De Laure De Clermont-Tonnerre (France USA)
Avec Matthias Schoenarts, Jason Mitchell
Incarcéré dans une prison du Nevada, Roman n’a plus de contact avec l’extérieur ni avec sa fille... Pour tenter de le sortir de son mutisme et de sa violence, on lui propose d’intégrer un programme de réhabilitation sociale grâce au dressage de chevaux sauvages. Aux côtés de ces mustangs aussi imprévisibles que lui, Roman va peu à peu réapprendre à se contrôler et surmonter son passé.
Robert Redford a produit le film. Et Laure de Clermont-Tonnerre installée aux USA s’est documentée sur des expériences en cours dans diverses prisons - ce que mentionne d’ailleurs le générique d’ouverture et ce qu’illustre le générique de fin.
Certes la réalisatrice insuffle une part de romanesque (dont la relation de Roman avec sa fille) dans un cadre et une démarche proches du documentaire. Certes son film est très bien construit : après un prologue assez époustouflant, on va suivre les différentes étapes du dressage jusqu’à la connivence complice entre l’équidé et l’homme que semble immortaliser ce cadrage repris pour l’affiche ; dressage de l’animal qui va de pair avec l’apprentissage du self-control : Roman progressivement apprivoise ses pulsions et s’ouvre au monde extérieur.
Certes il y a les plaines du Nevada -ces grandes étendues désertiques- (attention il ne s’agit pas de western comme se complaisent à l’affirmer certains critiques pour simplifier ou se référant uniquement à la séquence d'ouverture), et surtout il y a la présence et le jeu de Matthias Schoenarts à la puissance fragile, au mutisme éloquent et au regard qui semble sonder un infini bleu et tourmenté......
Mais à partir d'un thème assez convenu - réhabilitation sociale de détenus par une formation au dressage de chevaux sauvages ou en termes plus cliniques et dans d'autres contextes, rédemption par l’équithérapie- la réalisatrice sur-ligne sa métaphore filée (analogies entre la condition de Marquis le cheval et Roman le détenu -deux "bêtes" sauvages - et leur apprivoisement réciproque). De plus, elle semble recourir aux clichés propres au " film carcéral" - deal, drogue, incompréhension au parloir, cellules et mitard, corps des hommes sous la douche, etc. - comme simples référents illustratifs et il en va de même (parfois) avec la bande-son !!
Dommage !
Colette Lallement-Duchoze