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Court métrage d'Alice Rohrwacher Italie 2021
à voir sur MUBI
La propagation de la pandémie de Covid-19 nous a obligés à rester chez nous et nous a empêchés de nous rencontrer physiquement. Dans «l'exil» des connexions corporelles, ce petit court métrage parle d'autres formes de contact entre voisins, à travers un vieil appareil photo 16 mm, un zoom et quelques mètres de film périmé
Image film four roads Alice Rohrwacher
Ce film de confinement d’Alice Rohrwacher échappe à la claustrophobie des vidéoconférences grâce à un appareil photo et un zoom. Un petit bijou d’humanisme sous le soleil italien, dans lequel le visage de ses voisins est immortalisé en 16 mm et accompagné d’une narration tout en douceur MUBI
Court métrage de Louis Séguin (2019)
disponible jusqu'au mardi 18 Mai sur Brefcinéma
Bus 96 - Les films - Brefcinema | Le meilleur du court métrage en VOD
https://www.brefcinema.com › films › bus-96
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"Pyrénées-Ménilmontant : deux amis montent dans le bus 96. Le temps d’un trajet, Hugues évoque ses projets de films. Louis l’écoute, mais il pense à autre chose. Le bus avance, et les souvenirs s’accumulent."
sur la page Bus 96 - Les films - Brefcinema | Le meilleur du court métrage en VOD
lire la pertinente critique de Raphaêlle Pireyre
écouter la rencontre avec Laetitia Mikles (Bonus)
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de Valentyn Vasyanovych (Ukraine 2019)
avec Andry Rimaruk (Sergiy) Ludmyla Bileka (Katya)
prix Best Film dans la section Horizons Mostra Venise 2019
Grand Prix Listapad d'or du meilleur film au festival Listapad
Prix spécial du jury au Festival international du film de Tokyo 2019
Ukraine orientale, 2025. Sergiy, un ancien soldat souffrant de stress post-traumatique, a du mal à s’adapter à sa nouvelle réalité : celle d’une vie éclatée et d’un pays en ruines. Il décide de rejoindre une organisation de volontaires qui exhument les cadavres des victimes de la guerre.
Nous sommes en 2025. La guerre Ukraine/Donbass est terminée depuis un an. Or "le plus gros problème du Donbass n’est pas la dégradation économique, mais la catastrophe écologique" affirme le réalisateur. Pour illustrer ce propos il va filmer les ravages dévastateurs, dans un paysage post-apocalyptique, en suivant le parcours de Sergiy, depuis cette scène inaugurale dans la neige où avec un autre soldat démobilisé, il répète les gestes du « tueur » sur des « cibles », jusqu’à l’acceptation d’une vie réellement choisie, - par-delà la résignation-, après avoir participé avec des volontaires (dont Katya) à l’exhumation des cadavres restés sans sépultures
Etrangement macabre et suggestive cette scène muette où l'acteur promène un regard impuissant sur des objets témoins d’une vie à jamais anéantie : chaussures d’enfant, piano délabré, fauteuil défoncé, vitres et vitrages fracassés, murs lacérés ; le crissement de ses pas sur les débris jouant le rôle de bande-son
Froide et funèbre cette autre séquence où debout face à un cadavre qu’on vient de « déterrer » l’employé débite sa longue litanie descriptive sur un ton monocorde, n’épargnant aucun détail (des vêtements -du moins ce qu’il en reste- jusqu’au fond de la gorge que l’on explore avec la main pour en récupérer des balles, de la peau qui se délite jusqu’au tréfond de ce qui jadis (un an à peine) fut un corps. Et voici en écho une séquence quasi identique mais tournée en extérieur ; ils sont là les cadavres tels des gisants, corps momifiés de personnes inconnues (réduites désormais à des chiffres) Os dénudés, portable dans la poche, police de Donbass, bras arrachés, etc. que l'on photographie. Inventaire presque sordide dans une contrée aride et cendrée comme désertée par l’humain, inventaire qui dessine en creux les atrocités de la guerre et qui transforme les reliques en lambeaux de Vie, lambeaux de ce qui fut et jamais plus ne sera
Insolite cette façon de prendre un bain dans une benne sise au milieu de rocs, benne que Sergiy alimente en eau avec le réservoir de son véhicule! de l'eau non contaminée ???
Les "cibles" de la scène d’ouverture, les voici comme déplacées dans un ailleurs sombre et théâtralisé et c’est lui Sergiy, qui se démultiplie en ombres chinoises. Seul (son compagnon a préféré rejoindre l'acier en fusion ....à une improbable survie!!) mais avec deux armes: a-t-il choisi d'éliminer ces fantômes après les avoir défiés?
Peu de mouvements de caméra (le plus souvent fixe); de longs plans séquences. Le réalisateur ne commente pas il donne à voir à l’état brut la dévastation d'un univers (caméra subjective car c’est par le regard de Sergiy que nous appréhendons le réel)
Il faudra attendre les scènes finales pour entrevoir la "lumière"' (?) Grâce à un raté- le véhicule s'est arrêté, Katya et Sergiy dans l'attente d'une dépanneuse, abandonnent leurs corps au désir, et leurs spasmes vont se confondre avec les giclements de la pluie et les crépitements de l’eau qui ruisselle, l'espace destiné aux morts s'est converti en chambre d'amour!
Longue la route des tombes et des sépultures dans ce cimetière!
Long le chemin de cette organisation qui se concentre sur la surveillance écologique des zones dangereuses car à cause de la guerre personne ne peut habiter ici mines inondées usines détruites eau polluée le mieux serait de s’en aller. Après 10 ans de guerre ? 10 ans pour purifier ce pays du poison de la propagande soviétique et de leurs fables...Maintenant il faut purifier la terre et l’eau
« j’ai compris que je devais vivre » Vivre avec des gens normaux c’est dur. On ne peut pas se forcer. Soit on s’accepte tel qu’on est, soit on disparaît
Une nuée d’oiseaux s’en vient piailler face à l’immensité de l’usine désaffectée : métaphore et/ou prémices de l’espoir ?
Un film parabole étonnant, non sans ambiguïtés, que je vous recommande
A voir sur MUBI (en exclusivité)
Colette Lallement-Duchoze
Court métrage d'Ariane Labed 27' (France, G-B 2019)
avec Romanna Lobach, Jenny Bellay, Grégoire Tachnakian, Gall Gaspard
présenté au festival de Cannes 2019 Quinzaine des Réalisateurs
Olla a répondu à une annonce sur un site de rencontre de femmes de l’Est. Elle vient s’installer chez Pierre qui vit avec sa vieille mère. Mais rien ne va se passer comme prévu.
Avec sa chevelure rousse orange, ses bottines à talons aiguille, sa mini jupe, traînant une valise à roulettes, elle émerge du brouillard. C’est Olla. Accueillie par son hôte (un célibataire endurci, médusé par tant de beauté..) elle sera la femme au foyer, la domestique (courses, ménage, préparations culinaires, toilette d’une mère ankylosée muette !)
Dès le début de cet étrange court métrage on devine le rapport dominant/dominé qui présidera aux relations Pierre/Olla
Ariane Lebed (que nous avons vue dans le film The Lobster réalisé par son mari Yorgos Lanthimos) maîtrise et le sujet (la traite des prostituées venues de l’Est; ici le "dominant" sera délibérément un personnage de "comédie", un ridicule engoncé dans des principes : usage de patinettes, baiser rituel sur le front mais qui sous des apaprences "doucereuses" n’en reste pas moins un "violent") et la forme -une mise en scène qui frise la comédie burlesque (cf la séquence de la "pole dance" dans le salon, où le corps d’Olla aux ondulations très sexy fait face au mutisme d’une mère impotente figée dans son fauteuil et celle de la masturbation à la cuisine où l’érotisme de la caresse libératrice se marie à la dégustation de jambon).
Olla se donne à voir comme un "collage" -succession de "tableautins" où alternent les silences et la musique "what is love", intérieurs et extérieurs, duos avec la mère ou Pierre et solos, chorégraphiés ou théâtralisés et dont le fil conducteur serait peut-être la quête d'amour??
Réalisme au style sec et efficace ? Plutôt faux prosaïsme (teintes plates et formes accentuées chères aux Nabis, pour les extérieurs, couleurs acidulées et aplats à la Adami pour les intérieurs); mais à coup sûr, une façon de filmer proche de Chantal Akerman, ne serait-ce que par le recours aux plans fixes dans l’appropriation d’un lieu et dans la manière si spéciale de scruter un visage. Et sans aller jusqu'à identifier Olla à Jeanne Dielman, on peut affirmer que loin des clichés, la jeune femme -apparemment soumise- maîtrise son destin (cf la relation vénale avec un zoneur et surtout la scène finale). Et ce, malgré la barrière de la langue, malgré les tentatives de dépossession (celle de son identité par exemple) et d’humiliations (rapport sexuel non consenti avec Pierre )
A voir sur MUBI
Colette Lallement-Duchoze
Court métrage de Rémi Rappe (2019)
Isolés sur les îles du Salut, une troupe de singes capucins et un couple de paons vivent une mystérieuse épopée. La faune et la flore effacent doucement les vestiges de ce lieu de mémoire, connu pour abriter un des bagnes les plus durs de Guyane.
en accès libre jusqu'au 11 mai
Fracas - Les films - Brefcinema | Le meilleur du court métrage en VOD
de Jonathan Glazer court métrage de 12'
casting danse : Kaorito Ito, Germaine Acogny, Andrey Berezin, Ditta Miranda Jafsi
musique : Mica Levi
Plus de 500 ans après la crise frénétique qui s'était emparée des habitants de la ville de Strasbourg poussant ces derniers à danser sans relâche pendant un mois –, le réalisateur britannique Jonathan Glazer choisit lui aussi de diffuser le virus de la danse avec son nouveau court-métrage intitulé Strasbourg 1518. Dix minutes durant, les spectateurs observent les corps des acteurs s’animer de manière effrénée sur une techno explosive signée Mica Levi – ayant déjà réalisé les bandes originales d’Under The Skin (2013) et de The Fall (2019).
A voir sur la plate-forme Mubi
Comme dans certaines chorégraphies de Pina Bausch (deux danseurs viennent du Tanztheater Wuppertal) on va assister à une forme de transe où chaque danseur invente son propre rituel. Des solos furieux mais élégants, des solos virtuoses et émouvants mais aussi tournoyants à en perdre la tête (cf les dernières minutes filmées avec des effets stroboscopiques).
Chorégraphies dont le tracé sonore est renforcé par la musique techno de Mica Levi (compositrice entre autres de Jackie de Pablo Larrain)
Espace clos dénudé, au faible éclairage ; sur les murs/parois les interprètes s’en viennent buter, se cogner ou reprendre un peu de force (?) telle l'escale obligée d’un parcours accidenté ?; un baquet rempli d'eau: la danseuse se penche et s'asperge les mains , le visage (fonction lustrale?) et quand le cadre s'élargit voici une fenêtre donnant sur un décor (urbain ?) comme pour opposer non seulement un extérieur avec ses repères connus (ou rêvés?) de tous à un intérieur de solitude, mais aussi pour illustrer, en le rendant plus poignant, le douloureux confinement de ces "enfermés" .
La danse comme symptôme ou thérapie? La danse expression, tout à la fois, de liberté et de servitude due au confinement !
Et cette interrogation en ouverture, puis entendue à plusieurs reprises "comment allez-vous?" est-elle ironique ou cynique? ou les deux?
12' de spasmes et de frénésie à ne pas rater
Colette Lallement-Duchoze
Court métrage réalisé par Anthony Giacchino (2019). 25'
Productrice Alice Doyard,
avec Colette Marin-Catherine et Lucie Fouble
Colette vient d'obtenir l'Oscar du meilleur court métrage documentaire
Cette récompense, ce film, c’est un hommage aux femmes, partout dans le monde, des femmes qui se tiennent par la main pour la justice. Vive Colette, et vive la France (Alice Doyard)
à voir sur la plate-forme du Guardian
Pour la première fois, à 91 ans, Colette entreprend un pèlerinage en Allemagne avec sa nouvelle complice Lucie, à qui elle confie ses histoires de fantômes, notamment celle de ce frère (déporté et mort à Dora à 19 ans) dont elle n’était pas forcément proche, celle de sa mère qui lui en a voulu d’être en vie à sa place.
2021 Colette Marin-Catherine a 93 ans et c'est l'année de la 93ème cérémonie des Oscars (simple coïncidence?)
Esprit vif, sens de la formule, franc parler, Colette va guider la jeune Lucie (et le spectateur) dans cette archéologie de flux mémoriels.
Le court métrage suit en effet l'itinéraire de cette femme depuis son départ de Caen jusqu'au camp de Dora, en Allemagne. Dans les premières "séquences" nous voyons successivement Colette chez elle, et Lucie étudiante en histoire passionnée par la Seconde guerre mondiale. Puis, côte à côte, les deux femmes entreprennent ce "pèlerinage" sur les traces de Jean-Pierre Catherine, ce frère "si beau et si étonnamment brillant" (quand il avait décidé de traverser un mur tant pis pour le mur) déporté et tué en 1945. Un pèlerinage où se mêlent les réponses de Colette aux questions de Lucie, des souvenirs, des images, des documents et des films d'archives
Refusant le pathos (et pourtant quelle émotion quand les deux femmes franchissent la porte du "crématorium"....) le réalisateur insiste " sur la transmission mémorielle et sur le témoignage de la solidarité entre les générations" (dont la bague serait l'emblème). Une thématique qui a influé sur le choix du jury?
Un court-métrage de facture très classique, dont l'intérêt majeur résiderait peut-être dans cette "rencontre" entre la recherche du vrai (vérité historique) et la béance de blessures ravivées, tout en refusant le "tourisme morbide " (celui que fustige précisément le personnage éponyme)
Florilège
"On ne rentre pas dans la Résistance comme on rentre dans une banque, en disant : « Bonjour, ouvrez-moi un compte résistance »
Quand je vais franchir la frontière avec l'Allemagne, je sais que je ne serai plus la même
C'est pire que l'horreur c'est Dante sur terre
écoute les oiseaux (c'est peut-être le recueil de nos peines et de nos chagrins)
"Je suis très reconnaissante aux initiateurs de cette rétrospective, sans laquelle Jean-Pierre serait encore dans la nuit et le brouillard de Dora. Je suis Colette, simplement, mais très honorée d’être le socle sur lequel Alice, Anthony, Lucie et toute l’équipe sont venus construire cette émouvante œuvre de mémoire. »
Colette Lallement-Duchoze
"En attendant le 29e Festival du Cinéma Russe, qui aura lieu en novembre 2021 à Honfleur, voici notre édition “SPÉCIALE DOCUMENTAIRES” qui sera disponible en ligne du 23 au 29 avril 2021.
Le programme spécial en ligne que nous avons le plaisir de vous présenter ici, est pour nous une expérience tout à fait nouvelle.
Ce programme inclut trois films que nous avions prévu de montrer au Festival 2020, et six films des années précédentes.
On y découvre les relations qui existaient entre l’Afrique et l’URSS, un portrait de la danseuse étoile du Théâtre Mariinsky, une histoire de la nourriture à l’ère soviétique, un reportage ethnographique sur un éleveur de chevaux du Grand Nord de la Russie, des cours à l’intention de jeunes femmes qui rêvent d’épouser un millionnaire, et encore d’autres sujets.
Bon visionnage, et à bientôt"
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