21 juillet 2023 5 21 /07 /juillet /2023 10:36

de Kamal Lazraq  (Maroc 2023)

 

avec Ayoub Elaïd et Abdellatif Masstouri

 

Festival Cannes 2023 Prix du Jury Un Certain Regard 

Dans les faubourgs populaires de Casablanca. Hassan et Issam, père et fils, tentent de survivre au jour le jour, enchaînant les petits trafics pour la pègre locale. Un soir, un homme qu’ils devaient kidnapper meurt accidentellement dans leur voiture. Hassan et Issam se retrouvent avec un cadavre à faire disparaître. Commence alors une longue nuit à travers les bas-fonds de la ville…

Les meutes

Construit telle une tragédie à l’antique (avec ses unités de temps de lieu et d’action, l’omniprésence du fatum, les meutes dans le rôle des chœurs) ce film (récompensé au festival de Cannes) ira donc bien au-delà de la simple anecdote du cadavre encombrant et de l’aventure nocturne. L’incongruité de départ est exploitée dans ses ressorts  "comiques" (la série de déconvenues auxquelles sont confrontés père et fils, jusqu’au plan final ….ne pas spoiler !) certes mais surtout "tragiques" . D’une part le film (noir) se veut universel ne serait-ce que par les thématiques abordées, traitées ou suggérées : relation père/fils, le combat entre la vie et la mort, le bien et le mal, mais en nous immergeant dans les bas-fonds de Casablanca, les milieux interlopes, en passant d’une station service désaffectée à une maison bourgeoise, le réalisateur nous fait découvrir un Maroc insoupçonné -loin des clichés pour touristes- où dans certains bars l’alcool coule à flot, où la guerre entre clans peut être mortelle, où sévit la prostitution masculine, où triomphe la délinquance, et d’où la femme semble exclue (seul le personnage de la mère, grand-mère que l’on respecte sera visible (immobile ou penchée elle est filmée telle une divinité archaïque) et à travers la relation père/fils éclate la prégnance des structures patriarcales -la virilité dans sa référence normative et ses excès ne se confondrait-elle pas avec l’animalité des …meutes ?

 

Masures, murs fissurés, tags racoleurs, immondices, chiens errants:  c’est le premier plan. Un lieu où s’affrontent des caïds, leurs chiens tenus en laisse, dressés pour des combats ….clandestins…sont comme leur arme de dissuasion et leurs sbires exécutent les ordres, souvent contre leur gré. Ce que feront d’ailleurs Hassan et Issam, le père (ex taulard) et son fils : embarqués dans un sordide règlement de compte !! (Dib, un mafieux, après avoir perdu son chien dans un combat, et  persuadé que le chien de l'adversaire a été drogué, est décidé à se venger ... et il embauche Hassan...) Des acteurs non professionnels Abdellatif Missouri et Ayoub Elaid les incarnent d’une façon à la fois déroutante et convaincante ! et dans leur comportement tout comme dans leurs (rares) dialogues, on devine une profonde  " bonté"  qui les rend sympathiques voire attachants !!!

 

Nuit mouvementée ! le rythme du film épouse la succession rapide des rebondissements ; nuit des peurs ancestrales de la damnation (images cauchemardesques qui s’en viennent hanter l’esprit du père) nuit teintée de religiosité et de mysticisme (la toilette mortuaire, les formules rituelles) nuit où s’inversent les rôles dans la relation père/fils, nuit dont l'obscurité  va céder la place à la lumière aurorale et le plan final, faisant  écho au tout premier, interroge sur la "circularité": serait elle  purement formelle  ou  gage d'une pérennité en Absurdie ?

 

Ce qui frappe dans ce film c’est le traitement innovant de la lumière. Avec le chef opérateur Amine Berrada nous nous sommes dit que nous n’allons pas recréer un éclairage artificiel, que nous allons vraiment nous baser sur l’éclairage naturel de la ville. Les visages des comédiens sont très cinégéniques Du coup, parfois, il fallait juste les déplacer au bon endroit pour avoir une image très cinématographique. Et de fait dans le clair-obscur, où la peau brillante couleur ocre contraste avec la noirceur ambiante, ces deux anti-héros n’auraient-ils pas quelques affinités avec des personnages pasoliniens ??

 

Un film que je vous recommande

 

Colette Lallement-Duchoze

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20 juillet 2023 4 20 /07 /juillet /2023 05:18

de Pierre Jolivet (2023)

 

avec Céline Sallette : Inès LéraudNina Meurisse : Judith,  Julie Ferrier : Rosy Auffray Pasquale d'Inca : André Ollivro Clémentine Poidatz : Morgan LargeJonathan Lambert : un député , Adrien Jolivet : Pierre Philippe, l'urgentiste

 

À la suite de morts suspectes, Inès Léraud, jeune journaliste, décide de s’installer en Bretagne pour enquêter sur le phénomène des algues vertes. À travers ses rencontres, elle découvre la fabrique du silence qui entoure ce désastre écologique et social. Face aux pressions, parviendra-t-elle à faire triompher la vérité ?

Les algues vertes

Dès que tu t’approches des algues vertes, ça pue, dans tous les sens du terme

 

Adapté de la bande dessinée réalisée conjointement par la journaliste Inès Léraud et Pierre Van Hove, elle-même tirée de l’enquête menée par la première, le film de Pierre Jolivet est d’abord un hommage à cette lanceuse d’alerte courageuse et pugnace (admirablement interprétée par une Céline Sallette, très convaincante)

 

Certes des scènes « intimes » (relation amoureuse avec sa compagne) versent dans l’anecdotique,  les rôles dévolus aux représentants de la toute puissante FNSEA ou aux agriculteurs « butés » frisent la caricature, et des rôles dits secondaires manquent de tonicité, certes  le didactisme l’emporte souvent sur la « nuance » …

 

Mais ce film (une fiction et non un documentaire) épouse le rythme et les rebondissements d’un thriller, obéit à un « tempo » que scandent les « bains » salvateurs dans les eaux de la Manche et la succession des interviews. Il mêle assez habilement ou du moins fait contraster la beauté sauvage et bucolique de certains paysages et le cauchemar de la pollution due aux déjections de porcs. La « progression » dans l’enquête menée par la journaliste correspond précisément à la découverte de l’enfouissement de la vérité : c’est que l’omerta telle une pieuvre aux immenses tentacules est « planifiée » en haut lieu : pouvoirs publics et lobby agroalimentaire, endoctrinement éhonté, propos comminatoires. Pierre Jolivet « montre » en « démontant » un système, il contextualise (le démembrement, la logique du rendement et celle de l’endettement) met en évidence des rouages (choix politiques au niveau national et européen, relais tous azimuts) et en insistant sur les méfaits (euphémisme !!!) écologiques et sanitaires, il fait œuvre salutaire

 

Les premiers plans sont saisissants : voici une plage des Côtes d’Armor avec ses veinules ses rides ondulantes apparemment majestueuses…MAIS voici des langues verdâtres qui tapissent le sable…. Où le mal s’est niché !  c’est que le sulfure d’hydrogène ce gaz émis lors de la putréfaction des algues vertes est toxique et mortel

 

Hélas on sait que si toutes « les preuves de la culpabilité du modèle agricole productiviste se sont accumulées, on est encore loin de la « résolution » de cette catastrophe écologique et sanitaire (les difficultés rencontrées par la production pour obtenir certaines autorisations de tournage en témoigneraient aisément…)

 

Un film que l’on peut mettre en parallèle avec Dark Waters de Todd Haynes (2020) Dark Waters - Le blog de cinexpressions

Un film à voir ! C’est une évidence !

 

Colette Lallement-Duchoze

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7 juillet 2023 5 07 /07 /juillet /2023 10:14

Documentaire réalisé par Frederick Wiseman  (1975 USA)

 

 

1973. Les problèmes de logement, de santé, de chômage, de maltraitance frappent les Américains les plus pauvres. Dans un bureau d'aide sociale new-yorkais, employés et usagers se retrouvent démunis face à un système qui régit leur travail et leur vie...

Welfare

5 juillet 2023 ouverture du festival d’Avignon avec la représentation de Welfare Cour d'honneur du Palais des Papes (mise en scène de Julie Deliquet que  Frederick Wiseman avait d’ailleurs contactée pour une éventuelle adaptation théâtrale)

Le même jour, sortie en salles du documentaire réalisé en 1975 (soit presque 50 ans après sa réalisation) restauré  récemment en copie numérique 4K, 

Coïncidence ??

 

A l’instar de Julie Deliquet (sortie « sonnée » après avoir vu le film  en 2020) le spectateur aujourd'hui reçoit tel un uppercut, ce témoignage « coup de poing ».

 

Voici un lieu : le centre d’aide sociale new-yorkais, le Welfare Center de Greenwich Village, situé dans le bas Manhattan ; voici une communauté :-demandeurs et travailleurs sociaux. Hormis l’omniprésence de la cigarette, l’absence d’ordinateurs, et la mode vestimentaire, on se croirait presque au XXI° tant les démarches tatillonnes, les parcours kafkaïens, et surtout l’immense précarité semblent très actuel.le.s (et la question de la prise en charge de la misère par la puissance publique qui n’est toujours pas résolue !!!!- que ce soit aux USA ou en France d'ailleurs !!!)

 

Lors de face-à -face,  Frederick Wiseman filme d’abord -et avec empathie- le visage de la personne qui demande  (elle est en quête de nourriture, de logement,  de soins, désire actualiser son dossier ; son récit ?  un plaidoyer pro domo et des liasses de papiers comme gages de sa "bonne foi" ) ; il nous invite à l’écouter, la regarder (des yeux hagards, des lèvres qui tremblent ou qui éructent un verbe haut) puis il "montre" la personne qui répond (certaines sont très patientes "pédagogiques", d’autres sceptiques ou butées appliquant à la lettre le règlement). Quelques mouvements de caméra (zoom avant par exemple) pour ponctuer une scène qui peut être filmée en temps réel (soit plusieurs minutes).

Alors que le dispositif dans un tel " huis clos"  inciterait à la répétition, le cinéaste varie les angles de vue ; et quand il délaisse provisoirement le face-à-face, voici par exemple une profondeur de champ - inattendue- qui décuple la complexité et voici que s’éploie (salle, couloirs, personnes assises ou debout) tel un immense corps « malade »,  le théâtre de la vie cabossée malmenée, lucide ou fanatique, mutique ou loquace, où l’on respire des relents de racisme, où s’affrontent , se confrontent, demandeurs et travailleurs sociaux mais aussi confrontations de cas particuliers avec un système ! Et à ce stade les patients – aux pathologies variées- et les travailleurs sociaux sont comme embarqués dans les mêmes sinuosités dédaléennes « démunis face à un système qui régit leur travail et leur vie »( cf synopsis)

En isolant ou plutôt en mettant sur le devant de la scène quelques cas bien particuliers le documentariste cherche moins à les rendre exemplaires que  "mouvants" -quand précisément tout est mis en œuvre pour les "empêcher "  de  "bouger"  hors du cadre (dans tous les sens du terme)  Ces visages  "ouvrent"  le film, les mêmes vont jouer  le rôle de coda!  Au spectateur d'imaginer leur vie (survie) hors cadre! 

Comble d’ironie -ou de facétie!-  le patient hyper-raciste prêt à dégommer tous les Noirs en leur faisant exploser les couilles, après avoir été expulsé manu militari, ne cesse de tambouriner ….pour « réintégrer » cet enfer qu’il maudissait, où les « gardiens » sont précisément des Noirs ?

On retiendra le propos de M. Hirsch – assis, étranger à tout ce qui l’entoure, le visage filmé en gros plan et nous prenant à partie, il soliloque « j’attends depuis 124 jours, depuis que je suis sorti de l’hôpital j’attends quelque chose…Godot. Mais vous savez ce qui s’est passé dans l’histoire de Godot. Il n’est jamais venu. Voilà ce que j’attends. Quelque chose qui ne viendra jamais »

 

Un documentaire A NE PAS RATER 

 

 

Colette Lallement-Duchoze

Welfare

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6 juillet 2023 4 06 /07 /juillet /2023 06:18

de Matthias Luthardt (France Allemagne 2022)

 

avec Christa Théret, Luise Aschenbrenner, Leonard Kunz,  Aleksandar Jovanovic
 

Octobre 1918, la guerre s’éternise. Seule dans une ferme au milieu de la forêt vosgienne, Luise, qui vient de perdre sa mère, se retrouve confrontée à deux inconnus : Hélène, une jeune Française qui fuit vers les Pays-Bas et Hermann, un soldat allemand blessé par Hélène. Luise accepte de les cacher alors que l’armée allemande les traque. Isolés, leurs repères sont brouillés par la guerre. Se crée alors un étrange ménage à trois où les cartes sociales, nationales et amoureuses sont rebattues.

Luise

Librement adapté du court roman The fox de D.H. Lawrence, le film de Mathias Luthardt a les défauts de ses qualités.

La réalisation frappe  par sa sobriété -souvent succession de petites scènes sans l’apport grandiloquent de dialogues-, par la recherche systématique des effets de clair-obscur car l’essentiel se déroulera à l’intérieur; (surtout  ne pas vous fier à la première affiche  où le plan en extérieur sert de conclusion ; dans la seconde, les couleurs mordorées et le visage presque extatique de l'actrice seraient plus proches du récit  ..) ; un huis clos donc où  évolue le trio - la paysanne alsacienne,  la Française en fuite et le soldat allemand (un  "faux  déserteur")  Le recours à trois langues (alsacien allemand et français) est un judicieux  ressort narratif ( au moins plaide-t-il en faveur de la vraisemblance : nous sommes en 1918 dans une  zone frontière).  Les quelques  plans sur la "forêt"  vosgienne en feraient un personnage à part entière (au tout début par exemple sous l’opacité du vert émeraude, frémit et palpite ce qui va bien au-delà des morsures du vent,  ce qui  "se déchire et se démembre" ). 

 

Las !! Que de clichés !

Que de complaisance dans certaines approches (très gros plans sur la plaie du soldat blessé, sur les mains  unies des femmes  avant leur  "accouplement") ; des " arrêts sur image" ou plans fixes travaillés - comme gage  de satisfaction, fierté de qui a réussi son travail -: le lit où repose le corps mort de la mère, le ratissage du foin, le renard en fuite dans la ligne de mire.(on pourrait multiplier les exemples)  On a même parfois la douloureuse impression que Christa Théret, -actrice talentueuse, mais hélas trop rare – n’est vraiment pas à sa place, tant ses déplacements semblent  "empotés"

La longueur du film est un lourd handicap,  quand le "temps" ne crée pas de tempo, favorise l'artificialité,  enferme puis déroule des  "attendus"  (convenus) telle cette attirance entre les deux femmes (le désir et sa concrétisation) et que l’apprentissage de la langue (l’actrice allemande a dû se prêter à cet exercice)  exclut le naturel (les discussions sur l’homosexualité, fatalement entachées de  "religion"  en deviennent grotesques, tout comme l'opposition  entre  l'athéisme revendiqué par la Française et   la  religiosité  des  prières ânonnées,   que partagent le soldat et la jeune paysanne)

 

 

Colette Lallement-Duchoze

Luise

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2 juillet 2023 7 02 /07 /juillet /2023 06:09

Documentaire réalisé par Marusya Syroechkovskaya (2022)

montage Qutaiba Barhamji

 

 festival de Cannes 2022 ACID (association du cinéma indépendant pour sa diffusion) 

Visions du réel 2022 mention spéciale du jury 

Festival international du Film d'Amiens 2022 Grand Prix Long Métrage

 

Synopsis (dépliant ACID) Le jour de ses 16 ans Marusya s'est fait la promesse d'en finir avec la vie avant  l'année écoulée. Mais au cœur de cette  "Russie de la déprime" elle fait la rencontre de Kimi dont elle tombe éperdument amoureuse. Pendant douze ans elle va filmer leur couple, capturer l'euphorie et la dépression, la rage de vivre et le désespoir de leur jeunesse muselée par un régime violent et autocratique

How to save a dead friend

 

 

 

 

 

Chronique d’une mort annoncée, le documentaire de Marusya Syroechkovskaya est précisément encadré par la séquence de l’enterrement de Kimi (toxicomane). La jeune femme -elle a 27 ans en 2016- se rend à l’enterrement de celui qui fut son ami, son amant , son mari, son "âme sœur" -elle l'avait filmé durant plus de 10 ans;  impuissante,  elle avait assisté à son autodestruction !!!. Neige à peine floconneuse. On visse définitivement le cercueil et l’on jette une motte de terre dans le caveau. En écho à la fin -qui est aussi la fin d’un double parcours- la même scène- filmée selon d’autres angles de vue-,  et en voix off l’hommage de Kimi à l’aimée et celui de Marusya au cher disparu.

 

Car par-delà la mort,  Kimi va continuer à VIVRE Comment ? C’est l’enjeu de ce documentaire. La cinéaste est persuadée que s’il y a une vie après la mort, elle est pixellisée   Oui c’est bien par le médium cinématographique  que l’ami mort échappera à l’oubli. Si le "tombeau"  fut le genre poétique -et musical- pour célébrer et faire vivre un disparu, l’image numérique -et tous ses possibles- Marusya Syroechkovskaya l’exploite dans son hommage au "disparu". C'est un film de mémoire, explique-t-elle sur ce que le cinéma permet de garder de la mémoire des gens qui sont partis. Saluons ici l’époustouflant travail du monteur, le Syrien Qutaiba Barhamji, à partir d’archives disparates, d’images provenant de caméras différentes, avec un cadre pas toujours très heureux et un son parfois bancal

Plus qu’un hommage, le documentaire va transformer (pour l’éternité)  Kimi en « musique » ; non seulement « how to save a dead friend » est traversé de musiques (surtout celle du groupe Joy Division et d’ailleurs le couple prénomme …Curtis, un des chats adoptés), non seulement il est habité par les poèmes de Kimi.  MAIS grâce aux outils de « sonification et à l’appli Vosis, des données visuelles se « transforment » en signaux acoustiques – Nous voyons effectivement la cinéaste à plusieurs reprises, se déplacer avec son IPad, toucher et faire glisser délicatement les pixels d’un portrait de Kimi (le logiciel qui les analyse produira un son !!! ) Moment  poétique d’une intensité visuelle et musicale !

Voici des façades d’immeubles géants : la récurrence de ces fenêtres closes, de ces immenses corps urbains désincarnés comme témoin d’une vie claustrale ? celle des invisibles emprisonnés dans leur solitude ? et pourtant l’essentiel de ce que (qui)  fut la VIE du couple,  s’est  "épanoui"  dans ce quartier de Moscou ! Ce ne sera pas pur hasard si le film se clôt sur des images de synthèse qui les font flotter dans le noir....

Est-ce que parce que How to save a dead friend - oxymore et programme tout à la fois- agit comme une autobiographie visuelle, qu’on l’a comparé au travail de Nan Goldin ? les critiques  "adorent"  se  "raccrocher à tout prix à ….quelque chose de connu" Trop de divergences pourtant (contexte travail finalités) mais là n’est pas le propos

Les discours convenus de Dmitri Medvedev et de Poutine -qui scandent le passage à une année nouvelle- frappent surtout par un décalage : et la dissonance par rapport au mal-être de la jeunesse loin de la "galvaniser" l’enferme dans son « tombeau » Or, si ce film a été montré pour la première fois à l'ACID à Cannes  2022 , il faut savoir qu’il a été refusé dans certains festivals -suite à l’invasion de l’Ukraine- - « Certains festivals n’ont pas souhaité sélectionner mon film parce que je suis tout simplement Russe, sans chercher à savoir quel était le sujet. » (interview Première du 28/06/23 par  Yohan Haddad) .....

Un documentaire à ne pas rater !

 

Colette Lallement-Duchoze

 

PS  pour la genèse voir le dépliant ACID disponible dans le hall de l'Omnia

 

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29 juin 2023 4 29 /06 /juin /2023 06:14

d'Ira Sachs (France, Grande-Bretagne 2022) 

 

avec Franz Rogowski, Ben Whishaw, Adèle Exarchopoulos

 

présenté en compétition à la Berlinale 2023

Tomas et Martin forment un couple gay vivant à Paris. Leur mariage traverse une crise lorsque Tomas entame une liaison avec Agathe, une jeune institutrice. Mais lorsque Martin débute également une liaison, Tomas doit faire face à des décisions qu’il n’est pas prêt ou qu’il n’a pas envie d’affronter

Passages

On dit qu'un  prologue peut encoder un film.

Film dans le film -ou du moins répétition d’une scène - tel se présente le tout début de « Passages » d’Ira Sachs . Un réalisateur Tomas dirige un comédien : celui-ci doit descendre un escalier, se rendre à un comptoir commander une boisson avant de participer à une fête; or sa démarche est empotée, manque de spontanéité ; on répète plusieurs fois la  "descente" des marches, alors que défile le générique. Tomas s’énerve. Le ton monte, celui de la colère intransigeante. Ainsi on "passe" très rapidement de la "direction d’acteurs"  à la volonté d’humilier.

Or c’est précisément ce qu’est Tomas tant dans sa relation avec Martin qu’avec Agathe -malgré des dénégations répétées, de vaines promesses et de torrides rapports sexuels - Non pas simple "distributeur" de rôles,  mais manipulateur, c’est ainsi qu'il sera décrit  dans "sa vie"  au quotidien. Avec ces moments d’indécision -qui font d’ailleurs écho à l’indécision de l’acteur dans la scène liminaire !. La dynamique du film ? la perte progressive d’un pouvoir jupitérien, celui de tout contrôler   

L’escalier sera de toute évidence un motif récurrent : marches que l’on (Tomas) monte et descend avec ou sans vélo, marches que l’on gravit en "passant"  d’un appartement à l’autre- -Martin/Agathe   -et la rapidité épousera aussi celle du pédalier tout comme elle dira  l’essoufflement avant la  "crise"

Plus qu’une énième variation sur le "triangle" amoureux avec un couple d’homosexuels - le trio est porté par un formidable casting !, le film d’Ira Sachs serait une interrogation sur l’impossibilité de  "créer une famille "  quelles qu’en soient les "formes" . Tomas, qui est quasiment de tous les plans, est celui par qui advient naît meurt un « semblant » de « construction ». Le couple qu’il formait avec Martin et leurs projets d’avenir risquent de s’écrouler quand il débute une idylle avec Agathe. Séparations réconciliations tentatives de  ….celles précisément que formulent les parents d’Agathe soucieux de l’avenir de leur fille enceinte  (une scène au comique grinçant !!) ; mais Tomas se défile -une fois de plus tout comme il fonce dans les rues de Paris en empruntant délibérément les accès interdits aux vélos (très belle séquence d’extérieur, avec en écho inversé les séquences des cafés). Nombriliste, égoïste Tomas sera-t-il renvoyé à la "solitude fondamentale"?

Le réalisateur semble exceller dans la rencontre et l’exultation des corps -et certaines scènes dites de « sexe » signent l’apothéose de la sensualité sans verser dans l’érotisme vulgaire ni le voyeurisme. De même s’impose le « rendu » d’appartements ouatés de velours pourpre (qui contraste avec certaines entrées d’immeubles.) Souvent filmé de dos, -comme pour ne pas s’exposer à une lumière qui le condamnerait -Tomas rappelle ces êtres antipathiques à la Pialat …

Et pourtant !!! malgré tout cela,  il y a - presque tout au long du film-  un  je ne sais quoi (clins d’oeil trop appuyés à la « nouvelle vague »  ? poncifs plus ou moins éculés ? théâtralité trop apparente ?) qui empêche une totale adhésion…..

Dommage!

 

 

Colette Lallement-Duchoze

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27 juin 2023 2 27 /06 /juin /2023 11:24

de Jeanne Aslan et Paul Saintillan (2022)

 

avec Céleste Brunnquell (Sophie dite Fifi) , Quentin Dolmaire, (Stéphane) Chloé Mons (la mère)

 

meilleur film de la section Nouveaux réalisateurs du Festival international du film de San Sebastián en 2022

Nancy, début de l’été... et Sophie, dite Fifi, 15 ans, est coincée dans son HLM dans une ambiance familiale chaotique. Quand elle croise par hasard son ancienne amie Jade, sur le point de partir en vacances, Fifi prend en douce les clefs de sa jolie maison du centre-ville désertée pour l’été. Alors qu’elle s’installe, elle tombe sur Stéphane, 23 ans, le frère aîné de Jade, rentré de manière inattendue. Au lieu de la chasser, Stéphane lui laisse porte ouverte et l’autorise à venir se réfugier là quand elle veut.

Fifi

« j’ai voulu faire un film qui avance par le beau et pas par le drame », assure Jeanne Aslan.

Mère démissionnaire, beau-père alcoolo, promiscuité, chamailleries voire engueulades  dans un appartement de la cité assez délabrée des HLM du Haut du Lièvre à Nancy, tel est l’environnement  de Fifi. Les réalisateurs ont eu la pudeur d’éviter le misérabilisme facile dans la peinture de ce milieu. Suffisamment  pour  comprendre la volonté de s’en extirper , en ......squattant la maison d’une camarade. Echappées à vélo ! de la barre HLM vers la ville, traversée de ces  espaces de lumière qui se dilate et se diffracte dans le vert ; avec aux oreillettes le Rappel des oiseaux de Jean-Philippe Rameau. Après l’appartement minuscule, sa promiscuité et ses lits superposés, voici une demeure vaste calme et lumineuse ! où un piano,  Kafka,   Charlie Chaplin et un bain moussant font bon ménage!   

 

Une  parenthèse estivale qui va évoluer au gré des conversations entre Fifi et Stéphane, au gré des non-dits aussi, des attentes secrètes, avec des jeux de caméra qui évitent le champ-contrechamp!  Et  loin des clichés faciles opposant le fils de bourgeois et l' adolescente de la cité ! (même si parfois le trait est « grossi ».) 

Quant à la  "romance" -qui ne dit pas son nom- entre une adolescente de 15 ans et un jeune homme de 23 ans elle est traitée par (avec) la délicatesse des regards, des gestes à peine esquissés comme en suspens ; tout étant dans la nuance ! et le refus des stéréotypes !

Plus proche du roman d’apprentissage, que du documentaire -grâce à un apprivoisement réciproque-, ce film est porté par l’actrice Céleste Brunnquell, au naturel si déconcertant - que nous avions découvert et apprécié dans la série « en thérapie ». Sans oublier bien évidemment le phrasé et la nonchalance de Quentin Dolmaire (qui rappelleraient Charles Denner ?) en harmonie avec les doutes et les remises en question du personnage.

 

Fifi et Stéphane : un couple -impossible-(?)  en quête d’un indicible apaisement (?) 

Fifi n’avait jamais vu la mer ! Le dernier plan élargit l’espace -tout en le limitant au cadre narratif- aux dimensions bien réelles de son rêve !

A voir !

 

 

Colette Lallement-Duchoze

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27 juin 2023 2 27 /06 /juin /2023 05:16

documentaire réalisé par Philippe Baron (2022)

 

à voir sur Kub

jusqu'au 26/07/2023

 

O.K., Joe ! - KuB (kubweb.media)

O.k., Joe!

Été 1944, le débarquement américain repousse l’occupant nazi, les GI sont accueillis en héros libérateurs, c’est l’euphorie, les lendemains peuvent à nouveau chanter. Ce déferlement d’hommes va provoquer son lot de crimes sexuels – des milliers de viols – et de crimes de sang dont les victimes sont les frères et les pères qui tentent de s’interposer.

 

L’armée américaine met en place une cour martiale pour les juger. Presque par hasard, elle embauche l’écrivain Louis Guilloux comme interprète. Peu à peu, le romancier découvre que seuls les soldats afro-américains sont condamnés, souvent à des peines capitales. Il le raconte dans un court récit : O.K., Joe !

 

En confrontant son récit à la réalité historique et aux souvenirs de témoins et de descendants, ce documentaire révèle plusieurs tabous de la Seconde Guerre mondiale : les exactions de l’armée américaine envers des populations civiles, les viols des femmes, la ségrégation raciale, les châtiments cruels et sélectifs qu’elle inflige à ses soldats noirs.

O.k., Joe!

                                                                   © Les Films du Sillage

 

En 2022, en plein mouvement Black lives matter, le livre de Louis Guilloux, O.K., Joe !, publié en 1976 chez Folio, s'est offert une réédition préfacée par Éric Vuillard, prix Goncourt 2017 et spécialiste des récits historiques. Alors qu'il passe assez inaperçu à sa sortie, la France ne voulant pas ternir l'image des Américains libérateurs, il est aujourd'hui reconnu par tous les historiens comme un témoignage capital pour la compréhension de cette période entourée de nombreux mythes et fantasmes. En effet, dans ce livre, Guilloux revient sur sa propre histoire, lorsqu’il était interprète auprès des tribunaux militaires américains en 1944. Juste après la Libération, il accompagne les deux officiers américains chargés d’enquêter sur les exactions commises par les soldats américains sur les populations civiles bretonnes. Au fil des condamnations, souvent à mort, le jeune interprète se rend compte que seuls les soldats noirs sont poursuivis. Mal à l’aise face à ce racisme décomplexé, perpétré par une armée qui se veut civilisée et généreuse envers les populations locales, il mettra 30 ans à écrire ce récit puissant et brillant. Par petites touches, presque en douceur, il témoigne ainsi de la part sombre qui accompagne ce grand moment de l’Histoire.

 

Le film de Philippe Baron est une belle composition qui mêle les témoignages des femmes d’alors ou de leurs descendants, et de magnifiques archives de 1944 où le regard absent de celles qui ont couché avec l’ennemi rencontre celui, bravache, de ceux qui se décrètent héros de la Résistance. Les embrassades de joie émoustillent le désir frustré de soldats qui se sentent, pour certains, tout permis

 

KULTUR  BRETAGNE

 

EDITO SERGE STEYER

 

"Un homme qui s'endort ferme les yeux sur bien des choses"

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24 juin 2023 6 24 /06 /juin /2023 06:09

de Soudade Kaadan (Syrie, Royaume-Uni, France, 2022),

 

avec Hala Zein, Kinda Alloush, Samer al-Masri, Nizar Alani, Darina al-Joundi

 

 

Festival de Venise 2022, Orizzonti, Prix du public Armani beauty

 

Festival MedFilm de Rome 2023, Prix Amnesty International

 

Festival de Cannes 2023, Ecrans Juniors

Au cœur du conflit syrien, Zeina, 14 ans, et ses parents sont parmi les derniers à encore vivre dans leur quartier assiégé de Damas. Lorsqu'un missile fait un trou béant dans leur maison, Zeina découvre une fenêtre qui ouvre sur un monde de possibilités inimaginables. Elle aime dormir à la belle étoile et se lie d'amitié avec Amer, un voisin de son âge. Quand la violence des combats s’intensifie, Zeina et ses parents sont poussés à partir, mais son père est déterminé à rester dans leur maison. Il refuse d'être un réfugié. Confrontées à un dilemme de vie ou de mort, Zeina et sa mère doivent prendre une décision

Nezouh

Partir quitter son pays en guerre et devenir un réfugié ou rester au cœur même du désastre , accepter de mourir chez soi ? c’est le dilemme qui oppose la mère (Hala /Kinda Alloush) et le père (Motaz /Samer Al Masri) de Zeina (Hala Zein.) Cette adolescente va  "contourner"  le tragique de la situation (bombardements, explosion, Damas un champ de ruines,  imminence de la mort) en s’évadant (par ses rêves et sa rencontre avec le jeune voisin Amer (Nizar Alani). -un technicien geek qui récupère les appareils abandonnés du quartier !!! ) Son projet? réaliser un film témoignage du siège de Damas, un film où personne ne meurt ????

 

 Il y a de la dérision dans l’acharnement du père qui  " colmate"  avec les draps toutes les ouvertures (surtout ne pas laisser un œil intrus percer l’intimité) ou dans son déni du réel (On rit jaune) Tout comme il y a de la poésie dans cette ouverture cette béance au plafond qui ouvre pour Zeina  les portes de la transfiguration, contrastant d’ailleurs avec l’enfermement quand la caméra filme les personnages au plus près en les enserrant dans le huis clos.

 

Un récit ancré dans un  " factuel" (toute puissance du mâle, dont se libérera l’épouse, désolation d’une ville éventrée, et les travellings, les panoramiques sur les façades et les amoncellements de gravats ainsi que les  vues en plongée en restituent le douloureux tragique) mais un récit qui fait la part belle au  "merveilleux" : à partir d’une immense déchirure voici que s’impose un firmament étoilé, à partir d’une corde tendue voici que s’ouvre un univers de légendes.

 

Nezouh ! ce mot arabe signifie déplacement. Soudade Kaadan en propose diverses acceptions sous forme d’une allégorie ; en déclinant la thématique omniprésente de la déchirure, en transcendant le tragique de la guerre par la poésie- sans occulter, bien évidemment,  l’âpre réalité (sociétale et politique)

Certes non sans maladresses (jeu un peu appuyé des trois acteurs qui par moments donnent l’impression d’être maladroits dans l’appropriation de l’espace, des  longueurs, trop plein de naïveté)

Mais on retiendra cette explosion filmée au ralenti qui mêle habilement mirage et chorégraphie, les reliques tels les cailloux du petit Poucet dont Hela parsème son chemin (une fuite faussement émancipatrice ? ), les cailloux lancés par Zeina depuis le toit et qui, en apesanteur, font des ricochets dans le ciel !!!

 

A voir 

 

 

Colette Lallement-Duchoze

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22 juin 2023 4 22 /06 /juin /2023 07:36

de Wes Anderson (2022 USA)

 

avec Scarlett Johansson, Tom Hanks, Margot Robbie Maya Hawke, Matt Dillon, Sophia Lillis, Steve Carell, Jason Schwartzman, Tilda Swinton, Jeffrey Wright, Liev Schreiber, Rupert Friend, Bryan Cranston, Edward Norton, Adrien Brody, Hong Chau, Willem Dafoe, Jeff Goldblum Damien Bonnard

 

Présenté au festival de Cannes 2023

Asteroid City est une ville minuscule, en plein désert, dans le sud-ouest des États-Unis. Nous sommes en 1955. Le site est surtout célèbre pour son gigantesque cratère de météorite et son observatoire astronomique à proximité. Ce week-end, les militaires et les astronomes accueillent cinq enfants surdoués, distingués pour leurs créations scientifiques, afin qu’ils présentent leurs inventions. À quelques kilomètres de là, par-delà les collines, on aperçoit des champignons atomiques provoqués par des essais nucléaires. Le programme des jeunes astronomes et d’un groupe de cadets de l’espace va être bousculé par des événements qui pourraient chambouler notre monde

Asteroid City

Déjà fusent les critiques de spectateurs accusant Wes Andesron de « nombrilisme » dans ses « obsessions formalistes » Il est vrai que les récits gigognes -narrations avec enchâssements et mises en abyme-, les déroulés labyrinthiques, le soin scrupuleux accordé au cadre, à la symétrie auxquels il nous a habitués, se « répètent » - avec cette démesure d'où serait bannie l'émotion- Est-ce à dire que le réalisateur serait à court d’inspiration ?

Au questionnement sur l’écriture (the french dispatch The french dispatch - Le blog de cinexpressions ) succède celui sur le théâtre. En convoquant la tradition scénique qui a prévalu aux USA dans l’après-guerre (Elia Kazan Richard Brooks) il l’illustre  à plusieurs niveaux (une constante chez lui) avec passage du noir et blanc à la couleur (dominante acidulée, ici). Un conteur à l’avant du plan (soit l'avant-scène) puis une troupe de théâtre ; deux univers « parallèles » (?) l’un où l’on répète, en noir et blanc -chapitré en trois actes sorte de making of ou tout simplement les coulisses de la fabrication ; l’autre, en couleur, où l’on joue (personnages qui se rencontrent aux abords d’une ville des années 50 ; l’histoire dans ce désert est en fait une pièce de théâtre qui se jouerait sur une scène new yorkaise). Et l’on passe d’un univers à l’autre en parcourant  latéralement -et littéralement-  l’écran ou en étant interpellé par un des acteurs filmé en frontal.

Questionnement sur l’acteur, son incarnation ? certes Mais il y a aussi les non-dits et les thématiques (pour certains éculées) du deuil de l’enfance et de la ….mort. Ainsi Jason Schwartzman (qui jouait déjà dans A bord du darjeeling Limited et dans french dispatch) incarne un photographe veuf qui tente de surnager avec ses enfants, mais sous le regard désapprobateur du grand-père maternel (Tom Hanks), Scarlett Johansson incarne une  star de cinéma venue accompagner sa fille un peu délaissée…

Asteroid City, ? Bourgade perdue au milieu du désert qui, en 1955, célèbre le Jour de la Météorite, qui a laissé un immense cratère en 3.007 avant J.-C, Un cratère ? un trou ? habitacle des peurs ? celle des forces chthoniennes ? celles des extra-terrestres et de l'arme nucléaire? (celles qu’on éprouvait dans les années 50) Wes Anderson en exploite  les connotations MAIS en les dotant de ce  " merveilleux"  auquel on peut ou non adhérer ! 

Dans the grand budapest hotel, Zero Moustafa disait à propos de son mentor  il entretenait l’illusion avec une grâce merveilleuse  

La grâce s'en serait-elle allée dans ce nouvel opus au casting pléthorique, aux arborescences foisonnantes voire excessives? 

Et  si le petit oiseau joueur  s’en venait à déployer les ailes de géant de son mentor Wes Anderson ?

A vous de juger

 

 

Colette Lallement-Duchoze

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