13 novembre 2012 2 13 /11 /novembre /2012 07:14

ArrasFilm-Festival-2012-visuel-BD.jpgVous aurez jusqu'au dimanche 18 novembre, pour retrouver une atmosphère festivalière dans une trés belle ville.

 

Rétrospective Costa Gavras

Trés intéressante section sur les films traitant de l'Algérie

Une impayable section sur les films de science fiction avec des perles de l'époque soviétique.

Bien sûr une sélection de films en compétition dont 4 films nordiques...

Et une série de films découverte dont le trés joyeux TéléGaucho de Michel Leclerc et The Queen of Montreuil, le dernier film de Solveig Anspach.

 

A deux heures de Rouen, Arras, ça vaut plus qu'un détour.

 

(l'affiche du festival est tirée de Planète Interdite, de F. Wilcox en 1956 et l'actrice avec sa moue satisfaite c'est Anne Francis, elle se sert de Robby le robot à tout faire et d'un visiophone avant gardiste).

 

http://www.arrasfilmfestival.com

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12 novembre 2012 1 12 /11 /novembre /2012 15:33

Film de Michael Haneke avec Jean-Louis Trintignant, Emmanuelle Riva, Isabelle Huppert, Alexandre Tharaud 

 

 

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Georges et Anne vivent depuis cinquante ans ensemble. Un jour, Anne est victime d'un accident vasculaire cérébral. Son état se dégrade. Elle ne peut ni marcher, ni manger, ni se laver seule. Bientôt, c'est à peine si elle peut parler. Elle déraisonne. Dans le huis clos de leur appartement, Georges l'accompagnera et l'aimera jusqu'à la mort.

Voilà l’histoire du dernier film de Haneke, palme d’or du  festival de Cannes 2012, dans sa version la plus nue. C’est une vision d’amour la plus crue, jamais révélée au cinéma, celle d’un vieux couple uni et complice:  deux êtres  qui vont manifester  leur amour jusqu’à leur dernier souffle.

Beaucoup de films de Michael Haneke marquent longtemps l' esprit  du spectateur par un style froid et hyperréaliste. « Amour » est de nouveau une expérience unique à vivre, et ce fut très éprouvant pour moi car j’étais happée par chaque image, des images très concrètes. Durant 2 heures, je suis restée confinée dans ce vieil appartement haussmannien qui n’a guère bougé depuis des décennies (tout comme la  solidité du  couple qui  n'a pas été ébranlée ).

Après avoir découvert la porte de leur appartement fracturée, Georges et Anne n’en sortiront plus… Le monde extérieur leur apparaitra hostile (l’hôpital, l’aide soignante inhumaine, l’apitoiement des concierges, l’inquiétude de leur fille et les musiques interprétées par Alexandre Tharaud si appréciées auparavant prendront un goût amer et de compassion humiliante). Georges tiendra sa promesse tant bien que mal envers Anne (éviter l’hôpital). Les gestes de son quotidien, la narration de scènes de sa jeunesse pour apaiser le mal, le refus des autres composent ce témoignage d’un dernier et long tête à tête et corps à corps. Les yeux de Jean-Louis Trintignant arrivent à transcrire magnifiquement l’ampleur de sa douleur, de sa honte et surtout de son attachement envers Anne interprétée avec force et courage par Emmanuelle Riva.

Béatrice Le Toulouse

 

 

 

 

 

 

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2 novembre 2012 5 02 /11 /novembre /2012 11:52

Film de Sandrine Bonnaire. Avec William Hurt,  Alexandra Lamy, Augustin Legrand et Jalil Mehenni

 

 

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Pourquoi ce goût amer, cette immense déception à la sortie du film?

Tout d'abord, William Hurt m'a semblé "sur-jouer" la tristesse et l'inextinguible désolation. Présent à chaque plan (ou presque) normal puisque c'est lui qui "enrage de l'absence" de son fils mort accidentellement; mais la réalisatrice a choisi la caméra fixe pour filmer son visage (en frontal, de profil) afin de pallier l'absence de mots, et d'habiter visuellement les silences (l'émotion est intraduisible selon Sandrine Bonnaire qui a voulu s'attaquer au "viscéral de la perte"); là où l'allusion eût été discrète tout en étant porteuse de sens, la caméra s'appesantit; trop c'est trop... ajoutons cette allure faussement dégingandée!!

Et tous ces symboles si appuyés qu'ils en deviennent "lourds", voire encombrants; ils desservent une narration qui se voulait fluide et heurtée à la fois. A commencer par la réclusion dans la cave; ce lieu d'en bas, sombre et inconfortable abrite, tel un sanctuaire, le reliquaire de l'enfant disparu; il devient par métaphore le réceptacle d'une conscience refermée sur elle-même qui ressasse ad infinitum. L'opposition "facile" entre une maison cossue (lumières tamisées) mais désertée par la vie, l'amour, et un appartement quelconque (lumineux) mais qui abrite l'âme d'un "foyer familial" (entendons présence du père de la mère et d'un enfant). Jacques, architecte, est capable de créer la "maison idéale" sous forme de maquette mais incapable d'habiter une parcelle de... La gourmette offerte au jeune Paul comme lien substitutif avec l'enfant disparu. Et là on pourrait s'interroger moins sur la vraisemblance que sur la volonté de faire porter le "poids" (sens propre et figuré) du "mort" à un  "vivant" (même si l'enfant dans sa relation complice avec le "père de son petit frère" le considère comme un objet fétiche...garant de leurs secrets) 

Trop de...tue...

 

Mais heureusement le très jeune acteur Jalil Mehenni oppose au jeu convenu des adultes englués dans leur désarroi, une franche spontanéité!

Et puis il y a la musique d'Arvo Pärt!

 

Colette Lallement-Duchoze

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23 octobre 2012 2 23 /10 /octobre /2012 07:05

Film de 2011 réalisé par Bob Goldthwait; avec Joel Murray  Tara Lynnne Barr et  présenté au festival de Deauville 

 

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Désespérément seul (sa femme l'a quitté, il vient d'être licencié et il a peut-être une tumeur au cerveau) Frank, vautré sur son canapé, zappe et il prend conscience face aux débilités que déverse l'écran, de la bêtise immonde qui envahit et gangrène son pays. Et il décide de partir en guerre contre ses responsables: producteurs et animateurs des séries de télé réalité, prédicateurs de tout poil, quand ce ne sont pas ses voisins qui gueulent le condamnant à l'insomnie... Dans cette croisade -il dispose d'armes de destruction massive- il est aidé par Roxy une jeune lycéenne - déjantée et paumée qui apprend très vite à manier les armes salvatrices voire rédemptrices .

Le spectateur assiste à une sorte de road-trip mais qui tient plus du grand guignol que du brûlot. Hormis les plans du début en macro sur l'œil de Frank, le ball-trap avec le bébé du voisin, et quelques rares répliques audacieuses, (sans oublier  Alice Cooper) le film ne trouve pas (du moins est-ce l'avis que je partage avec Nicole -et nous étions les deux seules spectatrices...) un "ton" qui lui soit propre. Ça se veut acide mais ça ne convainc pas..(du moins nous ne le fûmes pas...) 

Gore à souhait, palabres inlassablement filmées en champ contre-champ, ambiance parfois kitsch, "message" plus que léger, bref une œuvre d'aussi mauvais goût que ce qu'elle prétend condamner!!

Colette Lallement-Duchoze

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20 octobre 2012 6 20 /10 /octobre /2012 06:26

Film de François OZON

 

 

 

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Un garçon de 16 ans s'immisce dans la maison d'un élève de sa classe, et en fait le récit dans ses rédactions à son professeur de français. Ce dernier, face à cet élève doué et différent, reprend goût à l'enseignement, mais cette intrusion va déclencher une série d'événements incontrôlables.



C'est une histoire de manipulation servie par de très bons acteurs : Luchini bien sûr mais aussi le jeune Ernst Umhauer. Visage d'ange, inquiétant de bout en bout sans oublier Kristin Scott Thomas et tous les autres.

Le thème n'est pas original mais sa mise en scène l'est.

Le scénario est bien mené. On se demande "comment cela va se terminer" (phrase clé du film)

C'est fascinant, à la limite du malsain...

Allez y !

Isabelle Lepicard

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17 octobre 2012 3 17 /10 /octobre /2012 06:28

 Film d'Agnieszka Holland avec Robert Wieckiewicz, B Fürmann, Marie Schrader

 

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Nous voici dans le monde des ténèbres; ce monde des remugles et de la promiscuité; ce monde de l'Ombre en quête d'une improbable lumière. La réalisatrice qui a travaillé dans l'obscurité quasi totale, avec des torches, filme au plus près des visages crasseux, aux regards hébétés par la peur; elle peut isoler aussi une partie de ces corps: c'est un bras une main comme détachés extirpés arrachés et pourtant signes/métonymies de la Vie, du Vivre-là. La scène d'accouchement et celle du Déluge sont des moments forts de cette palpitation souterraine. Une palpitation qui vibre d'accents cultuels (parmi les huit personnes de la micro communauté, il y a un religieux), de désirs charnels (voir les deux scènes de rapports sexuels) ou qui s'apparente tout simplement à un hymne à la vie (voir le rôle des deux enfants). Palpitation comme instinct de survie dans ces égouts aux pourritures méphitiques. 

Parfois un travelling ascendant permet de quitter l'ombre pour la lumière. Mais dans cette "partie du monde" (nous sommes à Lvov Pologne 1944) c'est le règne de la violence inhumaine qu'illustre la scène d'ouverture (des femmes nues courent affolées, poursuivies par des nazis; plan suivant vue en plongée sur leurs corps exécutés; la rapidité de ces deux plans en décuple la force suggestive). Pendant les 13/14 mois qu'aura duré la captivité quasi chtonienne des survivants de la mort dans les égouts, la ville aura arboré trois drapeaux... ;elle aura vécu la délation, la peur, la suspicion, les mensonges, les exécutions sommaires (celles de victimes expiatoires) jusqu'à la libération par les Russes...Pour la restitution de toutes ces scènes la réalisatrice semble sacrifier à des clichés; en tout cas elle est moins convaincante que pour  les séquences  "sous la ville"...

D'un point de vue purement narratif et thématique le film s'attache au personnage de Socha l'égoutier. Un voleur débrouillard hypocrite et cupide; 'ses' juifs au départ sont sa "pompe à finances" (les "sauver" rapporte plus que les dénoncer); mais à la cupidité va se substituer une forme d'empathie ('ses' juifs seront 'ses' frères compagnons de vie; les sauver-sans rémunération-  primera sur toutes les autres formes d'obligation, fussent-elles familiales...

 

Au-delà de l'ancrage historique (la réalisatrice s'inspire d'un épisode authentique du ghetto) et grâce au refus du manichéisme, le film acquiert ainsi une portée universelle dont Socha serait le passeur...

 

Colette Lallement-Duchoze

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15 octobre 2012 1 15 /10 /octobre /2012 11:33

20087447-r 160 240-b 1 D6D6D6-f jpg-q x-20120420 055436Quelle perfection dans le dernier film d’Alain Resnais !

 

Le film est très construit dans ses espaces et sa temporalité sur la notion de « passage ».

 

Les lieux sont des lieux de passages : la gare, l’hôtel.

 

Le décor est numérique .à la fois riche et impersonnel

 

La temporalité est celle du théâtre  puisque construite sur celle de la pièce qui sous-tend film.

Il y rassemble « ses » acteurs dont les jeux se croisent. Ils ont en commun d’avoir, à un moment de leur vie joué dans l’Eurydice d’Anouilh  et visionnent une captation de la même pièce jouée par une troupe de jeunes comédiens.

 

Le temps est aboli : Sabine Azéma et Anne Consigny jouent par bribes (en superposant leur jeu à celui du film dans le film) la jeune Eurydice, qu’elles ont joué autrefois avec Pierre Arditi et Lambert Wilson (Orphée), Mathieu Amalric est le gardien des enfers.

 

Que d’émotion dans ce texte croisé, parfois repris, joué par ces merveilleux acteurs filmés avec cette subtilité.

 

J’ai eu le sentiment qu’Alain Resnais nous proposait là un film - testament.

 

Jacqueline Marro

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8 octobre 2012 1 08 /10 /octobre /2012 10:39

Film de Jaime Rosales avec Celia Correras, Yolanda Galocha, Laura Lattore, Aba Ros, Oriol Rossello, Jaume Terradas (tous des acteurs non professionnels); image: Oscar Duran

 

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Le film s'ouvre sur un geste "créatif" : le peintre espagnol Barcelò est vu de dos; et de son pinceau fin puis d'un pinceau-brosse il dessine, peint en noir et blanc; en accéléré il donne corps, forme à une toile avant de procéder au "frottage" (sacrifice d'Abraham?). À la fin, le même artiste efface dilue puis il dessine (en couleurs) des croix avant de procéder au "chiffonnage" - (Calvaire?).

Le film emprunte ainsi à Barcelo une structure et les  thématiques de la mort, de la  destruction/reconstruction; mise en place progressive des éléments majeurs de la "narration" soutenue par la dialectique "mort/vie".

À cette fin, Rosales a recours à un dispositif que d'aucuns ne "supporteront" pas (et j'entends déjà leurs critiques amères et/ou désenchantées): caméra fixe (très souvent), plans prolongés fixes, ellipses, non-dits, longs silences, absence de musique (illustrative ou parasite), raccords brutaux, personnages locuteurs ou interlocuteurs hors champ, scène filmée en temps réel (celle de l'enterrement), jeux sur la "distance" de la caméra (Rosales alterne plans rapprochés pour les scènes d'intimité et panoramiques); dissociation entre mise en scène et mise en cadre, etc. bref tout ce qui va faire du spectateur un "acteur"

Acteur ne signifie pas être en empathie avec le réalisateur ou les personnages mais participer à : remplir par exemple les trous, les hors champ; s'interroger sur la position de la caméra par rapport à; sur le passage brusque et pour un seul plan, du noir et blanc à la couleur, etc.

 

Résumer le film serait le dénaturer; rappelons seulement que la tragédie -mort de l'enfant- est suggérée: la fille et le père d'abord dans l'habitacle d'une voiture vont disparaître du cadre et c'est un long plan sur l'asphalte d'une autoroute que viennent traverser en le trouant de zigzags, des rais de lumière/phares (?); et qu'il y a un avant et un après. Avant, le spectateur aura vu des moments de la vie de la famille: salle de classe (Yolanda est professeur d'espagnol), chantier (Oriol est architecte), supérette, magasin vêtements à la recherche d'un anorak, etc...Après ce sera le douloureux "travail" du deuil -surtout pour la mère Yolanda qui ressuscite parfois le fantôme de sa fille-; le père, suite au trauma, est victime d'une amnésie partielle. Vers la fin (avant que ne s'élabore la "nouvelle" toile de Barcelo) un très long plan dans un jardin public animé -c'est-à-dire un lieu où triomphe la Vie!

 

"Contemplatif plutôt que narratif", écrit avec justesse Jean-Christophe Ferrari

 

Colette Lallement-Duchoze

 

PS: le "résumé" que l'on peut lire dans le dépliant de l'Omnia est en fait un copié/collé emprunté à J-C Ferrari (mais il n'y a pas de guillemets...)

 

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29 septembre 2012 6 29 /09 /septembre /2012 07:29

Film de Cary Fukunaga. 

Avec Mia Wasikowska, Michael Fassbender, Jamie Bell, Judi Dench

 

Jane Eyre

 

 

 

Disons-le sans ambages ce film de Cary Fukunaga ne m'a pas du tout séduite; non par comparaison avec d'autres adaptations cinématographiques (celle de Stevenson avec Orson Welles ou celle de Zeffirelli avec Charlotte Gainsbourg); non par comparaison avec le texte de Charlotte Brontë (ce serait le travail d'un exégète); mais à cause de certains partis pris (trop patents): effets sonores outranciers (pour exemple le vent qui s'engouffre dans la cheminée lors du baiser...), fonction purement illustrative des jeux d'ombres et lumières (intérieurs du manoir), dilection pour les vues en plongée et/ou vues aériennes -sur la lande nimbée de brume par exemple– qui vire au systématisme, chromatisme dans le rendu des couchers de soleil ou des forêts ombrageuses. De tels partis pris, loin de servir la thématique du roman de Charlotte Brontë : entre autres la dialectique maître/servante, et celle du ça -pulsions sexuelles- et surmoi -conscience des barrières sociales – concourent à créer une mise en scène trop "léchée"; trop "académique" elle n'est pas habitée par les angoisses (celles du personnage éponyme) ou les fantômes (Rochester et le poids du passé)

 

Cela étant, il faut saluer le talent de Mia Wasikowska (sur son visage quand il est filmé en gros plan se dessine une belle "palette" d'émotions); en revanche la direction d'acteurs fait que Fassbender (si admirable dans Hunger et Shame) est ici un peu "falot" dans le rôle de Rochester...

 

Dommage!!

 

Colette Lallement-Duchoze

 

 

 

 

 

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31 août 2012 5 31 /08 /août /2012 05:09

Film de Carine Tardieu; avec Agnès Jaoui, Denis Podalydes, Isabelle Carré, Judith Magre...Adaptation d'un roman d'apprentissage de Raphaële Moussafir.

 

 

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Une comédie sur l'enfance d'un ennui mortel !!!l

Les petites filles parlent comme des femmes auxquelles on ne voudrait pas ressembler!

Tout sonne faux dans ce film!

 

DU VENT RIEN QUE DU VENT

 

 

Nicole Rousselet

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Ce blog est destiné à collecter nos ressentis de spectateurs, à partager nos impressions sur les films (surtout ceux classés Art et Essai).

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