29 mars 2021 1 29 /03 /mars /2021 10:58

Court métrage d'animation (stop-motion) de Bruno Collet (France 2019)

avec les voix de Dominique Reymond (Michelle) et  André Wilms (Louis) 

Récompensé dans plusieurs festivals

Sélection  Oscars  2020

à voir sur 

https://univers.lafeteducourt.com/serie/images-du-3eme-age-1077

 

Depuis peu, Louis, artiste peintre, et sa femme Michelle, vivent d’étranges événements. L’univers qui les entoure semble en mutation. Lentement, les meubles, les objets, des personnes perdent de leur réalisme. Ils se déstructurent, parfois se délitent.

Mémorable

Un court métrage de 12 minutes à ne pas rater !!! Il aura exigé 9 mois de travail avec une équipe de 40 personnes !!! Filmé avec des marionnettes (que l’auteur a dessinées puis sculptées) utilisant la technique du stop motion (24 photos pour former une seconde d’image) Pour des raisons de budget, "nous avons dû renoncer aux masques dont on recouvre habituellement la tête des marionnettes, chacun de ces masques correspondant à une expression du visage que viennent préciser différents types de bouches, de paupières et de sourcils aimantés. La tête est ici en mousse de latex peinte, comme celle des Guignols. A l’intérieur, un système de rotules guide les pommettes et la bouche. Cela donne une fluidité à l’animation du visage et permet de se concentrer sur les yeux et non la bouche, comme c’est souvent le cas dans l’animation en volume" . À cela s’ajoutent d’autres techniques, le dessin animé et les images de synthèse en 3D. (cf le téléphone qui fond, Michelle qui se métamorphose en billes de couleurs)

Un court métrage émaillé de références picturales (Louis en Van Gogh (cf autoportrait de 1889) le visage strié de lignes, un extérieur traité comme "la nuit étoilée" , le psychologue ressemblant à un Giacometti, et les visages des enfants à des Bacon) Ces références ne sont pas gratuites et ne sauraient se réduire à des « clins d’oeil »  : elles aident à comprendre la psychologie de Louis (s’il a perdu la mémoire,  resteraient inviolées des images liées à la pratique de son art ?)

 

Non pas un court métrage sur la décrépitude due à la maladie d'Alzheimer. Plus la maladie s'empare inexorablement de Louis, plus le film sera coloré. Bruno Collet avait découvert le travail du peintre britannique William Utermohlen atteint de cette maladie et ce fut un  choc "ses toiles sont de plus en plus vives, composées d'aplats de couleurs pures. Puis à la fin de sa vie il est passé au noir et blanc sans traits car il n'arrivait plus à se confronter à son propre regard"  Dans "mémorable" les doigts vont remplacer in fine les pinceaux (retrouver l'homme primitif affirme péremptoire Louis) et aux larges aplats de pâte couleur foncée  (filmés en très gros plan, générique d'ouverture) se substitue une diaphanéité presque surréelle

 

Mémorable est avant tout un film d’amour (et la séquence où Louis « drague» sa femme alors qu’il ne la reconnaît plus est tout simplement bouleversante ; de même que le tendre dévouement  de l’épouse est inébranlable )

 

Art  Amour et ... Humour  ligués contre l’inéluctable ?

 

Colette Lallement-Duchoze

 

Mémorable

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26 mars 2021 5 26 /03 /mars /2021 06:55
Découvrez la liste des événements physiques organisés près de chez vous sur http://www.lafeteducourt.com/evenements.html
 
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25 mars 2021 4 25 /03 /mars /2021 07:09

 

La Commune de Paris 1871. France. 2004. 52 min // Auteur et réalisateur : Mehdi Lallaoui // Image : Jean-Pierre Guillerez // Son : Stéphane Kayler // Montage : Antoine Laviolle // Production : Mémoires Vives Productions.

 

à voir sur mediapart 

https://www.mediapart.fr/studio/documentaires/culture-idees/sur-les-traces-de-la-commune-de-paris-1871

 

"Estampes, gravures, dessins, caricatures, tableaux, et même quelques très rares photos… : le documentaire de Mehdi Lallaoui relate l’histoire de la Commune de Paris avec de nombreux documents historiques et une balade dans la capitale sur les traces de l’insurrection en compagnie du docteur en sciences sociales Alain Dalotel"

Sur les traces de "la Commune de Paris 1871"

Le documentaire de Mehdi Lallaoui commence là où tout s’est achevé, en Nouvelle-Calédonie, sur des images des ruines du bagne où furent déportés nombre d’insurgés de la Commune, dont Louise Michel. Le réalisateur traque ainsi toutes les traces encore visibles du mouvement insurrectionnel, dans le Pacifique Sud mais surtout à Paris, en suivant Alain Dalotel, auteur de nombreux ouvrages sur la Commune (et décédé le 29 mai 2020 à Bagnolet).

Il traque aussi toutes les archives, permettant de comprendre, avec les moyens de communication et d’information de l’époque (et sur une voix off de Bernard Langlois), ce que les contemporains ont vécu entre mars et mai 1871 : leurs espoirs, leurs rêves, leurs craintes, leurs colères.

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23 mars 2021 2 23 /03 /mars /2021 13:42
Elles tournent Dames Draaien
ELLES TOURNENT EN MARS
Pour finir le mois de mars en beauté, nous organisons, avec l'Agence belge du Court Métrage, l'évènement "Désirs Divers" du 25 au 27 mars où vous pourrez découvrir 5 courts-métrages autour du désir féminin.
Elles tournent Dames Draaien
25 > 27/3
Au programme, 5 courts métrages belges, entre prise de vue réelle et animation, qui parlent de ce que veulent les femmes :
  • Simbiosis Carnal de Rocio Alvarez Valera
  • Si-G de Frederike Migom
  • Si j'étais un homme de Margot Reumont
  • Dis pas merci de Diane Philipovitch
  • Les Amoureuses de Catherine Cosme
Nous sommes également ravi.e.s de vous annoncer que les réalisatrices Frederike Migom (accompagnée de l’actrice principale Cansu), Margot Reumont et Catherine Cosme seront présentes pour un Q&A en ligne le vendredi 26 mars à 19h00.
 
L'inscription est gratuite mais obligatoire !
 
S‘inscrire à l’évènement

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22 mars 2021 1 22 /03 /mars /2021 15:41

Cette année, la 16e édition se tient du 23 mars au 11 avril 2021, exceptionnellement sous une forme hybride : à la fois dans les salles de cinéma et en ligne sur Festival Scope. Cette édition aura pour focus le cinéma égyptien ainsi qu’une fenêtre sur le Maroc contemporain.

Les séances en ligne sont gratuites sur réservation et accessibles partout en France dans la limite des places disponibles. Les réservations sont ouvertes 2h avant le début de chaque séance. 

Festival Panorama des cinémas du Maghreb et du Moyen-Orient du 23 mars au 11 avril

PROGRAMME 16e ÉDITION PCMMO

 

Mardi 23 mars – 20h Soirée d’ouverture LA GRANDE NUIT de Sharon Hakim / 22′ CACTUS FLOWER de Hala Elkoussy / 1h44

Mercredi 24 mars – 20h Coup de coeur du public Catégorie courts métrages de fiction / 1h40 Catégorie courts métrages documentaires / 1h38

Jeudi 25 mars – 20h 200 MÈTRES de Ameen Nayfeh / 1h37

Vendredi 26 mars – 20h DREAMAWAY de Marouan Omara et Johanna Domke / 1h26

Samedi 27 mars – 20h Prix des Dionysien·ne·s EL BATALETT, FEMMES DE LA MÉDINA de Dalila Ennadre / 1h FADMA, MÊME LES FOURMIS ONT DES AILES de Jawad Rhalib / 1h20 MÈRES de Myriam Bakir / 1h03

Dimanche 28 mars – 14h Séance famille (à partir de 4 ans) AMIR ET MINA, LES AVENTURES DU TAPIS VOLANT de Karsten Kiilerich / 1h21

Dimanche 28 mars – 20h DANS TES YEUX, JE VOIS MON PAYS de Kamal Hachkar / 1h15

Lundi 29 mars – 20h PARLE-MOI D’ELLES de Marianne Khoury / 1h35

Mardi 30 mars – 20h Hommage à la réalisatrice Dalila Ennadre J’AI TANT AIMÉ de Dalila Ennadre / 52′ DES MURS ET DES HOMMES de Dalila Ennadre / 1h23

Mercredi 31 mars – 20h Bouquet contre-cultures au Maghreb et au Moyen-Orient DIMA PUNK de Dominique Caubet / 1h02 ONE MORE JUMP de Emanuele Gerosa / 1h22

Jeudi 1er avril – 20h Sélection territoire QUI EST LÀ ? de Souad Kettani / 54′ ROCK AGAINST POLICE de Nabil Djedouani / 30′

Vendredi 2 avril – 20h Récits intimes et familiaux THE WAY HOME de Wael Kadlo / 1h05 WE ARE FROM THERE de Wissam Tanios / 1h22

Dimanche 4 avril – 20h Focus Égypte EXTERIOR/NIGHT de Ahmad Abdalla / 1h38 POISONOUS ROSES de Fawzi Saleh / 1h10

Mardi 6 avril – 20h Focus Égypte Panorama de courts métrages égyptiens / 1h26

Vendredi 9 avril – 20h Annonce des films primés et reprise du palmarès sur Festival Scope

 

Pour plus d’informations sur la 16e édition, vous pouvez consulter notre site

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22 mars 2021 1 22 /03 /mars /2021 08:51

 de Maya Da-Rin (Brésil 2019)

Avec Regis MyrupuRosa PeixotoJohnatan Sodré

présenté le 20 mars 2021,  soirée de clôture des  21èmes journées cinématographiques 

 

ce film a obtenu l’Abrazo au festival de Biarritz 2019

Regis Myrupu  a été récompensé du prix d'interprétation masculine au festival de Locarno

 

A Manaus une ville industrielle au cœur de la forêt amazonienne, Justino, un amérindien de 45 ans, est agent de sécurité dans le port de commerce. Sa fille se prépare à partir pour Brasília afin d’y suivre des études de médecine. Confronté à la solitude de sa modeste maison et persuadé d’être poursuivi par un animal sauvage, Justino est saisi d’une fièvre mystérieuse.

La fièvre

"je suis à l’affût toute la journée comme un chasseur sans proie"  (Justino à sa fille)

"ils ont de grands yeux mais ils ne voient rien. Ils ne voient même pas nos rêves" (Justino à propos des médecins qui ont prescrit des examens cliniques afin d'expliquer une fièvre soudaine)

 

Indien chez les Blancs (son collègue de travail va jusqu’à proférer sans vergogne des préjugés racistes),  Blanc  pour ses pairs (la communauté des Desana) Justino vit dans cet entre-deux, tout en assurant le lien entre le milieu portuaire où il travaille et la forêt, qui abrite son modeste  lieu d’habitation.

La dichotomie (ville/forêt, rêve/réalité, activité à  "l’occidentale" /respect des coutumes ancestrales) semble être la dynamique de ce film qui fait la part belle à la bande-son. Or la réalisatrice a voulu  -tout en préservant les contrastes- créer une forme de confusion ; ainsi même si « apparemment » les plans et angles de vue sur le trafic portuaire (arrivée, réception des conteneurs) sur ce ballet à la fois grandiose et  inhumain des engins, des élévateurs dans leur rigidité rectiligne s’opposent à la masse compacte verte d’un univers labyrinthique, les sons aigus vont progressivement définir les deux univers (une stridence commune aux bruits  métalliques et au "chant" des  insectes) tout comme Justino – suite à un état fébrile inexpliqué – sera à la fois "chasseur" et "proie" (ce qu’illustre son rêve/cauchemar),  tout comme le film est   "suspendu entre rêve et réalité".

Cela étant, avoir choisi la ville de Manaus correspondait à une volonté de mettre en exergue différents types de société (la ville béton déshumanisée et l’arrière-plan où vivent des sociétés « plus ouvertes » dans leur relation avec autrui) Un plan - à partir de la forêt- cadre précisément cette répartition dans l’espace (la compacité verte du premier plan contrastant avec la compacité verticale des immeubles à l’arrière-plan)Cloisonnement définitif ? générationnel ? La fille de Justino va partir à Brasilia 5 ans pour ses études de médecine, son fils a adopté le mode de vie des Blancs et ne saurait prendre en charge son père (prétextant l’exiguïté de sa maison) ; adaptation synonyme de trahison ? c’est un des enjeux de ce film...

 

Un film qui s’ouvre sur un long plan fixe : vu de face Justino, agent de sécurité dans le port de commerce, semble impassible comme à l’affût, mais ne serait-il pas aussi dans un "ailleurs"  insoupçonné, habité par la bande-son ? Puis ce seront les mêmes gestes toujours, toujours recommencés (travail, vestiaire, bus, habitation monacale qu’il partage avec sa fille Vanessa) avec parfois des arrêts  (église marché).

Si la forêt est le lieu de vie, de survie pour les sociétés indigènes contemporaines (dont les Desana font partie) elle est aussi cet antre où se  " réfugierait"  la bête sauvage que l’on traque….Animal ou Homme ?? 

La fièvre symptôme ou cause d’un mal ?

La fièvre comme métaphore ?

 

Écoutons cette chanson qui clôt le film (alors que défile le générique de fin)

"C’est pour cela que je suis venue vous parler/ Partez à la recherche de ce que vous désirez/ Ce monde est souillé/ Nous devons être forts comme nos ancêtres/ C’est pour cela que je suis venue vous parler"

 

Colette Lallement-Duchoze

 

PS  ne ratez pas ce film -sortie  prévue en juin 2021....

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17 mars 2021 3 17 /03 /mars /2021 10:21


E-DIFFUSION COURTS MÉTRAGES
 

Fêtons le court métrage !
En préambule et dans le prolongement de la fête du court métrage, nous vous proposons, pendant six semaines, une sélection de films soutenus et/ou accueillis.
Nous commençons cette semaine avec une comédie sociale Martin est tombé d'un toit réalisé par Matías Ganz et produit par Les Valseurs.

Ce film sera visible gratuitement pendant 7 jours, dès aujourd'hui, sur notre site internet.


MARDI 16 MARS
 

MARTIN EST TOMBÉ D'UN TOIT
Réalisé par Matías Ganz
Produit par Les Valseurs

Synopsis : Alors qu’il travaille sur un chantier, Martin tombe d’un toit. Plâtré à la jambe et au bras, il ne peut plus travailler mais son patron refuse de l'indemniser. Sa femme, Jeanne, enceinte de huit mois, décide alors de prendre la situation en main.

 


Retrouvez toute l'actualité sur normandieimages.fr
 

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16 mars 2021 2 16 /03 /mars /2021 07:51

de Maud Alpi (2016)

avec Boston (le chien) Victor Hanrot, Dimitri Buchenet 

prix Louis Delluc 2016

 

présenté aux "journées cinématographiques" 21ème édition (à voir jusque ce soir 23h59) sur  https://www.festivalscope.com/page/les-journees-cinematographiques/

 sinon bande annonce 

https://shellacfilms.com/films/gorge-coeur-ventre

 

Les bêtes arrivent la nuit. Elles sentent. Elles résistent. Avant l’aube, un jeune homme les conduit à la mort. Son chien découvre un monde effrayant qui semble ne jamais devoir s’arrêter.

 

Gorge Cœur Ventre

Très laconique la réalisatrice en présentant son film hier (journées cinématographiques) invitait le spectateur à  "traverser un long tunnel pour attraper des miettes de lumière"

Et de fait ce premier long métrage est moins une œuvre  "militante" au service de la cause animale qu’une plongée (si douloureuse soit-elle) dans les ténèbres. La caméra (souvent à hauteur de Boston le chien) capte la palpitation de ces derniers instants de Vie, la caresse et l’exalte. Dans ces couloirs dédaléens la marche inéluctable vers une  mort annoncée n’en est que plus tragique et poignante

Nous serons la plupart du temps dans la « zone sale » aux couleurs jaunâtres , c’est un espace cloisonné allant de la plate-forme de « débarquement » jusqu’au bout du couloir (interminable …) où l’animal sera abattu et dépecé (une seule scène en profondeur de champ dans un carré de lumière artificielle en rend compte alors que les pattes sanguinolentes exécutent la danse macabre) C’est dans cet entre-deux que nous serons plongés en tant que spectateurs impuissants certes mais non voyeurs...

Voici des vaches des veaux des porcs des moutons ; il faut les guider « allez allez hop » dans l’ultime cheminement. Un œil hagard en très gros plan, des cils qui dessinent leur gracile graphie, des corps qui dans leur compacité semblent se recroqueviller dans la fraternité, des corps sculptés, la peau qui palpite, des pas récalcitrants qui refusent d’avancer … pelage museaux oreilles sabots corps qui frémissent,  tout cela sur fond de meuglements bêlements grognements, ces « paroles » agonisantes auxquelles répondent en écho les jappements du chien. Un monde « vivant » qui résiste encore aux ténèbres tout en les traversant et dont l’issue sera paradoxalement la « lumière » du « coup de grâce » Une brebis (?) égarée et comme affolée dans cet univers jaune (cf l'affiche) et très vite le jeune homme adopte le geste ancestral du berger, la prend sur ses épaules (comme au tout début il avait porté son  chien) ...avant le "sacrifice" (sans connotation religieuse). Une vache isolée, elle doit mettre bas; mais "ici aucun animal ne sort vivant" dit le maître à son chien; elle sera donc tuée puis immolée: le corps mort est devenu bûcher

 

Par trois fois nous quittons l'abattoir et accompagnons Virgile dans son quotidien qu'il partage amoureusement avec Boston et sa compagne. Repas pris en commun dans cette pièce squattée inondée de lumière, baignade dans ce plan d'eau où le corps humain délesté de sa carapace nocturne se marie à l'impétuosité des flots de la cascade. 

Sa main caresse le poil de Boston (Boston ce chien bâtard mais qui la nuit à l'abattoir rappelle de par son profil et ses yeux scrutateurs l'Anubis antique!) tout comme il avait caressé la peau des animaux encore vivants. Une anxiété se lit en filigrane sur son visage; au spectateur de sonder ce palimpseste!

Si la chanson de L Cohen "show me the place" s'inscrit dans la séquence finale où des chiens errants se sont retrouvés  dans un bâtiment en ruines mais qui est  présenté comme un paysage intérieur, ventre de la terre(?) n'éclaire-t-elle pas  rétrospectivement l'enjeu  de ce film? -dont le titre est emprunté à un poème de Pasolini 

 

Colette Lallement-Duchoze

 

 

 

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14 mars 2021 7 14 /03 /mars /2021 06:39

Tracing Addai, Allemagne. 2018 . 30 min 

Auteure & réalisatrice : Esther Niemeier // Auteures : Sarah-Christin Peter, Britta Strampe // Image : Omri Aloni // Son : Alexandra Praet, Christophe de la Chevallerie // Montage : Sarah-Christin Peter // Musique originale : Robert Pilgram // Production & diffusion : Film University Babelsberg (Filmuniversität Babelsberg), RBB (Rundfunk Berlin-Brandenburg).

"Addai est un jeune homme d’une vingtaine d’années vivant en Allemagne. Fragile psychiquement, il rejoint en 2013 un groupe salafiste en Syrie pour « servir un but supérieur » et venir en aide aux gens. À travers le récit de sa mère et d’un de ses amis rencontré en Syrie, Esther Niemeier reconstitue sa vie à travers des images d’archives redessinées. En partenariat avec Tënk, la plateforme du documentaire d’auteur.

https://www.mediapart.fr/studio/documentaires/culture-idees/sur-les-traces-d-addai-parti-en-syrie

 

Ce documentaire est un remarquable travail de fin d’études. Esther Niemeier (qui travaille aujourd’hui entre le Royaume-Uni et l’Allemagne) a choisi la rotoscopie pour raconter la brève vie d’un homme. En mixant des images d’archives, des entretiens filmés et le jeu d’un acteur, en redessinant ensuite toutes ces images, elle réalise un documentaire animé implacable.

Tracing Addai raconte l’histoire vraie d’un jeune homme qui depuis tout petit a du mal à trouver sa place, qui adolescent a eu des crises psychotiques et qui adulte pensera trouver le sens de sa vie en allant aider des gens en Syrie. Tracing Addai raconte la souffrance de sa mère contactée un jour par Ilias, emprisonné en Allemagne depuis son retour de Syrie, qui lui parlera de sa rencontre avec son fils, leur amitié, les « bonnes intentions » qui les animaient au départ, et la prise de conscience du piège dans lequel ils étaient tombés quand il fut trop tard.

Esther Niemeier connaissait aussi Addai et, par ce procédé cinématographique, elle parvient en moins d’une demi-heure à dessiner la trajectoire d’une vie, tout en préservant les identités et l’intimité de chacun.

 PAR TËNK & MEDIAPART

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12 mars 2021 5 12 /03 /mars /2021 10:08

De Shahad Ameen (Arabie Saoudite-Quatar 2019)

avec Basima Hajjar, Yagoub Alfarhan, Abdulaziz Shtian, Ibrahim Al-Hasawi

 

Titre original Sayidat Al Bahr

Autre titre la dame de la mer

Tanit de bronze des longs métrages de fiction Journées cinématographiques de Carthage (2019)  

Prix du jury des moins de 30 ans Semaine de la critique à Venise

 

à voir sur  https://www.festivalscope.com/page/les-journees-cinematographiques/

 

"Scales ou le sort d'une jeune fille que son père refuse de sacrifier à la mer selon une tradition ancestrale, et qui devient une paria en résistant aux superstitions patriarcales"

Scales

La cinéaste saoudienne a recours à une fable pour s’interroger sur la condition de la femme dans la société patriarcale, dénoncer le poids des traditions, revendiquer le droit à la vie et celui de vivre. Voici un village saoudien (comme beaucoup peut-être avant l’avènement du pétrole… ?) en bord de mer entouré de montagnes arides. Voici ses habitants : les hommes et la pêche, les femmes enfermées dans l’exiguïté des espaces clos. Tous respectent  certaines coutumes, même entachées de superstitions. Son personnage principal Hayat -dont elle adopte le point de vue- est quasiment de tous les plans, quel que soit l’angle de vue. C’est une rebelle -elle s’oppose à une tradition ancestrale : sacrifier la fille aînée aux vagues, aux  "monstres"  marins, ces créatures qui habitent les fonds abyssaux, en échange de leur clémence et de leur générosité  ! Dans le cas contraire une malédiction s’abattrait sur la population !

Or Hayat -c’est la scène inaugurale- n’a pas été sacrifiée ; son père écartelé entre l’amour pour son premier enfant et la stricte observance des traditions l’a sauvée, des eaux, de la mort et d’une éventuelle métamorphose en « sirène » . Il subira les affronts de ses pairs pour sa « lâcheté », sa fille mise au ban de la société, en subit l’opprobre.

Le film « raconte » l’histoire « périlleuse » d’une « survie » : seule, marginalisée, Hayat se bat pour elle, mais surtout pour s’imposer dans le "monde  masculin" en participant aux travaux de la pêche (dont le raccommodage de filets), à la découverte de ces femmes sirènes, à leur exécution. Alors que des écailles naissantes sur ses chevilles et ses pieds préfigureraient sa métamorphose (de gros plans répétés insistent -un peu trop- sur les prémices d’une transformation que l’adolescente doit maquiller dans la douleur).

 

Ce film en noir et blanc traité telle une épure (ténuité scénaristique, minimalisme des dialogues, récurrence des mêmes plans sur l’immensité de l’eau, jeux des lumières celles des torches la nuit ou du soleil qui se diffracte en éclats irisés sur les flots, personnages aux habits "à l’antique" qui, figés,  rappellent certains bas-reliefs) semble hélas s’étirer inutilement...Autant la scène inaugurale, l’offrande sacrificielle, frappait et par son rendu et par sa force suggestive - autant le "sort" de l'adolescente, celui du village peinent à s’incarner efficacement ! On a la fâcheuse impression de voir un court métrage "abusivement"  transformé en long métrage (en témoignent entre autres, ces gros et longs plans sur sa chevelure qui envahit l’écran, et ses ondulations censées rappeler le miroitement des flots…)

Mais, inviolé, demeure  l’essentiel   "susciter le dialogue sur le rôle des femmes dans la société et dans le monde arabe"

Une fable féministe 

Une allégorie sur un thème universel

 

Colette Lallement-Duchoze

 

 

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Mode d'emploi

Ce blog est destiné à collecter nos ressentis de spectateurs, à partager nos impressions sur les films (surtout ceux classés Art et Essai).

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