16 mars 2023 4 16 /03 /mars /2023 04:50

documentaire réalisé par Xavier Gayan (2022)

 

SEANCE SPECIALE DIMANCHE 19 MARS 11H

 

OMNIA REPUBLIQUE

 

EN PRESENCE DU REALISATEUR 

 

 

Aujourd’hui, nous vivons dans un monde où la logique de rentabilité s’applique à tous les domaines. Les lieux dédiés aux métiers du soin, du social, de l’éducation, de la culture… sont gérés par des managers ou des experts pour qui seuls comptent les chiffres, niant les besoins humains. Le psychanalyste Roland Gori se bat depuis des années contre le délitement de notre société. Ce film est un portrait de sa pensée, de son engagement, comme "L’Appel des appels", qu’il avait coinitié avec Stefan Chedri, pour nous opposer à cette casse des métiers et à la marchandisation de l’existence. Ce film propose un portrait intime de Roland Gori, accompagné de témoignages de proches : ses éditeurs Henri Trubert et Sophie Marinopoulos (éditions Les Liens qui libèrent), la philosophe et académicienne Barbara Cassin, le médecin hospitalier et auteure Marie-José del Volgo, le directeur du théâtre Toursky (Marseille) Richard Martin.

Roland Gori, une époque sans esprit

 

"Le réalisateur amène le psychanalyste à développer des thèmes nombreux qui, en réalité, interrogent la vacuité de la modernité. Sa parole est humaniste, au sens d’une expérience de la vie dégagée du démon de l’efficience qui ramène chaque individu à son enfance, son désir, son manque et son identité multiple.

Roland Gori invite à l’intelligence. Du moins, son témoignage humble et mesuré est une ode à la réflexion qui remet l’individu dans sa capacité à penser son existence, au lieu de la subir.

Il produit un langage de l’amour, de la tolérance et de l’élévation intellectuelle et émotionnelle

 

 Roland Gori, une époque sans esprit s’affirme comme un film nécessaire, au cœur du rythme fou de l’existence contemporaine. Le psychanalyste emprunte un langage métaphorique, parfois poétique, parfois drôle, en tous les cas au plus près des préoccupations des spectateurs"

 

Laurent Cambon

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14 mars 2023 2 14 /03 /mars /2023 13:15

de Florian Zeller · Royaume-Uni, France  (2022) 

 

 Avec  Hugh JackmanLaura DernVanessa KirbyZen McGrathAnthony HopkinsFelix GoddardMax GoddardShin-Fei Chen

À dix-sept ans, Nicholas semble en pleine dérive, il n'est plus cet enfant lumineux qui souriait tout le temps. Que lui arrive-t-il ? Dépassée par la situation, sa mère accepte qu’il aille vivre chez son père, Peter. Remarié depuis peu et père d’un nouveau-né, il va tenter de dépasser l’incompréhension, la colère et l’impuissance dans l’espoir de retrouver son fils...

The son

Adaptant lui-même ses pièces de théâtre, Florian Zeller évite de tomber dans le piège du théâtre filmé. Pari réussi pour the father (dépassant le huis clos de l’appartement et lui superposant l’univers mental du personnage éponyme si brillamment interprété par A Hopkins cf the father - Le blog de cinexpressions). Hélas avec the son la façon de filmer, et ce dès le début (champ contre champ, arrière-plan « bouché », plans très rapprochés sur les personnages) et le fil conducteur (le divorce des parents, comme la cause du mal-être) président à une « logique » que paradoxalement il tente de dénoncer et il nous entraînerait avec lui dans son propre piège ?

 

Le cinéaste a choisi d'adopter le point de vue  des  parents (et non pas celui du "fils"), et plus particulièrement celui du père -un père, parangon d’une clinquante réussite professionnelle (illustrée par ce plan récurrent où Hugh Jackman, filmé de dos, contemple Manhattan, de l’immense baie vitrée de son cabinet d’avocats !).

Voici des parents aimants mais déboussolés face au mal-être de leur fils, des parents qui se laissent « berner » par ses mensonges sur sa prétendue « intégration sociale. » au lycée. Voici un fils dont nous ne connaîtrons rien des déambulations, des flâneries erratiques (quelles incidences auront sur la façon d’appréhender une complexité, de démêler un écheveau inextricable par nature.??? ces quelques vues en plongée sur un trottoir qu’il emprunte, avant de traverser un passage ….clouté… Lui qui sèche les cours et falsifie les documents officiels du lycée) ; nous le verrons dans une relation malaisée avec ses parents géniteurs et la nouvelle compagne du père. La demande qui se lit sur le visage (ce murmure qui s’échappe de lèvres à peine entrouvertes, ces regards sur le point d’être embués de larmes, cet effarement qui prélude à l’hébétement hagard) ne peut être « entendue » - même si à un moment le père supplie son fils de s’exprimer avec ses « propres mots » (mais comment dire l’indicible ??) et l’interprétation (excellente) de Zen McGrath accentue cet aspect foncièrement énigmatique créant le suspense - et la récurrence du plan sur le lave-linge au moment de l’essorage, alors que l’adolescent est hors champ derrière la porte de la salle de bains…est censée jouer le rôle d'illustration!!

 

Les flash-back (entente cordiale père/fils dans l’ambiance estivale, cf l'affiche,  apprentissage de la natation, croisière familiale) frappent par leur saugrenuité !!!  

Et ce n’est pas l’épisode du « lâcher prise » (quand le père et Beth improvisent une danse et invitent Nicholas à y participer) qui « rachètera » l’ensemble. Un ensemble qui ne peut se départir de dialogues plus ou moins démonstratifs 

Quant à l’avant-dernière séquence aux relents mélodramatiques (vision conservatrice de la famille et ses clichés éculés) elle frise l’indécence, et la position finale du père, l’inconsolable, recroquevillé -tel un Œdipe moderne renversé- accentue cette fâcheuse impression

Florian Zeller avoue être resté volontairement sur « le seuil » à un endroit d’incompréhension, où il y a beaucoup de questions mais pas de réponse. C’est ainsi que les problèmes de dépression, de maladie mentale, se posent à nous, comme un mystère, comme un trou noir qui peut tout dévorer. »

Et nous restons à quai !

Colette Lallement-Duchoze

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13 mars 2023 1 13 /03 /mars /2023 08:39

d'Ali Cherri ·(Soudan Liban 2022)

 

avec Maher El KhairMudathir MusaSantino Aguer DingAbo Algassim Sir AlkhatimAyman SharifHassan Hamza Ali MohamadJacob Jorjia GarrangKhamees Idrees Ibrahim

 

Présenté au festival de Cannes 2022 Quinzaine des Réalisateurs

Soudan, près du barrage de Merowe. Maher travaille dans une briqueterie traditionnelle alimentée par les eaux du Nil. Chaque soir, il s’aventure en secret dans le désert, pour bâtir une mystérieuse construction faite de boue. Alors que les Soudanais se soulèvent pour réclamer leur liberté, sa création semble prendre vie...

Le barrage

Non ce film n’est pas à ranger  dans la catégorie « films qu’on peut voir à la rigueur » mais plutôt dans celle « à voir absolument »

 

Plasticien d’origine libanaise Ali Cherri s’intéresse à « la dialectique entre antiquité et monde moderne, nature et culture, catastrophe et reconstruction ». Dialectique qui préside à son long métrage « Le barrage »

Or, dès le tout début une vague indication (quelque part au nord du Soudan près du barrage Merowe) risque de bloquer les attentes d’un spectateur désireux avant tout d’analyse politique et pourtant….. Si les infos sur la situation révolutionnaire du Soudan livrées par la radio, ne semblent pas perturber le travail titanesque des ouvriers c’est parce que "les briquetiers soudanais, ne vivent pas comme des citoyens, explique le réalisateur, ils ont intériorisé un sentiment d’impuissance politique ; ont vécu toute leur vie sous un régime dictatorial ; le film rend compte de ce type de comportement". De même le personnage principal semble porter en lui et sur lui -comme un mal endémique-, toutes les douleurs secrétées par la terre et en premier lieu la guerre dévastatrice …Une seule séquence, la rétribution des travailleurs par un patron qui se soucie plus du  "facies"  que de la tâche accomplie, et c’est le racisme ambiant qui est " dénoncé"  Si les conséquences sociétales et écologiques du barrage construit par des ingénieurs chinois ne sont pas explicitement abordées, elles sont toujours au premier plan ; tout est en fait suggéré, et ce sont bien les  "traces"  de la violence au Soudan qui se lisent, quand bien même elles semblent  énigmatiques (au spectateur de se documenter !!)

 

L’essentiel il est vrai est dans les "énergies intérieures",  dans cette densité poétique où tout a une dimension métaphorique (barrage intérieur, boue glaise, golem, interpénétration ciel et désert, blessure cicatrice) et dans l’orchestration souveraine des cadres et mouvements de lumière (avec cette dominante ocre), du réel et du fantasmé comme du refoulé et du surnaturel. Et quand la somptuosité « naturelle » s’estompe ce sont des images de synthèse qui prennent  le relais (tableaux dans l'univers mental du personnage principal Maher El Khair, un ouvrier de la briqueterie qui régulièrement s’évade dans le désert ; un voyage aux confins du mystique et de l'artistique qu’illustre cette immense statue de glaise qui s’anime respire comme une divinité chthonienne et qui l’enjoint d’aller toujours plus loin dans sa quête) Dans la région où a tourné Ali Cherri on pratique l’afro-soufisme (mélange d’islam et de paganisme qui comporte beaucoup d’histoires de djinns)

 

Oui osons les épithètes les plus laudatives : graphisme splendide, forces vives -que sont le fleuve, le désert, le soleil, l’orage,- magnifiées tant dans l’intangibilité que dans l’explosion d’une puissance torrentielle, magnificence du rendu visuel et compositions savamment élaborées (voyez les courbes de ces corps, les jeux d’horizontalité et de verticalité, les longs plans fixes sur les bras travailleurs, sur les jambes dont les écailles épousent la terre/mère dans la fécondation de la boue, cette glaise créatrice et dévastatrice : boue malaxée triturée transformée, évaporée et qui s’en va mourant comme pour mieux renaître( ?)  

A cela s’ajoute une partition (musique signée ROB Robin Coudert) qui joue « avec les éléments l’eau, la terre d’argile, le feu  dans un mélange de sonorités lourdes et aériennes. Elle apparait parcimonieusement pour relater le périple du personnage dans le désert »

 

A ne pas rater!!

 

Colette Lallement-Duchoze

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11 mars 2023 6 11 /03 /mars /2023 05:38

de Sam Mendes (G-B , USA 2022)

avec Olivia Colman, Micheal Ward, Colin Firth, Toby Jones 

 

Nommé aux Oscars 2023 (cérémonie le 12 mars) pour la meilleure photographie

chef opérateur Roger Deakins 

musique Trent Reznor et Atticus Ross

Angleterre, 1980. Hilary travaille dans un cinéma : un lieu tout indiqué qui lui permet d'être en contact avec des gens et de rompre la solitude. Cette femme d'âge mûr est chargée d'apprendre les rudiments du métier à Stephen, un jeune homme noir charismatiqueEn se rapprochant l’un de l’autre, ils vont apprendre à soigner leurs blessures grâce à la musique, au cinéma et au sentiment d’appartenance à un groupe..

Empire of light

Empire of light : un film élégant et bancal à la fois

 

Certes on appréciera le travail du chef opérateur Roger Deakins (partenaire et complice des frères Cohen, de  Villeneuve entre autres) on sera particulièrement sensible à  ces  premières images qui font du cinéma Empire un écrin de velours, à ces  lumières- bleutée à l’extérieur et mordorée à l’intérieur,- aux ambiances feutrées qui harmonisent lieux et personnages (opacité du bureau du directeur comme pour camoufler les non-dits, visage éclairé  de lumière d’Hilary en ses  périodes fastes,  etc..

De même on admirera  la prestation d’Olivia Colman en quinquagénaire aimante aimée dépressive ou rayonnante et celle de Micheal Ward. ( victime potentielle du racisme toujours aux aguets)

On sera peut-être moins sensible à cette  "ode" au cinéma (thème récurrent ces derniers temps cf Steven Spielberg, Damien Chazelle) qu’à la solitude du projectionniste (à moins que ce ne soit l’inverse)

On peut établir une liste des  "qualités"  et conclure « Empire of light est un film séduisant »

Oui mais à condition que les armes de séduction ne soient pas des pièges

Si le cinéma « Empire » sert de cadre à, s’il est le lieu qui centralise TOUTES les problématiques (et elles sont très nombreuses : dépression, racisme, politique libérale de Mme Thatcher) le récit manque d’envergure et cumule (souvent poussivement) les clichés ou des mécaniques éculées. Chaque personnage aura sa crise (avec paliers récidive ou pas) ses prises de conscience, que l’on nous enjoint de mesurer, auxquelles on est prié de compatir…La romance elle-même est traitée sur les lignes de crête ou de façon artificielle, et le racisme s’exprime dans une scène lourdingue dans sa violence même ; quant aux rapports sexuels entre le directeur et l’employée (vous en aurez compris l'opportunité !) Et même la séquence qui rappelle Cinema paradisio manque d’authenticité et semble plaquée.

Que dire de ces  "symboles" assez faciles : une salle de cinéma à la fois belle et décrépie, autrefois grandiose immense;  un étage aujourd’hui désolé (désolation à l’image d’Hilary …) refuge de pigeons (dont un blessé qui grâce aux soins du « couple » pourra voler de ses propres ailes ?...)

De ce discours presque grandiloquent du projectionniste sur le regard et sa captation défaillante  ?

De cette séquence finale où Hilary seule dans l’obscurité de la salle, (qui agit tel un baume avec son faisceau lumineux) suit le parcours de Mister Chance (Peter Sellers) jusqu’à cette « apothéose » qui le fait marcher sur les ondes (tel un Christ ) ?

 

Empire of light : un film à la pernicieuse séduction

 

Colette Lallement-Duchoze 

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10 mars 2023 5 10 /03 /mars /2023 10:13

Long métrage d'animation réalisé par José Miguel Ribeiro (Portugal 2022)

 

 

musique  signée  Alex Dibicki 

 

 

Présenté en ouverture du festival Anima Belgique 

 

Angola. Trois générations de femmes dans une guerre civile qui dure depuis 25 ans : Lelena (la grand-mère), Nayola (la fille) et Yara (la petite-fille). Le passé et le présent s’entrecroisent. Nayola part à la recherche de son mari, qui a disparu au pire moment de la guerre. Des décennies plus tard, alors que Nayola n’est toujours pas revenue, sa fille Yara est une adolescente rebelle et une chanteuse de rap très subversif. Une nuit, un intrus masqué fait irruption dans leur maison, armé d’une machette. Une rencontre qu’elles n’auraient jamais pu imaginer

 

Nayola

Nous avons tant tué, eu de tant de morts, il ne reste plus grand monde pour raconter comment cétait." Eh bien ce film d’animation -même s’il tend vers l’universel- sera le "récit" de ces folies meurtrières (exécutions sommaires bombardements qu’accentue une bande-son parfois trop illustrative) à travers le parcours de Nayola. (Parcours consigné sous forme de journal qu’est en train de lire Yara … )  alors que Yara, sa fille,  en illustrera  les traumatismes

 

Angola 1995,  Angola 2011 : seules indications précises signalées en bas de l’écran

 

Le voyage de Nayola à la recherche de son époux disparu se déploie dans de vastes contrées colorées appartenant à une nature où se mêlent l’ocre le rouge flamboyant et le vert acide en une étonnante palette (rutilante le plus souvent) alors qu’en gros plan se détache sa chevelure noire. Ce personnage traverse aussi des décombres (ici dessins d’immeubles éventrés désertés par l’humain),  renouera avec le « vivant » (personnage du garde-barrière qui, en sautillant annonce la « paix » tout en alertant sur une « fausse » destination, une impasse !). Terrorisée, épuisée par un si long périple, accompagnée d’un chacal (animal totem) dont elle empruntera le masque (masque qui protège et enferme tout à la fois), elle connaîtra aussi une forme de résilience (thérapie ancestrale : son corps relié à la Lune par une corde salvatrice va vomir tous les ingrédients de la folie meurtrière ! une purification pour un  personnage qui ne semble appartenir qu’au monde des morts !)

 

Aux déflagrations du passé meurtrier correspondent en écho les perquisitions nocturnes du présent celui que vit sa fille Yara - qu’elle a délaissée et dont elle a confié la garde et l’éducation à Lelena, -cette grand-mère,  au visage à la Gromaire, un bloc orangé qui crève l’écran, et qui contraste avec l’aspect filiforme de sa petite fille Yara. Yara, qui à la barbe des policiers tente de diffuser son album de rap « nouveau pays »  et revendique une liberté d'expression "je n’accepte pas de vivre dans un pays qui au lieu de nous protéger nous opprime. Qui pense autrement n’a pas le droit à la liberté d’expression ? Et mes droits ? Je chante la réalité donc je mérite d’être punie ?"

 

Deux temporalités donc mais qui s'entrelacent se superposent, parfois s'enchevêtrent, deux univers (nature et ville le plus souvent), deux traitements de l’animation (2 D et 3 D),  reliés -dans le sommeil ou les rêves( ?) - par des images oniriques (dessins à peine esquissés en bleu où se profile la vision d’une famille réunie, dessins aux pointillés furtifs qui iront s’effaçant), avant de se "rejoindre" dans une séquence telle une Cène des temps modernes

 

Nayola est un vibrant hommage à la femme, à travers le parcours des trois personnages féminins que la guerre aura traumatisés, trois femmes fortes, indépendantes. Il faut voir Nayola lutter contre les hyènes, terrasser animaux et humains, quand il s’agit d’aider les plus faibles ; affronter -seule dans un premier temps- la faim, la soif, la chaleur, tout entière chevillée à son désir de retrouver l’époux combattant (et peut-être déjà disparu). Sa fille ne craint pas les représailles ni les coups de matraque, elle crée des textes subversifs irrévérencieux à l’encontre du gouvernement en place ; quant à Lelena elle incarne cette force tranquille qui sait résister et au besoin « mentir » pour sauver les « siens »

 

En entrelaçant deux époques, en rendant hommage aux femmes, en exploitant toutes les ressources de l'animation  et celles d’une palette, rutilante ou sombre, solaire ou ténébreuse,  ce film  ne peut qu’entraîner l’adhésion du public. Rien d’étonnant à ce qu’il ait ouvert le festival Anima en Belgique  " Spectacle de couleurs, de coups de fusil, de bombes, de répression ..Nayola  un florilège d’émotions"

 

Un film à ne pas rater! 

 

Colette Lallement-Duchoze

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9 mars 2023 4 09 /03 /mars /2023 06:53

d'Elena Lopez Riera  (Espagne 2022)

avec Luna Pamies, Barbara Lennie, Nieve de Medina 

 

musique Mandine Knoepfel

 

Présenté au festival de Cannes 2022 Quinzaine des Réalisateurs

C'est l'été dans un petit village du sud-est espagnol. Une tempête menace de faire déborder à nouveau la rivière qui le traverse. Une ancienne croyance populaire assure que certaines femmes sont prédestinées à disparaître à chaque nouvelle inondation, car elles ont « l'eau en elles ». Une bande de jeunes essaie de survivre à la lassitude de l’été, ils fument, dansent, se désirent. Dans cette atmosphère électrique, Ana et José vivent une histoire d'amour, jusqu'à ce que la tempête éclate...

El agua

 

Qu’un fleuve tombe amoureux d’une femme et l’emporte avec lui dans l’impétuosité de ses flots c’est ce que viennent confirmer face à l’écran ces femmes à intervalles réguliers : plan fixe, elles disent -et miment de leurs gestes- cette fougue dévastatrice et « amoureuse » ; une légende incarnée et comme ancrée dans le réel? paroles de femmes et images d’archives télévisuelles (l’inondation de1987) comme si le réel (nous sommes à Orihuela province de Murcie), allait à la rencontre d’un récit et simultanément comme si ce récit fictionnel devait être documenté.

 

Ana va incarner cette Eve nouvelle et qui sait ? se laisser dompter par le fleuve ou lui résister ? Fleuve Segura dont les colmatages de fortune (la préparation du plâtre par Jose et son père scelle aussi leur réconciliation) ne résistent pas à sa puissance destructrice (cf la dernière séquence)

 

El agua, l’eau, cet élément liquide dont on connaît toutes les connotations liées à la femme (légendes peuplées de sirènes de nymphes ; liquide amniotique;  l’eau à la fois purificatrice source de vie guérisseuse protectrice et destructrice, etc…). Entourée de sa mère et de sa grand-mère, donc comme en symbiose avec la tradition, le corps embrasé par la fougue amoureuse, Ana incarnerait les deux éléments eau et feu, tout en vénérant certaines idoles religieuses (Sainte Rita au grand dam de Jose son amoureux). Comme la plupart de ses amis (on rit on boit on fume on danse) elle désire « partir ». Partir serait aussi s’émanciper !

 

El Agua : une romance, le temps d’un été dans un village qui suinte l’ennui

 

El agua: une légende « charriée par un fleuve qui devient la métaphore d’une jeunesse en plein désarroi » interprétée par des acteurs pour la plupart non professionnels.

 

Hélas ce premier film n’est pas à la hauteur de ses ambitions : trop de thématiques abordées, ce qui surcharge le scénario   et/ou  accentue son  "manque de relance" ; et le mélange fiction, histoire sentimentale, réel revisité, légende, qui impose aussi de mixer différentes tonalités -réalisme naturalisme et fantastique amplifié par la bande-son-  fait que la mise en scène manque (trop) souvent d'originalité ! 

 

Dommage !

 

Colette Lallement-Duchoze

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3 mars 2023 5 03 /03 /mars /2023 13:32

de Gustav Machaty (1929 Tchécoslovaquie )

 

avec  Karel Schleichert : Le cheminot Ita Rina : Andrea Olaf Fjord : George Sydney Theodor Pištěk : Hilbert Charlotte Susa : Gilda

 

Présenté en soirée d'ouverture au festival à L'Est (17ème édition) avec accompagnement musical en live

Groupe In Fine (  duo instrumental, avec entre autres  trompette, flûte à bec,  bugle)

Andrea, la fille d'un garde-barrière est séduite par un étranger. Mais l'homme l'abandonne en la laissant enceinte. Elle épousera alors un homme rencontré au cours d'une nuit dramatique. Plus tard, elle retrouvera son séducteur...

 

Erotikon

Erotikon. C’est la marque du parfum que le voyageur séducteur offre à la fille du garde-barrière- lequel venait d’accepter du whisky et un briquet !! Un parfum aux subtiles fragrances, qui agirait tel un élixir? à la limite peu importe ! Le titre met en exergue le triomphe de la séduction, du désir, par-delà les convenances morales !! Erotisme ou la concupiscence filmée dans l’audace de la suggestion : voici Andrea seule allongée sur son lit ; elle se pâme, son corps vibre de l’attente amoureuse…Et pour la « scène d’amour » voici des plans fragmentés, des chevelures que les mains triturent, un fondu enchaîné des deux visages, un regard dilaté, une caméra qui épouse le mouvement du corps, et après un fondu au noir, voici les deux amants se prélassant avec une cigarette. Désir palpable à fleur de peau, à fleur d’extase ! Une aimantation illustrée (redondance métaphorique ? peut-être) par le gros plan sur ces deux gouttes d’eau allant à la rencontre l’une de l’autre sur la vitre  (à moins que l’élément liquide ne s’inscrive dans une autre suggestion !)

Tout cela concerne surtout la première partie. Andrea sera délaissée par l’amant volage -qui croit se « dédommager » en donnant de l’argent (à noter que la missive est apportée par un facteur dont on ne voit que l’ombre …) Elle devra tout assumer, seule. Figure de la transgression? Mariée, elle rencontrera à nouveau l’amant et usera de subterfuges pour forcer une rencontre ! Andrea la jeune femme abusée, Andrea la  séductrice !

Après plusieurs ellipses temporelles (avec fondu au noir) lors d’une soirée dansante elle délaisse son époux : les touches du piano et du saxo se meuvent agiles et muettes , et les corps des ex amants dans une langoureuse étreinte ressuscitent pour l’assouvir le désir -au grand dam de la maîtresse (le comique de situation ne minimise pas pour autant la force de l’excitation sexuelle)

Le corps contre la raison. Corps que la caméra se plaît à capter, suave, dans ses fragments d’attentes fébriles (visage genoux main regards) Erotikon

 

Le train qui revient à intervalles réguliers dit à la fois la prégnance de la machine dans l’univers cinématographique des années 1920 et la symbolique d’une marche inéluctable vers ??? Ici, en outre, il permet de relier – tout en les opposant- la stagnation d’un monde de labeur et l’effervescence du milieu urbain (hôtels, salles de jeux, salons de coiffure, tailleur).

Une main tendue qui dit adieu alors que les lignes aériennes et les rails (voies ferrées qui se croisent) dessinent leur implacable linéarité ; une main qui se tord de douleur (lors de l’accouchement) ; la même main s’était tordue de plaisir – et en surimpression tel un flashback revient l’image du baiser.

Le film est ainsi traversé d’effets spéculaires que renforcent les éléments dits naturels (dont la pluie dévastatrice ou annonciatrice de ?  et l’orage) 

Une « fin » « ouverte » , une fin qui  se prête à un « nouveau » départ, 

La morale serait-elle sauve ?  Que nenni !!!

 

Colette Lallement-Duchoze

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2 mars 2023 4 02 /03 /mars /2023 09:00

de Li Ruijun (Chine 2022)

avec Wu Renlin et Hai-Qing

Dans la campagne chinoise, province  de Gansu. C'est l'histoire d’un mariage arrangé, entre deux êtres méprisés par leurs familles. Entre eux, la timidité fait place à l’affection. Autour d’eux, la vie rurale se désagrège…

Le retour des hirondelles

Quelle grâce dans la disgrâce ! Quel émerveillement dans la réappropriation de soi par soi ! Quelle humanité dans cet univers rural que des potentats locaux tentent de désagréger au profit de … ! Oui le retour des hirondelles (le titre français est plus poétique que la simple traduction du titre anglais  Retour à la poussière) ne peut que séduire. Le réalisateur ne verse jamais dans le misérabilisme (et pourtant, la rusticité d’un autre âge, la rudesse du labeur avec des moyens rudimentaires, s’y prêtaient) ni la violence (et pourtant elle est bien prégnante dans l’exploitation des faibles, dans leur vampirisation dont le « don du sang » serait la « métonymie », elle est tangible dans le comportement des propriétaires usuriers, dans les dépossessions successives auxquelles est soumis le couple !!)

 

Nous assistons au triomphe de l’humain -par-delà l’injustice liminaire et les tourmentes, avant que les dunes de sable n’enfouissent l’âpreté du réel dans leur tombeau. Un film irrigué par des forces contradictoires, et par une tendresse qui n’exclut pas l’indignation, car le réalisateur propose -pour ne pas dire  "impose "- une vision très inquiète -pour ne pas dire "désespérée"  du monde paysan (on comprend pourquoi le film a été « censuré », tant il va à l’encontre du discours politique qui prône la « fin de la pauvreté absolue »,  mais aussi parce qu’il démontre qu’un « damné » de la terre préfère le contact avec la nature  au  croupissement dans les « clapiers » modernes de la ville)

 

Voici un couple d’éclopés, de « parias ». Un mariage « arrangé ». Lui c’est Ma Youtie (Wu Renlin ) surnommé frère Quatre par les villageois moqueurs de la province de Gansu. « Vieux célibataire », il est contraint d’épouser Cao Guiying (Hai -Qing), une femme handicapée et incontinente, suite aux maltraitances infligées par sa famille! . Qu’à cela ne tienne ! le couple va se  "construire" tout comme se "construit" leur  maison, alors que démolitions et déconstructions sont programmées. La caméra les suit dans leur quotidien. Dans leur intimité -pudeur tendresse en lieu et place de contact charnel ; l’œil de l’objectif est devenu caresse, une caresse comparable à celle que prodigue le couple sur l’encolure de l’âne. En extérieur surtout, dans tous les travaux  " agricoles" - retourner la terre, semer, récolter, etc. Rudesse du labeur dans des espaces arides sublimés grâce à la composition des plans (d’abord cadres dans les cadres puis élargissement en harmonie avec l'indéniable somptuosité de l'environnement) , le choix des couleurs (avec la dominante verte et ocre, ocre qui s’en vient contaminer la carnation des visages) et les effets de lumière (selon les moments de la journée ou les saisons).

 

Le réalisateur originaire de la région de Gansu (au sud de la Mongolie) aura assisté (et il nous aura entraîné dans son sillage) à une douloureuse destruction de la culture ancestrale, de cette osmose entre paysans et nature -incarnée par un couple de « parias » humble et aimant, déroutant de beauté fruste,  un couple bouleversant, tout simplement

 

Colette Lallement-Duchoze

Extraits du dépliant   "ARP et GNCR présentent" (ARP= auteurs réalisateurs producteurs; GNCR = groupement national des cinémas de recherche)

"Le titre chinois du film signifie "caché dans le pays des cendres et de la fumée". Cela signifie que les époques passées les vies passées n'ont pas disparu. Elles sont tout simplement enfouies dans les cendres. Ce que nous ne voyons plus ne cesse pas pour autant d'exister"  

Je retourne toujours filmer la terre où je suis né. Les deux héros de mon film viennent d'une campagne que les habitants ont désertée. Ils ont tous pris le train pour la ville. Mes deux protagonistes ont raté ce train"

"nous avons tourné le film au rythme des saisons, en suivant le cycle des cultures et des migrations d'oiseaux. Avec l'aide de l'acteur principal Wu Renlin, qui est mon oncle, de son fils qui joue le second neveu, ainsi que de mon frère et de mon père, nous avons construit la ferme et fait pousser les cultures jusqu'à leur moisson. Nous avons travaillé comme des paysans et consacré notre temps à la terre comme les héros du film. Nous avons tourné durant 85 jours de mars à octobre 2020. La pandémie a mis à mal notre production...

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24 février 2023 5 24 /02 /février /2023 05:53

documentaire réalisé par Zheng Lu Xinyuan (Chine Autriche 2022)

Début 2020, l’épidémie de covid-19 immobilise brutalement la réalisatrice et sa petite amie Zoé dans une chambre d’hôtel en Autriche. Alors qu’elle observe les rares passants sous ses fenêtres, Xinyuan se remémore progressivement un voyage à Mandalay qu’elle fit avec sa grand-mère au printemps 2018 pour assister au mariage d’un parent. En 2021, le coup d’État qui installe les militaires à la tête du Myanmar devient subitement très proche. Le film n’a de cesse de faire des allers-retours entre l’ici et l’ailleurs, entre l’intime et l’Histoire, entre le souvenir et le présent.

Jet Lag

Un documentaire  multiforme qui mêle vidéos familiales images piochées sur internet, captures d’écran, extraits de caméra de surveillance, avec au centre ce récit filmé dans la solitude d’une chambre d’hôtel -chambre que la réalisatrice partage avec son amie, en Autriche.

Un film qui abolit les repères spatio-temporels (nous sommes d’une image à l’autre dans le passé celui de la grand-mère à la recherche de son père mort en Birmanie dans les années 1940, dans le présent du confinement en Autriche mais aussi en Chine) et vers la toute fin un questionnement  sur la force du langage (séance d’apprentissage de la langue, séance d’écriture où des étudiants doivent évoquer leurs souvenirs douloureux en anglais !!!)

La cinéaste et sa compagne (souvent filmées dans leur nudité) s’approprient le réel et l’imaginé, le réel et le ressuscité, dans un flux mémoriel qui grâce à l’alchimie du montage donne à voir une œuvre pour le moins étrange sous forme de condensé (presque au sens chimique du terme) qui est à la fois journal intime documentaire pamphlet politique

Juste avant le générique voici un préservatif gonflé trituré jusqu’à exploser et dans les bris de son éclatement va apparaitre le titre du film. Un ballon une bulle, images récurrentes présentées à la fois dans leur dénotation (bulles d’enfermement, combinaisons des agents de la sécurité en Chine ou des professionnels de la santé) et leur connotation (bulles et bouffées de souvenirs, bulles phylactères où le mot peut être remplacé par une image incongrue, bulle existentielle)

Oui si décalage il y a (traduction littérale de jetlag) c’est bien au niveau de nos perceptions ou du moins de celles qui nous sont imposées (réagirons nous comme le père qui refuse la proximité de la caméra, l’œil intrusif de sa fille ??)

Une merveille ! un exploit esthétique qui défie beaucoup de « règles » selon certains spectateurs,

Alors que pour d’autres « le propos se délite, l’intérêt se perd, seule reste la forme hélas pas aussi esthétique qu’espéré »  (David Fontaine canard enchaîné 22/02/2023)

A vous de  juger  !!!

 

Colette Lallement-Duchoze

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23 février 2023 4 23 /02 /février /2023 07:29

de T Strugar Mitevska (2022 Bosnie Croatie) 

 

avec Jelena Kordic Kuret, Adnan Omerovic Labina Mitevska Ana Kostovska  Senjia Marinkovic, Izudin Bajrovic

Sarajevo, de nos jours. Asja, 40 ans, célibataire, s'est inscrite à une journée de speed dating pour faire de nouvelles rencontres. On lui présente Zoran, un banquier de son âge. Mais Zoran ne cherche pas l'amour, il cherche le pardon....

L'homme le plus heureux du monde

Des hôtesses en robe  "panthère", des chemises roses et des étiquettes nominatives pour les "candidats à l’amour" des jeux dits de « socialisation », tel est le rituel auquel Asja doit se soumettre, après son inscription au speed dating. Le décor ? un hôtel de style  "brutaliste"  celui qui avait triomphé après la Seconde Guerre mondiale.

Une mise en scène forcément "complexe": "diriger" tant de personnes, dans un huis clos, implique de changer d’angles de vue, de rythme, de cadrages, d'alterner duos et scènes de groupe, allers et retours -wc/ salle, salle conférence/salle à manger ; et hors de la salle voici tel une acmé. Asja filmée en plongée, danser avec frénésie au milieu d’un groupe de jeunes, avant que l’organisateur ne lui fasse comprendre qu’elle "n’est pas à sa place"  -elle était censée "retrouver" ses 17 ans, cet âge d'avant la "catastrophe" !!

 

Ambiance "joyeuse" bon enfant ? Légèreté de bon aloi -celle de la bonne humeur qui baptisera voire scellera les « nouvelles » rencontres ; légèreté que la réalisatrice saura faire voler en éclats avec un sens de la dramaturgie ; car dans ce huis clos, (une unité de lieu qui se conjugue avec les deux autres unités de temps et d’action) nous allons suivre les différents étapes comme autant de chemins vers les révélations, comme autant de cercles concentriques, pour que soit rendue palpable cette double cicatrice : celle d’une blessure -qui lacère le dos de l’ex victime-, celle d’un tourment intérieur qui hante la conscience de l’ex bourreau. Et la comédie vire au drame ! une question reste en suspens après la « démolition" (sorte de table rase) par Asja d’un équilibre précaire, le pardon est-il possible  30 ans après les faits ?

 

Certains "indices" avaient "alerté"  le spectateur : ce très gros plan sur une nuque que des mains croisées triturent et quand le plan s’ élargit nous voici avec cet homme au dernier étage d’un immeuble comme si nous étions happé avec lui par le vide ; -en fait il regardait la silhouette d’une femme en jupe verte traversant un chantier, et nous allons emboîter le pas de cette femme filmée de dos  (deux  ou trois métonymies, deux ou trois fragments -la nuque le dos et les jambes- pour un tout ???) ; voici des excavations -vues en plongée- pour signaler la "reconstruction"  d’une ville, comme celle d'une population ? en contre plongée un cimetière témoin douloureux d’un passé relativement récent! 

Passé/présent, une ambivalence qui est aussi la dynamique de ce film traversé et comme irrigué par des "forces" antagonistes -individu/collectif, réparation/pardon, mémoire/oubli. Oui la ville de Sarajevo est toujours hantée par son siège ; oui la Serbie la Bosnie la Slovénie la Croatie sont toujours hantées par la guerre et ses traumatismes. Sont-ils indélébiles ? Oui. Peuvent-ils, ces traumatismes,  cohabiter avec une forme d’apaisement -voire de réconciliation ? Oui peut-être. Dire et pardonner serait-ce la "leçon" de ce film (ce qu'illustreraient  la superposition des deux  "confessions" puis l'étreinte des deux corps)

 

Ce film au titre ironique , et dont le huis clos serait comme le microcosme d'un pays, est  servi par l’admirable interprétation des deux acteurs principaux : Adnan Omerovic (Zoran, un anti-héros qui porte les stigmates de la douleur et de l’attente angoissée) Jelena Kordic Kuret (Asja décontenancée par les révélations de son compagnon de "jeu"  mais toujours "combative" !)

Un film qui s’inspire du vécu -ô combien hallucinant !- de la co-scénariste de Teona Strugar Mitevska

Un film que je vous recommande -malgré quelques bémols (cf. les plans trop insistants sur les jambes le dos les pieds d’Asja -quelles qu'en soient les connotations-,  la couleur verte comme filtrée qui au début contamine le décor)

 

Colette Lallement-Duchoze

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Ce blog est destiné à collecter nos ressentis de spectateurs, à partager nos impressions sur les films (surtout ceux classés Art et Essai).

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