8 février 2018 4 08 /02 /février /2018 07:40

De Giorgi Shengelaya (Géorgie) 1969 

avec Avtandi Varazi 

Film présenté au   festival "à l'Est du nouveau" à Rouen (Fokus sur la Géorgie) 

 

Pirosmani

En évoquant la vie et l'oeuvre du peintre naïf Niko Pirosmanichvili dit Pirosmani (1862-1918) le réalisateur Giorgi Shengelaya (né en 1937)  nous invite plutôt à une sorte de promenade dans son univers. Refusant la linéarité chronologique, il traite la plupart des séquences à la manière de......Pirosmani ...tout en donnant le primat à la vison intérieure du peintre.

Non pas animer un tableau -le rendre vivant en extirpant les personnages figés sur la toile, comme le feraient  ou l'ont fait  certains réalisateurs de biopic- Mais le cadre cinématographique  est comme un tableau indépendant avec une perspective écrasée -une des caractéristiques de l’art naïf- ;des couleurs en aplats ; des personnages filmés en frontal ou de profil ; un travail sur la (les) lumière(s) que ce soit en extérieur ou intérieur . Puis mettre en parallèle une toile du peintre …qui l'a inspiré!  Ou  la démarche inverse : montrer d'abord un tableau  puis filmer une scène qui donne vie au sujet traité par le peintre (scènes campagnardes et festives, costumes aux couleurs vives par exemple)

Ainsi se superposent deux univers (pictural et cinématographique) 

Ainsi à la vie au quotidien dans Tiflis ou à la campagne à la fin du XIX° siècle, répond en écho la vie intérieure du peintre

 

Un film circulaire : alors que défile le générique et que résonne, religieuse,  une musique d’orgue voici en "toile" de fond une peinture : un paysage, des personnages sur une sente, une église ; c’est le prologue ; en écho à la fin le même tableau ; louange mélancolique au peintre ?

 

Ce film n’est pas seulement un hommage "formel"  (une sorte de  poème pictural) il s’interroge aussi sur la liberté créatrice, sur le sort dévolu à celui qui la revendique !! Pirosmani serait moins un peintre maudit qu’un individu condamné à l’errance et la marginalisation par son refus réitéré de se plier à… n’importe quel carcan !!!

Deux peintres que nous rencontrons au début dans une taverne vont tenter de faire une exposition de ces toiles qu’ils apprécient ! Mais c’est la critique officielle qui  méprise l'oeuvre de Pirosmani et celui-ci retombe dans l’oubli ...jusqu’à une  mort prématurée dans le dénuement le plus total.

Ironie du sort ou prémonition ? c’est la fête, on s’embrasse plusieurs fois sur les joues, on rit en pleine lumière, on chante, c’est Pâques….Pâques la fête de la Résurrection ? L’ultime œuvre de Pirosmani est cette toile que nous découvrons par un travelling latéral, une cartographie narrative où la lumière franche exalte l’amour de la Vie..

 

On pourra dénoncer (et j’en suis) le systématisme du procédé, et préférer l’univers de Paradjanov (Giorgi Shengelaya  a d’ailleurs joué dans Sayat Nova...);  ce qui  ne remet pas en cause la beauté  visuelle du film 

 

Colette Lallement-Duchoze

Pirosmani
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7 février 2018 3 07 /02 /février /2018 06:33

d''Ana Urushadze (Géorgie)

avec Nato Murvanidze, Dimitri Tatishvili

Manana femme au foyer de 50 ans est en plein dilemme: choisir entre sa vie de famille et sa passion pour l'écriture qu'elle a réprimée pendant des années. Lorsqu'elle décide de suivre enfin sa passion, elle y sacrifie tout, mentalement et physiquement

Scary Mother

Parabole féministe ? Questionnement sur l’émancipation de la femme en Géorgie ? Interrogation sur la fonction dévorante de l’écriture ?  sur l’inspiration, le processus créatif ; comment le réel le vécu sont transformés par l’alchimie du verbe ? Le premier long métrage d’Ana Urushadze (présenté en ouverture du festival "à l’est du nouveau"  à Rouen et déjà auréolé d’un prix prestigieux à Locarno) est tout cela à la fois

 

Au départ Manana épouse et mère aimante semble soumise jusqu’à subir dans l’effroi du silence, opprobre et moqueries. Seul le voisin (patron d’une papeterie) croit en son talent d’écrivain et l’encourage à publier. La séquence où elle lit elle-même des extraits de son roman (rapidité du débit, absence d’intonation) sera déterminante à la fois dans son parcours et dans la trame narrative du film. Elle choisit de ne plus sacrifier sa vie d’écrivain à celle de mère au foyer. Ruptures.

C’est ce parcours fait de choix douloureux que met en évidence Ana Urushadze : et le gros plan prolongé sur le visage de Manana qui s’éveille, plan qui ouvre le film, prend rétrospectivement une signification particulière...

L’immeuble forteresse aux couleurs froides qui surplombe Tbilisi, filmé de face et qui abrite entre autres la famille de Manana, les portes que l’on ouvre et ferme dans l’appartement, les effets spéculaires dus à la présence de miroirs, l’espace rouge dans lequel elle se réfugiera pour mener à terme son roman et auquel elle accède par une porte noire comme dérobée, les bras offerts en écritoire, les carreaux de la salle de bain qu'elle  scrute, car ils portent  en filigrane les éléments-clés du roman, tout participe à (de) l’élaboration d’un univers mental – univers qui se nourrit du Réel pour le transfigurer. Et de même que la passerelle relie immeuble et contexte urbain, milieu familial et  univers de la création, de même dans le processus créatif le surréel prolonge le réel, le fantasmé le vécu... Mais cette mère/écrivaine ne risque-t-elle pas de devenir Manananggal -cette femme monstre de la mythologie philippine- que la musique aux crissements suraigus accompagne dans sa fonction prédatrice ??

 

Ce "psychodrame" s’inscrit dans un ancrage sociologique que quelques profondeurs de champ (appartement quasi monacal) quelques propos (nous n’avons rien pour les invités) quelques plans (espace urbain) suggèrent… Et les diktats du mari suffiraient à illustrer le machisme omniprésent et omnipotent...qui semble perdurer...en Géorgie..

Un film qui n’est pas dénué d’humour (la traque du librairie, les quiproquos, le regard des autres, les ragots, les distinguos fallacieux en sémantique) mais  la lenteur et quelques symboliques appuyées risquent de "déplaire" à  certains spectateurs...

 

Colette Lallement-Duchoze

Scary Mother
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5 février 2018 1 05 /02 /février /2018 13:23

De Woody Allen USA

Avec Kate Winslet, James Belushi, Justin Timberlake

Les trajectoires de quatre personnages dans l'effervescence du parc d'attraction de Coney Island, dans les années 50: Ginny, ex-actrice lunatique reconvertie serveuse; Humpty, opérateur de manège marié à Ginny; Mickey séduisant maître-nageur aspirant à devenir dramaturge et Carolina fille de Humpty longtemps disparue de la circulation qui se réfugie chez son père pour fuir les gangsters à ses trousses 

Wonder Wheel

 

Woody Allen vieillirait donc comme tout le monde ?

 

Il semble cette fois en pure perte de vitesse. Wonder Wheel  a été un fiasco relatif aux USA pour les raisons médiatiques que l’on connaît par rapport aux accusations de viol portées contre lui.

 

Je doute qu’en France Wonder Wheel ait un grand succès auprès des cinéphiles-fans habituels car cinématographiquement parlant c’est un petit film.

Le scénario est réduit au minimum, les scènes sont téléphonées, pas de rebondissements, pas de séquences drôles non plus hélas ! – c’est pourtant ce qu’on savourait le plus chez lui - .

 

Notre réalisateur bien aimé est en manque d’inspiration flagrante, il aurait pu développer quelques séquences riches d’humour : la psychiatre et le gamin pyromane lui tendaient les bras pour cela, on reste sur sa faim.

En dehors de sa technique rompue aux mouvements de caméra fluides et à la très bonne direction d’actrice sur la personne de Kate Winslet qui porte le film à elle seule, on se demande pourquoi Woody a fait ce film, en définitive, sans intérêt.

 

Serge Diaz

 

 

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2 février 2018 5 02 /02 /février /2018 08:48

De Ziad Doueiri  (Liban) 

Avec Adel KaramRita HayekKamel El Basha 

Film nominé pour l'Oscar du meilleur film étranger 

Kamer El Basha a reçu le prix d'interprétation à Venise

 

 

L'insulte

Dans notre culture les mots sont chargés (propos du réalisateur) 

tes mots sont inacceptables; les guerres commencent comme ça (dira à un moment du procès le père de Toni)

C’est ce que "démontre" cette fiction : comment une querelle entre deux individus s’envenime jusqu’à menacer la stabilité du pays. Voici Toni -un garagiste chrétien libanais colérique et xénophobe- et Yasser chef de chantier respecté, réfugié palestinien. Le premier ouvre les hostilités (il casse une gouttière), le second l’injurie en le traitant de  sale con;  le premier exige des excuses le second d’abord réticent est prêt à y consentir... mais les imprécations de Toni (Sharon aurait dû vous exterminer) lui font perdre son sang-froid, il le frappe, côtes cassées.....Procès…. Au déroulé de ce procès correspondent en s’y superposant celui de l’histoire personnelle et intime des deux personnages et celui de  l’Histoire du Liban ; et après moult rebondissements on remontera jusqu’au trauma originel

 

Le film de Ziad Doueiri invite non pas à une prise de conscience mais à une réconciliation.

Or sa charge démonstrative et sa "simplification" vont nuire aux intentions affichées.

Dès que le procès devient l’essentiel de la fiction, celle-ci perd de sa substance ; elle vide les deux personnages principaux de leur identité propre ; les voici témoins extérieurs et muets de leur propre vécu (les partenaires et personnages secondaires sont réduits à un rôle, celui de faire-valoir ou de semblant d’opposition) ; elle s’ingénie aussi à marteler -certes non pas sous forme de slogan- la théorie de la responsabilité partagée dans la guerre qui a éclaté en 1975 et la reconnaissance d’une vérité la victime peut devenir bourreau et vice-versa …..

S le réalisateur rappelle un événement souvent occulté, le massacre de chrétiens en 1976 à Damour, localité au sud de Beyrouth, perpétré vraisemblablement par des milices palestiniennes et s’il le fait avec insistance (cf les visions cauchemardesques dont Toni est encore la victime 45 ans plus tard ; son trauma justifierait sa haine du Palestinien….) il s’interroge simultanément sur le bien-fondé du soutien (aveugle?) à la cause palestinienne. Voilà deux raisons qui expliqueraient peut-être les commentaires dithyrambiques d’une certaine presse de droite ! Seraient-ce aussi celles qui justifient la nomination aux Oscars ?

 

Colette Lallement-Duchoze

 

PS  il y a tant de non-dits de malentendus et de colère dans ce pays que même si on jouit d’un semblant de stabilité tout peut dégénérer »

Et les événements tout récents corroborent ce constat

Depuis lundi 29/01/2018 la tension monte entre partisans du président du Parlement (le chiite Nabih Berry) et ceux du président -(Michel Aoun) suite à une "insulte" (le courant patriotique libre a traité Nabih Berry de « voyou »….

 

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28 janvier 2018 7 28 /01 /janvier /2018 13:32

Film français belge et italien d'Andrea Pallaoro

Avec Charlotte Rampling, André Wilms, S. Van Vyve

 

 Coupe Volpi de la meilleure actrice au festival de Venise 2017 

Entre le soudain emprisonnement de son mari, des enfants qui ne veulent plus la voir et un métier de femme de ménage qui l'ennuie, Hannah tombe peu à peu dans l'isolement ...

Hannah
Un film au scénario réduit à zéro, sans dialogues, avec une actrice septuagénaire qu’on ne quitte pas des yeux sans même une chute qui relèverait le tout,  ça ne fait pas un film mais une simple performance d’actrice.
 
Le réalisateur a permis à Charlotte Rampling de gagner un prix d’interprétation au festival de Venise, tant mieux pour elle,  mais il laisse le spectateur à quai avec moult bâillements.
 
Lumières clignotantes qui s’allument et s’éteignent, intérieurs aux volets fermés ou intérieurs froids comme l’hiver, glacis verdâtre et brun sombre de la photo, tout est fait dans la photo pour traîner un blues à couper au couteau sans qu’on sache pourquoi, tout est volontairement mystérieux dans ce spleen qui dure sans pouvoir s’identifier, ça agace davantage que ça fascine.
Les scènes de RER ne sont guère moins glauques.
 
Bref, un film à éviter sous peine d’ennui hormis pour les gérontophiles qui voudraient voir Charlotte Rampling nue au sens tristement physique du terme.
 
Serge Diaz
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26 janvier 2018 5 26 /01 /janvier /2018 17:05

 

De Sergio Castellitto (Italie) 

Avec  Jasmine TrincaStefano AccorsiAlessandro Borgh Hanna Schygulla 

 

Prix d'interprétation féminine Cannes 2017 (Un Certain Regard)

À la périphérie de Rome, Fortunata, suite à un mariage raté, se bat quotidiennement pour élever convenablement sa fille Barbara. Faisant face aux difficultés, elle songe à ouvrir un salon de coiffure afin de de s'épanouir et de trouver son indépendance…

Fortunata

Fortunata, I love Torpigna (autocollant sur le réfrigérateur) Lucky (enseigne) ! Ne  pas se fier aux apparences

Fortunata est cette femme combative déterminée (l’actrice Jasmine Trinca porte le film et le personnage de bout en bout ) aussi resplendissante et lumineuse que sa masse de cheveux.

Son rêve ? ouvrir son propre salon de coiffure, aidée en cela par son ami tatoueur (et bipolaire) Elle qui vient d'un milieu social déshérité va travailler d’arrache-pied tout en vouant un amour (presque) sans faille à sa fille Barbara dont elle a la garde…

Mais quand le rêve se brise sur le bloc de l’immanence….et en l’occurrence la déraison de l’amour fou ….

Si la tonicité et le rythme du film épousent ce combat pour l’indépendance, on sent très (trop) vite un trop plein non pas d’énergie mais de profusion thématique. Et d’abord l'évocation de la diaspora chinoise : la scène d’ouverture vue en plongée a priori insolite – groupe de danseuses évoluant avec  des gestes assez raides sur la musique de l’hymne à la joie- l’illustre avec ironie ; le quartier commerçant est désormais comme colonisé. Quant à la peinture sociale quelques plans fixes et travellings suffisent à suggérer le milieu si cher aux devanciers néoréalistes de Sergio Castellitto. Mais que dire de la "peinture" du milieu psychiatrique ? Trop de clichés...La relation familiale ? Le père, un violent, un jaloux qui -au prétexte que le divorce n’est pas encore prononcé- veut toujours exercer son "droit de cuissage". Et voici en toile de fond la récurrence du mythe d’Antigone (incarnée par une Hanna Schygulla habitée par ses rêves d’antan quand elle interprétait sur scène la jeune fille rebelle ; rêves qu’elle caresse vainement jusqu’à en mourir). Or ce mythe semble trop souvent "plaqué" 

Cela étant on est subjugué par la puissance volcanique du personnage. Sa mini-jupe, ses talons hauts, ses cheveux colorés, son verbe provocateur, n’en font pas pour autant une "cagole" 

Malchanceuse au départ, elle sera Fortunata cette "force qui va" enfin libérée !

Colette Lallement-Duchoze

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21 janvier 2018 7 21 /01 /janvier /2018 06:13

Après des mois sans que l'enquête sur la mort de sa fille ait avancé, Mildred Hayes prend les choses en main, affichant un message controversé visant le très respecté chef de la police sur trois grands panneaux à l’entrée de leur ville.

3 Billboards  Les panneaux de la vengeance

 Violée pendant qu’elle agonisait il y a plusieurs mois/ Toujours pas la moindre arrestation/ Pourquoi, shérif Willoughby ?

Voilà ce qu’inscrit Mildred Hayes sur trois panneaux publicitaires -loués à l'année- en énormes caractères à l'encre noire sur fond carmin....C'est qu'il faut  alerter non seulement la police mais aussi les médias et toute la communauté.

Début des hostilités puis montée paroxystique de la vengeance de l’entêtement dans une folie monomaniaque jusqu’à cette fin suspendue (la Grâce ? …)

Et simultanément ce sera pour le réalisateur le plaisir d’entraîner son public dans les coulisses d’un théâtre, celui de l’Amérique du Missouri où tout semble à la fois caricatural et humain, grotesque et tendre (Dixon un flic pervers anti-noir anti-gay anti-roux au QI limité n’est pas un personnage figé; il évoluera ...vers ...la rédemption??)

Le film a d'ailleurs obtenu par deux fois le prix du meilleur scénario (Mostra de Venise et Golden Globes) 

Le corps sanglé  dans une  salopette (à l'instar des militaires) et les cheveux dans un  bandana, un visage déterminé, des paroles cinglantes à vous clouer le bec, Frances McDormand incarne cette mère rongée à la fois par la culpabilité (cf l’unique flash back) et la soif de vengeance ; elle est ou plutôt deviendra enragée (elle  a obtenu le prix de la meilleure actrice aux Golden Globes janvier 2018)

 

Le film alterne tensions et retombées (cf colère du couple interrompue par l’intrusion de la nouvelle petite amie du père ; blague sur les céréales et...couteau porté à la gorge, on pourrait multiplier les exemples) et cette alternance crée un certain tempo qu’agrémente la musique country ; la truculence de certains dialogues  (cf."si on virait tous les flics vaguement racistes, il n'en resterait plus que trois qui n'aiment pas les pédés")  provoque un rire "franc" et le trio ainsi que  les personnages dits secondaires -dont le nain tutélaire ou la mère alcoolique de Dixon- jouent efficacement leur partition.

Quant à la trame narrative, si le réalisateur  s’empare de stéréotypes ce serait  pour mieux les dépasser  en refusant le manichéisme, et s'il emprunte des chemins de traverse (entraînant le spectateur dans de "fausses" directions ou de "fausses" pistes dont celle du "faux" tueur) ce serait pour illustrer la complexité de l’être humain... Pourquoi pas ?

Et pourtant ! Si le tout début était prometteur : ensemble militons pour que le viol ne soit plus impuni, très vite le film bascule dans un genre de mélo qui frappe par ses  outrances faciles, ses digressions inutiles ou bavardes et par une "morale" simpliste égrenée tel un bréviaire dans les lettres écrites par Willoughby avant sa mort…"il suffirait de renoncer à la colère pour vivre dans l’harmonie"...

 

Non! On n'est  pas dans le sillage des frères Coen -auxquels pourtant Martin McDonagh veut rendre hommage...

 

Colette Lallement-Duchoze

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19 janvier 2018 5 19 /01 /janvier /2018 17:19

 13ème édition du festival A l'Est du Nouveau du 5 au 11 février 2018

 

 

Lieux

Omnia (Rouen) Ariel (Mont saint Aignan) Kinepolis (Rouen)

 

T.P. 6€ / T.R. 4€
Pass 8 séances à 36€


Programme complet sur   www.alestff.com

Festival A  l'Est

La sélection officielle  7 films, pour la plupart inédits en France.

A Balkan Noir de Drazen Kuljanin, Monténégro, Suède, 2017

A Heart of Love de Lukasz Ronduda, Pologne 2017

Daybreak de Gentian Koçi, Albanie, 2017

Filthy de Tereza Nvotová, Slovaquie, 2017

Little Crusader, de Vaclav Kadmka, République Tchèque, 2017

Marita de Cristi Iftime, Roumanie, 2017

3 quarters de Ilian Metev, Bulgarie, 2017

 

Autres sections « Fokus » une sélection de films basée sur une vision croisée entre la France et l’Europe centrale et orientale. Le pays choisi cette année est la Géorgie, illustré par les films Susa de Rusudan Pirveli,

Pirosmani de Georgui Chenquelia,

Khibula de Georges Ovashili, en sa présence,

et House of others de Rusudan Glurjidze.

 

« Kluk » pour le jeune public, séances spécialement réservées aux écoles, en partenariat avec le Rectorat et l’Inspection Académique de Seine-Maritime. Les projections auront lieu à l’Ariel, Kinépolis et Omnia et elles toucheront les enfants de la maternelle au collège. Des projections auront lieu aussi dans un établissement IDHEFI et un IME dans le cadre du dispositif Passeurs d’Images en direction des publics empêchés.

 

« A l’Est dans le Monde » compétition de films argentins, français et péruviens, dans le cadre d’une sélection proposée par les festival partenaires « A l’Este» d’Argentine et du Pérou dirigés par David Duponchel en présence du jeune réalisateur de documentaires Roberto Flores.


 

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14 janvier 2018 7 14 /01 /janvier /2018 06:49

 de Naomi Kawase Japon

Avec Masatoshi Nagase, Ayame Misaki.

Présenté en Sélection Officielle Cannes 2017

 Misako aime décrire les objets, les sentiments et le monde qui l’entoure. Son métier d’audio-descriptrice de films, c’est toute sa vie. Lors d’une projection, elle rencontre un célèbre photographe dont la vue se détériore irrémédiablement. Naissent alors des sentiments forts entre un homme qui perd la lumière et une femme qui la poursuit.

Vers la lumière

Un groupe de non ou mal voyants "travaille" avec Misako audio-descriptrice; on s’interroge sur la pertinence des mots utilisés pour capter l’intérêt et susciter l’émotion…savoir être précis sans être réducteur -d’autant que le commentaire est destiné à un public qui a forcément un autre ressenti de l’image...Quels seraient les "mots justes" pour commenter cette scène où le vieil homme filmé de dos gravit une colline vers le soleil ? Tout dire ou non ? Et selon quels critères ?.Quid de l’imagination de l’auditeur ? Car c’est par les "mots" (et Misako en dehors de son travail décrit tout ce qu’elle voit quand elle marche) que l’on peut capter la réalité tout en ayant conscience de leur impuissance, tout en sachant que le mot n’est pas la "chose" nommée  ni le sentiment éprouvé. Par le biais de cet atelier, la réalisatrice pose la question fondamentale de la création cinématographique (perception du réel et capacité à susciter des émotions)

 

Misako aime son métier et accepte avec humilité ou réticence les remarques plus ou moins désobligeantes des intervenants. Celles de Nakomari un célèbre photographe qui l'accuse d'imposer un seul point de vue. Lui qui a passé sa vie à capter la lumière et ses diffractions, à créer des ambiances, à entraîner le spectateur au-delà du cadre et donc de l’image, va perdre irrémédiablement la vue suite à une maladie et la cécité qui opacifie le réel  va détruire inexorablement le "sens" de cette vie » (mon appareil c’est "mon coeur" clame-t-il près avoir récupéré, non sans violence, son Rolleiflex)

Dès lors le film s’oriente vers une sorte de chorégraphie de lumières et d’ombres (au symbolisme parfois appuyé) alors que les deux protagonistes se cherchent et s’apprivoisent.

Filmés de très près ou en très gros plans comme si la caméra se faisait tactile, (et le toucher est très signifiant dans ce film) ils incarnent tous les questionnements chers à la cinéaste : parole et silence, présent et passé revisité, vie et mort, perte inexorable de l’enfance, lumière et mystères, nature panthéiste (voir la scène où Misako -elle a failli s’embourber…- rejoint sa mère.dans les arcanes d’une forêt qui mêle en des réseaux inextricables et foisonnants le souvenir du père, l’attente d’un futur que le passé révolu a pourtant absorbé, la projection vers cet ailleurs qui célèbre les noces de la mer et du soleil)

 

Le titre français suggérait -avec l’emploi de la préposition "vers"- un cheminement. Ibrahim Maalouf qui a composé la musique résume ainsi le symbolisme Quand tu es au fond du fond il y a toujours une lumière qui revient 

 

Vers la lumière ou  la  mise en abyme du cinéma de Naomi Kawase ?

 

Colette Lallement-Duchoze

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13 janvier 2018 6 13 /01 /janvier /2018 05:59
 Le ciné-piscine  (samedi 20 janvier )

Le Samedi 20 janvier 2018, le Courtivore et la Ville de Rouen vous proposent de participer à une expérience originale : regarder des films dans la piscine !

(piscine Guy Boissière Ile Lacroix Rouen)

Le principe est simple. Installez-vous confortablement dans votre bouée et assistez à une séance de 6 courts métrages sélectionnés par le Courtivore, le festival rouennais du court métrage.

Petit Bassin (18h30-19h15) : Programmation jeune public (6/14 ans) 

A 20h30, nous lancerons deux heures de programmation de courts métrages "à la piscine". 

Boissons et gourmandises seront proposées pour les participants. 

 

 

Tarif: 

3,80€ (TR : 3,05€) pour les Rouennais

5,20€ (TR : 3,80€) pour les non Rouennais.

Réservation possible à la caisse de la piscine. 

 

Attention, nombre de places limité !

 

Renseignements au 02 35 07 94 70. Plus d'informations ici ou sur facebook.

 

 

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Ce blog est destiné à collecter nos ressentis de spectateurs, à partager nos impressions sur les films (surtout ceux classés Art et Essai).

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