30 décembre 2020 3 30 /12 /décembre /2020 11:08
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29 décembre 2020 2 29 /12 /décembre /2020 09:02

de Elina Psykou (2017 Grèce France Bulgarie)

avec Viktor Khomut, Valery Tcheplanowa, Thanasis Papageorgiou

 

Festival international du film de Sarajevo - Prix Art Cinema Festival international du film de Tribeca - Sélection Officielle

 

Athènes, 2004, Jeux olympiques d’été. Misha, 11 ans, quitte la Russie pour rejoindre sa mère, Sofia, et vivre avec elle. Mais il ne se doute pas qu’un père l’attend à l’arrivée. La Grèce nage en plein rêve olympique alors que Misha est lui violemment propulsé dans le monde des adultes.

Son of Sofia

Grâce à la confrontation réalité et vie imaginaire ou fantasmée, aux effets spéculaires qu'illustrent ou renforcent les miroirs, les profondeurs de champ, les masques, l'omniprésence de la télévision  et la duplication de mini séquences, grâce à l’opposition entre le mutisme du gamin et la logorrhée du " beau-père"  -ex présentateur de télévision pendant la dictature, qui en lui enseignant l’histoire grecque veut inoculer certaines  vertus-,   et en situant l’action pendant les Jeux olympiques  2004 (censés exacerber la fameuse identité nationale…),  la réalisatrice plonge le spectateur dans le huis clos d’un appartement cossu, habitacle de rêves, collisions,  inimitiés, révélations,  qui devient le microcosme de la société grecque

Les illusions de Misha  tout comme celles de la Grèce vont se lézarder et vaciller. C’est l’enjeu de ce film

 

Misha était le prénom choisi en référence à la mascotte des Jeux Olympiques de Moscou 1980. Le "beau-père"  lui préfère Michael, de même il interdit chez lui la pratique de la langue russe, il incarne l’hellénitude forcée (s’intégrer à tout prix sinon c’est l’exclusion ou du moins la marginalisation).

Le passage à l'âge dit adulte est marqué par des scènes d'une violence essentiellement psychologique (c'est sur le visage de l'enfant pourtant impavide et dans ses yeux  que se lisent les prémices de sa révolte et les cruautés qui restent souvent hors champ)

 

Fin de l’enfance et des contes pour Misha. Fin de l’équilibre "bourgeois"  qu’avait souhaité Sofia (tiraillée entre l’amour pour son fils et les diktats du nouvel époux). Fin de la trêve olympique, de ses tromperies (exaltation des exploits et fierté nationale)

 

Écoutons la réalisatrice

Mon film tourne autour des stéréotypes sur le bien et le mal. A la fin du film, il doit être clair qu'il n'y a ni bien ni mal mais seulement des points de vue différents

 

Si le film a un sujet, c’est bien la construction de l’identité, qui est un savant mélange d’identité nationale, sexuelle, linguistique, religieuse et politique. Bien entendu, la première est de nos jours au cœur des discussions, et elle est aussi importante que l’identité religieuse ou politique. Nous vivons une période de transition, si bien que nous avons des difficultés à savoir à quoi nous rattacher : sommes-nous Européens, Grecs, chrétiens, musulmans, de gauche, de droite, homo, hétéro, ou simplement des êtres humains ?

 

Un film que je vous recommande 

à voir sur artekino 

 

Colette Lallement-Duchoze

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27 décembre 2020 7 27 /12 /décembre /2020 09:41

de Karim Aïnouz (Allemagne, France, Brésil 2018)

 

 

Berlinale 2018 - Prix Amnesty International , Cinéma du réel 2018 - Compétition Internationale

À Berlin, l'aéroport désaffecté de Tempelhof, jadis pièce maîtresse du programme hitlérien de réarmement, sert aujourd'hui d'hébergement d'urgence pour les demandeurs d'asile. Ces vastes hangars s'organisent en ville miniature.

Central Airport THF

 

Vivement intéressé par la réutilisation et la réappropriation de l’espace par les citoyens berlinois (pistes d’atterrissage transformées en aires de loisirs « bucoliques ») mais aussi vivement ému par un mécanisme sournois dû au décalage entre l’immensité de l’espace, celui des hangars, et la sensation d’enfermement qu’éprouvent ces demandeurs d'asile venus essentiellement de Syrie et d’Afghanistan, Karim Aïnouz (cf La vie invisible d’Eurydice Gusmào) réalise un documentaire apparemment  neutre, impartial…

Je n'ai pas tant que ça été intrigué par le lieu comme une pièce d'architecture fasciste choquante, mais plutôt par la façon dont il a été réinventé : un lieu originellement créé pour entreposer et réparer des avions militaires avait une vie complètement nouvelle.

 

Sa narration -que scande le défilé des mois inscrits en intertitres arabes- fait entendre deux voix : celle du jeune Ibrahim Al Hussein d’origine syrienne (voix off) qui évoque avec nostalgie l’immensité et la chaleur de son village natal qu’il oppose à ce présent qui s’étire en douloureux présent éternel et celle omniprésente des sons ; espace sonore qui abolit toute intimité toute tentative de recueillement et dont le caractère obsédant ne peut être que stressant.

Si la campagne syrienne est restituée avec élégie (la poussière de Syrie me manque) les hangars où cohabitent dans des cubicules les demandeurs d'asile - en attente  de papiers leur conférant le statut de réfugiés-, se cloisonnent en lambeaux- simulacres de vie- à l’architecture d’une beauté lisse et froide (cf ces plans larges sur la façade de l'ex-aéroport, les panoramiques sur les extérieurs dont la texture et les lumières changent avec les saisons mais où les êtres vivants ne sont que des homoncules)

À cela s’ajoute l’opposition entre ces Berlinois qui s’adonnent librement à diverses activités de loisirs (ex pistes d’atterrissage) et ces immigrés en sursis (car ce sera ou l’expulsion ou le statut de réfugié) qui les regardent derrière des barbelés….Liberté et déracinement !

Certes le personnel (accueil santé cuisine etc.) est « bienveillant » (à tel point d’ailleurs que ce vieillard immobilisé qui souffre des pieds, vante la générosité et l’honnêteté des Allemands) mais certains plans rapprochés sur des visages en disent long sur le désarroi…Douleur muette!

 

Et quand Ibrahim  obtient -après 15 mois- son statut de réfugié, son départ que l’on peut assimiler à une  "délivrance"  laissera la place vacante pour un autre demandeur d'asile : la scène d’accueil de cet arrivant fait écho à la première…

Alors que le bleu céruléen de l’infini céleste -mais strié de lignes blanches- envahit l’écran !!! 

 

Un documentaire que je vous recommande (à voir sur Artekino festival)

 

Colette Lallement-Duchoze

 

 

 

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24 décembre 2020 4 24 /12 /décembre /2020 08:20

de Mina Mileva et Vasela Kazakova (Bulgarie, Royaume Uni, France,  2019)

 

avec  Irina Atanasova (Irina) , Angel Genov (Vladimir) , Orlin Asenov (Jojo) , Gilda Waugh (Debbie)

 

Présenté au Festival du Film de Locarno,

prix FIPRESCI au 35ème Festival du Film de Varsovie, Meilleur Premier Film au 37ème Golden Rose Festival of Bulgarian Film in Varna,

 

 Le film fait partie de la sélection du ArteKino Festival. 

Il suffit de vous inscrire sur le site https://www.artekinofestival.com/

 

Cat in the Wall raconte comment un chat coincé dans un mur affecte la vie de ses voisins: émigrés aspirant à une vie meilleure, fraudeurs et brexiteurs embourgeoisés.

Cat in the wall

 

Le film -premier long métrage des documentaristes Mina Mileva et Vesela Kazakova- est inspiré d’une histoire vraie (ce que dit explicitement le générique d’ouverture) : présence insolite d’un chat dans un mur d’immeuble. À partir de ce « fait divers » les réalisatrices voulaient créer un pont entre l’Est et l’Ouest pour vérifier si l’herbe était plus verte de l’autre côté

Le constat est amer !

 

L’immeuble -d’abord vu de l’extérieur- est comme le microcosme d’une société métissée apparemment sans problème de cohabitation. Mais la présence d’un chat (recueilli par Irina, adulé par son fils Jojo, puis réclamé par sa propriétaire Phoebe) va mettre à jour puis exacerber un climat délétère opposant londoniens et immigrés. Peinture d’un racisme "ordinaire"  et de la xénophobie Cat in the wall ou la métaphore de la frénésie médiatique anti-migrants qui prolifère en Angleterre depuis 2010 ?

Irina (Bulgare) est architecte MAIS à Londres (où elle s’est installée avec son gamin et son frère) elle sera serveuse dans un bar pour subvenir aux « besoins ». Le frère est historien de formation MAIS ses diplômes ne sont pas reconnus ; il est au chômage et accepte d’installer des antennes de télévision. Irina est propriétaire de son appartement MAIS elle sera victime de propos  xénophobes (« vous profitez de nos allocations » « retournez dans votre pays ») voire de délations injustifiées ; elle-même au tout début, s’offusque du comportement de la Polonaise….

Les réalisatrices ont choisi de filmer à partir d’un lieu unique : l’appartement (lieu de la claustrophobie) dans un immeuble de la banlieue sud-est de Londres. Cet immeuble -le film s’ouvre sur un long plan fixe : façade qu’illuminent les lumières des appartements avant que la caméra ne pénètre dans une cuisine où s’affairent deux gamines préparant un dessert sous l’oeil bienveillant de Jojo -va subir des transformations - échafaudages changements de fenêtres augmentation des charges : on est au coeur d’une politique urbaine la  gentrification  (la réunion organisée par Irina avec les co-propriétaires londoniens sera frappée d’inanité). Le passage récurrent du métro aérien est perçu comme ligne de fuite mais dans la « dramatisation », il semble ponctuer les étapes vers une forme de déshumanisation (que renforce le contexte du Brexit)

Un chat  coincé  dans une trappe ! Une femme bulgare dynamique qui a refusé les aides sociales, coincée dans les murs de sa propriété et  "à un autre niveau dans sa tête"  : tel est bien l’enjeu de ce film -aux accents loachiens- à la mise en scène sobre -malgré les tensions-,   toute en retenue - hormis certaines prises de bec avec les « black »-  film annonciateur d’une explosion !!!

 

Colette Lallement-Duchoze

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22 décembre 2020 2 22 /12 /décembre /2020 17:16

 

De Ricardo Trogi (Canada  Québec 2018)

avec Jean Carl Boucher (Ricardo) Sandrine Bisson  (Claudette Trogi la mère de Ricardo) Claudio Colangelo (le père) Juliette Gosselin (Marie-Eve Bernard) Alexandre Nachi (Arturo) Mamoudou Camara (Mamadou)

 

Ce film a obtenu lors de la 3ème édition du Gala Cinéma Québec,  4 récompenses:

L'Iris de la meilleure interprétation féminine, rôle de soutien (Sandrine Bisson) L'Iris du prix du public , L'iris du meilleur film, L'iris du meilleur réalisateur 

 

 

à voir sur  TV5MONDEplus: 

(il suffit de s'inscrire)

et sur Netflix 

 

Parti rejoindre en Italie celle qu'il considère comme la femme de sa vie, un étudiant en scénarisation québécois voit son projet compromis par des mésaventures et un malentendu.

1991

 

  1991 clôt la trilogie de récits autobiographiques de Ricardo Trogi amorcée avec 1981, suivie par 1987.

Vous souvenez-vous de votre premier voyage? En 1991, j'avais 21 ans, j'étais à l'université et tout le monde partait. Certains dans l'ouest canadien, d'autres aux États-Unis. Moi ça été l'Italie. Pas parce que j'avais l'appel des grandes capitales culturelles. Non. Pour suivre la "vraie"  femme de ma vie, Marie-Ève Bernard. C'est pour ça que le jour où elle m'a donné rendez-vous à Perugia, je suis allé la rejoindre, puis comme d'habitude, ça a été compliqué! (dossier de presse

Le prof (scénarisation) recommandait vivement de « raconter une histoire que vous connaissez »

1991  est  "l’histoire"  de Ricardo Trogi,  de ses tribulations aux accents picaresques ... hors du continent nord américain, pour rejoindre la "femme aimée" 

 

Que le train soit à la fois réceptacle d’une conscience et ouverture au monde, que les différentes "escales" -Paris Perugia Rome (voyage forcé à l’ambassade du Canada suite à la perte de papiers!) soient le prétexte à des  "rencontres", à des "imprévus et  mésaventures",  quoi de plus banal ? que les espoirs -ceux d’une âme romantique – se lovent dans les limbes et viennent se heurter à la réalité des  "contingences"   relèvent certes du cliché.

 

Mais tout cela est   "compensé" par  une narration en voix off (celle du réalisateur) où triomphent humour et auto dérision;  par le jeu de l’acteur : sa nonchalance sa naïveté créent un décalage par rapport aux  " événements"  dont il est la  "victime"

Compensé aussi par le rythme (des séquences  survitaminées, des allers et retours entre le moment présent et un passé plus ou moins proche - le prologue illustrant les déconvenues de l’amoureux transi que fut le grand-père donnait le ton!). Les fantasmes sont illustrés par des séquences en noir et blanc en hommage (certes appuyé) à Fellini (Ricardo en Mastroianni)

 

 

Le film a été tourné au Canada et en Italie. Si certains paysages et monuments (Rome) n’échappent pas au chromatisme des cartes postales, la ville de Perugia vue du balcon (de l'appartement que Ricardo partage avec Mamadou) ou captée dans les lumières du jour finissant ou encore dans ses enfilades d’escaliers, dépasse les enjeux d’un décor et joue le rôle de personnage

Alors que la voix de Bob Dylan interprétant Like a rolling stone nous entraîne dans l’imaginaire de  how does it feel 

 

Une comédie agréable et  sympathique ! (malgré quelques longueurs)

 

Colette Lallement-Duchoze 

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21 décembre 2020 1 21 /12 /décembre /2020 08:18

Trois courts métrages totalement inédits réalisés par Jean- Claude Brisseau  et confiés à la Cinémathèque par Lisa Hérédia, qui fut la compagne et la collaboratrice du cinéaste.

Ces trois films en 8 mm ou Super 8, tournés entre 1966 et 1968, témoignent d'un désir de cinéma intense, celui d'un jeune ciné-fou (22 ans) en ce temps-là suffisamment motivé pour se faire embaucher quelques mois dans les laboratoires Kodak afin d'avoir accès, à prix réduit, à de la pellicule.

Les trois films – ses tout premiers à notre connaissance – sont bouleversants. Loin de n'être que l'ébauche imparfaite de l'œuvre à venir, cette trilogie témoigne du génie d'un artiste habité par de brûlantes obsessions qui engageront sa vie entière.

Tout est déjà là.

 

 

https://www.cinematheque.fr/henri/

 

 

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17 décembre 2020 4 17 /12 /décembre /2020 07:36


E-DIFFUSIONS DE FILMS DOCUMENTAIRES
 

Nous voici arrivés à la sixième et dernière semaine.
Nous espérons que ces e-diffusions riches et variées vous ont permis de découvrir des histoires plus passionnantes les unes que les autres, et ce, dans l'attente de nous retrouver, à nouveau, dans les salles de cinéma pour partager avec vous d'autres films.

Nous avons choisi pour clôturer ce programme Blouma de Stany Cambot et La Vie en cabane de Jean-Marie Châtelier. Pour l'un, la vie d'un homme et d'une ville la nuit à la recherche des traces du passé et pour l'autre, l'histoire d'une population attachée et amoureuse de ses cabanes en bois. Tous deux nous dévoilent, à leur manière, le plaisir de vivre ensemble.

Ces deux films seront visibles pendant 7 jours, dès leur date de diffusion, sur notre site internet.

Nous profitons de cette dernière e-diffusion pour vous souhaiter de bonnes fêtes.


MARDI 15 DÉCEMBRE
 

réalisé par Stany Cambot
produit par Échelle inconnue

Synopsis : Depuis 30 ans, un bouquet de roses dans les bras, Cacahuète sillonne les nuits de Rouen. Ce soir, une raison supplémentaire le pousse à traverser la ville : la recherche de mémoires écrites, par son ami décédé, en trois langues inconnues.


JEUDI 17 DÉCEMBRE
 

réalisé par Jean-Marie Châtelier
produit par Scotto Production

Synopsis : De la cabane de Tom Sawyer à celle de Wittgenstein, en passant par celles de Le Corbusier, la cabane a toujours été un espace possible de repli sur soi et de reconquête de liberté. Et les cabanes de plage du Havre et de Ste Adresse n’échappent pas à cette règle ! Sur les galets, les enfants s’y cachent pour contrer les interdits. Les ados pour découvrir l’amour. Les parents pour fuir les contraintes du quotidien. Les seniors pour faire revivre un monde disparu. Alors au Havre, à chaque début de printemps, et jusqu’au démontage imposé par la ville après l’été, quelques milliers d’heureux piqueniquent, roupillent, bronzent, regardent tomber la pluie, prennent l’apéro, s’engueulent, s’embrassent… dans les 4 m2 de ces petites maisons de bois. Mais est-ce que la vie s’organise de la même façon à quelques mètres seulement de cette forêt de toits noirs, dans les cabanes fixes des Courlis et des Régates de Sainte-Adresse ? Le temps d’une Robinsonnade estivale, le réalisateur Jean-Marie Châtelier a rencontré quelques cabanistes amoureux de ce littoral et tenté de décrypter la singulière organisation sociale de ces villages de bois.


ET TOUJOURS EN LIGNE
 

Jusqu'au mercredi 16 décembre

Cour d'honneur
de Cécile Patingre
produit par Bellota Films

 


Retrouvez toute l'actualité sur normandieimages.fr
 

SUIVEZ-NOUS SUR :

115 boulevard de l'Europe 76100 Rouen FR


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15 décembre 2020 2 15 /12 /décembre /2020 18:04
d'Héloïse Prévost

 

 

« Elles s’engagent 2020: Édition spéciale COVID »

En raison des mesures sanitaires, l’édition 2020 de Elles s’engagent, ciné-club de genre initié par l’échevinat de l’Egalité des genres et diversité d’Etterbeek, se ré-organise en ligne! Pour préserver l’initiative de mettre à l’honneur des femmes qui s’engagent, nous offrons une programmation, certes réduite mais qui donne la possibilité de voir en ligne un film plein d’énergie et de punch : « Femmes rurales en mouvement ». Il sera disponible gratuitement pendant toute une semaine (du 10 au 17 décembre) et accompagné par une rencontre le 17 avec la réalisatrice.

Le film 

« Il n’y aura pas d’agroécologie sans féminisme. »

FR : Documentaire participatif co-construit et co-réalisé avec trente femmes du « Mouvement de la femme travailleuse rurale du Nordeste », au Brésil. Véritable projet collectif sur le quotidien de quatre militantes en lutte contre le patriarcat, l’homophobie, l’agriculture intensive et polluante. Elles conjuguent féminisme et agroécologie, tant dans leur vie de tous les jours que sur la scène politique. Elles transforment espoir en réalité.

 

Informations pratiques 

Le documentaire « Femmes Rurales en mouvement » par Héloïse Prévost, sera disponible du 10 au 17 décembre sur cette page.

Une discussion intitulée « Féminisme et agroécologie » aura lieu le 17 décembre à 19h et sera retransmise en direct sur la page Facebook d’Elles Tournent (https://www.facebook.com/elles.tournent). Le panel sera composé d’Héloïse Prévost, réalisatrice du film, Françoise de Halleux, échevine de l’Égalité des genres et diversité d’Etterbeek, Cindy Thirion, Plateforme d’agriculture urbaine, ainsi que Sophie Charlier, représentante du Monde selon les Femmes. La modération sera faite par l’équipe Elles Tournent.

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12 décembre 2020 6 12 /12 /décembre /2020 04:16

Court métrage de Jacques Rozier 1963

 

avec Brigitte Bardot, Jean-Luc Godard, Michel Piccoli, Fritz Lang, Jack Palance

 

Mai 1963 : Jean-Luc Godard, son équipe, ses deux vedettes – Brigitte Bardot et Michel Piccoli – arrivent à Capri pour y tourner des scènes du Mépris dans le cadre spectaculaire, entre mer et rochers, de la villa Malaparte.

Le parti des choses : Bardot et Godard

Lorsque Jacques Rozier filme le tournage du Mépris de Jean-Luc Godard en 1963, il réalise deux courts métrages complémentaires, Paparazzi et Le Parti des choses : Bardot et Godard. Dans le premier, il s'éloigne de l'équipe du film en pourchassant les paparazzi qui rodent dans les collines avoisinantes. Dans le second, au contraire, il filme le tournage du Mépris, se rapproche plus gravement de l'acte de création, dévoile les gestes quotidiens des techniciens, les déplacements des comédiens, les orientations du réalisateur et raconte l'organisation aléatoire guidée par le hasard des événements. Bardot et Piccoli – qui incarnent un couple sensible et fragile à la dérive – se positionnent, les régisseurs italiens s'affairent, les équipes image et son se coordonnent, le clap annonce l'action et Godard dirige respectueusement Fritz Lang. Cette histoire d'Odyssée que conte Le Mépris et la présence de Fritz Lang auraient-elles une influence sur les deux cinéastes de la Nouvelle Vague ? « La caméra est d'abord un appareil de prise de vues, et mettre en scène c'est prendre modestement le parti des choses... » Jacques Rozier, visiblement fasciné par Fritz Lang et Brigitte Bardot, l'est aussi par son ami Jean-Luc Godard. Il le suit discrètement, le laisse travailler, avec ou sans la présence des dieux. Rozier, avec sa caméra, suit celle de Godard. Cette fois, il est le paparazzi qui chasse les appareils du cinéma. Grâce à la caméra Mitchell et à l'équipement Technicolor, Godard va sublimer Bardot.

Hervé Pichard

Lire le texte intégral d'Hervé Pichard « Restaurer les films de Jacques Rozier : "Le Parti des choses : Bardot et Godard" (1963) »

Quand un plan tourné est définitivement effacé par la marée ....Quand les Dieux -ceux de l'Odyssée film dans le film - semblent être les complices de ceux de la Mer en 1963 !!! (film en train de se faire) . Quand on ne fait jamais exactement ce qui était prévu mais "que le résultat correspond à peu près à ce qu'on avait en tête " n'est-ce pas "le définitif par hasard" revendiqué précisément par Godard? 

Nous sommes habitués au making of , aux "coulisses" de tournage, mais comme Le Mépris est devenu un film mythique,  le court métrage de Jacques Rozier acquiert une résonance toute particulière

Et d'ailleurs   Le parti des choses - ou la rencontre cinématographique Bardot-Godard-,  ne célèbre-t-il pas la "naissance d'un mythe" ??  "Le Mépris ayant Brigitte Bardot comme objet ne peut avoir que le cinéma comme sujet"  (affirme Rozier en voix off)

 

 

Colette  Lallement-Duchoze

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10 décembre 2020 4 10 /12 /décembre /2020 12:35

réalisateur David Fincher (USA 2020)

scénariste Jack Fincher

chef opérateur Erik Messerschmidt

BO Trent Reznor, Atticus Ross

 

avec Gary Oldman (Mank) Amanda Seyfried  (Marion Davies) Tuppence Middleton (Sara Mankiewicz) Charles Dance (William Randolph Hearst) Arliss Howard (Louis B. Mayer) Tom Burke (Orson Welles) Tom Pelphrey (Joe Mankiewicz)

 
Ce long-métrage biographique sur Herman J. Mankiewicz revient sur le long et douloureux processus d’écriture du scénariste acerbe et alcoolique sur le script de Citizen Kane, réalisé par Orson Welles. Tourné en noir et blanc, Mank nous plonge dans le milieu hollywoodien des années 1930 où les guerres d’égo, les contrats juteux et les pressions des studios pèsent sur toute l’industrie cinématographique en proie aux doutes face aux élections politiques et à la menace de la montée du nazisme.
Mank

Ausculter la genèse de Citizen Kane -en minimisant le rôle du réalisateur Orson Welles dont c’est le premier long métrage, et en privilégiant celui du scénariste Herman Jacob Mankiewicz ce "génie de l’écriture ? (à la fin Mank se dira heureux de recevoir l’Oscar pour un scénario écrit ...en l’absence d’Orson Welles)

Certes. Ce faisant, David Fincher met en exergue le rôle majeur du scénariste dans l’élaboration d’un film, et simultanément il rend hommage à son père Jack Fincher qui fut ... le scénariste de Mank !

Son film est aussi une plongée virevoltante vertigineuse dans le Hollywood des années 1930 -les flash back étant annoncés par des encarts dont les indications spatiales et temporelles rappellent les scripts. Dans ce film "à tiroirs" où le rythme souvent échevelé et la profusion de personnages peuvent donner le tournis, la narration en spirale obéit  à deux temporalités qui se télescopent ou se chevauchent.  Une dans les années 1940, (suite à un accident de voiture, Herman Mankiewicz, est alité,  jambe dans le plâtre, dans un ranch où l’a installé le producteur John Houseman, le sommant d’écrire en 60 jours le scénario pour un film qu’Orson Welles mettra en images…) ; l’autre dans les années 1930 à ces moments déterminants de la vie de Mank, lesquels précisément vont alimenter le scénario qu’il est en train de rédiger (Affres de l’écriture compensées par l’alcool!!).  Et nous allons avec lui, au gré de ses réminiscences -et dans une chronologie éclatée-,  sur les traces de Louis B Mayer, d' Irving Thalberg, du magnat de la presse Randolph Hearst (qui servira de modèle à Citizen Kane !!) de Marion Davies -sa maîtresse. Voici aussi  le frère cadet Joseph Leo Mankiewicz (réalisateur plus (re)connu du grand public).  Nous assistons à des fêtes kitsch dans les "temples" du mauvais goût mais où se font et se défont des carrières, où des mini-séries de  "fake news"  peuvent renverser impitoyablement le  candidat aux élections en Californie (en l'occurrence le démocrate Upton Sinclair)

 

Mank ! Un travail époustouflant sur le noir et blanc, sur la lumière. Pour exemple cette soirée d’élection en 1934 : néons ampoules flashes tout crépite de fragments lumineux,  ou encore cette enfilade de façades de maisons dans les décors des studios, avec ses effets de contre-jour, un blanc opalescent ou cotonneux en fonction du lieu et/ou du moment, blancheur et ombres portées !

 

Mank Un questionnement sur le cinéma en général - son industrie- où s’affrontent deux regards celui qui voudrait faire croire au public  "que King Kong mesure 15m ou que Marie Pickford est encore vierge à 40 ans " -arguant de la magie spécifique du 7ème art et spéculant sur la naïveté du spectateur ?-, et celui plus lucide de Mank qui fustige fastes et faux semblants de l’industrie cinématographique, évoquant par deux fois la parabole du singe  du joueur d’orgue de Barbarie.

 

Mank un film que l’impressionnant Gary Oldman, habité par le personnage facétieux et volubile , porte de bout en bout !!!

 

À voir sur netflix

 

Colette Lallement-Duchoze

 

 

 

merci
Colette ! je l'ai vu c'est pas mal faudrait en discuter de vive voix j'ai quelques réserves mais c'est vrai faut le faire ! mais ça sert à quoi la conscience ???

Maria Pinto 11/12/20

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Ce blog est destiné à collecter nos ressentis de spectateurs, à partager nos impressions sur les films (surtout ceux classés Art et Essai).

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