De Dustin Hoffman.
Avec : Maggie Smith (Jean Horton), Tom Courtenay (Reginald Paget), Billy Connolly (Wilfred Bond), Pauline Collins (Cissy Robson), Michael Gambon (Cedric Livingston). Scénario : Ronald Harwood, d’après sa pièce éponyme
Vous n'êtes ni anglophile ni septuagénaire (voire octogénaire) ni mélomane? Qu'importe !
Vous allez pénétrer dans "Beecham House" (du nom du chef d’orchestre britannique Thomas Beecham) –somptueuse demeure où "vivent" des artistes retraités (musiciens et chanteurs d'opéra), vous allez entendre les murs vibrer des répétitions de Rigoletto ou de la Traviata, l'immense parc (filmé de façon très conventionnelle) résonner des secrets sur le temps passé, les salons de thé caqueter de railleries et d'anecdotes. Car ces "vieux" (voir le plan d'ouverture qui s'attarde sur le visage, le cou et les mains de la pianiste) sont encore bien "gaillards" malgré d'évidents problèmes de santé (maladie d'Alzheimer, prostate, séquelles d'AVC); la directrice dans son discours inaugural lors du gala le clamera haut et fort "leur amour de la vie nous donne foi en l'avenir"
Un film au rythme soutenu -peu de temps mort-, à la nostalgie salvatrice -Jean dans sa chambre écoute sur un 33 tours Decca des airs de Verdi; dans le générique de fin on peut voir en médaillon la photo et le titre de tous ces pensionnaires quand ils étaient en activité
Un film où Dustin Hoffman, 75 ans, en empathie avec ses personnages conjugue avec humour et tendresse, son amour de l'art -celui de la musique mais aussi du cinéma - et son amour de la vie -à travers l'histoire de ce couple désuni qui renaît 40 ans après des "infidélités" réelles ou supposées. Et voici le quatuor interprétant (dans un contexte qui fleure la mort) le fameux air "Bella figlia dell’amore" de Rigoletto!
Bien sûr on aura reconnu la voix de Pavarotti dans la scène finale. Mais on était déjà hors champ!
Colette Lallement-Duchoze