10 septembre 2019 2 10 /09 /septembre /2019 07:02

De Albert Serra (Espagne France)

Avec Helmut BergerMarc SusiniIliana Zabeth 

 

Prix  spécial du Jury de Cannes dans la sélection Un Certain Regard

 1774.  Madame de Dumeval, le Duc de Tesis et le Duc de Wand, libertins expulsés de la cour puritaine de Louis XVI, recherchent l’appui du légendaire Duc de Walchen, séducteur et libre penseur allemand, esseulé dans un pays où règnent hypocrisie et fausse vertu. Leur mission : exporter en Allemagne le libertinage, philosophie des Lumières fondée sur le rejet de la morale et de l’autorité, mais aussi, et surtout, retrouver un lieu sûr où poursuivre leurs jeux dévoyés. Les novices du couvent voisin se laisseront-elles entraîner dans cette nuit folle où la recherche du plaisir n’obéit plus à d’autres lois que celles que dictent les désirs inassouvis ?

Liberté

Oui ce film sur la déliquescence et le stupre libertin aux accents sadiens, fait du spectateur un voyeur (à l’instar de ces personnages en retrait ou armés d’une longue vue ou tapis derrière un arbre…)

Serait-ce la raison pour laquelle des spectateurs quittent la salle ?? Mais de la pudibonderie faisons fi, car après tout l’orgasme dans ce film n’est-il pas essentiellement mental et la parole cardinale ?

 

Nous étions 7, nous restâmes 3 ….

3 à apprécier cette façon de filmer qui, par la magie du cadre et la répartition des couleurs, transforme chaque personnage et chaque coin de la forêt en tableau (Fragonard, Boucher), qui fait du clair-obscur une syntaxe, qui théâtralise avant-scène et arrière-plan 

 

3 à être sinon envoûtés du moins emportés dans un voyage où s’enchevêtrent une rêverie quasi mystique, une déclinaison des plaisirs et sévices sexuels, (de la fellation à l’ondinisme, de la pénétration à la flagellation), et une sorte de fresque historique (des chaises à porteurs qui vont jouer le rôle de mini-studios côtoient arbres et sous-bois, costumes d’époque et perruques, langage précieux, revendications  "révolutionnaires" )

 

Si l’on ajoute un sens aigu de la dramatisation (voici une tempête tellurique où le ruissellement de la pluie s’accouple à la sudation des efforts érotiques, où le mugissement des éléments prolonge les râles des plaisirs), la circularité de la construction (aux premiers longs plans fixes sur la forêt qui s’obscurcit progressivement répondent ceux de la fin  où le bleu du ciel et la lumière sont annonciateurs d’une aube nouvelle mais aussi….peut-être ...du retour à la normalité!!) ; si l’on ajoute cette alliance des contraires (Albert Serra fait se côtoyer laideur et beauté, jeunesse et vieillesse, roture et noblesse) et la toute puissance du regard : voilà encore de bonnes raisons de déchirer l’écran de la salle afin de pénétrer dans  ce "bois empoisonné", cette forêt entrelacs des fantasmes, à la singularité inextricable,  et  "participer" à cette cérémonie de LA LIBERTE éprouvante et mortifère, sensuelle et poétique….

 

Un film à la lenteur calculée, à ne pas rater !

 

Colette Lallement-Duchoze

 

Partager cet article
Repost0
10 septembre 2019 2 10 /09 /septembre /2019 04:33

 

 

Moteur  - réseau des festivals de cinéma de Rouen créé en 2016

 

-   présente la programmation 2019 /2020 (soirée gratuite) 

 

 

lundi 30 septembre 2019  à l'Omnia  à 20h 

28 rue de la République ROUEN

 

 

 

 

Programme:

  • Présentation de l'association & de chaque festival
  • Projection de 7 courts métrages sur les thèmes de chacun des festivals
  • Verre de l'amitié

 

 

 Réseau Moteur Soirée de présentation

En présence des festivals :

 

  • "Regards sur la Palestine",    afps-rouen.fr
  •  
  • "Festival du film fantastique", www.rouenfantastique.com
  •  
  • "This is England",                  thisisengland-festival.com
  •  
  • "À   l'Est"                                www.alest.org
  •  
  • "Elles font leur cinéma",        elles-font-leur-cinema.info
  •  
  • "Ciné Friendly",                     www.gaytnormande.org 
  •  
  • Le Courtivore"                       courtivore.com

 

 

Partager cet article
Repost0
6 septembre 2019 5 06 /09 /septembre /2019 05:51

De Oliver Laxe (Espagne) 

Avec Amador AriasBenedicta SánchezInazio Abrao 

 

Prix du Jury Un Certain Regard Cannes 2019

Amador Coro a été condamné pour avoir provoqué un incendie. Lorsqu’il sort de prison, personne ne l’attend. Il retourne dans son village niché dans les montagnes de la Galice où vivent sa mère, Benedicta, et leurs trois vaches. Leurs vies s’écoulent, au rythme apaisé de la nature. Jusqu’au jour où un feu vient à dévaster la région.

Viendra le feu

En magnifiant sa région natale la Galice par des plans larges qui en captent la brume vespérale ou la lumière aurorale, en imprimant à son film une dimension presque mystique -ne serait-ce que par le titre à résonance prophétique, la musique choisie (Verdi Cohen) et le rôle expiatoire dévolu à Amador, Oliver Laxe transporte son spectateur depuis la séquence d’ouverture -massacre des eucalyptus- jusqu ‘à la séquence finale -l’embrasement- en lui faisant partager l’intimité d’un quotidien âpre rugueux celui d’Amador (à son retour de prison pour pyromanie) et de sa mère Benedicta.

Viendra le feu : une harmonie -faite de lenteur et de fureur- entre l’austérité des décors et l’âpreté des émotions (psychologie réduite à l’os…)

Viendra le feu : une vision d’une nature à l’agonie? 

 

Deux séquences d’une intensité hallucinée évoquant la destruction encadrent ce film

Dans l’obscurité d’une forêt, des arbres qu’on abat, leur majesté verticale est terrassée par ….des machines aux dents d’acier mais la monstruosité mécanique se fige devant la résistance d’un tronc….le tronc d’un eucalyptus plus que centenaire aussi amoché que le sera un cheval après l’incendie, aussi imperturbable que le sera Amador après la bagarre et les accusations ; un tronc qui défie un gigantisme tout comme le résistant qui tente  de préserver un univers qui se délite.

À ce mouvement symphonique d’ouverture répond celui de l’embrasement annoncé par le titre ; un incendie que le réalisateur et son équipe ont filmé au plus près et la nuit pour en « extraire la beauté scandaleuse » Crépitements tumultueux, couleurs jaunes rouges ambrées des flammes saignant de rage et de véhémence , visages souillés des pompiers affairés,  tentative d’un contre-feu,  bande-son majestueuse; l’écran de la salle s’est embrasé lui aussi ….

 

Et Amador -celui qui aime- est-il le coupable tout désigné par les villageois en furie? Un récidiviste? Une victime expiatoire ? Et s’il était innocent ? La déraison la souffrance d’une nature malmenée trouvent en cet homme un exutoire (propos du réalisateur)

Et la figure archétypale de la mère aussi mutique que le fils, aussi mariale que la piéta, vient comme "innocenter" cet homme ; un homme qui restera le seul dépositaire du secret

Un secret enfoui dans cette terre, la Galice, une terre aimée et bafouée...

 

Un film à ne pas rater !

 

Colette Lallement-Duchoze

 

Partager cet article
Repost0
2 septembre 2019 1 02 /09 /septembre /2019 06:51

De Arnaud Desplechin

Avec Roschdy ZemLéa SeydouxSara Forestier

 

Présenté en compétition officielle au festival de Cannes

À Roubaix, un soir de Noël, Daoud le chef de la police locale et Louis, fraîchement diplômé, font face au meurtre d’une vieille femme. Les voisines de la victime, deux jeunes femmes, Claude et Marie, sont arrêtées. Elles sont toxicomanes, alcooliques, amantes…

Roubaix, une lumière

La critique est unanime dans l’éloge voire le dithyrambe

Voici une voix dissonante

Roubaix une lumière vaut surtout pour la prestation des acteurs : Roschdy Zem en commissaire (un phare…) à la fois posé et réservé dans sa recherche de la Vérité, Sara Forestier en amante soumise et fragile, Lea Seydoux en femme retorse à la froide détermination et Antoine Reinartz en jeune lieutenant "mystique". Chacun de ces acteurs a trouvé le ton juste et le réalisateur a su capter leur vérité intérieure par des gros plans (certains un peu trop appuyés…) sur leurs visages, leurs regards ou sur une larme qui sinue, perlée de souffrance

 

Mais que de déceptions !

La structure scénaristique tout d’abord. Dans la "première partie"  le rythme assez rapide qui fait se succéder affaires (viol, disparition/fugue, incendie) courses poursuites, interrogatoires s’inscrit tout naturellement dans l’univers "habituel" des séries télévisées,  des romans policiers et rapproche le film du documentaire (d’ailleurs n’est-il pas "adapté" de Roubaix commissariat central affaires courantes de Masco Boucault diffusé sur France 3 en 2008 ?) La seconde partie est focalisée sur un meurtre sordide (mais la sordidité n’est-elle pas souvent l’apanage du crime?) La rupture avec la première est liée à la psychologie du commissaire (son "flair" jusque-là infaillible est soumis à rude épreuve) et à la théâtralisation du contexte socio-économique ; si bien que les aveux patiemment soutirés mais contradictoires vont  "opacifier" les deux personnages féminins avant de les  "dévoiler"  et c’est l’humain qui prend le relais même dans la (trop) longue scène de reconstitution censée provoquer l’émotion. Or n’est-ce pas un truisme que d’affirmer le fait divers raconte plus sur l’humain que sur le crime?

Et que de surenchère dans l’empathie! (Daoud sur un ton presque mielleux sait par ses discours transformer une vie en destin -fût-il tragique!- et le visage des deux jeunes femmes fracassées, soudain s’illumine !!);  surenchère aussi  dans la "maïeutique" (faire répéter ad libitum un énoncé, en dénoncer  l'imprécision,  le paradoxe,  pour que  triomphe  la Vérité....enfin reconnue et assumée!!)

Peu convaincante la duplication des voix off ; celle du commissaire (elle permettrait au réalisateur de cartographier sa ville natale ?) et celle du lieutenant qui s’adresse à un dieu muet ...(inanité d’une entreprise ? Substitut narratif de l’auteur ?)

Les "clichés" qui opposent deux types d’enquêteurs/interrogateurs sont si appuyés ici qu’ils frisent la caricature ; la métaphore de l’apprivoisement (Daoud et les chevaux..) peu pertinente etc.

 

On comprend mieux pourquoi ce film présenté en Compétition officielle au festival de Cannes (est) soit reparti bredouille

Au moins aura-t-il suscité l’envie de voir le documentaire de Masco Boucault !!!

Roubaix une lumière : à voir un soir d’hiver ...chez soi...après les  "vives clartés de nos étés trop courts" ...

Colette Lallement-Duchoze


 

Partager cet article
Repost0
2 septembre 2019 1 02 /09 /septembre /2019 04:55

Reza aime Fati, et ce n’est pas leur divorce qui l’en empêchera… Il attend son retour, déambulant dans Ispahan, où il se plonge tout entier dans l’écriture d’un livre sur les légendes persanes…Quant à Fati, elle revient toujours pour mieux repartir aussitôt le jour levé. Finira-t-elle par rester ? Ou Reza finira-t-il par se libérer de son ensorcellement ?

Reza
Voilà un film "déconcertant" :
il ne donne pas du tout une image de l'Iran à laquelle ses prédécesseurs nous avaient habitués mais surtout parce qu'il a un style "décalé" dans le personnages (le héros Reza, n'est pas du tout héroïque, n'est pas macho, c'est plutôt un poète) et aussi dans les dialogues piquetés d'humour.
 
Déconcertant aussi dans son déroulement inattendu . Ce divorce qui n'en est pas un entre deux êtres qui n'arrivent pas à se séparer.
 
Un aspect nouveau du cinema iranien,
 
à voir donc, avant qu'il quitte l'affiche.
 
 
Marcel Elkaim

Partager cet article
Repost0
30 août 2019 5 30 /08 /août /2019 06:26

De  Stéphane Batut

Avec Thimotée Robart (Juste)  Judith Chemla (Agathe)  Djolof Mbengue (Alpha)

 

Présenté à l’Acid (Association du cinéma indépendant pour sa diffusion), Cannes 2019

Prix Jean Vigo 2019 (ce prix est décerné depuis 1951; il récompense un auteur pour "la qualité de sa réalisation et l'indépendance de son esprit")

Juste erre dans Paris à la recherche de personnes qu’il est seul à voir. Il recueille leur dernier souvenir avant de les faire passer dans l’autre monde. Un jour, une jeune femme, Agathe, le reconnaît. Elle est vivante, lui est un fantôme. Comment pourront-ils s’aimer, saisir cette deuxième chance ?

Vif-Argent

Même si ça parait fou, j’ai envie que ça continue. Apparais-moi encore, mon beau rêve  (murmure Agathe à Juste)

Un film où le Visible et l’Invisible se côtoient, fusionnent, où les vivants et les morts communiquent, où le rêve se nourrit de la présence d’un cher disparu et se délecte de sa chair apprivoisée, où la grâce est charnelle, un film qui renoue avec la mythologie d’Orphée et celle du passeur du Styx, un film où la musique de Gaspar Claus et Benoît de Villeneuve joue sur la "sensualité, les sentiments et le deuil"  et progresse vers le romantisme, tout cela n’est-il pas séduisant ?

 

Mais la coexistence naturalisme fantastique, prosaïsme et poésie peine à être fluide tant elle est alourdie de sa charge démonstrative (le vif-argent et ses connotations, la chemise noire pailletée, les propos du père,  entre autres...) et l’interprétation verse parfois dans la mièvrerie et/ou l’afféterie..

Dès lors le spectateur loin d’être habité risque de rester extérieur à une romance vivante et spectrale à la fois !

 

Deux bémols toutefois

Quand Juste (le choix du prénom n’est pas anodin) prend en charge un mort, il le prie de raconter la scène qui l’aura le plus marqué : ici raccords et fondus font astucieusement communiquer les lieux du souvenir et le présent

Quand Juste arpente, invisible pour les autres, le Paris des Buttes-Chaumont, le réalisateur semble magnifier cet arrondissement, il en fait un personnage  qui sera l’habitacle du réel et du fantasme ! De même que la Ville dans son entièreté est la Mémoire de souvenirs murmurés, feutrés, ...immarcescibles ..

 

Colette Lallement-Duchoze

Partager cet article
Repost0
29 août 2019 4 29 /08 /août /2019 08:39

De  Olivier DucastelJacques Martineau

Avec Manika Auxire(Veronika) Geoffrey Couët(Marius) Simon Frenay (Nathan) François Nambot (Louis) Lawrence Valin (Lawrence)

Une femme et quatre hommes qui se connaissent à peine se retrouvent dans un appartement en plein ciel au-dessus de Paris. Ils ont tous été la victime du même pervers dominateur qui est enfermé dans une pièce. Ce soir-là, ils ont décidé d’en finir. Tour à tour, ils se racontent des souvenirs qui les lient à cet homme et entrent dans la chambre pour se confronter à lui. Mais ce qui s’y passe entre le monstre et eux reste leur secret.

 

Haut perchés

Dès le prologue on devine que l’on va assister à une "expérimentation" 

Voici le huis clos d’un appartement -tel un laboratoire- de gros plans sur des objets bleus, violets translucides typiques d’une forme d’art conceptuel ...Entre en scène et successivement chacun des 5 personnages (comme sur un plateau de théâtre) alors que le personnage principal, l’auteur de tous les -leurs- maux, restera hors-champ - chacun à tour de rôle lui rendra visite mais dans le secret de leur labyrinthe amoureux. Un tel dispositif délibérément artificiel n’est qu’un prétexte à l’élaboration de "fragments de discours amoureux" (la parole y est cardinale),  à une réflexion sur la manipulation dans une relation amoureuse hétéro ou homosexuelle.

 

Récits qui se succèdent (celui de Veronika en ouverture est sans conteste le plus long) entrecoupés de commentaires alors que les acteurs/personnages/convives se sustentent (la préparation d’une tarte aux pommes vaut son pesant de pelures!)

Un film qui respecte les règles du théâtre classique : unité de temps (une nuit) de lieu (l’appartement sis au 28ème étage) d’action (une rencontre au sommet, une confession : vengeance ? pardon ? épiphanie? libération?)

 

Certes les deux réalisateurs évitent les affrontements autour d’un dîner (une tendance qui a fait son temps et son succès) mais la "mécanique" du film, bien que rodée, a tendance à tourner en rond…

Et que dire de cette Tour Eiffel que l’on voit de l’immense baie vitrée, bien vite métamorphosée en un énorme phallus lumineux ? (effet spéculaire ironique?)

 

Restera malgré tout un film inspiré (cf lumières couleurs et musique) où le hors-champ -symbolique et suggestif- acquiert ses lettres de noblesse

 

Colette Lallement-Duchoze

 

Partager cet article
Repost0
26 août 2019 1 26 /08 /août /2019 18:44

En janvier 1972, Aretha Franklin enregistre un album live dans une église intimiste du quartier de Watts à Los Angeles. Le disque de ce concert mythique, AMAZING GRACE, devient l’album de Gospel le plus vendu de tous les temps, consacrant le succès de la Reine de la Soul. Si ce concert a été totalement filmé, les images n’ont jamais été dévoilées… Jusqu’à aujourd’hui.

AMAZING GRACE    Aretha Franklin

Qu’on croie en Dieu ou pas, on sort de la salle de cinéma les yeux mouillés d’émotion et le sourire de la grâce aux lèvres.

Surprenante grâce ! comme le titre d’un des morceaux chantés.

 

1 Heure 27 de gospel  dans une église baptiste, à peine pleine, sans chichi, bercé par la voix inimitable d’Aretha Franklin, sans gestuelle. La caméra se balade sur le public à 98 % noir, qui vibre au rythme des cantiques aux allures de rock & soul. Certains pleurent, d’autres se lèvent lorsqu’elle tient la note, comme ces chanteurs du chœur (southern californian choir)  qui en arrivent à oublier de chanter, médusés, et dressent leurs bras et leurs mains vers la diva pour essayer d’attraper au sortir de sa bouche les sons magiques qui glissent comme des étoiles.

 

Documentaire très loin du show biz, filmé naturellement mais suffisamment bien pour capter les moments précieux, les à côtés...(on aperçoit Mick Jagger discret, au fond de la salle).

Le pasteur qui accueille et accompagne au piano a une voix grave, profonde, rocailleuse de chanteur professionnel, de gros nounours émotif aussi. Il ponctue les chants de quelques blagues, de gentilles paroles envers ceux et celles qui ont contribué à former Aretha, qui est là, en toute simplicité, comme venue en voisine et amie fidèle (son père était révérend baptiste aussi y va de son petit discours en plein milieu de spectacle).

 

 

Aux amateurs de bonne musique, d’authenticité (petit voyage dans une église de la communauté noire californienne), aucune hésitation : foncez voir et écouter ce film, c’est divin !

 

 

Serge Diaz

Partager cet article
Repost0
11 août 2019 7 11 /08 /août /2019 19:26

de Icíar Bollaín. (Espagne)

Scénario : Paul Laverty .

Avec Carlos Acosta; Edilson Manuel Olbera (Carlos Acosta enfant) ; Keyvin Martinez (Carlos Acosta jeune) ; Santiago Alfonso  (Pedro père de Carlos).

 

L'incroyable destin de Carlos Acosta (né en 1973) célèbre danseur étoile, des rues de Cuba jusqu'au Royal Ballet de Londres!

Yuli

S'inspirant du texte autobiographique de Carlos Acosta "No way home"  la réalisatrice espagnole fait la part belle à la chorégraphie dans ce biopic où la danse est l'essence même du récit, où  l'action  progresse  en fonction de sa symbolique; nous  assistons  en effet au ballet d'une vie.

Alors oui le déterminisme à tout prix peut paraître artificiel avec ses jeux d'échos amplifiés; citons par exemple le ceinturon du père et la flagellation, l'oculus et son aimantation vers la lumière ou encore la course-poursuite dans le dortoir après une tentative de vol; ces épisodes traumatisants ou solaires que l'enfant a vécus, seront le substrat des créations  futures de l'artiste; bien plus  les mouvements des corps, les déplacements dans l'espace  frappent par leur mimétisme....comme si à des années de distance  "tel qu'en lui-même l'éternité le change" 

 

Le film s'ouvre sur une séquence de répétition. Carlos Acosta adulte (et il joue son propre rôle) a créé sa compagnie de danse. Sur sa table un livre il le feuillette et voici que ressuscite son passé de gamin; et plus particulièrement sa relation au père; un père autoritaire, un père fouettard mais si convaincu du talent de son fils qu'il mettra tout en oeuvre pour qu'il devienne danseur!! -et ce, malgré les réticences de l'enfant! L'ascension vertigineuse de Yuli est elle aussi vue de l'intérieur (famille scotchée devant la télévision; coupures de presse que le père collecte et lit quasi religieusement....)

 

Un biopic qui aborde, mais superficiellement,  les problèmes inhérents à l'exil, les clivages sociaux, et qui se contente (avec images d'archives ...pourtant) de signaler les ravages de la Crise qu'a connue Cuba, sans en évoquer les raisons profondes (et la fausse joute verbale qui oppose un candidat au départ vers Miami, à Carlos momentanément  de retour, le prouverait aisément!!!)

Dommage aussi que les vues aériennes sur La Havane rappellent les photos clichés des guides touristiques

 

Hommage à un garçon des rues (admirablement interprété d'ailleurs par Edilson Manuel Olbera) qui ne voulait pas danser mais qui sera le "premier Roméo Noir"? Hommage à l'école de danse de Cuba? Certes . Mais un hommage qui, pétri de bonnes intentions et d'émotions,  flirte trop souvent avec le sentimentalisme !!!!

 

Colette Lallement-Duchoze

Partager cet article
Repost0
11 août 2019 7 11 /08 /août /2019 05:59

d'Alain Raoust (France Portugal)

avec Salomé Richard (Salomé) Yoann Zimmer (Clément) , Estelle Meyer (Jessica) 

 

Salomé revient dans le Sud, le village de son adolescence, pour y travailler le temps d'un été. Sous une chaleur accablante, elle se rend compte qu'elle n'aura aucun logement et décide d'établir un campement de secours dans la déchetterie où elle travaille. Elle va y croiser des êtres plus ou moins perdus, pleins de révoltes, de regrets et de rêves  (Jessica rescapée d'une télé-réalité, Clément dont le frère Mathis ex de la sœur de Salomé a été tué dans une ZAD, un cycliste dépressif ....)

Rêves de jeunesse

J’ai tenu 3/4 heure avant de quitter la salle de cinéma. Peut-on, ou a-t-on le droit de critiquer un film qu’on n’a vu qu’à la moitié ?

 

Je dirai simplement, pour ma défense,  qu’il n’est pas nécessaire de voir un film en entier pour savoir qu’il est mauvais... C’est comme un plat de cuisine puant, il ne donne pas envie de le consommer. Trop d’indices suffisent à un cinéphile moyen pour juger de la suite quand un film part si mal.

 

L’ingénieur du son aux abonnés absents, les dialogues sont à peine audibles tant les acteurs bredouillent à toute vitesse dans un langage rudimentaire. La musique techno indispose dès le générique, et on se retrouve très vite dans une déchetterie dans une ambiance mi réaliste mi n’importe quoi, facile pour cacher les insuffisances de construction. 

 

On sent l’absence de moyens mais aussi de profondeur du sujet, le ton est donné avec une fille pétée, perdue, au milieu d’un jeu de télé-réalité, son jeu pauvre ne sert qu’à créer une tension agressive permanente pour combler le vide de psychologie du personnage.

Parler du malaise de la jeunesse mériterait mieux qu’un scénario paresseux.

 

 

Enfin las d’avoir la tête dans la poubelle, je suis sorti respirer l’air du dehors !

 

Un film à éviter absolument.

 

Serge Diaz

 

Partager cet article
Repost0

Mode d'emploi

Ce blog est destiné à collecter nos ressentis de spectateurs, à partager nos impressions sur les films (surtout ceux classés Art et Essai).

Envoyez vos articles ou vos réactions à: artessai-rouen@orange.fr.

Retrouvez aussi Cinexpressions sur Facebook

 

 

Recherche