12 octobre 2022 3 12 /10 /octobre /2022 12:17

Court métrage de Carlos Saura (Espagne 2021)

 

San Sebastian International Film Festival 2021

Guadalajara International  Film Festival 2021

 

Saura crée et récupère plus de trente images, dessins et photos qu’il imprime, manipule et filme afin de créer une histoire qui reconstitue la guerre civile espagnole et reflète les horreurs d’une guerre universelle à travers les yeux d’un enfant et de son environnement

ROSA ROSAE une élégie de la guerre civile espagnole

 

La guerre civile espagnole a profondément marqué l’enfance du légendaire réalisateur Saura, dont la prolifique œuvre a perduré après la dictature de Franco.

 

Cette merveille musicale de 6 minutes, faite de traits de fusain expressifs et fragiles, est un regard émouvant et enfantin sur un conflit.

(commentaire MUBI)

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11 octobre 2022 2 11 /10 /octobre /2022 04:43

Documentaire réalisé par  José Luis López -Linares (France Espagne Portugal 2021)

scénario: Jean-Claude Carrière & Cristina Otero Roth

Chef opérateur : José Luis López Linares, Andrés Recio Illán  

Montage : Cristina Otero Roth

 

Amoureux des arts et fin connaisseur de Goya, Jean-Claude Carrière nous guide dans son œuvre incomparable. Pour en percer le mystère, il accomplit un dernier voyage en Espagne qui le ramène sur les traces du peintre. Des liens se tissent avec des artistes issus du monde du cinéma, de la littérature et de la musique montrant à quel point l’œuvre de Goya est influente.

 

 

L’ombre de Goya (par Jean-Claude Carrière)

 

Une œuvre pépite à ne pas manquer ! c’est ainsi que l’on m’avait vanté les qualités de ce documentaire

Que le réalisateur-documentariste José Luis Lopez Linares donne la parole à Jean-Claude Carrière (scénariste du film) jusqu’à l’inclure dans le titre quoi de plus « naturel » ? Voyage dans l’espace et le temps (récurrence du train, diversité des lieux visités : maison natale de Goya, Musée du Prado, Musée du Louvre, chapelles et basiliques; diversité des personnes interviewées)  mais surtout dans l’intime (ce qu’affirme d’emblée J-C Carrière « se mettre dans l’esprit du peintre, ce qu’il imaginait pour lui et non pour les autres »).

Mais là où l’exacerbation -du  "ressenti" ou du "doctissime", de la "duplication"  du commentaire -celui de Carrière face à un tableau de Goya, repris par l’épouse, du concept de  "continuum" ou de la  "transmission"  qui (re)lie le peintre du XVIII° le cinéaste du XX° (Buñuel) et le scénariste), l’emporte sur tout le reste on est en droit de s’interroger.

Oui l’ombre de Goya va se mêler à celle de Carrière (dont c’est l’ultime voyage par-delà les Pyrénées) et à toutes celles qu’il a côtoyées (Buñuel surtout dont la  "proximité"  avec le peintre -l’Aragon natal, la surdité, l’exil -est plus qu’évidente) Mais pourquoi  "noyer" le « propos » dans une mise en scène parfois racoleuse ? jouer ad nauseam sur les « échelles » (très gros plan du visage de Carrière, regardant La Maja nue et la Maja vêtue qu’il salue au final comme un adieu au peintre ( ?) ou un clin d’œil à « l’obscur objet du désir » de Buñuel ? En frontal ou de profil pour « commenter » de façon très subjective … Que le nœud rouge sur le vêtement blanc de la duchesse d’Albe renvoie à celui du chien patte arrière n’a aucun intérêt s’il se limite à un simple constat ; en revanche opposer la joie de vivre des paysans fiers d’avoir accompli une journée de labeur (scène champêtre) à la présence insidieuse d’un château (symbole du pouvoir) à l’arrière-plan et "comparer" ce dernier avec l’impressionnante meule de foin (premier plan) comme pour signifier la toute-puissance du peuple, fait du personnage JC Carrière un guide précieux quand bien même certains spectateurs dénonceraient des extrapolations

Ne nous méprenons pas. Je ne remets nullement en cause l’intelligence de celui qui fut un des plus grands scénaristes du XX° (et le voir à l'écran entendre sa voix pénétrante fut un régal)  mais je m'interroge sur  la démarche du documentariste (cf Le mystère Jérôme Bosch - Le blog de cinexpressions )

 

.Nous retiendrons l'exhortation à  "écouter le silence"  la chose du monde la plus difficile à entendre"

 

La lumière peut aveugler tout autant que l’obscurité, n’était-ce pas la « leçon » des « fantômes de Goya » (2006) fiction de Milos Forman dont Jean-Claude Carrière fut le scénariste ?

 De même la reconstitution par Carlos Saura de Tres de mayo - dont le documentaire de José Luis Lopez Linares propose des extraits-, s’inscrit dans cette volonté d’immersion à partir des « désastres de la guerre » (on ne peut qu’être ébahi par le travail en studio de ce court métrage de 2021)

 

Colette Lallement-Duchoze

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8 octobre 2022 6 08 /10 /octobre /2022 13:32

de Hany Abu-Assad (Autorité nationale palestinienne,  Egypte 2021)

avec Ali Suliman, Maisa Abd Elhadi, Manal Awad, Omar Abu Amer, Kamel El Basha, Jalal Masarwa 

 

 Festival international du film de  Toronto (2021)

 

Soirée d'ouverture: festival "regards sur la Palestine" Omnia Rouen vendredi 7 octobre 2022

 

Inspiré de faits réels, Huda’s Salon est un thriller féministe où deux femmes luttent pour leur liberté.

Reem, une jeune mère mariée à un homme jaloux, se rend au salon de Huda à Bethléem, pour une coupe de cheveux. Mais cette visite ordinaire tourne au cauchemar  lorsque Huda, la fait chanter (pactiser avec les services secrets israéliens , et ce faisant trahir son peuple!!!)

Huda's Salon

Hany Abu-Assad est bien connu des festivaliers (Omar, le chanteur de Gaza, Paradise now entre autres) et d’un film à l’autre ils se sont familiarisés avec ses thématiques traitées parfois avec humour mais sans céder à un manichéisme facile tout en défendant la  cause des « résistants »

Dans Huda’s salon l’action se situe à Bethléem Cisjordanie Palestine occupée depuis…1967 érection d’un mur dès 2002 les difficultés de « survie »: le contexte politique est d’emblée signalé par des encarts et des images qui défilent telle une mosaïque dédaléenne. Un des effets pervers de cette occupation illicite (et pourtant impunie) est la traîtrise organisée : les services secrets de la force d’occupation infiltrent payent monnayent aident à obtenir des documents "vitaux", en échange d’informations ciblées (planques d’armes par exemple). Les "traîtres" -qui souvent ont été "piégés"-  savent que leur vie est en danger (la résistance palestinienne a elle aussi ses « services secrets » et exécute les « coupables » et quand la traîtrise se double du « péché d’impureté » c’est toute la famille qui est suspectée et menacée!

MAIS l’originalité de ce film est de mettre en exergue la double oppression des femmes palestiniennes : victimes de l’occupant ennemi, elles subissent aussi les forces patriarcales de leur communauté. La jeune mère Reem en sera comme la victime expiatoire (même si les dernières paroles prononcées laissent ouvertes certaines perspectives…). Piégée par sa coiffeuse Huda -une espionne travaillant pour le compte des occupants israéliens,, elle est menacée par la résistance palestinienne, ne peut se confier à personne (ni à sa mère, ni à son amie et encore moins à son mari jaloux) Elle portera à bout de bras et son bébé et sa dignité bafouée ; elle la traîtresse et l’impure alors qu'elle est innocente !!! Regard hébété, vomissements, (tels des crachats pour expectorer la haine de soi), tentative de suicide, désir de fuite (encore faut-il un visa en bonne et due forme….qui ne peut être délivré que par …les services secrets israéliens)

Après un prologue, -long plan séquence dans le salon de coiffure,- qui se veut humoristique (les méfaits de facebook) et les dialogues revendicatifs de ces deux femmes « émancipées », le réalisateur a opté pour le « thriller » (avec rebondissements suspense traques) et un montage alterné et/ou parallèle (l’interrogatoire à huis clos de Huda par le « chef » Hassan (Ali Suliman).de la Résistance palestinienne, d’une part et la « survie » cauchemardesque de Reem -chez elle, dans les transports en commun, chez le médecin, d'autre part)

Ombres portées dans un immense hangar/tunnel (cf l'affiche) où l'exécution de Huda se fera hors champ ; celle de son sous-fifre avait envahi l’écran de ses flammes) Lumières voilées (les motifs des voilures et de la literie chez Reem contrastant avec la « noirceur » de l’impureté théâtralisée ; le produit qui dessille les yeux de la victime empoisonnée pour simuler la connivence sexuelle, l’instillation oculaire répétée par Hassan comme métaphore d’une situation complexe et embuée !!)

Des contrastes et des subtilités certes !!

Mais il est regrettable que la « démonstration » (car démonstration il y a surtout lors du face à face Huda Hassan) soit entachée de lourdeurs et que l’interprétation en pâtisse (alors que nous avions vu Ali Suliman bien plus convaincant dans 200 mètres par exemple et Maisa Abd Elhadi plus talentueuse dans The reports on Sarah and Salim) The reports on Sarah and Saleem - Le blog de cinexpressions

 

 

Colette Lallement-Duchoze

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4 octobre 2022 2 04 /10 /octobre /2022 06:13

La 5ème édition de la biennale "Regards sur la Palestine"

 

ce sera à L'OMNIA

 

les vendredi 7 samedi 8 et dimanche 9 octobre 2022

Festival Regards sur la Palestine 5ème édition

 

Soirée d'ouverture vendredi 7

 

à partir de 18h30

de la musique, un généreux buffet à l'orientale à prix libres, un accueil surprise avec un studio photo, 

 

 

projection en avant-première à 20h

de Huda's Salon de Hani Abu Assad 

suivie d'un débat en visio-conférence avec le réalisateur , en direct de Palestine

Festival Regards sur la Palestine 5ème édition

Samedi 8 octobre

 

10h     FEDAYIN  2020 Collectif vacarmes 

 

14h      200 mètres  Ameen Nayfeh 2020

 

16h      Et  il y eut un matin  Eran Kolirin  2022 (Et il y eut un matin - Le blog de cinexpressions)

 

18h      Gaza  Andrew McConnell  & Garry Keane  2018

 

 

20h      One more jump  Emanuele  Gerosa 2021 (One more jump - Le blog de cinexpressions)

 

Festival Regards sur la Palestine 5ème édition

dimanche 9 octobre

10h30

 

 

5 courts métrages 

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29 septembre 2022 4 29 /09 /septembre /2022 05:46

de Jean Libon et Yves Hinant, (Belgique France 2021)

 

avec Jean-Michel Lemoine, Anne Gruwez

 

Festival Arras 

GIJON INTERNATIONAL FILM FESTIVAL – Espagne, 2021 Meilleur acteur pour Jean-Michel Lemoine 

 

Strip Tease est de retour ! Dans ce nouveau long-métrage, une prostituée bruxelloise est assassinée à son domicile. Alain, son ex-compagnon boucher et junkie notoire, semble être le coupable idéal. Toutefois, le jeune suspect ne se souvient absolument pas d’avoir tué cette femme. Une pièce à conviction va alors tout chambouler : une frite !

 

ou: 

 le commissaire Lemoine plus Hutch que Starsky enquête sur une affaire de meurtre dans les quartiers chauds de Bruxelles. Kalima Sissou prostituée occasionnelle, a été assassinée chez elle. Le coupable : Alain, boucher de formation et ex petit copain. Le hic est qu’il ne se souvient pas de l’avoir tuée…Une frite, un tupperware et sainte Rita vont permettre à Lemoine et son équipe de pieds nickelés de l’incriminer. Interpol n’a qu’à bien se tenir ! Un joyeux polar noir réalisé par l’équipe de Strip-Tease

 

Poulet frites

Tourné il y a plus de 15 ans sous forme d’un triptyque (le flic la juge et l’assassin) poulet frites est comme le préquel de « Ni juge ni soumise » (Ni juge, ni soumise - Le blog de cinexpressions. Magritte et César 2019 du meilleur documentaire. Mais si tout le matériel informatique et téléphonique est d’un autre âge, son utilisation reste à peu près la même et les interrogatoires poursuivent les mêmes objectifs. Bien plus, en raccourcissant les 3x52 minutes, en opérant des « coupes », les deux auteurs Jean Libon et Yves Hinant affirment vouloir « aller droit au but, resserrer les éléments factuels, opacifier ou obscurcir la frontière entre fiction et documentaire ». Ce qui ne les empêche nullement d’égratigner l’institution policière belge, se gausser de ses connivences avec les autorités internationales ; car d’indice en indice de révélations en révélations le commissaire Jean-Michel Lemoine qui joue son propre rôle, téléphone à qui « de droit » aux USA au Pakistan à Londres …et au passage s’autorise de prétendus « bons mots » à l’encontre de suspects étrangers

Alain est le suspect numéro 1. Arrêté, interrogé, il nie tout en bloc « si je l’avais tuée je m’en souviendrais je m’en serais aperçu quand même » ne cesse-t-il de clamer pour prouver son innocence ; or il était présent sur les lieux du crime et des témoins signalent qu’il s’était disputé avec la victime ; mais il ne se souvient de rien…Le commissaire lui ne néglige aucune piste pour lever méthodiquement progressivement le voile sur les zones d’ombre. Les frites ? puisque c’est le seul indice;  avec qui la victime mangeait-elle ? Pourquoi n'y a-t-il qu'une assiette  si la victime était avec quelqu'un ? Et quel mobile avait le meurtrier? quand ont-elles été achetées ? comment ont-elles été préparées ? cuisinées ? en quelles circonstances ?? etc etc…l’heure est grave et pourtant ce plat de frites ne se prête-t-il pas à de l’autodérision (qui affecte aussi bien le commissaire, la juge Anne Gruwez, que les inspecteurs et les agents).

Et comme la caméra filme au plus près les protagonistes, elle accentue l’exigüité et la promiscuité -tour à tour alliées et ennemies. Un « faux » documentaire dans toute sa crudité : absence de voix off, absence d’interviews, mais une dynamique de champs contrechamps ; et comme il est question de "dramatisation",  le montage va privilégier rebondissements suspense (comme dans les fictions de série B ?)

Car disons -le tout net ce sont bien les petites gens des quartiers défavorisés qui par manque de moyens  s’entassent dans des trous à rats : drogués sdf, minorités ethniques oui des   suspects,  forcément ....des suspects.....

L’enquête n'est-elle pas  prétexte à la peinture d'une comédie humaine?  ne met-elle pas en exergue les travers d'une société clivante et déshumanisée? 

Alain est filmé de dos à chaque interrogatoire mais quand il sera disculpé,  son visage jaillit enfin dans la lumière!!! (c'est-à-dire face à la caméra bienveillante )

 

Colette Lallement-Duchoze

 

Le Belge est comme ça. Tout le monde nous est passé dessus ! Vous d’abord, les Allemands, les Autrichiens, les Hollandais… Et ça continue. On est la quintessence de cette histoire qui dure depuis dix siècles. Heureusement qu’on rigole, sans ça on serait prêt à se suicider ! » Jean Libon 

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27 septembre 2022 2 27 /09 /septembre /2022 18:04

de  Joao Pedro Rodrigues (Portugal France) 2022)

 

avec Mauro CostaAndré CabralJoel BrancoOceano CruzMargarida Vila-NovaMiguel LoureiroDinis Vila-NovaLuisa Castelo Branco

 

Cannes 2022 section Quinzaine des réalisateurs

 

 

 

Sur son lit de mort, Alfredo, roi sans couronne, est ramené à de lointains souvenirs de jeunesse et à l'époque où il rêvait de devenir pompier. La rencontre avec l'instructeur Afonso, du corps des pompiers, ouvre un nouveau chapitre dans la vie des deux jeunes hommes voués à l'amour et au désir, et à la volonté de changer le statu quo.

 

Feu follet

 

Fantaisie musicale : c’est ainsi que le réalisateur portugais qualifie son film « feu follet » Et de fait chants chorégraphies théâtre liturgie vont porter au pinacle cet  " obscur objet  du désir " mêlant érotisme fantastique et comédie

2069 le vieux roi Alfredo se meurt mais un sourire illumine son visage quand un pompier playmobil noir apparaît (laissé par un enfant) sur son lit. Et voici exhumée en un long flash back (2011) la relation amoureuse (celle des arbres celle de l’autre celle du phallus) Car lassé de voir les forêts s’embraser le jeune Alfredo lui l’amoureux des arbres (une ode ouvre ainsi ce retour en arrière) décide d’être sapeur pompier -au grand dam de la mère et …de la commandante !!!.Qu’à cela ne tienne lui le prince blanc, au corps gracile et à la peau diaphane va s’éprendre de son instructeur,  un pompier noir !

Un textus fait de références picturales (le Caravage la pipe du pompier  Rubens Velasquez ) d’un catalogue de phallus (chacun par sa forme texture renvoie à une espèce d’arbre menacée d’extinction ; -une verge n’est-ce pas aussi beau qu’un arbre ; et d’ailleurs les premières montées de la « sève », Alfredo ne les a-t-il pas éprouvées lors de ses balades en forêts …) sur fond de colonialisme, covid, dérèglement climatique et incendies qui ont ravagé le Portugal

La séquence finale celle du fado dans la chapelle met en évidence le « conflit » modernité et conservatisme, république et monarchie « mourir comme un homme » (fado de l’encapuché). Or l’encapuché va mettre à nu son visage : Afonso, devient le président de la nouvelle république ; preuve que c’en est terminé du pouvoir individuel et de la monarchie ?

 

Une œuvre hybride jouissive souvent

mais qui hélas par moments donne l’impression fâcheuse de fourre-tout et d’abandon facile à la complaisance

Dommage

 

Colette Lallement-Duchoze

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26 septembre 2022 1 26 /09 /septembre /2022 06:55

 

 

Le 29 septembre 2022 à l'Omnia (rue de la République 76000 Rouen) à 20h 

 

Présentation des différents festivals de cinéma

Suivie de la  projection de courts métrages (1/festival) 

 

 

 

 

 

 

 

 

Soirée Moteur (réseau des festivals de cinéma de Rouen)

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7 septembre 2022 3 07 /09 /septembre /2022 05:37

d'Emmanuel Mouret 2022

avec Sandrine Kiberlain, Vincent Macaigne

 

Festival Cannes 2022 Cannes première

 

 

 

Une mère célibataire et un homme marié deviennent amants. Engagés à ne se voir que pour le plaisir et à n’éprouver aucun sentiment amoureux, ils sont de plus en plus surpris par leur complicité

Chronique d'une liaison passagère

Bosquets rieurs, Fée électricité, tableaux érotiques dont on ne perçoit pas l’élan oblatif, nature primitive dans sa minéralité et sa fraîcheur, appartements prêtés, chambres d’hôtel, intérieurs aux couleurs pastels, chant du monde aux lumières diffractées, que d’endroits complices pour une rencontre, une relation sexuelle clandestine (qui restera toujours hors champ) ; lieux désormais habités par la présence du couple ? ce que suggèrerait cette succession rapide de plans -tel un bilan conclusif ? ou s’agit-il d’un défilement sur l’écran de la mémoire ? au moment même où s’opère le basculement

Emmanuel Mouret avoue avoir  aimé l’idée de deux amants qui décident de ne se voir que pour le plaisir, sans rien projeter, happés par le bonheur d’être ensemble

Pas de sentiment, pas au travail, pas n’importe quand ni comment, c’est le leitmotiv répété ad libitum… c’est le contrat qui lie les amants

Mais on assistera au  triomphe du logos que la voix de Juliette Gréco et les accords de la cithare de Shankar enveloppent de leur suavité. Une fois de plus, dans la filmographie d’Emmanuel Mouret, c’est le discours amoureux qui est décliné en ses fragments ou plutôt ici en ses tourments -et les tergiversations de l’homme, ses indécisions, ses bifurcations, ses « combats intérieurs » le prouveraient aisément (notons au passage que si Vincent Macaigne interprète à merveille l’homme marié maladroit, Sandrine Kiberlain dans le rôle de Charlotte, mère célibataire « émancipée », donne l’impression d’être trop prisonnière de son texte).

Le réalisateur prend un plaisir malicieux à mener ses personnages précisément là où ils vont transgresser leurs « règles » initiales, tout en affirmant et revendiquant le contraire (le plan récurrent fixe sur chacun des deux filmés de dos alternativement semble ponctuer les étapes d’une prise de conscience dans leur silence intérieur) 

Marivaudage et maladresses, dialogues incongrus (quand ce n’est pas le lieu qui frappe par son étrangeté) cela peut tout autant ennuyer que séduire ! Le discours amoureux (quand bien même les dialogues croustillent de drôleries et/ou d’ambiguïtés) est-il extensible à l’infini? même si la « concrétisation » du désir est limitée dans la durée (après tout il ne s’agit que d’une …liaison passagère…). Serait-ce la raison pour laquelle E Mouret introduit un autre élément, sauf que la « nouveauté » fait bifurquer la relation initiale fondée sur l’incomplétude consentie vers d’autres possibles fondés sur le sentiment

"On a voulu être élégants, on a été élégants, et on a tout raté".

 

Colette Lallement-Duchoze

 

 

PS le film a été présenté hier soir à l'Omnia pour fêter la réouverture de la salle art essai (en travaux depuis juillet 2020)

En présence entre autres du maire de la ville.

Dans son discours l'allusion à la Nupes (liaison passagère) fut d'un goût plus que douteux -en tout cas elle était déplacée...

 

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6 septembre 2022 2 06 /09 /septembre /2022 05:52

Court métrage de  Carla Simon (Espagne 2022) 25'

 

Carla est enceinte et nue, comme dans les photos où sa mère pose enceinte. Une jeune femme voyage des années 60 à aujourd’hui, en passant par les années 80, franchissant les seuils de la féminité et de l’histoire, jusqu’à ce qu’elle rencontre Carla, enceinte sous le ciel bleu de la côte catalane.

LETTER TO MY MOTHER FOR MY SON

 

Réalisé alors qu’elle était enceinte, ce chef-d’œuvre en Super 8 de Carla Simón  (lauréate de l’Ours d’or 72ème Berlinale, pour Alcarràs) , brille par sa richesse.

Voyageant à travers le temps, les générations et les supports (de l’écriture épistolaire au flamenco et divers films), il célèbre la promesse de nouveaux départs. (Mubi)

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3 septembre 2022 6 03 /09 /septembre /2022 04:06

de Lionel Baier (Suisse France 2022)

avec Isabelle Carré (Nathalie Adler) Théodore Pellerin  (Albert Adler) Ursina Lardi (Ute Lerner) Tom Villa (Charles-Antoine Dubat)  Elisabeth Owona (Elisabeth)

 

Présenté au festival de Cannes 2022 Section Quinzaine des réalisateurs

 

Au début de l’année 2020, Nathalie Adler est en mission pour l’Union Européenne à Catane en Sicile. Elle est censée y encadrer la visite de la chancelière allemande Angela Merkel et du président français Emmanuel Macron dans un camp de réfugiés. Alors que les préparatifs se heurtent aux premiers obstacles, Nathalie découvre par hasard que son fils Albert est également présent dans le camp en tant que militant engagé auprès d’une ONG. Même si le temps lui manque, la fonctionnaire tente de renouer avec son fils qu’elle avait abandonné  neuf ans plus tôt. .

Leurs retrouvailles vont être plus détonantes que ce voyage diplomatique

 

La dérive des continents (au sud)

 Troisième volet d'une tétralogie consacrée à l'Europe -après Comme des voleurs (à l'est) et Les grandes ondes (à l'ouest) -, La dérive des continents (au sud) est un film décevant; loin de souscrire à la formule "non pas une image mais un lieu" que répètera Nathalie ... en diverses circonstances!!

 

Dès les premières scènes,  le réalisateur donne à  "voir"  un monde farcesque et cynique. Au discours du populiste  Salvini (nous sommes en 2020) qui se félicite de voir baisser ostensiblement le pourcentage de migrants, succèdent à un rythme rapide les éléments d’une mise en scène -telles des vignettes dignes (ou presque) d’un Tati -(fabriquer de l’insalubrité, biaiser le réel, afin de combler les attentes du président français…Ne pourra-t-on pas quelques semaines après se féliciter de l’impact de sa venue ??? et ce faisant améliorer son image de marque ? …Il faut transformer de fond en comble les lieux …Et le chargé de communication s’y entend en la matière !! (on aura reconnu le comique Tom Villa). Humour grinçant ! voici un Sénégalais qui  "répète"  son rôle mais ….son  "français"   n’est-il pas un peu trop châtié ???  On reprend, on reprend…

Et  au moment précis où l’avion doit se poser, patatras, la visite est annulée, Angela Merkel et Emmanuel Macron sont convoqués à Rome pour un sommet ....sur la "grippe chinoise" !!!!

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Mode d'emploi

Ce blog est destiné à collecter nos ressentis de spectateurs, à partager nos impressions sur les films (surtout ceux classés Art et Essai).

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