, Lenaig Bredoux, Ellen Salvi) car on ne peut donner la parole à tous, quoi de plus légitime ?

Et certaines scènes (ou séquences) évoquent le travail d’enquête en amont ; on voit les journalistes décortiquer des documents, s’interroger sur des photographies en comparant contextualisant ou scotchés à leur téléphone afin d’obtenir des témoignages ou des rendez-vous. Mais n’est-ce pas le minimum ?? et ce dans n’importe quelle salle de rédaction ? D’autres instantanés illustrent le désenchantement de certains (dont F Bonnet) de ne pas avoir "anticipé"  les résultats du Brexit ni ceux des élections américaines (là où d’autres journalistes battraient modestement leur coulpe….). Que la conférence de rédaction du lundi qu’anime F Bonnet, joue le rôle de marqueur en impulsant les "chapitres" comme dans une narration, pourquoi pas ?

Or, dès le début, la déclaration d’intention est sujette à caution "c’est mon journal". Le choix d’une voix off (certains commentaires frappent en outre par un style empreint d’afféterie) induit le parti pris, en donnant un sens à l’image, tout en renforçant l’aveu inaugural. Avoir sélectionné au montage sur les 300 h celles concernant la campagne présidentielle -au prétexte que rien ne se passerait comme prévu- et du même coup avoir délaissé ce qui fait la spécificité de ce journal d’investigation, relève d’une forme de complaisance. Et ce ne sont pas les détournements humoristiques empruntés à Khled Frak qui vont compenser le manque. On a droit à la première invitation de Macron sur le plateau de Mediapart (rappelons que le journal propose tous les mercredis une émission en live) aux primaires, à l’abandon de Hollande, aux affaires Fillon, à l’entre-deux tours, etc...

Rappelons que Mediapart créé en 2008 est un journal en ligne payant (11 euros/mois l’abonnement) qui peut se targuer de son autonomie financière (seuls nos lecteurs peuvent nous acheter…) Pour gagner de nouveaux abonnés, il doit développer des  "articles de fond", entretenir le buzz, proposer des promos. Un aspect vital qu’ignore le documentaire…Or c’est précisément cet équilibre délicat entre réaction à chaud et distance critique, quête et enquête, indépendance et gestion financière qui assure la pérennité de ce  journal d'opinion

On regrette que la préposition depuis (Depuis Mediapart) -qui induisait une vision : "le monde vu depuis Mediapart"- se réduise à une  dimension spatiale -"un tournage réalisé à l’intérieur des locaux de médiapart" nous enfermant dans une sorte de bocal (mal filmé de surcroît) 

 

Colette Lallement-Duchoze

Partager cet article
Repost0
1 mai 2019 3 01 /05 /mai /2019 17:38

La 19ème édition du Festival de courts-métrages Courtivore démarre

 

au Cinéma Ariel de Mont-Saint-Aignan Place Colbert

ce vendredi 3 mai 2019 à 20h.

 

Lors de chaque acte, le public pourra voter pour son film favori. Le vote du public qualifiera pour la finale du festival, 2 films sur les 8 diffusés dans cet acte. 

Acte II vendredi 10 mai (Ariel)

Acte III vendredi 17 mai (Ariel) 

Finale vendredi 24 mai à l'Omnia (rue de la République Rouen)

Courtivore 19ème édition du festival de courts-métrages

 5€ la place

Pass 3 actes : 12€*

*Accès aux 3 actes de la compétition. Ne garantit pas une réservation de place si la salle est complète à 20h. Ne donne pas accès à la Finale. 

courtivore.com

 

Le programme des
courts-métrages

 

 

 

 

Partager cet article
Repost0
30 avril 2019 2 30 /04 /avril /2019 15:46

d'André Téchiné 

Avec Catherine DeneuveKacey Mottet Klein, Oulaya Amamra, Stephan Bak,  Kamel Labroudi

Muriel est folle de joie de voir Alex, son petit-fils, qui vient passer quelques jours chez elle avant de partir vivre au Canada.  Intriguée par son comportement, elle découvre bientôt qu’il lui a menti. Alex se prépare à une autre vie. Muriel, bouleversée, doit réagir très vite…

L'adieu à la nuit

Téchiné centre son propos sur l'intime, l'humain: la relation entre la grand-mère et son petit-fils, l'incompréhension de l'une face au choix absurde de l'autre; deux univers dissemblables irréconciliables au sein d'une même famille!!

 

Le découpage -5 jours de printemps 2015 et un épilogue- , l'environnement - soleil, cerisiers en fleurs, chevaux le jour, sangliers la nuit-, le jeu d'opposition -ombre et lumière-, les mouvements de caméra et cette façon de filmer au plus près les personnages en plans rapprochés, le leitmotiv musical, tout devrait concourir à exhausser un fait puisé dans le réel (Téchiné s'est inspiré du livre d'entretiens "les Français djihadistes" de David  Thomson) au rang de la mythologie (ce que revendique le réalisateur) 

 

Or il faut bien le reconnaître, des étirements non justifiés, des montages parallèles complaisants (à la fête au centre équestre s'oppose le rituel austère des préparatifs au djihad), des symboles appuyés (l'éclipse solaire en scène inaugurale, la tête d'Alex derrière des barreaux et en arrière-plan celle placide des chevaux), le jeu un peu figé de Catherine Deneuve (et ce quoi qu'en disent ses aficionados) et peu crédible en femme de la Terre, le "prévisible" (le rôle du repenti et son "double retour" entre autres) , bref tout cela fait que le film n'entraîne pas l'adhésion

 

Un bémol toutefois -quand bien même ce serait un truisme-: les personnages (et certains acteurs sont épatants dans leur interprétation) restent des "personnages". Dès lors le "rôle" de la grand-mère n'est-il pas d'empêcher son "petit-fils" de "sortir du cadre" (par le dialogue, l'enfermement, le recours à un "repenti" , la délation) et de se faire tuer  dans un "hors champ" si redouté???

 

Colette Lallement-Duchoze

Partager cet article
Repost0
28 avril 2019 7 28 /04 /avril /2019 07:07

Orna travaille dur afin de subvenir aux besoins de sa famille. Brillante, elle est rapidement promue par son patron, un grand chef d'entreprise. Les sollicitations de ce dernier deviennent de plus en plus intrusives et déplacées. Orna prend sur elle et garde le silence pour ne pas inquiéter son mari. Jusqu’au jour où elle ne peut plus supporter la situation. Elle décide alors de changer les choses pour sa famille, pour elle et pour sa dignité.

Working woman

Filmé en longs plans-séquences, centré essentiellement sur le couple "patron/employée" (et de ce fait les personnages dits "secondaires" manqueront forcément d’épaisseur) le film de Michal Aviad - à la mise en scène très sobre-,  décrit avec justesse, les étapes d’un harcèlement professionnel, dans sa complexité et ses nuances

Tout commence par des phrases apparemment anodines (coiffure habillement) puis un baiser extorqué ...suivi d’excuses ; de plus en plus d'exigences (travailler plus), une promotion ; un voyage d’affaires à Paris et ce sera le séisme !

Tout cela provoque un mal-être et un mal-vivre : Orna partagée entre son désir de "bien faire" en tant qu’assistante puis directrice des ventes, et sa morale, choisit de souffrir en silence plutôt que d’en parler à son mari  ou à sa mère! 

 

Sournois et insidieux le comportement de Benny ! Celui d’un prédateur qui use et abuse de son pouvoir de mâle et de patron, au service d'une stratégie cauteleuse de déstabilisation ! Face à lui une femme ordinaire compétente efficace dans son travail (vendre des appartements à de riches clients français) contrainte de délaisser un peu sa vie familiale ; sa lutte (cf l’accroche publicitaire sur l’affiche) est surtout intérieure

Démonter les mécanismes (sans didactisme)- opposer prédation et culpabilité, mêler machisme professionnel et intime (et le portrait suggéré du mari Ofer est peu reluisant surtout après l’aveu…) suivre l’évolution psychologique d’une femme tiraillée entre les exigences professionnelles et la vie familiale, telle est bien "l’histoire"  de Working woman celle d’un engrenage

Et comme le film s’inscrit dans un contexte économique d’ultralibéralisme, on serait tenté d’établir des parallèles entre les deux "formes" de mécanismes insidieux  et pervers (ceux qui dictent les rapports bourreau/victime sous couvert de…)

 

à voir

 

Colette Lallement-Duchoze

Partager cet article
Repost0
25 avril 2019 4 25 /04 /avril /2019 07:15

de Jonah Hill (USA)

avec Sunny Suljic, Kathrine Waterston, Lucas Hedges

 

Présenté à la Berlinale 2019 (section Panorama) 

 

 

Dans le Los Angeles des années 90, Stevie, 13 ans, a du mal à trouver sa place entre sa mère souvent absente et un grand frère caractériel. Quand une bande de skateurs le prend sous son aile, il se prépare à passer l’été de sa vie…

90's

En finir avec les parures de lit Tortues Ninja, les t-shirts de cartoon, imiter le grand frère (même si ce dernier est violent;  et le film s’ouvre sur une scène de tabassage!), intégrer le groupe des aînés (amoureux de skate-board) : ce sera le parcours de Stevie, un été des années 90 ; avec des rites de passage (apprentissage alcool drogue sexe), des chutes réitérées (comme autant de "stations" sur un chemin de croix vécues parfois avec une complaisance plus ou moins morbide ou du moins un masochisme enfantin (je grandis par la Douleur ; je convoite cette Douleur ; je la revendique)

Jusque-là rien d’innovant (même et surtout dans le fait de "recréer" une famille que l’on aura choisie, dans un monde dont on se sent exclu)

 

L’originalité de Jonah Hill ? Le choix du format 4:3 (celui par excellence du portrait et à plusieurs reprises le visage de Stevie ou de l’un de ses comparses filmé en gros plan envahit l’écran) ; le montage qui fait alterner les passages plus "contemplatifs" (cf les duos avec Ray dont les dialogues sont empreints d’une sagesse inouïe) et des rythmiques relevées (chorégraphie des skateurs) . La trame sonore est en effet assez époustouflante:  musique composée par Trent Reznor et une playlist qui se partage entre Nirvana Pixies Mobb Depp entre autres. Et enfin un casting qui fait la part belle à des "non professionnels" (choisis lors d'un casting sauvage pour leur performance de skateurs)

 

On retiendra cette scène où Ray confectionne une planche pour l'offrir à Stevie -gage de son intégration. Le réalisateur nous fait assister à toutes les étapes: choix du board, revêtement anti-dérapant, roulettes. N'est-ce pas la métaphore du travail de reconstitution du film lui-même? Ou encore celle où Stevie éructe en hurlant sa haine à l'encontre de sa mère décontenancée au volant de la voiture; cette violence verbale inattendue ne signe-t-elle pas la rupture définitive avec le "giron" maternel?  

 

Et pourtant! sans vouloir comparer 90's -même si la tentation est grande- avec les films de Larry Clark (Wassup Rockers) ou de Gus Van Sant (Paranoïd Park) beaucoup plus "politiques" (fond) et "violents" (forme), il manque au film de Jonah Hill une puissance qui entraînerait l'adhésion...

 

Colette Lallement-Duchoze

Partager cet article
Repost0
21 avril 2019 7 21 /04 /avril /2019 05:26

Eve, une jeune femme de chambre, travaille dans un luxueux hôtel de la ville de Mexico. Pour trouver la force et le courage nécessaires d'affronter sa monotonie quotidienne, elle s'évade à diverses fantaisies à travers les objets personnels laissés par les invités de l'hôtel.

 

La Camarista

Film minimaliste, film épure, sans discours frontal, sur la condition de ces invisibles -travailleurs de l’ombre dans les hôtels de luxe au service des "nantis"  des clients souvent capricieux et égoïstes- à travers le portrait d’une jeune femme de 24 ans Eve. Son rêve  d’ascension sociale ? travailler pour un meilleur salaire, au 42ème étage celui des suites somptueuses dédiées aux richissimes clients alors qu’elle est "confinée"  au 21ème…

 

La réalisatrice dit s’être inspirée de Sophie Calle (cette "exploratrice de l’intime" avait décidé en 1981 de se faire embaucher comme femme de chambre à Venise dans un hôtel de luxe, à l’affût d’objets, ces petits riens laissés par les clients, révélateurs de leur existence) Dans la camarista hormis quelques gestes de captation, c’est plutôt la violence -suggérée- des rapports sociaux qui serait au premier plan ; et l’hôtel de par sa verticalité et la circulation incessante de monnaies d’échange deviendrait  la métaphore d’une société

 

Caméra fixe -hormis pour la dernière séquence, celle d’une ouverture- Elle emprisonne le personnage dans son cadre (travaillé avec un soin particulier) ; quand Eve quitte le champ, un chuchotement l’accompagne hors champ (là encore la bande-son qui restitue le fond sonore de l’hôtel a été particulièrement soignée). Et voici que défile sous forme de tableautins le quotidien d’une femme de chambre apparemment placide et résignée : elle évolue entre les chambres du 21ème -où elle lisse les draps et récure la salle de bains-,  l’ascenseur, les sous-sols, blanchisserie, cantine, elle se lie d’amitié avec une collègue, suit des cours. Nous apprenons -par ses appels téléphoniques- qu’elle a un enfant, qu’elle ne rentrera pas tous les soirs, que les conditions d’existence sont bien précaires (une carafe d’eau en guise de douche)

 

Un huis clos donc - la mégalopole que l’on devine à travers les baies vitrées des chambres semble figée telle une carte postale ; le laveur de vitres sur sa nacelle est perçu comme une intrusion de l’extérieur sur lequel Eve semble avoir tous les pouvoirs mais quand le personnage est à "l’intérieur" de l'hôtel,  les tentatives de communication sont vouées à l’échec…

Les tonalités sont neutres, le blanc des draps presque sépulcral (cf affiche) les uniformes des employées filmées en plans rapprochés sont traités en aplats ; seule couleur chaude : le rouge de la robe tant convoitée !!!

 

 

La camarista ou la sobre élégance de la dignité !

 

Un film à découvrir

A voir absolument ! 

 

Colette Lallement-Duchoze

 

 

Partager cet article
Repost0
20 avril 2019 6 20 /04 /avril /2019 06:42

De Rodrigo Sorogoyen  Espagne

Avec Antonio de la Torre, Monica Lopez, Josep Maria Pou

Manuel López-Vidal est un homme politique influent dans sa région. Alors qu'il doit entrer à la direction nationale de son parti, il se retrouve impliqué dans une affaire de corruption qui menace un de ses amis les plus proches. Pris au piège, il plonge dans un engrenage infernal...

El Reino

 Père de famille taciturne dans la isla minima, "vengeur placide" dans la colère d’un homme patient,  Antonio de la Torre est de tous les plans dans le film de Rodrigo Sorogoyen El Reino.

 

Qu’il soit filmé de dos -quand la caméra le suit épousant les battements de la musique répétitive d’Olivier Arson, en très gros plan (visage), avec effet spéculaire (miroirs des toilettes), en face à face avec ses ex-complices devenus ses ennemis etc. c’est le portrait d’un homme politique corrompu rattrapé par la justice et qui, tel un animal traqué, cherche coûte que coûte une échappatoire -par la trahison, le mensonge, la manipulation -il a été à bonne école !!!

 

Mais ce film au rythme soutenu nerveux, dénonce moins un système de corruption généralisé -détournements de fonds publics,  pots-de-vin- qu’il n’illustre l’histoire d’un engrenage -Colère d’un homme impatient, animal traqué soucieux avant tout de sa propre survie et...du sort de sa famille... quitte à opter pour des choix peu judicieux --glisser une clef USB dans sa chaussure lors d'une perquisition,  enregistrer ses "compagnons"-  et/ou peu vraisemblables -récupérer des documents compromettants dans la villa d'un ex ami- : c’est l’aspect loufoque et cynique du film.

Le politique sert ainsi de prétexte à un thriller psychologique

 

Or, pour le spectateur il s’agit moins d’identifier tous les protagonistes (et ils sont nombreux) , d’emplir les béances elliptiques d’un semblant de rationalisation que de s’interroger sur la récurrence de ce cliché  "le monde politique est pourri"  comme si l’exercice du pouvoir était fatalement lié à la corruption et justifiait à bon compte l’aveuglement de ceux qui en font un métier (un cliché accepté devenu truisme …)

De plus en se focalisant sur un seul homme, en adoptant son seul point de vue, on en viendrait presque à éprouver une forme d’empathie pour cette "victime" crapuleuse délaissée par ses pairs, animée d'une soif vengeresse à la limite de la parano, et ce n’est pas la séquence finale (face à face sur un plateau de télévision) trop moralisante -et décevante d’ailleurs- (la leçon venant d’une journaliste au service de médias corrompus …) qui in extremis ferait basculer le film dans la pure dénonciation.;

 

Cela étant, on appréciera la construction, le rythme, l’interprétation et la musique de El Reino :

film plus ou moins convaincant que le précédent  "que dios nos perdone" ?

à vous de juger !!

 

Colette Lallement-Duchoze 

Partager cet article
Repost0
16 avril 2019 2 16 /04 /avril /2019 17:57

Ciné Friendly, les journées du cinéma LGBTI+ de Rouen reviennent pour une 5ème édition…

 

Cette nouvelle édition de Ciné Friendly se déroulera au cinéma l’Omnia République du mercredi 24 au samedi 27 avril 2019. Quatre journées de cinéma LGBTI+ autour du vivre ensemble et de la culture. Cet événement s’inscrit également dans le cadre du “Mois des Fiertés” à Rouen.

Cet événement est organisé par l’association Pix’M avec des exclusivités, des avant-premières, des invités. Trois prix seront attribués cette année : le prix du public où le public pourra voter à chaque séance, mais également le prix du public documentaire et le prix du jury composé de 5 personnes.

Le Président de Pix’M, Etienne Duval, souhaite “mettre la culture comme facteur d’inclusion”. Il nous précise que “la culture n’a ni genre, ni sexe. Et dans toutes les cultures, il y a le cinéma”. Ciné Friendly permet au public de voir des films qui sont très peu diffusés dans les salles. Il existe encore 8 festivals de cinéma LGBT en France dont Rouen.

Festival Ciné Friendly du 24 au 27 avril 2019

Ciné Friendly dépassera les murs du cinéma l’Omnia avec des soirées spéciales auprès de trois établissements rouennais :
– la soirée d’ouverture au bar XXL à 22h le mercredi 24 avril
– un apéro spécial CinéFriendly au Vixen dès 18h le jeudi 25 avril
– et la soirée de clôture officielle au bar le Milk dès 22h30 le samedi 27 avril

Le coordinateur du festival Ciné Friendly, Benjamin Duval, tient à souligner qu’il y aura cette année, une représentation significative de films d’Amérique du Sud comme le Brésil avec la présence de deux réalisateurs. L’actualité brûlante au Brésil illustre bien la difficulté de vivre sa différence.

Ciné Friendly reste aujourd’hui unique en Normandie avec plus de 1000 spectateurs. Un festival où les différences et les identités s’expriment sur grand écran. Le cinéma LGBT comme une forme de militantisme.

Tarifs

séance 6,50€ (et 5 tarif réduit) pass 3 séances 10,5€

Programme

https://www.gayviking.com/rouen-festival-cine-friendly-5eme-edition-du-24-au-27-avril-2019/

 

Partager cet article
Repost0
16 avril 2019 2 16 /04 /avril /2019 16:46

Salam, 30 ans, vit à Jérusalem. Il est Palestinien et stagiaire sur le tournage de la série arabe à succès "Tel Aviv on Fire !" Tous les matins, il traverse le même check-point pour aller travailler à Ramallah.  Un jour, Salam se fait arrêter par un officier israélien Assi, fan de la série, et pour s’en sortir, il prétend en être le scénariste. Pris à son propre piège, Salam va se voir imposer par Assi un nouveau scénario. Evidemment, rien ne se passera comme prévu.

Tel Aviv on Fire

Un film du cinéaste  "israélo- palestinien"  Sameh Zoabi

 

mais ce n'est pas encore un plaidoyer pour l'une ou l'autre des deux parties en conflit.

 

Zoabi a choisi un mode "comico-absurde" pour parler de ce conflit qui n'en finit pas

 

Le scénario est un peu compliqué et ne s'apprécie qu'a posteriori.

 

Dans le fond, c'est une analyse fine des obstacles "culturels" à la paix mais qui pourraient aussi aboutir à la paix.

 

L'action est censée se passer en 1967 à la veille de la guerre des "Six jours"…!

 

 

Compte tenu de la modestie des moyens dont a disposé Zoabi, ce n'est pas un sommet du 7ème Art mais il mérite le déplacement.

 

Marcel Elkaim

Partager cet article
Repost0

Mode d'emploi

Ce blog est destiné à collecter nos ressentis de spectateurs, à partager nos impressions sur les films (surtout ceux classés Art et Essai).

Envoyez vos articles ou vos réactions à: artessai-rouen@orange.fr.

Retrouvez aussi Cinexpressions sur Facebook

 

 

Recherche