22 février 2023 3 22 /02 /février /2023 07:11
Des films, des avant- premières, des rencontres

 

Cinéma Omnia 20 rue de la République 76000 ROUEN

 

 

Mercredi 1er mars

18h L'Eden (VOST) d'Andrés Ramirez Pulido

20h30 NightSiren (VOST) de Tereza Nvotová - en présence de la réalisatrice

 

Jeudi 2 mars

18h Un varon (VOST) de Fabián Hernández

20h30 Chili 1976 (VOST) de Manuela Martelli - en présence de la réalisatrice

 

Vendredi 3 mars

18h Une affaire de coeur, la tragédie d'une employée des PTT (VOST) de Dušan Makavejev - présenté par le critique Marko Mormil

20h30 L'île (VOST) d'Anca Damian - en présence de la réalisatrice

 

Samedi 4 mars

10h30 La poupée (VOST) de Wojciech Has

16h La nature (VOST) d'Artavadz Pelechian

18h My love affair with marriage (VOST) film d'animation de Signe Baumane

20h30 Los reyes del mundo (VOST) de Laura Mora - en présence des deux co-producteurs

 

Dimanche 5 mars

11h Navigators (VOST) documentaire de Noah Teichner - en présence du réalisateur

16h Il boemo (VOST) de Petr Václav

Kinepolis centre commercial Saint-Sever 76100 ROUEN

 

mercredi 1 mars

20h Porno Melancolia de Manuel Abramovich (Argentine) 

 

jeudi 2 mars

20h Luxembourg, Luxembourg de Antonio Lukich   (Ukraine)

 

vendredi 3 mars

20h   Blanquita de Fernando Guzzoni (Chili)

 

samedi 4 mars

14h Silent Land de Agnieszka Woszcynska  (Pologne)

18h Tigru de  Agnieszka Woszcynska  (pologne)

 

Auditorium du Musée des Beaux-Arts  26 bis rue Lecanuet 76000 Rouen

 

jeudi 2 mars

18h Fokus Maria Silvia Esteve   Silvia (Argentine)

20h Fokus Dusan Makavejev  L'homme n'est pas un oiseau  (Serbie)

 

vendredi 3 mars 

19h30     Fokus Maria Silvia Esteve  Spiral & Criatura (Argentine)

 

samedi 4 mars

16h Compétition Made in Normandie

                                 france.alestfestival.com

XVII FESTIVAL DU FILM D'EUROPE CENTRALE ET ORIENTALE (28/02/2023 --05/03/2023)
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20 février 2023 1 20 /02 /février /2023 15:47

Documentaire  réalisé par  Delphine Seyrig  (1977  sortie 1981 Version restaurée sortie 2022) 

avec Jenny Agutter : Juliet Berto :  Ellen Burstyn :Candy  Clark :  Jill Clayburgh : Patti D'Arbanville :  R. de Gregorio : Marie Dubois  Louise Fletcher :  Jane Fonda : Luce Guilbeault : Shirley MacLaine :  Mallory Millet-Jones :  Maidie Norman : Millie Perkins  Rita Renoir : Delia Salvi :  Maria Schneider :  Barbara Steele :  Susan Tyrrell : Viva :Anne Wiazemsky : Cindy Williams

 

Delphine Seyrig s'entretient avec vingt-quatre actrices françaises et américaines sur leurs expériences professionnelles en tant que femmes, leurs rôles et leurs rapports avec les metteurs en scène, les réalisateurs et les équipes techniques. Bilan collectif plutôt négatif en 1976 sur une profession qui ne permet que des rôles stéréotypés et aliénants

Sois belle et tais-toi

Elle est et restera hors champ , elle filme en frontal, longs plans fixes sur les visages de ces actrices, actrices qui -sans se rencontrer-, sans se concerter- disent toutes leur écœurement, face aux injustices et aux discriminations sexistes dans le monde du cinéma ; et c'est là que prend forme  un discours éminemment "politique". Pour le faire advenir dans toute sa puissance Delphine Seyrig a refusé toute fioriture, tout mouvement de caméra, toute plongée dans l'environnement "la parole rien que la parole et un visage " démultiplié" .

Contrairement  à   Carole Roussopoulos qui aurait aimé filmer des maisons, par exemple   ou faire virevolter une caméra , Delphine Seyrig  est restée intransigeante  “non, je veux qu’on cadre le visage de ces femmes, en plan fixe”.  On donne pour la première fois la parole à des femmes qui ne l’ont jamais eue auparavant, on doit avoir les meilleures conditions pour se concentrer sur leurs propos. Pas de distractions.” 

Un cadrage rigoureux donc !  un cadrage pour l'émergence du verbe refoulé 

"sois belle et tais-toi"  un   titre explicitement machiste  que le film/documentaire  fait voler en éclats

Vous allez entendre des  "Paroles d'actrices, des  paroles de femmes "  c'était en  1976  !!!!

.L’objectif est simple : déceler et abattre les clichés pour tenter de réduire cette domination. Ne serait-il pas l'ébauche du test de Bechdel ? Line Peyron Productrice

 

Colette Lallement-Duchoze

 

 

 

 

 

 

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17 février 2023 5 17 /02 /février /2023 21:03

SynopsisBrahim est un jeune homme secrètement gay. Il est aussi la joie de vivre de sa mère, qui espère qu'un jour il trouvera l'amour de sa vie, il deviendra père de famille et les rendra tous fiers. Lors de la fête d'anniversaire de sa mère, les tensions autour de sa sexualité non acceptée deviennent insupportables. Brahim fuit la maison familiale qui lui est oppressante. Cette nuit-là, une terrible rencontre va tout changer."

Animals

Silence quasi sépulcral à l’issue de la projection, en présence du réalisateur Nabil Ben Yadir. C’était jeudi 16 février à l’Omnia

C’est que le public venait d’être témoin (complice impuissant ?) d’une barbarie : il avait assisté pendant 9 minutes aux tortures infligées sur un homme au prétexte qu’il était homosexuel. 9 minutes une éternité pour la victime

Surtout ne pas exiger du film la « reconstitution » des faits - homicide perpétré sur un homosexuel musulman à Liège en 2012 (certains spectateurs friands de détails, avides de morale punitive auraient souhaité des précisions sur le procès par exemple). Or ce n’est pas le propos…

 

Comme dans les films de Gaspar Noé, quel que soit le degré de violence, il s’agit avant tout d’une fiction, de la façon de la mettre en images, bref de cinéma. L’impact sur le regardeur est déterminant, c’est une évidence. A nous de faire les distinguos entre violence (image), représentation médiatique de la violence (jusqu’à une forme de banalisation) violence « fantasmée » -imaginer ce qui peut se passer, violence-objet commerciale institutionnalisée par Hollywood, violence plus insidieuse -institutionnelle par exemple.

 

Animals! Un film audacieux dans la façon d’utiliser les formats, de resserrer les cadres, de faire des vulgarités éructées (en II) la bande-son de la violence. Un film uppercut. Le choix des plans séquences, une caméra toujours proche des sujets filmés rendent palpable la tension. Structuré en trois mouvements - le meurtre partie centrale est encadré par deux séquences de fête, anniversaire et mariage-, mouvements aux raccords fluides (départ de Brahim à la fin de I embarqué à bord d’une voiture en II et retour de Loïc un des quatre bourreaux au domicile familial en III) et aux échos, inversés certes, comme illustrations de la déshumanisation. Dans le premier mouvement la caméra très proche de Brahim semble faire corps avec lui (son dos envahit souvent l’écran), il déambule dans la maison avec ses couloirs ses escaliers ses portes que l’on ouvre et ferme, comme dans les dédales de l’incompréhension, son visage en gros plan (que renforce le format carré 4,3) trahit l’inquiétude quand les appels réitérés à son ami Thomas restent sans réponse.; une « violence » larvée dans les non-dits ou dans les « reproches » du frère. Le même visage défiguré par la douleur de la torture, sera dans la deuxième partie filmé en un long plan fixe : le silence et l’effacement progressif jusqu’à l’obscur amplifient l’impression de mourir avec lui (le « jeu » partagé avec le gamin dans la scène d’ouverture, en I : se cacher jusqu’à s’effacer, ne plus exister n’est pas anodin…rétrospectivement il acquiert une dimension symbolique)

En écho dans la troisième partie la caméra suit de très près Loïc, celui qui vient d’achever sauvagement Brahim, les mains encore ensanglantées, et nous assisterons à une autre forme de violence ou plutôt au « basculement ». Après son crime Loïc participe, normalement, aux préparatifs du mariage de son père. Loïc, une figure angélique ? En réalité un monstre clamant sa victoire (revanche sur lui-même, son père ? à la limite peu importe, l’essentiel était de montrer « la naissance d’un monstre » « comment, à un moment donné, tu vas tout faire pour exister dans un groupe, quitte à t’oublier »

Et voici cette partie centrale celle qui a conduit certains spectateurs à fermer les yeux (alors que la bande son les poursuivait). Jamais dans la nudité arrachée n’apparaîtra le sexe mais les balafres, contusions, tortures, cris d’angoisse, autant d’humiliations forcenées, un acharnement mortifère contre l’autre l’étranger le « pédé ». Et voici dans le format carré 4,3 un autre format rectangulaire celui du smartphone comme si le réalisateur était hors champ comme si l’ignoble duplication devenait « cinéma » dans un dévergondage de trivialités.

Oui "Si j'avais suggéré la violence, on serait passé à côté du sujet, et on n'en aurait jamais débattu

Et pourtant des programmateurs de salles art et essai refusent la diffusion de ce film au prétexte qu’il va choquer leur public… écoutons plutôt ce distributeur Ce filmporté par le père de la victime, est montré dans les collèges et lycées à travers la Belgique pour éduquer, et prévenir les assassinats homophobes. Ce même film, en France, est interdit aux moins de 16 ans et interdit d’accès aux salles par le refus des programmateurs de le proposer au public, qui reste libre ensuite de choisir ou non de le voir.  Animals propose l’image manquante de ce qu’est un crime homophobe. Force est de constater qu’en France en 2023, cette image manquante n’est pas bienvenue dans les salles de cinéma, sous prétexte qu’elle serait trop violente  (Jane Roger – JHR FILMS, distributeur engagé)

 

 

Un film à voir absolument !

 

Colette Lallement-Duchoze

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15 février 2023 3 15 /02 /février /2023 10:02

Samuel est un orphelin de douze ans à l'allure sauvage. ll est placé depuis quelques semaines dans le Morvan chez Marie, Clément et leurs deux garçons. Samuel s'émancipe, découvre les sensations et les troubles de son âge mais, très vite, il doit aussi faire face aux secrets de cette nouvelle famille. Jusqu'à ce que, un jour, tout se transfigure

Astrakan

Ne vous fiez pas trop au synopsis

 

Ce premier long métrage -certes chronique d’une enfance blessée- adopte en permanence le point de vue de l’enfant (ni flashback ni explication); un enfant qui préserve son intériorité, tapie au fond de lui -et comme remisée à jamais, à l’instar du « secret » planqué sous une brique  du plancher  (?) ; un enfant dont les pouvoirs supra sensoriels (apanage du devin) vont éclater sous forme de cauchemars ou s’illustrer dans les surprenantes (et somptueuses)  dernières minutes où la musique de Bach accompagne la succession rapide de ses images mentales mêlées à celles qui résument l’ensemble du film.

On est loin des films naturalistes sur l’enfance   "nue"  même si le corps est la cible de tous les dangers (sévices, punitions, abus) et qu’il en porte les stigmates. Les séances de gym (trapèze) seront comme des "parenthèses enchantées"  (propos du réalisateur, lors de la rencontre à l’issue de la projection à Angers, Festival premiers plans)

 

David Depesseville ·affirme vouloir Montrer par creux à la manière de Michaux dans « connaissances par les gouffres"; il opte pour l’ellipse, la juxtaposition, les effets spéculaires laissant ainsi le spectateur emplir les interstices (pour exemples : le lait qui bout, la neige, l’hostie, les aubes des jeunes communiants ; la prière à la Vierge et celle dédiée à l’autre Marie la mère « adoptive nourricière » l'alma mater; l’agneau porté avec amour par Marie, telle la pietà et l’agneau mort-né, l’astrakan, titre donné au film -un titre qui doit illustrer  l’enfance sacrifiée, le côté « mouton noir » de Samuel et une certaine tactilité – la caméra se pose telle une caresse « je voulais quelque chose qui soit proche du toucher »

Une vision fragmentaire donc : à nous de reconstituer une sorte de puzzle à travers ces tableautins qui nous conduisent de la maison des parents adoptifs, et de la chambre en particulier à celle de la voisine, de la maison de l’oncle (la porte que l’on ferme sur les non-dits de la pédophilie)  à celle des grands-parents, de  l’église  à la rivière, à la salle de sport, etc.. A chaque lieu s’accroche un pan de la vie de Samuel:  lambeaux de souffrances,  émotions ressenties.

 

Comme dans le film de Pialat (l’enfance nue 1968) les parents adoptifs revendiquent une impérieuse nécessité financière (on les paye pour prendre en charge ces enfants délaissés par les parents géniteurs ou ces orphelins) et sont tiraillés (du moins le prétendent-ils) entre l’évidence (c’est un gamin « insupportable ») et une approche plus clémente (Clément travaillera plus pour « payer » des vacances de neige à Samuel); mais David Depesseville  dans Astrakan, dénonce en outre  la pédophilie (incarnée par Luc le frère de Marie) qu’il aborde moins frontalement (d’ailleurs on peut se demander si les adultes ne sont pas complices….par leur silence) que par d’efficaces et douloureuses suggestions : les séquelles que l’on devine sur le visage apeuré du petit frère et les  "refus" réitérés de Samuel,  vecteurs de son mutisme désarmant !

 

 

Un film âpre et délicat, doux et violent tout à la fois,

un film sobre et parfois plus grandiloquent (cf le final musical)

Un film que je vous recommande

 

Colette Lallement-Duchoze

 

Attention : une seule séance par jour pour la semaine du 15 au  21 février  (consulter les horaires)

 

 

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14 février 2023 2 14 /02 /février /2023 07:19

de Tiago Guedes (Portugal  2022)

coscénariste Tiago Rodrigues

avec Albano Jerónimo,(Laureano)  Nuno Lopes (Samuel), Isabel Abreu,(Judite) João Pedro Vaz (Paulo), Gonçalo Waddington (Vitor) Leonor Vasconcelos (Salomé) et la  participation de Maria João Pinho (mère de Pedro) 

 

Festival de Cannes 2022  Sélection officielle séances spéciales 

Festival international du film d’Ourense (Espagne) 2022 prix du meilleur film

Festival du film de Lucca (Italie) prix du meilleur film Jury de la presse

Dans un village du nord du Portugal, un rite de passage hérité d'une tradition païenne laisse des séquelles irréversibles au jeune Laureano, battu par trois autres adolescents. 25 ans plus tard, Laureano vit toujours aux abords du village, en marge de la communauté et entouré de chiens errants. Les agresseurs, devenus maintenant des hommes, se retrouvent un soir pour célébrer la fête du village. À la nuit tombée, un évènement fait remonter le passé à la surface et la tragédie s'installe.

Traces (Restos do Vento)

 

Un film dense puissant et bouleversant !

 

Par sa mise en scène. Extérieurs traités comme des personnages ou des tableaux du XIX° ; jeux des lumières tamisées blafardes, plans séquences, récurrence symbolique de plans sur les vitres embuées, les escaliers et ruelles, panoramiques -où la vastitude absorbe l’apparente chétivité de l’humain-, économie des dialogues, atmosphère oppressante de bout en bout  -on devine sur les visages la peur, l'attente angoissée de?-, avec de petites étincelles, lueurs furtives dans l’opacité ténébreuse et mortifère

 

Un film construit telle une tragédie : un long prologue consacré au rite païen dit d’initiation -passage à l’âge adulte- restitué dans toute sa noirceur et sa violence machiste où celui qui a osé se rebeller contre les prémices d’un viol collectif, va payer le prix fort. Les traces du « tabassage » seront indélébiles -tout comme subsistent dans ce milieu rural balayé par les vents des éoliennes, les "traces" d'une malédiction ; une scène d’ouverture à laquelle répond en écho 25 ans plus tard le rite sacrificiel de la même victime innocente dans le mugissement des éoliennes et les aboiements des chiens. Entre ces deux scènes une violence larvée suggérée, avant la découverte du corps mort de Pedro, fils de Samuel puis la mise en place méthodique d’une justice immanente !!

 

Une interprétation qui force l’admiration : Albano Jerónimo incarne dans un pur dépouillement cet "idiot du village"  la  "mauvaise conscience" des habitants ; quand Judite (celle que lui adolescent avait sauvée du viol collectif) s’en vient le supplier de « se dénoncer » -pour sauver l’honneur !!-, il posera ses mains et ses lèvres sur ses cheveux -tel un Christ moderne qui pardonne et se sacrifie par amour !!!

 

 

Un film qui hélas quitte l’affiche ce jour

 

Colette Lallement-Duchoze

 

 

Ce film est né de l’envie de réfléchir sur la violence exercée par les plus forts sur les plus faibles, sur l’illusion du pouvoir qui envahit tous les aspects de la société. Réfléchir à la perte de l’innocence, où elle se produit et pourquoi. Mais l’envie la plus prégnante a été de réfléchir à la peur et à la façon dont elle nous conditionne. Comment elle nous transforme et déforme la réalité.

La trame de fond de ce film est la confrontation entre la noblesse fondamentale de l’être humain face à ce que nous appelons la méchanceté humaine, souvent née de la peur, de ce qui nous semble étrange, étranger, ou que l’on ignore. Une confrontation ancestrale que la société camoufle, cache, sans avoir l’idée, le savoir ou la culture pour l’éradiquer.

De là naît la nécessité de réfléchir aux rites de passage (représentés ici à travers une tradition ancestrale semi-païenne), presque toujours liés à des manifestations violentes et misogynes, qui tentent de symboliser cette « séparation » extrême où l’on abandonne un statut social au profit d’un autre.

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13 février 2023 1 13 /02 /février /2023 09:23

de Rachid Hami (2022)

 

avec  Karim Leklou,(Ismaël)  Shaïn Boumedine (Aïssa) Lubna Azabal,(la mère Nadia) Samir Guesmi (le père Adil) Slimane Dazi (l'oncle) 

 

Aïssa Saïdi est un jeune officier de 23 ans d’origine algérienne. Lors d’un rituel d’intégration dans la prestigieuse école militaire française de Saint-Cyr, il perd la vie. Son grand frère Ismaël, le mouton noir de la famille, se retrouve à la pointe du combat pour l’organisation de ses funérailles

Pour la France

Une atmosphère glauque, poisseuse, une eau glacée, des vociférations, de difficiles apnées( ?), le démantèlement des corps – dans l’obscurité on peine à identifier les visages casqués , des bras qui s’agitent-, c’est la scène d’ouverture. Puis on apprendra - en même temps que le frère- la mort par noyade d’un de ces soldats « bizutés ». Dès lors la famille -d’origine algérienne- n’aura de cesse de faire prévaloir la dignité, une famille tiraillée  par un  dilemme (qui fut celui de la famille du réalisateur après la mort de Jallal lors d’un bahutage à Saint Cyr en 2012) : placer l’armée face à ses responsabilités tout en respectant le souhait du frère de rester associé à St Cyr. Un long temps de réflexion, de pourparlers que ponctuent les visites régulières dans la chambre froide où repose le corps mort d’Aïssa. Une mort qui aurait pu être évitée !!! Et c’est là que le rôle du frère Ismaël sera primordial. Un frère qui va entraîner le spectateur dans le flux de ses souvenirs. Le film se construit en même temps que s’opèrent les « basculements »

En optant pour un récit morcelé, un éclatement à la fois chronologique et géographique, grâce aux nombreux flashbacks, le réalisateur illustre des fêlures des fissures qui d’ailleurs vont aider Ismaël (et partant, le spectateur) dans ses prises de conscience.

Trois moments dans le récit, trois continents, trois pays (l’Algérie la France et Taïwan) trois âges (enfance adolescence et âge adulte) Et voici que s’élaborent différents portraits.

Celui de deux frères dissemblables, et ce, dès le plus jeune âge avec de notoires discriminations ;  deux visions du monde ; deux formes d'adaptation  Celui d’une famille dysfonctionnelle : le père Adil psychorigide  et dans l’éducation et dans sa relation avec l’épouse Nadia -une femme instruite et indépendante (talentueuse Lubna Azabal !!), d’ailleurs il restera en Algérie après le départ de sa femme pour la France, avant de s’installer en Espagne !! Au final, celui  d’une  "difficile" adaptation/intégration à travers le parcours de quatre personnages musulmans d’origine algérienne 

A l’issue de la projection à Angers lors du festival Premiers plans, le réalisateur  Rachid Hami -entouré des trois acteurs-  a bien précisé qu’il ne cherchait pas à faire un pamphlet, encore moins un brûlot politique: ni vengeance ni inquisition ni réquisitoire; mais une dignité qui force l'admiration! Ecoutons les propos du coscénariste Ollivier Pourriot  : Pour éviter de réaliser un film plein de colère, nous nous sommes aussi inspirés d'une phrase d'Albert Camus. Qu’est-ce qu’un homme pour Camus ? C'est quelqu'un qui s’empêche, qui ne cède pas à son penchant, à ses désirs de vengeance et à son ressentiment. Contre celui qui déploie toute sa force pour aller vers la violence, un homme sait retenir son bras et transformer son geste en geste de retenue, ou même, en caresse

(Et si l'épreuve "initiatique" liminaire était aussi la métonymie  de l'immense  "bizutage" social, celui que l'on impose à qui cherche à s'intégrer ??)

 

Pour la France (titre délibérément ambigu) : une Odyssée familiale ? Certes mais centrée sur l’opposition névralgique entre deux frères que la « rencontre » à Taipei aura d’ailleurs réconciliés.

Pour la France : Une plongée dans l’envers du décor de l’institution militaire ? Oui mais sans manichéisme (ainsi le général Caillard interprété par Laurent Lafitte oppose son bon sens et son humanité aux arguments "écœurants" d’autres gradés militaires)

J’ai essayé de casser les clichés sur la famille magrébine et d’être juste sur l’institution militaire  Un pari réussi ?  Oui grâce à une habile mise en scène et à la qualité de l’interprétation (mention spéciale à Karim Leklou et Lubna Azabal) 

 

Colette Lallement-Duchoze

 

 

 

 

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12 février 2023 7 12 /02 /février /2023 07:59

de Jean-Paul Salomé (2023)

 

avec Isabelle Huppert, Yvan Attal, Grégory Gadebois, Marina Foïs, Pierre Deladonchamps, Aloïse Sauva

 

présenté en avant-première à l'Omnia  le jeudi 9 février

en présence du réalisateur Jean-Paul Salomé,  de la journaliste Caroline Michel-Aguirre, et de  Maureen Kearney  

 

L’histoire vraie de Maureen Kearney, déléguée CFDT chez Areva, qui, en 2012, est devenue lanceuse d’alerte pour dénoncer un secret d’Etat qui a secoué l’industrie du nucléaire en France. Seule contre tous, elle s’est battue bec et ongles contre les ministres et les industriels pour faire éclater ce scandale et défendre plus de 50 000 emplois, jusqu’au jour où elle s’est fait violemment agresser et a vu sa vie basculer….

La syndicaliste

Intimidation, chantage, terrorisation, agression (deuxième avertissement il n’y en aura pas de troisième) perte de réputation (enquête truquée, pressions, procès, condamnation pour « dénonciation mensongère » amende) puis relaxation en 2018. Voilà ce qu’a subi la syndicaliste Maureen Kearney déléguée CFDT chez Areva. Son « crime » ? avoir alerté, en haut lieu, documents à l’appui, « l’accord préparé par sa direction - Luc Oursel a remplacé Anne Lauvergeon- avec EDF (Proglio président de 2009 à 2014) et l’électricien chinois CGNPC,  avec transferts des technologies et suppressions d’emplois chez Areva - Caroline Michel-Aguirre rend compte de tout cela dans  "la syndicaliste", document qui a servi de support au film de Jean-Paul Salomé, -avec l'assentiment de la "syndicaliste" - : une docufiction dont plus des trois quarts sont vérifiables !!

 En de telles circonstances l'essentiel est d'avoir (et je l'ai eu) un double soutien humain et financier (affirmait Maureen Kearn en réponse à une question assez personnelle) 

Un film construit comme un thriller à la fois politique et psychologique

Il s’ouvre sur l’agression sexuelle dont « la syndicaliste » fut victime en cette journée du 17 décembre 2012 ; agression dont le spectateur découvre les « séquelles » (mais les propos entendus -surtout quand leur énoncé est froid distant- en décuplent l’impact). Une agression qui est à la fois un aboutissement, dans le parcours syndical de Maureen Kearney cette lanceuse d’alerte à « éliminer » -après des menaces réitérées, des propos comminatoires, - et un commencement ,  première étape d’un autre calvaire, d’un autre chemin de croix vécu au quotidien par la « syndicaliste » en tant qu’être humain, en tant que femme, épouse et mère (convocations enquête policière surveillance suspicions procès etc…)

 

Cette scène inaugurale -scène-pivot scène-charnière -  reviendra à plusieurs moments dans le film -moins comme leitmotiv créateur de tempo- que lestée de points de vue différents (jusqu’à la condamnation de la "victime" devenue  " coupable "). La seule fois où l’agresseur cagoulé paraît à l’écran -comme s’il s’agissait d’une ultime reconstitution- correspond en fait aux "images mentales", "celles du souvenir"  que de « nouvelles pièces à mettre au dossier » vont exhumer (une agression analogue avait été commise  en 2006 sur la femme d’un cadre de Veolia, entreprise  alors dirigée par Proglio:  ; en "écoutant" le récit de cette agression, Marleen « revit » son propre cauchemar x années plus tard (scarification de la lettre A sur le ventre, manche d’un couteau planté dans le vagin, mains et pieds ligotés, visage cagoulé, lèvres scotchées…)(entretemps sa parole confisquée avait été frappée de suspicion et démentie -documents  à l’appui alors qu’il s’agissait d’interprétations dans la collusion de tous les pouvoirs politique affairiste judiciaire; le pire au moment du procès fut la condamnation irréfragable prononcée par LA juge -dont les  propos glaçants sont reproduits textuellement  dans le film!) 

 

Jouant sur les temporalités, alternant les scènes  "intimes" (un mari déboussolé mais compréhensif, excellent Gregory Gadebois) et professionnelles (des instants d’opposition frontale avec le successeur d’Anne Lauvergeon, (étonnante Marina Foïs)  Luc Oursel interprété par un Gabriel Attal éructant gueulant ; les rencontres furtives avec un Montebourg mielleux et frileux ), soutenu par un rythme souvent haletant ( il n’y a pas de temps mort) et la musique de Bruno Coulais (un fidèle de Jean-Paul Salomé), ce film a pour objectif  par-delà les enjeux politiques et industriels de  nous faire vivre de l’intérieur ce que Maureen Kearn  a elle-même ressenti (Isabelle Huppert, méconnaissable, " est devenue " -du moins pour les apparences- Maureen ; label de qualité que cette ressemblance physique -dont se gausseraient certains commentateurs ? Méconnaissable pour être identifiable tel un  miroir tendu à la « vraie » syndicaliste ? Ce qui a prévalu dans le choix d'Isabelle Huppert, c'est la connivence une forme de  complicité, d'entente tacite  suite  tournage de La Dragonne)

 

Plonger le spectateur au cœur des rouages économiques, politiques, sociétaux tout en gardant au centre le portrait de cette femme traversée par toute cette affaire tel est le pari  affiché revendiqué par Jean-Paul Salomé

 

Un pari réussi ? à vous de juger

(sortie le 1/03/2023) 

 

Colette Lallement-Duchoze

 

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11 février 2023 6 11 /02 /février /2023 07:47

de Ryôta Yakano (Japon 2020)

avec Kazunari Ninomiya : Masashi Asada (ja),  Satoshi Tsumabuki : Yukihiro Asada,  Haru Kuroki : Wakana Kawakami Masaki Suda : Yōsuke Ono Jun Fubuki : Junko Asada Mitsuru Hirata : Akira Asada  Makiko Watanab

 

 

 

récompenses

Festival international du film de Varsovie 2020 : NETPAC Award

Japan Academy Prize 2021 : prix de la meilleure actrice dans un second rôle pour Haru Kuroki

Festival du cinéma japonais contemporain Kinotayo 2022 : Soleil d'or du public

Dans la famille Asada, chacun a un rêve secret : le père aurait aimé être pompier, le grand-frère pilote de formule 1 et la mère se serait bien imaginée en épouse de yakuza ! Masashi, lui, a réalisé le sien : devenir photographe. Grâce à son travail, il va permettre à chacun de réaliser que le bonheur est à portée de main.

 

 

La famille Asada

Le film s’inspire de la vie du photographe Masashi Asada, Sa marque de fabrique : des clichés excentriques, où il met en scène sa famille déguisée sous un angle inattendu (yakuzas endimanchés, super héros oisifs, salarymen pompettes etc … ). Il acquiert une notoriété en remportant le prestigieux prix de photographie Kimura Ihei en 2008.

L’hommage à ce photographe est illustré  par le parcours du fils cadet Masashi. Premier déclic : l’amour de la photo transmis par le père dès son plus âge, et le cadeau : un appareil ; pour un devoir scolaire "photo de  famille",   l’utilisation du retardateur. Deuxième déclic : réparer les " manques"  du passé (le père s'était rêvé en pompier) en photographiant les membres de sa famille déguisés pour des jeux de rôles ; on voit se succéder rapidement à l’écran les clichés,  comme on feuilletterait un album et c’est bien du premier projet photo qu’il s’agit (une expo, une éditrice et la renommée assurée… ?) Puis Masashi trouve l'inspiration en photographiant d’autres familles avec ce même objectif : mettre à nu les désirs cachés. Vient cet ultime déclic lié à la catastrophe de Fukushima (2011)  : face à la douleur des familles, retrouver les "images clichés"  comme autant de lambeaux qui aideront à construire (le mausolée de la mémoire) et se re-construire et nous voyons Masashi nettoyer des photos récupérées dans les décombres de la ville dévastée ; travail titanesque ! des milliers de photos arrachées à l’impétuosité des éléments naturels, des familles endeuillées et pourtant dans cette partie où l’espoir doit triompher de la douleur, deux séquences autour d’une présence absente -un père en quête d'une photo de sa gamine et une gamine en quête de celle de son père, bien que chargées d’émotion,  sont hélas trop prévisibles et s’étirent inutilement!

Hommage  aux "vertus" de la photo argentique (que vient renforcer un discours en voix off, plutôt redondant) ; témoigner,  tisser un  "lien mémoriel",  c’est bien du rapport qu’entretiennent les Japonais avec l’image et la photo qu’il s’agit. Or, les "compositions" de Masashi Asada, authentiques mises en scène,  ne renvoient-elles pas à des archétypes qui dépassent le cadre national ?. Ne serait-ce pas  la pensée du monde que le réalisateur tente de capter dans le film -photo ? Il nous invite ainsi (mais ce n’est qu’une interprétation) à dépasser le « cliché » du Japonais photographe -souvent empreint de moquerie- et « penser la mémoire » (qu’elle soit collective locale ou familiale). Et ce, en questionnant l'artificialité -commune au cinéma et à la photo?-, en mélangeant les genres comédie et tragédie, en passant de la facétie burlesque à la douleur contenue (mention spéciale à Kasunari Ninomiya dans le rôle de Masashi Asada), en déjouant les attentes du spectateur (la scène d’ouverture : famille recueillie sur le cadavre du père et qui enclenche le récit par la voix off du fils aîné sera aussi celle qui clôt ce long flash back avec une pirouette inattendue...), 

Hommage à la  "famille", cette fameuse  clé de voûte ! . La famille Asada est originale , décomplexée: père au foyer, mère infirmière à l’hôpital, frère aîné employé de bureau exaspéré par les frasques de son frère, ce frère dont nous suivons les errances, le parcours pendant 20 ans. Une famille où se croisent les regards bienveillants empathiques du réalisateur et du photographe. Une famille sanctuaire (dont la pièce principale avec sa table d'accueil et ses objets/souvenirs serait la métaphore), une famille port d’attache,  refuge pour le fils  "prodigue".

Cela étant, je ne saurais adhérer aux assertions qui encombrent l’affiche promotionnelle

Le film préféré des spectateurs

Amusez-vous on n’a qu’une vie

Pourquoi ? Cherchez l’erreur

 

 

Colette Lallement-Duchoze

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7 février 2023 2 07 /02 /février /2023 17:22

de Davy Chou (2022  Sud Corée)

 

avec Park Ji-min, ( Freddie) Oh Kwang-rok (le père biologique de Freddie)  Guka Han  (Tena)  Sun-Young Kim (la tante coréenne) Louis-Do de Lencquesaing (André) Hur Ouk-sook (la grand-mère) Régine Vial (la "mère" de Frédérique) Choi Cho-woo :( la mère biologique de Freddie) 

 

 

Festival de Cannes 2022 Section Un Certain Regard

Sur un coup de tête, Freddie, 25 ans, retourne pour la première fois en Corée du Sud, où elle est née. La jeune femme se lance avec fougue à la recherche de ses origines dans ce pays qui lui est étranger, faisant basculer sa vie dans des directions nouvelles et inattendues.

Retour à Séoul

 

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3 février 2023 5 03 /02 /février /2023 14:24

de Todd Field (2022 USA) 

 

avec Cate Blanchett, Noémie Merlant, Nina Hoss, Sophie Kauer 

 

 

Mostra Venise Coupe Volpi de la meilleure interprétation féminine pour Cate Blanchett

Golden Globes 2023 Meilleure actrice dans un film dramatique pour  Cate Blanchett

 

Lydia Tár, cheffe avant-gardiste d'un grand orchestre symphonique allemand, est au sommet de son art et de sa carrière. Le lancement de son livre approche et elle prépare un concerto très attendu de la célèbre Symphonie n° 5 de Gustav Mahler. Mais, en l'espace de quelques semaines, sa vie va se désagréger d'une façon singulièrement actuelle. En émerge un examen virulent des mécanismes du pouvoir, de leur impact et de leur persistance dans notre société.

 

ou  (plus lapidaire)

Au sommet de la gloire, une cheffe d'orchestre voit sa carrière vaciller suite à des révélations sur des actes répréhensibles qu'elle a commis.

Tár

Le film s'ouvre sur une longue liste de noms, qui  ressemble à un générique de fin ; puis en très gros plan les échanges SMS de deux assistantes dont un qui retient l’attention «ah bon elle [la cheffe] a une conscience ?». On est perplexe :  tout ce qui va suivre a déjà eu lieu ? Est-ce un piège tendu par le réalisateur?  Ou un mécanisme fondé sur "l'inversion"? Ou les deux ?....

De même que la longue interview, -après un panégyrique convenu – où Lydia  étale avec aisance sa conception de la musique, ses connaissances très pointues et son bien-être; puis ces "petites mains"  qui confectionnent un costume sur mesure ( !) destiné à la « star » plaideraient pour une hagiographie ….de façade ! 

Ce que va confirmer la construction en diptyque. Gloire et déchéance !

Mais il est un autre dérèglement amorcé avec les hallucinations auditives et concrétisé avec la venue de la jeune violoncelliste. Déraillement des sens, ouverture vers le fantastique, ce qui va de pair avec le déraillement du « sens » qui avait pu nous dérouter dès le début ; et la toute fin (dont on taira le contenu) a ce quelque chose de follement déjanté dans un décalage stupéfiant.

Tár : un faux biopic; mais si  le personnage est pure fiction,  les thématiques liées à l’exercice malsain du pouvoir dans le "milieu de la création", à tous ses abus condamnables, sont ancrées dans notre quotidien. (surtout depuis  #MeToo)

Tár : un film sur une déconstruction (et une éventuelle reconstruction ? comme le suggère l’épilogue, Lydia/Linda dans le déni qui la caractérise si bien, s’octroie une autre vie !!)

 

Un film qui se prête à une interprétation plurielle ne serait-ce que dans le jeu des oppositions femme/artiste ; art/morale ; intime/public mais qui ne livre pas pour autant une  "clé" (bien malin qui saura ce qui se cache derrière les sourires, le regard mouillé de Francesca,  l’assistante qui a succédé à Krista, par exemple).

 

Refusons aussi cette facilité qui consisterait à exhausser la séquence avec l’étudiant, cyniquement rabroué (il n'interprétera pas  Bach,  à cause de sa misogynie), au rang de modèle de cancel culture

 

Incarnant un  "monstre d’intelligence, de talent , de maîtrise de soi", un génie qui est aussi une "perverse narcissique et une prédatrice sexuelle",  l’actrice Cate Blanchett  "crève"  littéralement l’écran. On peut souscrire aux propos de Todd Field qui affirmait avoir créé le rôle pour cette actrice !. Elle investit de sa superbe les espaces immenses où elle évolue (salle de concert, amphithéâtre, appartement cossu), filmée souvent en contreplongée comme pour accentuer le côté démiurgique manipulateur et marionnettiste du personnage triomphant! Chacun de ses gestes étudié avec précision obéit à une chorégraphie (mouvoir la tête, agiter les doigts, bouger avant-bras et bras, positionner le corps comme on positionne la voix) le visage est lui-même paysage (passant par toutes les nuances de la beauté à la laideur)

 

Un film à ne pas manquer !

 

Colette Lallement-Duchoze

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